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Occitan kèsako?

Occitan adj., subst. m.   Etymologie : latin hoc « ceci » [note 1.]  kèsako « qu’est-ce que c’est »

D’après le TLF occitan  signifie:

I.AdjectifA. − De l’Occitanie (nom donné au Languedoc et au littoral méditerranéen au Moyen Âge).

B. −LINGUISTIQUE1. [En parlant de qqc.] Relatif à l’ensemble des parlers romans anciens ou modernes de langue d’oc (dialectes provençal proprement dit, dauphinois, auvergnat, limousin, languedocien, gascon, catalan, romand et savoyard); en partic., relatif à l’ancien provençal (langue des troubadours) ou au provençal prôné par Frédéric Mistral et le Félibrige (bas-rhodanien), ou au languedocien. Poésie, renaissance occitane:
II. −SubstantifA. − Habitant ou originaire de l’Occitanie.
B. −Subst. masc.,LING. Ensemble des parlers anciens ou modernes de langue d’oc (supra I B); en partic., ancien provençal (langue des troubadours), ou provençal prôné par Frédéric Mistral et le Félibrige (bas-rhodanien), ou languedocien. Synon. langue d’oc, provençal (vieilli). Occitan classique, moderne:
AÏE AÏE! Je ne connais pas l’auteur de cette définition, mais je suis sûr que les Catalans, les Suisses romands, les Savoyards, comme les Valdôtains (oubliés ici) et  une partie des Dauphinois  ne sont pas d’accord.  Qu’est-ce qu’en pensent les occitanistes  « (Personne) spécialiste de la langue et de la littérature occitanes. » (TLF) ?.
Les linguistes, dont je fais partie, non plus.
______________________________________
1. Voir le site Lexilogos qui écrit:  Oc (prononcez ò )vient du latin hoc qui signifie littéralement « ce-ci ». En fait, on exprimait ainsi l’affirmative: « c’est cela » ! De ce terme s’est forgé le nom de la région du Languedoc, pays de langue d’oc. Il s’étendait de la Garonne au Rhône, sa capitale était Toulouse. Le terme Occitanie apparaît au Moyen Âge sous sa forme latine Occitania, nom dont la terminaison a certainement été forgée sur le modèle d’Aquitania.
Aujourd’hui « oui » s’écrit oc en occitan mais le c final ne se prononce pas (excepté dans le nom Lengadoc ou bien pais d’oc). En provençal, oui s’écrit o. Frédéric Mistral parle de la lenga d’o ( Quelle idée  bizarre d’écrire comme on prononce!. C’est trop facile.) A l’est du Rhône, c’est donc le pais d’o !

Fricaud ‘éveillé’

Fricaud « qui a le teint frais » M vient du germanique friks friks« avare; vif, hardi ».   FEW XV/2, 171b : ( reprise de l’article publié dans le vol.  FEW III, 803 b)

Appartiennent à la même famille:

Barcelonnette : fric « coquet, pimpant »;

languedocien fricaud, fricáu « éveillé, gentil »

languedocien fricaudéto « moineau »,

Castres fricaudèl « amoureux éveillé, intelligent ».

moineau

chalaia, chalosse ‘fougère’

Pierre GASTAL   auteur de Nos Racines Celtiques – Du Gaulois Au Français. Dictionnaire. Editions Desiris, 2013,  m’a écrit:
Cher Monsieur,
Je fais à nouveau appel à vos lumières pour trouver l’étymologie des termes dialectaux nord-occitans challe (Centre), chalaia (francisé chalaye) dans la Loire et le Velay, challage (Forez), chalosse (Poitou), désignant tous la fougère.
La grande majorité des mots employés dérivent du latin filix-icis => latin pop. *filicaria : falga, halga, felgina, feuge, falguièra, falhièra, feuse, fuchièra, etc. Dans l’angle sud-ouest de l’Aquitaine, certains sont apparentés au basque : iratze (Biscaye), garoa (Guipuzcoa). En Bretagne, radenn est évidemment celtique (gaulois ratis) mais on trouve aussi cette racine dans certains secteurs de la Champagne (ratin).
D’avance merci.

