cat-right

Cagoule

Vent « 1. vent 2. vent du sud 3. sud. » Latin ventus « vent » a eu un très riche développement dans toutes les langues romanes. Pour ceux qui veulent tout savoir, je ne peux que les renvoyer vers le FEW vol. XIV, 255-270. Il y a beaucoup de dérivés, comme ventas « gros vent », ventarau « vent très froid » etc., des emplois au figuré, des expressions et dictons.

Windboom de Dries Engelen. Maastricht

Dans l’est du domaine occitan et en franco-provençal ven(t) a pris le sens de « vent du sud » par opposition au vent du nord, très froid et fort, le mistral. Il y avait un dicton : Le Mistral et la Durance, sont les fléaux de la Provence ». La Durance a été maîtrisée, le Mistral reste.Déjà au XIVe siècle est attesté le sens « sud » dans la même région. Par exemple dans un texte en savoyard de 1341 devers lo vent « vers le sud ».

Le verbe dérivé Ventarsignifie en occitan « jeter au vent, disperser » ce qui veut dire  en parlant des céréales « vanner ». Limité à l’occitan est le dérivé ventá  » van, tarare ».

L’étymologie ne semble poser aucun problème, mais je me demande pourquoi ventar « vanner » et surtout ventá  » van » est limité à l’occitan. Un van pour vanner s’appelle en néerlandais wan, considéré comme un emprunt au latin vannus, comme le mot français. Mais cet emprunt néerlandais wan, comme l’allemand Wanne, a rencontré  la forme indigène *winthan « vanner » , qui a donné en allemand winden « vanner » (Grimm), en anglais winnow, et en gotique diswinthjan « vanner » et  comme substantif winthi skauro « van », ventá en occitan. Il est possible que le ventá « vanner » occitan est d’origine gotique et qu’il a pu se maintenir grâce au soutien du ventus latin, qui motivait le mot.

   

                           Ventar    ou tarare                                                  Un vanneur, Jean-François Millet, vers 1848

Le tarare, ou vanneuse ou traquinet, est une machine utilisée lors du vannage. Il sert à remplacer le vannage manuel qui se faisait par jour de grand vent avec un van en jetant en l’air les grains pour les séparer des impuretés (balle). Source.

D’un vanneur de blé aux vents par Joachim du Bellay
A vous, troupe légère,
Qui d’aile passagère
Par le monde volez,
Et d’un sifflant murmure
L’ombrageuse verdure
Doucement ébranlez,
J’offre ces violettes,
Ces lis et ces fleurettes,
Et ces roses ici,
Ces vermeillettes roses,
Tout fraîchement écloses,
Et ces oeillets aussi.
De votre douce haleine
Éventez cette plaine,
Éventez ce séjour,
Cependant que j’ahanne
A mon blé que je vanne
A la chaleur du jour.

Ven(t) « vent » du latin ventus. Dans beaucoup d’endroits le mot ven désigne le « vent du sud ». Le vent joue un rôle très important dans la vie des Méditerranéens. Dans le dictionnaire Panoccitan je trouve déjà une trentaine de noms différents et il est loin d’être complet. Les noms  gras et soulignés en bleu sont les liens qui vous mènent aux articles dans mon site. Les noms qui sont les mêmes qu’en français n’ ont pas de lien.  Consultez les articles concernés dans le TLF .

