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Seden "lasso camarguais"

Seden « lasso camarguais », est dérivé du latin sæta, seta  « soie de porc, de sanglier; poils  du bouc, crinière de cheval ». (Gaffiot) Chez Valerius Martialis  (Martial), un auteur espagnol, on trouve  seta avec le sens « ligne de pêcheur » un sens très proche de « lasso ».

    lasso camarguais 

 « Sont accrochés à l’entrée du Mas, le Seden tressé avec la crinière du cheval et le Bucrane d’un  taureau de la manade qui de ses cornes levées, éloignera le malheur et devenu fétiche , enseignera fierté et bonheur ». (Source).

Le  dérivé seden  est d’après les données du  FEW limité à la Camargue. Mistral également écrit qu’il s’agit d’un lacs camarguais:

seden chez Mistral

Ailleurs dans le domaine occitan nous trouvons principalement le dérivé  sedou avec le sens « lacet, collet, piège, etc. »  Dans le Gers un cedoun ou sedoun  est une « noeud coulant pour prendre les oiseaux », en béarnais on parle d’une  sedade . Dans l’Aude un sedunaïre  est un « braconnier ».

L'(ortho?) graphe  seden(Alibert, Panoccitan) est fantaisiste.  L’article  seda d’Alibert présente un mélange de mots dont une partie vient du latin sæta, seta  « soie de porc, de sanglier; poils  du bouc, crinière de cheval » et une autre parie de sætacium « tamis fait de crin » qui a abouti à siá, seás « tamis » à l »est du Rhône, sedás à l’Ouest. Voir l’article  sedas.

J’ai trouvé le mot seden  dans une exposition à la Chapelle des Jésuites à Nîmes le weekend du 20 oct. 2012 consacrée à Folco de Baroncelli-Javon.

Balma "grotte, cavité"

Balma, bauma « baume ». Etymologie:  Emprunt au gaulois balma (Dottin, p. 230), le mot étant attesté dans l’aire géographique où s’établirent les Celtes (domaine gallo-roman entier, Italie du Nord, Suisse) Plus dans le  TLF s.v. baume²

Thesoc :balma ALPES DE HAUTE-PROVENCE, ALPES-MARITIMES, BOUCHES-DU-RHONE, DROME, HAUTES-ALPES, VAR, VAUCLUSE.

bòrna DROME.

Le mot est également connu dans les parlers germaniques de la Suisse  barma. Voir à ce propos:  Jud, dans Zeitschrift 38(1817) 4-5 disponible grâce à Gallica.

J. Jud a aussi publié un article dans  Archiv für das Studium neueren Sprachen und Literaturen  124 (1910)92 , mais il n’est disponible que pour les Américains. Si vous avez un ami là-bas…..

Un autre article, disponible cette fois même pour les Français , publié dans la Revue Celtique 39(1870)47  par

J.Loth  intitulé  « La Gallo-roman  Balma ».

Je proteste contre ces lois abusives des droits d’auteur pour des publications qui datent de plus d’un siècle.

Atlas Linguistique de la France

ALF : Atlas linguistique de la France publié par J.Gilliéron et E.Edmont; Paris 1903-1910.abrégé : ALF.

ALF est numérisé, consultable et téléchargeable sur Cartodialect.   Il y a une version bêta pour Chrome

Cet ouvrage monumental qui n’a qu’une maigre description dans Wikipedia, comprend 1920 cartes dont chacune est dédiée à une notion. Les localités dont le parler a été exploré sont au nombre de 639 (dont 637 galloromanes) et sont réparties avec une densité presque égale sur presque tout le territoire galloroman, c’est-à-dire la partie galloromane de la France (les points situés dans le dép. des Pyrénées Orientales sont de langue catalane), la Belgique romane, la Suisse romande, la Vallée d’Aoste, les vallées vaudoises en Italie et les Iles Normandes. Pour une description plus détaillée vous pouvez également consulter et télécharger Atlas linguistique de la France. La notice servant à l’intelligence des cartes, Paris 1902, qui contient e.a. une explication de la notation phonétique, les noms des villages visités, des indications sur la personne interrogée, etc..Par exemple, E .Edmont a interrogé les secrétaires des mairies à Agde et à Frontignan,(points 778, 779 de l’ALF) tous les deux avaient 40 ans et étaient originaires de la ville; à Alès son informateur était un cordonnier de 57 ans qui n’avait jamais quitté sa ville. Ici vous trouverez les notices de quelques villages de l’Hérault en format PDF: ALF758a794 .

