cat-right
Recent Comments
Random Articles
ariège 'salsepareill...  Ariége, saliége,  (S2), clariège (M), rinvierge à Marseille d’après...
Bardot Bardot « mulet; nigaud » voir bardotades
Garrel 'bigarré'... Garrel « bigarré, de plusieurs couleurs ».   Garél ou garil   « bigarré » se...
Clau Clau « cléf; robinet d’un fut (cf.Thesoc pour la répartition) du latin...
Capitar Capitar, capiter « réussir »(Lhubac); en français régional également...
Dousil, dosilh Le dousil, douzil, dosilh est « un petit cône en bois de cinq centimètres de...

Allée des Anglores, à Nîmes

A Nîmes  c’est une allée, à Manduel une rue.  A Manduel c’était un quartier : Anglores, Les. (Cadastre 9-10). A l’origine Les Anglores sont une section de Manduel. Le sens du mot anglores est « terrain à l’angle de deux routes« .(Pégorier.). C’est le cas à Manduel. Le secteur se trouve entre le chemin de Garons et le chemin de St-Gilles.

Sur le plan de Nîmes  l’Allée des Anglores est pratiquement une impasse, ce qui permet de supposer que la configuration du terrain était bien différente autrefois.  Peut-être y a-t-il un Nîmois que peut me renseigner? J’ai vu qu’il y a deux rues qui y forment une pointe: la rue Eloy Vincent et ke chemin du Puech du Teil.

Mais, Aimé Serre écrit dans Les rue de Nîmes, qu’il s’agit de l’Allée des lézards gris  « Anglòra en occitan ».

Georges Maton, auteur du site formidable d’histoire locale nîmoise, m’écrit : « Je crois savoir que Mistral dans un de ces récits parle d’Anglore, comme un petit lézard gris. » et joint un extrait de Introduction à Mistral de Jean Soulairol:

Anglores_SOULEn effet dans le Chant du Rhône L’Angloro est le personnage principal:

Angloro_Rhonemais un peu plus haut il la compare à un lézard qui  se réchauffe au soleil et écrit lesert:

Lesert_MistralRhoneet dans son Trésor :

AnglporoMqu’il s’agit d’un mot nîmois, l‘abbé de Sauvages donne rengloro  pour Alès. Ci-dessous les données du FEW V,163 languria du type lexical avec chute du l-  initial:

AngroloFEWLes informateurs de Manduel et du Grau du Roi  pour l’Atlas linguistique du Languedoc oriental ont  aussi donné anglòra, à Genolhac et ailleurs lengloro. ! (Cf. Thesoc) L’inversion du –l- et du -r- , gloro au lieu de grolo, est donc plus fréquente que je ne pensais.  On peut donc supposer que l’Allée des Anglores est l’Allée des lézards comme l’écritAimé Serre.

Mais il y a aussi une Rue Anglore à Avignon  et dans la Vaucluse le lézard est nommé lagremusa,(Cf. Thesoc) ce qui renforce mon hypothèse qu’il s’agit d’un dérivé de angulus « terrain entre deux routes qui se croisent ».

D’autres toponymes du type angle dans le Gard :

AnglasDictTopodont  un Angulares

 Pour être sûr il faudra connaître les noms anciens de cette allée ou du quartier.

Tort, tourdre ‘grive’

Tort et le dérivé tordre, tourdre  ‘ »grive » viennent du latin tŭrdus « grive ». Tort est attesté en Rouergue depuis le début du XIIIe siècle. Pour la répartition et les formes voir le Thesoc s.v. grive. Nous le retrouvons dans les parlers italiens AIS 494 (Ce lien vous mène à la page d’accueil de l’Atlas, tapez le chiffre 494 dans la case à droite de LOAD  MAP).

grive mauvisgrive mauvis

Pour écouter le chant de la grive musicienne trida suivez le lien.

En provençal plusieurs verbes ont été formés à partir du nom de l’oiseau,  comme tourdoulià, tourdoulear  « voltiger; roder; muser »; un tourdouloun est quelqu’un qui rode: un importun qui cherche l’occasion d’accrocher un repas ».  Dans le Gard et l’Hérault le dérivé torier ou  toro désigne  le ‘sorbier des oiseleurs1 ‘ appelé ainsi parce que les oiseleurs s’en servent pour appâter les oiseaux ( d’après l’abbé de Sauvages) . Le Thesoc fournit le type tourier ( tòrièr)  pour ARDECHE, HAUTE-LOIRE, LOZERE. Je pense que tourier a été formé par analogie aux autres noms d’arbres.

Sorbus_aucuparia0Le diminutif tŭrdulus  a abouti à la forme tortre  attesté au XVe siècle à Montagnac,  tordre  et plus tard  tourdre qui est même passé au Québec. Tourdre se trouve dans les parlers provençaux,  languedociens et limousins.