Je cite le dictionnaire Panoccitan :  » vent nom m. 1. vent (TLF); petit ~ loc. autres choix: ventarèl nom m.; grand ~ loc. aurassa nom f.; grand ~ loc. ventana nom f.; grand ~ loc. ventàs nom m.; ~ chaud et étouffant loc. bugàs nom m.; ~ tourbillonnant loc. ecir nom m.; ~ frais et agréable loc. eissaure nom m.; ~ froids et secs FAM loc. lepafangas nom m.; ~ marin loc. vent du sud-est marin nom m.; ~ froid loc. rima nom f.; ~ arrière MAR loc. subrevent nom m.; ~ changeant loc. vent viraire; ~ violent loc. venta nom f.; ~ d’ouest loc. aura baissa; ~ d’est chaud loc.aura rossa; ~ d’est loc. autan nom m.; ~ du sud chaud et humide loc. calamandrin nom m.; ~ de nord-ouest loc. cèrç nom m.; ~ du nord-ouest loc. cèrs nom m.; ~ du nord loc. cisampa nom f.; ~ d’Espagne loc. espan nom m.; ~ du nord-ouest loc. galèrna nom f.; ~ du sud-ouest loc. garbin nom m.; ~ du nord-est loc. gregal nom m.; ~ du sud loc. ispanina nom f.; ~ du sud-ouest loc. labech nom m.; ~ du large loc. largada nom f.; ~ du nord-ouest loc. mistral nom m.; ~ de la montagne loc. montanhièra nom f.; ~ d’est loc. solana nom f.; ~ d’est loc. soledran nom m.; ~ de la pluie loc. vent pluèg; ~ des giboulées loc. vent vocairòl; coup de ~ du sud-ouest loc. garbinada nom f.; coup de ~ du nord-est loc. gregalada nom f.; coup de ~ du sud-ouest loc. labechada nom f.; coup de ~ d’est loc. levantada nom f.; temps du ~ marin loc. marinada nom f.; coup de ~ du nord-ouest loc. mistralada nom f.; coup de ~ d’est loc. soledrada nom f.; coup de ~ loc. ventada nom f.; coup de ~ loc. ventaròla nom f.; ~ qui fait pousser les feuilles loc. vent fulhièr.
Dans le site des Atlas linguistiques de l’Occitan, le Thesoc, vous en trouverez encore des dizaines d’autres,, avec des noms spéciaux suivant la direction d’où il soufle. Au campingLou Labech à Bouzigues, j’ai relevé en plus : lou levan (CNRTL), lou magistraou, la bonnança-pota, lou mi-journaou, lou tournejaire et lou pounent.

V = B, B = V

Latin v devient b dans une grande partie de l’occitan de l’ouest.

Scaliger, je crois le fils Joseph Juste, a écrit à propos des habitants du Périgord et des régions voisines : quibus vivere est bibere ‘pour qui vivre est boire‘, mais cela reste à vérifier.

Boire est bien dans le Thesoc, mais vivre n’y est pas. A la place vous pouvez vérifier avec les formes pour vin.

 

Vabor, babou

Vabor, babou « chaleur humide et étouffante, temps orageux ». La forme vabor donnée par Alibert ne se retrouve dans aucun autre dictionnaire occitan. Toutes les autres sources donnent une forme avec b- initial: Cahors bobour « chaleur excessive », Cévennes babou « vapeur » (M).

L’abbé de Sauvages explique qu’une boubourado est une vapeur chaude et étouffante qui sort d’un endroit renfermé .. qui est occasionnée par un temps couvert et orageux. La boubourado ou touffo est mortelle pour les vers-à-soie. Français touffe1. Ci-dessous une description de l‘aoûra-roussa et de la touffo tirée du livre du médecin  Rouger F.A. Topographie statistique du canton du Vigan. Montpellier 1819 :

Etymologie: latin vapor, vaporem bien sûr comme français vapeur (qui est un emprunt au latin), mais avec cette différence qu’une partie de l’occitan et le catalan (bubó) sont les seules langues romanes où le mot n’a pas subi de transformations sous l’influence d’autres mots.
Dans une partie de l’occitan le b- initial a été remplacé par un g-, gabou ou gabour « air étouffant » (Toulouse; Montauban) et à Castres une forme avec insertion d’un -m- : gamboul.

Toutes les formes  avec un -p- comme languedocien vapour, sont des emprunts au latin plus ou moins anciens.Cf. fr. vapeur.

