cat-right
Recent Comments
Random Articles
Baiasse, badasso 'la... Baiassa « lavande fine » en dauphinois,  bayáso  dans les Hautes-Alpes  est un...
Pourquoi faire simple qua... Simbel, « appelant » mais aussi « abruti, fou, emmerdeur (Covès, Sète à...
Ventabren ‘fanfaron... Ventabren est un quartier de Nîmes et le nom d’un village dans les...
Pauta Pauta « patte », n’a pas la même origine que l’occitan (?) pata...
Blavet Blavet « bleuet » est un dérivé du ancien franc *blao « bleu », cf. allemand...
coussou ‘vermoulure... Coussou ‘artison, calandre; vermoulure’ (Sauvages), cosson,...

Gavèla, gabel

Gavèla « fagot de sarments » dans les dép. de la Charente et de la Dordogne (Thesoc). « javelle, poignée de blé, gerbe » (Alibert), a la même étymologie que français javelle (TLF). Suivant les régions et l’agriculture locale, *gavèla  signifie « javelle de blé » ou « botte de sarments » et peut prendre enfin un sens très général « monceau », qui à son tour se spécifie dans « tas de sel retiré du marais salant (Larousse depuis 1877).

Gavèla appartient à une famille de mots d’origine gauloise *gabella « javelle » reconstruit à partir de la racine irlandaise gabal « saisir », et gabalus « javelot ». Les représentants de *gabella se retrouvent dans le Nord de l’Italie, en catalan gavella, espagnol gavilla « gerbe »,  portugais gavela « gerbe » et a été emprunté par le basque gabila « fagot ».

(et anglais gavel « ce qu’on coupe en une fois avec la faux » d’après le FEW, mais je n’ai retrouvé ce sens dans aucun dictionnaire anglais: un gavel est un « petit marteau d’un président d’une réunion »).

Gaubi

Gaubi s.m. « adresse, aptitude, savoir faire » (Trièves), « esprit, adresse, bonne grâce, savoir-faire » (Die). Mistral donne une colonne de mots qui appartiennent à la même famille.  Les sens sont assez abstraits et difficiles à classer.

D’après le FEW l’étymon est le verbe gotique *garwon « arranger, préparer, décorer ».

La grande majorité des attestations vient du provençal et du languedocien, mais on le connaît aussi en béarnais gaubi « aisance naturelle, maintien ». D.Martin, Dictionnaire du patois de Lallé. Gap,1907-1909, donne plusieurs composés: gaoubi   « biais, l’habileté des mains ». – deigououbiar  » se dégourdir, se débrouiller » .- deigououbia , deigoubiaire, deigoubieira » . J’ai cherché l’attestation dans le texte, parce que le sens « biais » m’intriguait. L’abbé de Sauvages (S2) me fournit l’explication en  donnant  trois mots différents :

  1. gâoubi « adresse, etc. »
  2. gâoubi ou galbé « maintien »
  3. et le dernier qui correspond à  « biais » :  gâoubi  « tortu [sic!], de travers, déjété » et gâoubià  « se dit du bois qui se tourmente pour avoir été mis en oeuvre avant d’être bien sec ». Il rattache ce troisième sens à l’italien gobbo « bossu ».

Le mot biais a également un très riche développement en occitan. Dans quelques significations  il est passé au français, mais il est difficile de saisir l’élément sémantique  central  comme pour le mot gaoubi .  L’article est à approfondir.

Pour le Panoccitan on a inventé le mot gaubissen « soutien-gorge ». Encore un effort et plus personne ne comprend l’occitan.

J’ai quelques problèmes à admettre les évolutions sémantiques et par conséquence les étymologies données pour ces mots.

Gard, Gardon

Gard, Gardon 1. nom de plusieurs rivières dans le département du Gard:  « Durant ces trois derniers millions d’années, deux Gardons très profonds se creusent : le Gardon d’Alès et le Gardon d’Anduze, qui se rejoignent à Vézénobres, formant le Gardon ou Gard. Le Gard(on) s’étend sur 71 km de long. Après être passé sous le fameux pont-aqueduc romain du même nom, il retrouve le Rhône en rive droite à l’endroit où il atteint son maximum de puissance. »

Une Cobla de Peire Cardinal (suivez le lien pour la traduction et l’interprétation (erronée du mot Gardon?)