J’ai pu lui répondre

Bonjour,
Là, vous avez un grand os, je dirais presque  une souche à ronger!
1.Des attestations de challaye  sont dans le FEW , vol 21, 164a , , c’est-a-dire les Incognita, dans l’article « fougère« .  Dans le commentaire il  écrit que ce mots appartiennent probablement à la famille  cale  « souche »
2.A la p. 60 du même volume des Incognita, 2 colonnes de formes et de sens  de  cale.  Dans le commentaire « l’origine est probablement le grec kala  «  »bois », pluriel de kalon,   avec des suffixes d’origine préromanes.
3. A la p. 120, toujours du même volume   chalosse  « tige des plantes légumineuses…. »  chalaille  « tiges desséchées…. ». Une  colonne  de formes et de sens . Le commentaire:  » Ce groupe appartient certainement à la famille cale  « souche ».
4. A la p.151b  s.v. chènevotte   deux groupes de mots  avec  des remarques analogues.

De toute façon, je vous souhaite bon courage!

Pierre Gatel m’a répondu :
A partir du 3e « os à ronger », je me demande si le sens premier de challe/chalaye/chalosse n’est pas « fane, tige de plantes destinées à la nourriture ou à la litière des animaux »… Mais cela ne résout pas la question de son étymologie.

Voir aussi mon article  Calos (Sète)  « rebuts, restes, trognon, partie dure d’une plante » Camps, Alibert idem, base de la tige de maïs coupée… ; . »calos  « trognon, partie dure …. » Sauvages. FEW XXI,60 s.v. souche !

Une attestation très récente, par René Domergue:  Calos : gros bout de bois. Personne rugeuse. Obstacle. Calòs (cl). Calos (mis).

Le  FEW suggère  comme étymon le  grec καλα,  le pluriel de καλον « bois, principalement bois coupé, bois sec à brûler ».

Quicou ‘cul, fond’ à Arles ?

Quicou ‘cul’ à Arles. d’après le dernier tome du   Dictionnaire provençal-français manuscrit publié par l’Université de Toulouse. (dernier tome de cette publication), utilisé notamment dans le jeu de la pétanque lou quicou de la bòulou « l’appui de la boule ».

Quicou15072014 - 19:13:52

Je n’ai retrouvé ce mot nulle part. Contactez-moi si vous le connaissez. Merci d’avance !

 

 

Rapégon, rapegon

Rapégon, rapegon « fruit de la bardane ». L’étymologie est probablement le verbe germanique rapôn « saisir, attraper ».  Voir l’article rapar.  Rapégon appartient à la même famille de mot que <arrapar et rapugaire « grapilleur ». Il est à ajouter à l’article rapôn du FEW. XVI,664-667.

Vu l’attestation suivante ; Pégon (ou rapégon) : (Prov.) Personne collante, importun. « Il m’a parlé pendant au moins une heure. Un vrai pégon », il est aussi possible que rapégon est composé de rapar + pégon dérivé de pégar « enduire de poix ». du verbe latin picare. D’après Alibert un pegon est un « amas de résine sur une branche de confère; torche de résine ».

Je penche plutôt pour la première hypothèse, parce que le fruit de la bardane ne colle pas mais s’attache avec des petits crochets aux cheveux ou au vêtements. Mais Mistral donne toute une série de mots rapega ou rampega qui ont les deux sens  « s’accrocher »  et « se coller ».  Difficile de se décider.

rapegon_bardane fruit

Aguiélas ‘aquilon’

Aguiélas « aquilon, vent du nord ». La dormeuse est retournée aux archives de Mirepoix et affirme que « il y a de la poésie, quoi qu’on en pense, dans les actes des notaires. » Elle a raison! On retrouve dans ces vieux papiers un sentiment d’attachement à la terre, à la région où l’on habite, qui a disparu dans notre monde global. Les noms locaux des vents  à Mirepoix  désignent les points cardinaux.

Son article: Chez Jean Pierre Gibelot, un médecin de l’époque des Lumières

Le compoix de 1766 indique qu’il tient à cette date, au n°169 dans le moulon 3, trente une cannes maison à la rue Courlanel [aujourd’hui rue Maréchal Clauzel] faisant coin à celle de la porte de laroque [aujourd’hui Petit Couvert] ; confronte d’auta en deux endroits ladite rue de la porte de laroque ; midy, auta et aquilon le sieur Jacques Arnaud [bourgeois], midy la dite rue Courlanel, cers en deux endroits et aquilon aussy en deux endroits Jacques Pons [bastier], du restant d’aquilon le sieur Jean Malot [marchand] ; estimée quatre vingt six livres de rente ; alivré deux livres dix huit sols cy…

L’abbé de Sauvages écrit en 1756 :

Aghiélas  s.m. le vent du Nord-Est. C’est l’Aquilon un peu défiguré dans le mot Aghiélas. Celui d’Aquilon n’entre guères que dans le style sublime ou dans la Poésie.