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  1. Du prov. toufo, mêmes sens (v. Mistral), a. prov. estofar « étouffer, suffoquer » (xves. ds Levy Prov.), empr. à l’a. fr. estoffer (v. étouffer). TLF s.v. touffe²

Vache sétoise!

Vache « Dans le quartier de Cette (=Sète) nom d’un filet traînant pour la pêche. Statistique des pêches maritimes. 1874, p.115 » (Littré) vient du latin vacca. Un autre attestation de 1868 dans BHL Blanchere. (1821, La Flèche – 1880, Le Havre). J’ai quelques doutes sur l’existence  de ce mot.

une vache sétoise (???)

Pour l’explication de ce sens voir l’article bouletchou.

Vaciwo, basiwo

Vaciwo, basiwo « ovin de deux ans » (Thesoc, dans le Sd-Ouest) vient du latin vaciva « vide inoccupée, libre (au propre et au fig.) ». En parlant des animaux cela veut dire « une femelle qui n’est pas pleine ». Voir aussi l’article anoublo.

Le mot a été emprunté par le français. (TLFvacive « ovin d’un an »). 

Vallat, valat

Vallat, valat s.m.  « ravin, fossé; tranchée pour défricher un champ (S); vallée ».  Ce dernier sens est dû à l’influence du français. Grâce au moteur de recherches interne je peux savoir ce que les visiteurs ont cherché dans mon site : 9 fois le mot vallat cette semaine. Alors je m’y mets.

La latin avait deux mots  vallis  s.f. « vallée » et vallum s.n. « palissade, parapet, rempart ». Ce dernier existe toujours en italien et espagnol vallo ‘rempart’.  En Gaule ces deux mots sont assez tôt devenus identiques dans la langue parlée. Vallis et vallum ont  abouti à val en galloroman, et cette forme s’est maintenue surtout dans les noms de lieu.  Il faudra pour chaque toponyme vérifier s’il s’agit d’un rempart ou d’une vallée.

Dans le sens « vallée » il est remplacé par vall- + ata > vallée en français , valada en occitan. Cf. anglais wall « rempart », cf. Wall street,  (< vallum),  et  vale  « vallée »  de l’ancien français val  « vallée » et valley, néerlandais wal « rempart », et  vallei « vallée »; le quartier rouge d’Amsterdam s’appelle « de Walletjes » littéralement « les petits remparts », allemand der Wall « rempart ».

   Walletjes Amsterdam

Des remparts  à New York et à Amsterdam

Vallat est un autre dérivé, avec le suffixe –attu  de vallum qui signifie « fossé » depuis les plus anciens textes en occitan  comme dans les parlers modernes : ‘fossé, ruisseau, rigole, ravine’ . La forme gasconne barat ‘fossé’ a même servi de modèle au français baradine « fossé établi sur une colline pour donner de l’écoulement aux eaux », mais ce mot a disparu du français actuel d’après le TLF.

Pour l’abbé de Sauvages un valat est un ‘ruisseau’ ou un ‘ravin’ lorsque c’est une ravine qui l’a creusé. Un valà-ratié est « une pierrée , une longue tranchée qu’on remplit de blocaille de cailloutage & qu’on recouvre de terre … pour les conduire à une fontaine: dans ce dernier cas les pierrées doivent être sur un lit de glaise ou de tuf ou de rocher ». Vous voyez que l’abbé essaie d’instruire ses lecteurs, comme j’ai expliqué dans le paragraphe que je lui ai consacré!

Raymond Jourdan, le père d’un fidèle visiteur, a fait une description détaillée la culture de la vigne en Languedoc dans la période entre les deux guerres.  Il utilise le vocabulaire occitan, tel qu’on le parlait à l’époque à Montagnac (Hérault).  Son fils a eu la gentillesse de me faire parvenir ce texte illustré de dessins à main levée.  J’en ai appris énormément de choses sur la viticulture.  La description commence avec le défoncement lo rompre  et se termine  avec l’entonnaire qui s’occupait de la retiraison  pour le négociant. Son lexique  avec une orthographe « normalisé » est consultable ici MontagnacViitiiculture. Ci-dessous je copie la graphie de l’auteur Raymond Jourdan de Montagnac.