Domna que va ves Valénsa
Deu enan passar Gardón;
E deu tener per Verdón
Si vol intrar en Proénsa.
E si vol passar la mar
Pren un tal guvernadór
Que sapcha la Mar majór,
Que la guarde de varar
Si vol tener vas lo Far.

 Gardon d’Alès
   
Gardon d’Anduze


le Gard et le Pont du Gard

L’étymologie des toponymes est un domaine spécial dans lequel je n’ose pas m’aventurer.Vu la configuration du terrain, avec beaucoup de sommets qui permettent de surveiller les passages, je ne serais pas étonné que les noms de ces rivières viennent du verbe germanique *wardon qui a donné gardar en ancien occitan avec le sens « avoir l’oeil sur, soit pour protéger soit pour empêcher de nuire ». Une interprétation plus poétique serait que les Germains en voyant la beauté de cette région, ont dit: Das müssen wir wardon! «     Nous devons  sauvegarder cela! ».

D’après le TLF gardoun,gardon est un mot employé par les Cévenols pour désigner un petit torrent aux crues violentes (cf. lou Gardoun d’Alès, lou Gardoun d’Anduzo). Gardoun est issu du bas latin Wardo/Vardo, -onis « rivière de la Narbonnaise [le Gardon] », mais l’origine de ce mot reste inconnue.

D’après Germer-Durand, la première attestation se trouve dans un texte de Sidonius Apollinaris (Ve siècle) sous la forme Vardo.

2. poisson (leuciscus ). Le mot gardon pour ce petit poisson n’est pas occitan mais français. Je ne sais comment il s’appelle en occitan. Pour l’étymologie voir le TLF s.v. gardon 1. : « Probablement . dérivé du radical de garder* (du verbe germanique *wardon) soit au sens de « surveiller » parce que le gardon aurait l’habitude de retourner aux endroits d’où on l’a chassé comme s’il avait à y garder quelque chose (FEW t. 17, p. 524b, note 46); soit au sens de « regarder », les yeux rouges étant une caractéristique de ce poisson (cf. l’all. Rotauge littéralement ‘oeil rouge’ et les dénominations rousse, roussette, rouget dans Rolland . Faune t. 3, pp. 142-143; DEAF, col. 178); suff. -on ».

 
gardon

Garbi et Magreb

Garbi, garbin « vent d’ouest » est un mot de la navigation méditerranéenne. Nous ne le trouvons qu’en provençal et en languedocien, par exemple  à Pézenas.  A Clermont l’Hérault existe le dérivé garbinada « petite pluie de courte durée ».  A Montagnac Raymond Jourdan a noté le dérivé garbinaois  qu’il définit comme  le vent des dépiqueurs « Bent das quauquaris ».  Voir le commentaire en cliquant sur le titre de cet article.

L’étymologie de Garbi   est  l’arabe ġarbi« de l’ouest ».  cf. esp., it. garbino, cat. garbi et  garbinada. FEW 19,51b.

L’article de Mistral:

garbinMistral

Le commentaire m’a incité à revoir un peu cet article et j’ai vu que garbin ou  guerbin  est attesté en ancien français, mais toujours chez des auteurs originaires du Midi ,  qui y ont vécu comme Rabelais ou qui  écrivent sur le Midi.  Dans le Dictionnaire du Moyen Français (DMF) vous  pouvez trouver une attestation et surtout un lien direct vers le  Dictionnaire Etymologique de l’Ancien Français  mis en ligne! DEAF garbin.  L’étymologie = « histoire du mot »  décrite dans le DEAF  nous explique que

ġarbi « occidental » est un dérivé du verbe arabe ġaraba « se coucher » en parlant du soleil  d’où aussi ġarb « ouest »  employé au sens de »vent qui vient des régions occidentales du monde arabe » (Maroc, Algérie, Tunésie, ainsi que l’ancien Espagne des Maures, régions appelées maġrib,  en langage populaire maġreb  dont le second élément est aussi un dérivé du verbe ġaraba, ma-  étant un préfixe toponymique.

Voir Wikipedia pour plus de détails sur le sens actuel de Maghreb.

Garaffo

Garaffo « carafe ». La forme provençale et languedocienne avec g- se retrouve en cat., esp. et port. garrafa. Le mot a voyagé à travers l’Espagne en venant de l’arabe garrafa « bouteille à base large ». Le  dictionnaire de la Real Academia pense que le mot espagnol vient peut-être du portugais garrafa, « bouteille » et celui-ci de l’arabe moracain gerraf.