La grive passe pour être un oiseau lourdaud et maladroit.  A Barcelonnette tourdre  signifie aussi « nigaud », comme l’italien tordo.  Tourdre fait donc partie des noms d’oiseaux que l’on peut donner à quelqu’un.

Cette évolution sémantique explique aussi le sens du verbe  estourdir, étourdir, plus spécialement de étourdi « qui n’a plus l’usage de ses sens ». Voir le FEW XIII/2, 428-429 pour plus d’exemples.

C’est le nom de Impasse des Tourdres à Nîmes (Aimé Serre) qui m’a incité à cette recherche.

Tourdres Impasse

Tourd, tourde, tourdre a été introduit en français au XVIe siècle, mais il n’est vivant que dans le Midi. Voir le TLF

  1. sorbus aucuparia

trulet ‘boudin, boyau’

Trulet ‘boudin, boyau’ à Montauban.  Le mot est absent du Thesoc. L’étymologie est inconnue d’après le FEW XXI, 470qui donne par contre pas mal d’attestations provençales, à l’est du Rhône. L’abbé de Sauvages connaît le trullë au figuré comme « homme ventru ».

Il est à noter que j’ai trouvé ce mot dans le site de La vieille chouette de Montauban, tout à fait de l’autre côté du domaine occitan.  Il serait intéressant de savoir si mes lecteurs le connaissent ??

trulet

Dans le site de La vieille chouette plein de bonnes recettes de cuisine à l’ancienne vous trouverez un petit lexique de mots régionaux. qui sentent bien le terroir.

 

Il y a longtemps elle m’ écrit:

Pour le mot « trulet » je vous confirme qu’ici le mot est utilisé dans les deux sens -boyau et boudin – je pense que le mot devait désigner au départ le boyau puis par la suite ce que l’on met dedans ??? comme ils disent ici  » lou farson« .

La plus locale : le boudin « galabare » les morceaux de tête coupés petits, sont mélangées avec du sang, et les « garnitures » (des oignons , de l’ail fondus et des épices * ).
On les « entonne » dans le gros intestin d’où un énorme « boudin » rondouillard et contorsionné comme un gros nuage d’orage d’été (et les orages sont gros chez nous l’été!).
– encore local, le « trulet als cebas » (boudin aux oignons) Avec le sang , un peu de petits lardons et beaucoup d’oignons bien « séchés » et dorés à la poêle avec les autres « garnitures » et les épices * .
– moins local le « trulet als pomas » (boudin aux pommes) , avec de bonnes pommes anciennes (de la Ste Germaine ou de la reinette calvine,) des oignons , pas d’ail … et des épices douces
– encore moins d’ici mais bien « corse » et « corsé » « trulet als castanhas » (le boudin aux châtaignes) avec des châtaignes pré-cuites, les « garnitures », pas de « Rabelais » mais plutôt des épices douces … un délice tout doux
– testez aussi le « trulet als rodabèls » (boudin aux lardons ) avec des lardons bien grillés, et les » garnitures »et épices * habituels
– et le « boutifar » ??? vous connaissez??? un boudin avec un peu de viande, des « garnitures et beaucoup de poivrons séchés et du piment, (un peu comme le mélange pour merguez) Importé par nos voisins espagnols il est également assaisonné de 4 épices et cannelle en plus
– le pas du tout « del païs » le boudin « féroce »antillais au riz et piments avec lardons, légumes + riz mi-cuit, épices (massalé, hot curry, gingembre …) + piment « lantern » et autres petites bonnes choses qui vous laissent la langue d’un dragon crachant le feu
– la liste n’est pas exhaustive ! on m’a parlé d’un boudin aux herbes, aux noix et d’un farci avec la langue pré-cuite . Je n’en ai jamais fait donc je ne saurais vous éclairer … cette « eau de boudin » mais « res se pèrder res dins lou tessou ».
et puis il y a les boudins blancs , pas vraiment des trulets » puisqu ‘il y a de la viande de veau (ou de volaille dans certaines familles) avec la panne de porc . Et le sang est remplacé par lait, mie de pain et blanc d’oeufs mais on l' »entonne » dans les mêmes boyaux et on le cuit pareil . Vous avez compris que je ne vous parle pas des « bâtons de craie » des grandes surfaces mais de ravissantes choses roses nacrées que vous pourrez déguster aussi bien froides dans une salade que chaudes dans les recettes de dessous !

NB Les boudins vont cuire dans un bouillon corsé mais à petite température pour ne pas « esclapar » . On met le galabare en premier ( plus gros donc il mettra plus longtemps à cuire) dans le bouillon frémissant dans lequel ils vont pré-cuire et gonfler tout doucement . D’où l’interêt de ne pas trop « entonner les budèls » car sinon ils éclateraient dans l’eau .
Surtout ne jettez pas « l’aigo de boudine », le bouillon de cuisson , les convives (au moins les « sudistes » ) vont adorer avec des « trempes de pan goussé » comme chez Victorine ou avec des gros vermicelles comme chez Maria . Une autre cousine y mettait du tapiocca et ce potage « en famille » était « l’entrée » du festin du cochon parce que …  » res se pèrder res dins lou tessou ».