Dans le deuxième chapitre  « La préparation à la plantation » il écrit:

Lors du défoncement les hommes suivent la charrue et retirent racines et cailloux qu’ils entassent. Après les racines sont brûlées et les cailloux utilisés pour faire des drainages : ballat ratier (fossé à rats) dont l’ouverture donne sur un fossé ou un ruisseau et qui comporte parfois plusieurs branches pour mieux drainer la parcelle.

En bout de branche est installé un biradou,  endroit où le ballat-ratier débute et où l’animal qui s’y refuge, lapin, counil, rat, serpent (ser), martre, putois (peudis), belette, (moustellepeut se retourner pour ressortir et dans le cas du lapin échapper au furet (foude )  et venir en sortant s’emmêler dans la bourse (panténo) que le chasseur a placée.

En plus il y a un dessin:

Valat est aussi devenu nom propre. Un visiteur m’écrit : « ma grand mère maternelle de mon père était née Valat, mariée à un M. Nicolas, on l’appelait Marie de Valado (féminin de Valat).

Il y a aussi le nom propre Val.

Valleraugue Boloraubo

ShareBoloraubo  le nom de Valleraugue en prononciation locale.

Dictons sur le mois d’avril.

O lo fi d’obriel, lo blaquo mouonto ol ciel     A la fin d’avril la végétation monte au ciel (en haut de la montagne)

O lo fi d’obriel touto bestio tchandjo dé pel    A la fin d’avril toutes les bêtes changent de poil;

O lo fi d’obriel , lous bolatch o fiel   A la fin d’avril les ruisseaux coulent à flots. (Source Atger, Charles)

Paysbassol, je suis devenu *Boloraubois en 1979. Quand j’ai commencé ce site, il y a plus de 10 ans, j’ai d’abord écrit  des articles  comme traversier  que j’avais entendu là-haut.  Ensuite j’ai trouvé le Compoix de Valleraugue qui m’en a inspiré pas mal.  Ma fille qui y habite toujours  m’a aussi fourni des mots du terroir. Son beau-père m’a aidé en lisant à haute voix le proverbes et dictons en patois, que j’ai enregistrés. Mon petit-fils m’a fourni la photo de la pansieire. Il y a aussi le mas du Valdeyron où j’ai habité depuis 1979.  Tous ces liens  m’y attachent. En bas de cette page j’ai réuni quelques documents sur le patois de Valleraugue que vous pouvez consulter.AtgerD1

Voici la liste (et c’est pas fini) :

Acabaïre https://www.etymologie-occitane.fr/2011/06/acabaire-ocobaire/
Acabar https://www.etymologie-occitane.fr/2011/06/acabar/
Acantonar https://www.etymologie-occitane.fr/2011/06/acantonar/
Afenassar https://www.etymologie-occitane.fr/2011/06/afenassar/
Aigavers https://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/aigavers/
Aire, airiel https://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/aireairiel/
Aissou, aissada https://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/aissou-aissada/; aissada https://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/aissada/
Amarinier https://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/amarinier-amarino/
Androune https://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/androune-andronne/
Anglada https://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/anglada/
Apilar https://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/apilar/
Arrapoman https://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/arrapar-arapar/

Arseilhera https://www.etymologie-occitane.fr/2011/09/arseilhera-2/

Asagadouiro https://www.etymologie-occitane.fr/2014/06/asagadouiro-pelle-a-arroser/
Ase https://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/ase-ay/
Bartas https://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/bartas/
Borio https://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/borio/
Calendas https://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/calendas/
Cana https://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/cana-canne/