Le fr. carafe, > néerlandais karaf (> indonésien karap), ne vient pas directement de l’arabe  mais  a été emprunté à litalien, caraffa, qui l’a également de l’arabe.

Dans le lexique de Max Rouquette : s’engarafatar « avaler de travers, s’engouer » , angarafatada « qui s’étrangle » dans le contexte en parlant d’une serrure! Dans l’Hérault sont attestés s’engarafatar ou s’engalafatar. Le verbe portugais engarrafar signifie « mettre en bouteille ».

Engarrafata à Manduel a un sens totalement différent : « s’emmitoufler avec beaucoup de choses » d’après mon témoin et confirmé par un dictionnaire du patois d’Ales. Il fait partie des dérivés de galafata.

Gansà, ganso

Gansá « faire un nœud de ruban ; saisir, empoigner », dérivé du subst. ganso « noeud de ruban » sens qu’on trouve déjà chez l’abbé de Sauvages.

 

Le mot est surtout vivant en occitan ce qui permet de supposer qu’il vient du grec gampsos « courbé, recourbé ». A Champsaur gansèou signifie « loquet ». L’auteure explique qu’à « l’origine le gansèou se manœuvrait à l’aide d’une ganse« . Louis Rouquier mentionne gansat « gendarme » pour Puisserguier. Par quel association sémantique?? Pour d’autres dérivés cf. Alibert. Le mot ganso a été prêté au français au XVIe s.

ganchou gansèou

Voir aussi l’articleganchou  « crochet, croc »

Ganchou

Ganchou. Dans les parlers occitans on trouve un autre mot qui vient du grec gampsos « courbé, recourbé,torsadé » FEW IV,50 à savoir ganchou attesté à Palavas et au Grau du Roi avec le sens « gaffe »  (pas au fig.!)   et à Marseille « croc », et un composé agancha « gagner, avancer » à Puisserguier.  L’étymon est le même que du mot  ganso  « noeud »,  mais son histoire est différente. Ganchou  est un mot maritime qui a été emprunté à l’italien gancio,  qui l’a < du turc kanga < du grec gampsos

Jérôme un visiteur de la région,  me signale: Ganchou,  peut également signifier la « prison », enfin par chez moi à Béziers. Je pense que ce sens s’est développé à partir du sens « crochet ». Voir le FEW IV,40 collne b

Voir aussi mon ‘article gansa, ganso  dont l’étymon est le même, mais pas l’histoire.

Un lecteur me signale : gánchou : à Capestang c’est la longue perche composée d’un long manche terminé par un crochet qui permet de propulser les nego-fols sur l’étang.

(Un nego-fol, nègafòl  est un « batelet, nacelle » ou une « renoncule aquatique » dans le Centre ou une « grenouillette » à Toulouse.

A ma demande, M.Philippe Ibars me fournit les précisions suivantes :

« La partègueque je connais est une perche de bois simple qui sert à pousser les négachins du côté de Gallician, dans les étangs du Charnier ou du Scamandre. Mon beau-père, grand chasseur devant l’éternel, en commandait de temps en temps à un de ses amis forestier dans les Cévennes, elles étaient faites en bois de châtaignier.
J’ai souvent utilisé la partègue pour pousser les négachins dans les marais, pour le plaisir, simplement. On glisse sur l’eau sans bruit, il faut simplement faire attention à ne pas trop la planter dans la vase car elle risque de s’y coller et de nous faire perdre l’équilibre.
Les pêcheurs ou les chasseurs l’appelaient indifféremment partègue (du latin pertica ‘perche’) ou barre. Ils disaient aussi bien partéguer que pousser car il est vrai qu’on « pousse » sur la partègue pour faire avancer le bateau.
Par contre je n’ai jamais vu de partègues terminées par un crochet. Certaines étaient terminées par une petite fourche bifide métallique. Elles étaient utiles dans les marais très herbeux, la partègue se plantait dans les herbes et s’envasait moins, l’appui était ainsi plus assuré et l’on allait un peu plus vite. Mais elles étaient un peu plus lourdes, à cause de ce manchon de fer, c’est peut-être pour cela qu’elles étaient moins utilisée »

Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

 

Ganha-Pan.

Ganha-Pan. Autour du bassin de Thau lou gagna-pan est une arseilhera sans dent (sans rateau) (Covès). Vu ce nom lou Ganha-Pan doit donner une bonne pêche. Voir Arseilhera.