Aquilon « vent du nord »  est attesté en ancien français (1120) et en occitan depuis le XIIIe siècle(1.)  On le trouve avec le sens « nord » dans le Breviari d’Amor du troubadour biterrois Matfre Ermengau rédigé à partir de 1288 qui écrit :

Aguilos es secz ab frejor / quar le soleilhs de luenh li cor, / e per sso li ven d’aqui nat / son sec e freg… (Voir d’autres attestations dans le Dictionnaire de l’Occitan Médiéval).

Aguilon vient du latin aquilo, aquilonis « vent du nord; le Nord ».  D’après le FEW XXV,75b il s’agit d’un emprunt au latin et le mot n’est indigène qu’en catalan aquiló et en portugais aguião, mais je crois que la forme du dérivé aghiélas   de l’abbé Sauvages montre qu’il est également indigène en occitan.  Le fait que le notaire de Mirepoix l’utilise dans la même phrase avec  midi et  aut et cers un peu plus loin, dans un style qui n’est ni « sublime » ni de la Poésie », me semble renforcer cette hypothèse. Le –q- au lieu du -g-  dans le texte du notaire, est probablement dû au français ou au latin.

________________________________

1. Le FEW donne 1529, mais cette date récente est due à un manque de dépouillement d’archives à l’époque de la publication.

 

Quiquette ‘pénis’

Quique ou quiquette: Sexe de l’homme. (Lexiue marseillais ) D’après l’excellent  Dictionnaire marseillais     quique  est aussi « Affectueux pour s’adresser à un enfant ou une femme ». L’étymologie d’après le FEW est une onomatopée kik-  » « . En français c’est la forme parisienne quéguette qui s’est imposée. Le TLF cite l’étymologie du FEW, mais ajoute celle de Sainéan, qui propose comme origine le mot bistoquette qui a le même sens et est dérivé du verbe bistoquer « faire l’amour », une forme ancienne  du verbe biscoter (TLF), emprunté au parlers flamands besteken proprement « accrocher, fixer qqc. à qqn » d’où « piquer des ornements sur des habits, parer », « faire des cadeaux, fêter ». Le sens actuel le plus courant en néerlandias est « corrompre’.

De « fêter » est issu le sens de « faire la cour à une femme » puis « faire l’amour ».

Lein Geschiere, Éléments néerlandais du wallon liégeois, Amsterdam, 1950, écrit que le –o-  de bbistoquer fait difficulté. Je n’ai pas pu consulter le livre de Geschiere, mais je pense qu’il ne savait pas que participe passé de besteken,  est   bestòòke  avec un –ò– long.

Le verbe besteke était vivant au Limbourg néerlandais quand j’étais jeune. A Roermond on chantait  en dansant autour de la table,  les paquets cadeau à la main, la veille de l’anniversaire de quelqu’un :

Vandaag is ‘t de aovend, morge is ‘t de daag

Dèt ich ……(le prénom) bestèèke maag.

‘T is neet om te aete

‘T is neet om te drinke

‘t is om ……(le prénom) ziene verjaordaag te gedinke.

 Dans l’excellent  Dictionnaire marseillais     quique  est aussi « Affectueux pour s’adresser à un enfant ou une femme ».

 

 

Escarrafi ‘rider’

Escarrafi « rider, froncer », s’escarrafi « faire la grimace en mangeant ou buvant une chose acide ou amère » (Mistral),  escarafir  chez Alibert,   est composé de deux étyma d’origine germanique *skarrôn « râcler  » et raffen « recueillir, saisir rapidement ».

Le gotique *skarrôn  a donné le gascon escarrá « râcler, ratisser’, et plusieurs dérivés comme escarrat « individu qui n’a plus le sou », escarragná « érafler » qui vivent surtout en béarnais. Voir FEW XVII, p.102a-b.

L »étymon raffen a donné une grande famille de mots, dont nous parlerons dans l’article languedocien  rafi « rider, froisser ». Vous pouvez aussi jeter un coup d’œil sur l’article du FEW XVI, p.654-656, spécialement note 7