Canton, cantou https://www.etymologie-occitane.fr/2011/06/canton-cantou/

Cloca, cloussi https://www.etymologie-occitane.fr/2011/08/cloca-cloucho/
Clueg https://www.etymologie-occitane.fr/2011/08/clueg/
Compoix, coumpés https://www.etymologie-occitane.fr/2013/01/compoix-coumpes/
Croto https://www.etymologie-occitane.fr/2011/08/croto/
Degra https://www.etymologie-occitane.fr/2011/08/degra/
Destre https://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/destre/
Dralha https://www.etymologie-occitane.fr/2011/08/dralha/
Enregistrements de proverbes par un patoisant de Taleyrac
Espérou, esperar https://www.etymologie-occitane.fr/2011/08/esperar/
Esquichar, kitšá « exprimer le suc » https://www.etymologie-occitane.fr/2011/08/esquichar-esquicher-quicha-anglais-to-squeeze/
Euze, elze https://www.etymologie-occitane.fr/2015/01/euze/
Faï https://www.etymologie-occitane.fr/2011/08/fai-faisses/
Fataire https://www.etymologie-occitane.fr/2011/08/fataire/
Fau https://www.etymologie-occitane.fr/2011/09/fau-fag/
Foganha https://www.etymologie-occitane.fr/2011/11/foganha/
Foguier, cap foguier https://www.etymologie-occitane.fr/2011/11/foguier-cap-foguier/
Issartiel https://www.etymologie-occitane.fr/2011/06/issart/
Jas https://www.etymologie-occitane.fr/2011/06/jas/
Laier https://www.etymologie-occitane.fr/2015/04/laier-laguiar/
Lampourda-bardane https://www.etymologie-occitane.fr/2013/03/lampourda-bardane/
Marron https://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/marron/
Mascarà https://www.etymologie-occitane.fr/2011/09/mascara/

Matusolen https://www.etymologie-occitane.fr/2011/09/mateusalem/

Mauro https://www.etymologie-occitane.fr/2011/09/mauro/
Mazet, mas https://www.etymologie-occitane.fr/2011/09/mazet-maset-mas/
Migon https://www.etymologie-occitane.fr/2011/09/migon/
Nadal https://www.etymologie-occitane.fr/2011/11/nouve-nau-nadau-nadal/
Onça https://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/onca-douzieme-partie/
Osca, osque https://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/osca-osque/
Pan https://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/pan/
Paoumoulo, poumelo https://www.etymologie-occitane.fr/2015/03/paoumoulo-poumelo/
Parran, parragine https://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/parran-parragine/
Passièra https://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/passiera-pansieire/
Pelous bogie https://www.etymologie-occitane.fr/2013/09/pelous-bogue-chataigne/

Petas https://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/petas-ou-pedas-une-histoire-de-grecs-et-de-romains/

Pétoule https://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/petoule/
Peyremale https://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/peyremale-peire/
Plan https://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/plan/
Plantolier https://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/plantolier-plantoliera/
Podar https://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/podar/

Poleja https://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/poleja/

Pradet de Ganges https://www.etymologie-occitane.fr/2014/10/pradet-ganges-reboussier/
Rapar https://www.etymologie-occitane.fr/2011/05/rapar/
Rascar https://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/rascar/
Reboussier https://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/reboussier/
Rove https://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/rove-rouve/
Toponyme -acum https://www.etymologie-occitane.fr/2015/08/acum-anum-ascum-uscum/
Tosela https://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/tosela/
Traversier https://www.etymologie-occitane.fr/2011/10/traversier/
Visette https://www.etymologie-occitane.fr/2011/08/visetta/

Documents sur le patois de Valleraugue.

Le plus ancien est le Compoix de Valleraugue de 1625. Des extraits avec des explications et des photos se trouvent dans le Lexique publié par l’AGAC-Valleraugue.