Vous pouvez consulter et éventuellement télécharger le Supplément de l’ALF . Une photo de la carte avec les localités visitées se trouve également dans la page FEW

Carte ALF plus localités FEW

Ci-dessous la moitié d’une  carte  aveugle de l’ALF. Les numéros désignent les villages visités par Edmont, les petits ronds les autres localités  ou régions cités  par le FEW. Il faut cliquer sur le « thumbnail » pour la voir en très, très grand! En suite pour fermer l’image allez en bas à droite et clic sur « close ».

 Le détail de la carte des noms de lieux en patois de villages du Gard visités par Edmond:

ALF_localitesGard

Biscaire, de – "oblique"

En biscaïre, de biscaïre « de biais, oblique, de travers »; biscayre « côté, angle, biais » est un composé de bis « deux » et  quadra « carré » dérivé du verbe latin quadrare « rendre carré ». Attesté dans les parlers occitans du Dauphiné jusqu’en Béarn  et une attestation dans le Valais suisse.

Barcelonnette besqueirú, úa  « irrégulier, taillé à la fausse équerre ». En Béarn on a remplacé quadra  par canton bescantá « placer obliquement »

      

Eissaure "vent léger"

Eissaure « vent léger, zéphyr, brise » est dérivé du latin *exaurare  « aérer »1. Les sens donnés sont plutôt propre aux parlers occitans  du Périgord  à la Bigorre.

Trésor du Félibrige

Le verbe eissaoura, issooura  signifie « faire sécher au vent » *Exaurare  n’est pas attesté en latin, mais sa présence en plusieurs langues romanes permet de le supposer. De là l’ *.

En français  c’est le sens  « sécher » qui a pris le dessus pour le verbe, tandis que pour le substantif  essor,  c’est le sens  « ‘élan » .

Emprunté par l’anglais  to soar « s’élever dans les airs, s’envoler ».

Cet article est dû à l’incitation de  Philippe Rigaud,  co-auteur de De la Nave au Pointu. Glossaire nautique de la langue d’oc.Provence-Languedoc. Des origines à nos jours.1993-1994. Edition augmentée en CD 2010. par Fourquin Noël, Rigaud Philipp,  qui a eu la gentillesse de me signaler leur travail et de me le  transmettre  en pdf.

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  1. FEW III, 261b

Boulmière-bolmeria

Boulmière « local du bain; cuves des tanneurs ».  Depuis plus d’un an mon amie   La dormeuse  me poursuit pour connaître  le sens exact et l’étymologie de boulmière.  Ci dessous un extrait de son blog:

Carte dressée en 1766, du “moulon du pont de Raillette jusqu’au ruisseau de Contirou et à la rivière de l’Hers jusqu’au grand pont sur la dite rivière”. En haut à gauche le n° 1 en bordure d’un ruisseau  (!!), 1. Jacques Rivel, marchand tanneur : maison servant d’adoubairie à tanner des cuirs7 avec un patu8 ou boulmières9, jardin et breil à Countirou

J’ai fait des recherches sans trouver la réponse.  C’est elle qui l’a trouvée en fin de compte:

La source est l’article de J.-L. Abbé, Paysage urbain et rural à Limoux, d’après une source méconnue: le terrier royal de 1316. Trouvé par la Dormeuse  dans le Bulletin de la Société Scientifique de l’Aude, CIII (2003), 91-100.

cuve de tanneur

La suite de cette trouvaille est un magnifique article sur les boulmières avec de très nombreuses images dans  la Dormeuse blogue 3.

Il y a encore beaucoup de travail à faire pour les philologues et linguistes occitanistes. Voir à ce propos  J.-P. Chambon, Développement et problèmes actuels des études occitanes.

Dans les articles du FEW  balneare, balnearia, balneator, balneolum, balneum ,  il n’y a aucun mot en rapport avec la tannerie1.

Pourtant il y a une petite phrase dans l’article balnearia  du FEW qui va dans la direction  que nous cherchons à savoir le sens « cuve ».   En occitan est attesté bagniero  « lieu où l’on se baigne; bains d’eau thermale », également dans les toponymes Bagnières. L’auteur se demande si le rétoroman2 bagnèra   « cuve pour le linge; grande cuve » viennent directement de balnearia  ou qu’il s’agit de créations à partir du verbe balneare « baigner ».

Le plus intéressant est le fait que d’après les données de l’ALF, presque partout dans le Sud-Est  « mouiller, tremper » est traduit par  le verbe banhar   du latin   balneare . Ci-dessous la carte tirée du livre  Lectures de l’ALF par Guylaine Brun-Trigaud3

L’emploi de balneare  > banhar pour  « mettre les peaux dans des cuves » par les tanneurs  a logiquement entraîné le sens de balnearia > boulmière > « cuve pour les peaux ».