Théorie des signatures

A plusieurs occasions, notamment à propos de tigno « teigne; engelure; nid de mante religieuse « ,  agassin « cor au pied »,  priapolithes « bijoux de Castres »et de faouterna ,« aristoloche » j’ai parlé de la théorie des signatures.

Guy Ducourthial , Docteur ès Sciences du Muséum National d’Histoire Naturelle, vient de publier  la Flore médicale des signatures
XVIe – XVIIe siècles.
Editions L’Harmattan, 06/2016. 672 p. ISBN : 978-2-343-09472-4.

Le compte-rendu par Michel Chauvet, ethnobotaniste, dans les Actualités de Telebotanica  commence ainsi:

La pivoine signale par la couleur rouge de ses fleurs qu’elle a des propriétés hémostatiques et les noix dont les cerneaux peuvent aisément évoquer le cerveau indiquent par cette particularité qu’elles ont la vertu de calmer les maux de tête. C’est du moins ce qu’affirment les auteurs qui ont rédigé des traités sur la Théorie des signatures appliquée aux végétaux.

Si ce sujet vous intéresse suivez  ce lien

Flore medicale

Alapeda ‘asphodèle’

Alapeda « asphodèle », attesté à Nice, Lezan (Thesoc) et à Alès. L’étymologie  est inconnue, (FEW XXI, 188-18/9),  L’abbé de Sauvages l’appelle alêdo, attesté aussi  dans l’Aveyron, le Gard et surtout dans l’Hérault (Thesoc); dans l’Aveyron on dit ausst l’ orouódo, tous avec un changement de suffixe, à Tarascon c’est alègue d’après Mistral.  Ces noms   ,  seraient d’origine pré-indoeuropéen.  A ne pas confondre  avec arapède  « mollusque ».    .

asphodèleWikipedia Asphodelus albus Mill., 1768

L’abbé de Sauvages donne dans la 2z édition de son dictionnaire les noms que voici:

aledo S    et Coutelo_ aledo S

 Il y a donc encore des recherches à faire.

Un occitaniste a cru devoir  enrichir sa langue avec en empruntant asfodèl au français dans Wikipedia occitan:

Los asfodèls tanben nomenat correntament porraca o alapeda son de plantas vivaças monocotiledonas, apartenent a la familha de las Liliacèas dins las clissificacion classica e dins la classificacion filogenetica son dins la familha dels Asphodelaceae e del genre Asphodelus.

Pour l’étymologie du  nom asphodèle voir l’article asphodelus du FEW, XXV, 491  en français !

dourna ‘cruche’

Un visiteur me demande:
« Bonjour, le mot « dourne » est bien occitan ? On m\’a raconté qu\’il veut dire « pot » (et « tête »). »/

J’ai pu lui répondre :

« En effet dourna « cruche » du latin urna idem. est occitan.  . Le sens « tête » n’est attesté qu’en français urne,  chez Huysmans (1879). Voir FEW XIV, 63 et l’explication du d- p. 64. ».

Le mot est inconnu en provençal.

Dérivés avec la même étymologie:
dournado « contenu d’une cruche », dournedo, dournet « petite cruche »,  dournhè« évier »  (Toulouse).

Le Pégorier donne les toponymes suivants: Dournié : évier – Gers. Dourneto : petite cruche – Toulouse anc. Dourno nf. : cruche – Toulouse, Gers. Il y a aussi âs mal de familles Dournes.

Un peu de pub : Château de Dournès, F-81700 Blan, www.chateau-de-dournes.fr

Dournes Chateau de
,

dailler ‘tacler’

dailler ‘tacler’, voir  l’article  dalio, dalià

Espargoule ‘pariétaire; asperge’

Espargoule « pariétaire; asperge » vient d’un latin médiéval des botanistes spergula « plante du genre Galium« (?). Les botanistes du Moyen Âge, qui étaient en général médecins et pharmaciens, ont latinisé le mot provençal espargoulo un dérivé  du latin asparagus « asperge ».  Le nom espargoulo  est limité au provençal + le département du Gard, attesté notamment à Saint-André de Valborgne. Voir Le FEW XXV, 464 pour les attestations, colonne à gauche, à partir de 2aα. En  languedocien espargola, espargou(l) désigne « l’asperge » ! Attestations dans la même page, en bas à partir de 2aβ.

L’histoire de ce mot provençal se trouve à la page 466 et est rédigée en FRANÇAIS.  Il suffit de cliquer sur le lien !

parietaire    pariétaire Parietaria_officinalispariétaire.      asperge-sauvage asperge sauvage

Spergula a été adopté par Linné (1753) comme nom d’un genre de plantes herbacées de la famille des Caryophyllacées. (Wikipedia)

spergula arvensis spergula arvensis