L’étude la  plus ancienne  est Le patois de Valleraugue (Gard) par Henri Bel publié en 1895. 12 p. in-8o. (Dijon, 1895; extrait de la Revue Bourguignonne de l’Enseignement supérieur, V (1895), p. 175-186. La suite n’a jamais vu le jour.Bel_tout  en PDF

Henri Bel était bon connaisseur de son patois. Il a transcrit le chant V, le 22e groupe de vers commençant par: Un vèspre dounc dins la Crau vasto jusqu’au vers: Coume un lebrié tanco un bestiàri de Mistral en patois local en créant une graphie qui rend la prononciation locale. Bel H.Mireio en PDF  (scrollez vers la page 3 et 4) et le texte de Mistral pour comparaison. MistralMireioV-22 ss

Un Allemand , Rudolf Hallig, a fait une enquête sur le patois de Valleraugue en 1932 ou 1934. Les résultats sont conservés à ATILF à Nancy, et publiés dans le FEW, la source principale de mon site. Il faudra attendre la numérisation complète du FEW ou habiter aux États-Unis,  pour pouvoir retrouver toutes les attestations du patois de Valleraugue qui s’y trouvent.

Dans le vol. XXIV du FEW sont cités les mots vallerauguois : dåbåntal« tablier », gláno , « noisette », ágre « aigre », ågrinás « houx », azügá « aiguiser », åzågá « arroser », malolayze « malaise », alos « versoir », alos « oreilles d’un écrou », laυzétto « alouette », amáre « amer’, åmpυléto « mache », åméllo « amande », nazdŵèl « orvet », låndyé « landier, chenet »

Plus récent est le petit livre de  Charles Atger, Valleraugue. Petites Histoires et Anciennes Coutumes » Le Vigan, 1972. Il contient un petit lexique et quelques histoires en patois de Valleraugue. J’ai repris quelques-uns de ses proverbes et dictons lus à haute voix. Il est disponible au Centre de documentation et d’archives du Parc national des Cévennes à Génolhac. Permalink Cliquer sur le « thumbnail »

Ici une liste des toponymes de Valleraugue Valleraugue Toponymes que j’ai copiés du  Dictionnaire topographique du département du Gard, comprenant les noms de lieu anciens et modernes.. par M.E.Germer-Durand. Paris, Imprimerie Impériale, 1886. . Une excellente version dans le site de Georges Mathon, http://www.nimausensis.com/Germer_Durand/TopographiqueGD.pdf

 

 

Vanetge, baniège

Vanetge, baniège « verveux, nasse en fil ». Un verveux est un « Filet de pêche aménagé en nasse, utilisé dans les cours d’eau, de forme conique, monté sur des cercles d’osier, et que l’on tend sur le fond, l’ouverture vers l’amont. » (TLF).

Dans le latin utilisé en Gaule du VIIe au Xe siècle, le mot venna signifiait « treillage ou palissade servant à arrêter et à prendre les poissons ». Ce sens semble survivre en ancien languedocien vannegé, baniéga « nasse de pêcheur », occitan bagnecho (Tarn) , banège (Corrèze) et dans les dép. de la Dordogne et du Lot : banhège, banhèja (Thesoc).

Le seul problème que cette étymologie pose est le fait que le mot français vanne, en occitan vano ou bano  « vanne, écluse » est attesté au moins un siècle avant le dérivé vaniega « nasse ». D’après le TLF il faut supposer deux branches qui sortent du même tronc venna.  (TLF)

Varaire

Varaire s.m. « (h)ellébore ». Attesté en occitan depuis le XIIIe siècle. Varaire  vient directement du  latin veratrum « hellébore ».  Avec une transformation régulière varaire devient boraire en Aveyron.  A Alès est attesté le verbe envarairá « empoisonner avec de l’hellébore.

Il est conservé en occitan et en franco-provençal, comme en italien: veladro. Par contre en catalan baladre désigne le « laurier rose ». L’ellébore le plus connue est l’ellebore fétide, qui s’appelle aussi pied de Griffon, rose de serpent, patte d’ours, mords-cheval, herbe printanière, favalau, ...(Wikipedia).