Les attestations de  Limoux (Aude) de 1316 ne sont certainement pas les plus anciennes, mais nous n’avons pas mieux pour le moment.

Le nom de lieu  Bagnières  est attesté pour la première fois en 1258 :  Decimarium Beate Marie de Banheriis. (par l’abbé Sabarthès).

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  1. Il faut dire que le premier vol. du FEW date de 1922-1928 et la lettre A a été entièrement refaite à partir des années ’70 (3 volumes maintenant), mais la lettre B est restée la parent pauvre.   A part les mots d’origine germanique ou autre  13 nouvelles rédactions ont vu le jour et il y a encore une quarantaine en préparation, dont balneare. Je pense que le dérivé balnearia « bains, salle de bains » y sera inclus
  2. parlé en Suisse
  3. cf. Sources et liens s.v. ALF

Brespaille "goûter" gascon ou languedoci...

Brespaille s.f. « goûter », brespaillar v. « goûter ».

Un visiteur m’a demandé l’étymologie de ces mots, tout en l’avant trouvée déjà, le latin vesper.  Il s’agit d’un mot essentiellement gascon.  Le visiteur me l’avait signalé pour  Foix dans l’Ariège , mais quand je lui ai écrit que cette localité  était la plus à l’est de toutes les attestations  et  dans le domaine languedocien, il m’a répondu qu’il s’agissait plus précisément de La Bastide-de-Sérou, à 17 km à l’ouest de Foix.  Cela m’a incité à vérifier si ce village est considéré comme gascon ou languedocien.

La réponse se trouvait dans la Bibliographie des Dictionnaires Patois galloromans (1550-1967),  de W.von Wartburg, H.E. Keller, R. Geuljans. Genève Droz, 1969, p.38 note n° 66: (page non consultable, j’ai pas fait exprès !)

Le point 782 de l’ALF (Le Mas d’Azil) est d’après l’ALG, vol.1, p.1 languedocien, tandis qu d’après Achille Luchaire,  Etudes sur les idiomes pyrénéens de la régin française (Paris,n 1879), p.196 et Gerhard Rohlfs, op.cit. p.3 n°1, la limite passe à l’est de cette localité. Sur les parlers de transition cf. maintenant Pierre Bec,  Les interférences lingustiques entre gascon et languedocien dans les parlers du Comminges et du Couserans; Paris, 1968.


Agrandir le planVoici la carte. Il faut l’agrandir pour voir les 3 localités.

Maintenant il faudra  demander aux habitants de La Bastide-de-Sérou s’ils parlent gascon ou languedocien??

"Fricadelle" en bahasa Indonesia

Fricadelle« Boulette de viande hachée, mélangée à de la mie de pain ou de la purée, des œufs, du lait, etc., cuite à la poêle ou à la grande friture. » TLF qui donne l’étymologie suivante:

Étymol. et Hist. 1742 cuis. (Cuisinier mod., V, 13 ds Quem. DDL t. 2 : Soupe de Fricadelle à la Royale). Dér. du rad. fric- de fricasser* lui-même interprété à tort comme un dér. en –asser; suff. -ade* et -elle*. »

Voir mon article fricot qui a la même origine.

 Fricadelle est attesté bien avant en néerlandais :frickedilleke  en 1607 chez Kiliaan, le fondateur de la lexicographie néerlandaise.  J’en parle parce que frikadel  était  considéré comme ‘vieux’ en néerlandais, mais le mot était resté vivant en Indonésie et dans  la cuisine indonésienne où il était adapté à la prononciation indonésienne :  perkadel , notamment le f qui devient p. 

A la fin de la colonisation en 1948, beaucoup de Néerlandais sont rentrés aux Pays Bas, tout en gardant leurs habitudes culinaires et gastronomiques indonésiennes,  dont le frikadel.  Sur de nombreux cartes des restaurants « chinois-indonésiens »  on trouve des frikadels. La combinaison syntaxique typique de l’indonésien substantif principal suivi d’un substantif qualificatif  est maintenue, p.ex.    frikadel kabeljauw, frikadel kool au lieu de  kabeljauw-frikadel  « fricadelle de morue », koolfrikadel « fricadelle de choux »  en néerlandais normal.

Copié d’un site

Resep Perkedel Kentang en néerlandais Recept Kentang frikadel  en français  Recette fricadelle Kentang

Perkedel Kentang
Une autre recette:
Perkedel Kornet Fricadelle de boeuf haché (= anglais corned beef)