L’ellébore était considérée comme un remède universel contre la folie,  dès l’Antiquité. Plus ici.

  

ellebore                                                              ellebore fétide

D’autres noms occitans de l’hellébore dans Rolland , Flore populaire…  Vous y trouverez aussi 2 pages avec les « Usages » et « Folklore » comme par exemple celui-ci pour le Gard:

Un ouvrage indispensable pour celui qui s’intéresse à la botanique et aux parlers galloromans et d’ailleurs. Rolland fait partie des géants de la fin du XIXe siècle. Pour le type veratrum il a relevé :

Pour  le Gard il mentionne aussi:

 

      

Vedel, vedeou

Vedel « veau » est la forme régulière du latin vitellum « veau » en occitan. Pour les variantes voir le Thesoc.   Ici c’est le sens qui m’intéresse.

Un visiteur me signale : à Adissan les expressions « fa lo vedèl » ou « va vedelar« , se disent  à propos d’un mur de soutènement qui prenait « du ventre ». Cet emploi du mot vedel, vedeou en provençal est attesté en franco-provençal du Vaud (Suisse) en provençal et en languedocien jusqu’à St-Affrique. Pour l’abbé de Sauvages (S1), il s’agit spécialement d’un éboulement d’un mur de terrasse ou de la brèche qui s’y est faite d’elle-même.

Est-ce un hasard qu’on retrouve la même image « veau » en anglais calf  « veau » mais aussi « Un gros morceau de glace flottante, scission d’un glacier ou d’un iceberg » (depuis 1812) ? D’après Harper l’origine du mot calf est une racine indo-européenne *gel- >*gelb(h)- qui signifie « gonfler » et de là sont nés les sens « l’utérus, le fœtus, les jeunes d’un animal. ». Néerlandais afkalven « se dit du terrain que la mer ou une rivière affouille », vient d’après le NEW de la même racine que le mot kalf « veau ». Le nouveau EWN donne une autre origine, mais les attestations de l’occitan et de l’anglais  rendent l’étymologie  kalf, calf   bien plus probable. En languedocien   un « éboulis de terre » s’appelle aussi sáoumo de téro d’après l’abbé de Sauvages. Voir l’article  sauma. Cet emploi peut venir de l’image d’un mulet chargé de sacoches pleines.

Il s’agit d’une différence de point de vue.  Une paroi qui s’afaisse  se gonfle vue de l’extérieur, mais se creuse vue de l’intérieur.

Cette histoire fait partie de mes Contributions à une nouvelle approche. inspirées par Jean-Philippe DALBERA Des dialectes au langage. Une archéologie du sens (Linguistique française, 13). – Paris : Champion, 2006.

Ci-dessous le parement extérieur de la cabane fait ventre,  vedel et s’éboule en raison du manque de boutisses susceptibles de l’ancrer dans la maçonnerie ou parce que le blocage intérieur, empilé à la va-vite, se tasse et agit comme un coin. Voir le site incontournable Pierreseche.com. 

   

vedel, vedèou                                                                                             calf

Un bon exemple ci-dessous : la rivière « gonfle », mais le terrain se « creuse »:

néerlandais afkalven  

Le dictionnaire étymologique de l’anglais par Douglas Harper écrit:

calve (v.)
Old English cealfian, from cealf « calf » (see calf (n.1)). Of icebergs, 1837.
calf (n.1)
« young cow, » Old English cealf (Anglian cælf) « young cow, » from Proto-Germanic *kalbam (cognates: Middle Dutch calf, Old Norse kalfr, German Kalb, Gothic kalbo), perhaps from PIE *gelb(h)-, from root *gel- « to swell, » hence, « womb, fetus, young of an animal. » Elliptical sense of « leather made from the skin of a calf » is from 1727. Used of icebergs that break off from glaciers from 1818.