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Plegar, plier

Plega(r) « plier » mais aussi « emballer » vient du latin plicare « plier ».

Plier a gardé en français régional le sens « emballer » (Lhubac), qui était encore admis par l’Académie en 1835. Le TLF donne l’exemple suivant :

« il (= Napoléon) est entré à Vilna, chassant devant lui l’Empereur, qui à peine eut le temps de plier sa vaisselle. J. DE MAISTRE, Corresp., 1812, p.169. »

En occitan nous trouvons des expressions qui n’ont jamais eu cours dans la langue d’oïl. Se plega la testo « se coiffer » (S), plüga « fermer les yeux; dormir; jouer au colin-maillard », plegá las espaulos « hausser les épaules, plier les épaules ». L’abbé fait une distinction entre hausser les épaules : « on les hausse pour marque de mépris, de pitié, d’improbation; on les plie pour marque de soumission de résignation » Le sens actuel de hausser est d’après le TLF : « Manifester son indifférence, sa résignation ou son agacement par un léger soulèvement d’épaules ».
De plugous est « à tâtons » (S), en béarnais plegá est « plier les gerbes » d’ou la pléga « récolte ». L’abbé de Sauvages cite aussi le mot plégos « les antoques (=?) ou lunettes des chevaux qui tournent en rond pour fouler le grain ».
Le -ü- dans certaines formes comme plugous  est dû à l’influence du verbe *cludicare « fermer », (dérivé de claudere « fermer ») qui a abouti en occitan clucar, clugar « fermer (les yeux) ».

 

Clueg

Clueg « glui, chaume, botte de paille », dérivés clujada « toit en chaume », clujar « couvrir de chaume ». Dans le Compoix de Valleraugue (1625) clugin est toujours attaché au mot maison : . Dans le Compoix de Saint-Just (Aveyron), 1536 : l’ostal de Anthoni Calmes, clujat una partida de palha

L’origine doit être un*clodiu- « paille de seigle ». Le mot se trouve uniquement en galloroman et sous deux formes : dans le nord c’est glodiu- et dans le Midi clodiu-. En ancien français glui, en ancien occitan cloch, clueg. L’abbé de Sauvages donne deux formes : clé  « une botte de glui » et glijhou « chaume pour le toit ».
Comme le mot ne se retrouve dans aucune langue celtique, il faut supposer qu’il est hérité d’un peuple qui habitait en Gaule avant les Celtes. 1
Le verbe se trouve dans deux formes : clujar « couvrir de chaume » mais plus rarement avec une terminaison en -ir. La forme du Compoix de Valleraugue clugin est intéressante parce que le scribe a ajouté un –n final. Or les patois autour du Mont Aigoual se caractérisent entre autres par la chute de tous les -n à la fin des mots, matin > mati. Cette graphie serait donc hypercorrecte: -i au lieu de -at et en plus un -n au lieu de rien. Ce genre de « fautes » permet souvent de dater les évolutions phonétiques.

clujada

__________________________

  1. Un visiteur breton me signale pourtant : En Basse-Bretagne, dans les actes notariaux du 18e siècle (en français), le chaume servant à couvrir les toits est souvant appelé « gled; gledz« . Ce mot semble apparenté aux mots de la série clueg/clujat;clodiu. Il faudra faire des recherches approfondies pour savoir s’il s’agit d’un emprunt aux parlers galloromans ou d’un mot celtique.

Clau

Clau « cléf; robinet d’un fut (cf.Thesoc pour la répartition) du latin clavis « clef »

Clau de Sant-Pèire « lézard gris ». Etymologie latin clavis « clef ». Sant-Peire dans le l’Aveyron.  En grec moderne il y a une autre espèce de lézard qui a un nom apparenté : kleidoo tou …(clef de Saint-Jean).  En ce qui concerne  l’origine de cette liaison entre les Saints, leurs clefs et le lézard. Il y a deux suppositions:
1. St.Pierre règne sur la météo, sur le beau temps et quand le lézard  réapparaît il annonce le printemps.  St.Pierre est remplacé par d’autres comme St.Georges, le patron de la Catalogne.
2. Des clefs ou des heurtoirs ont souvent la forme d’un lézard.

Je croix avoir trouvé la solution dans un article d’Albert Dauzat (BDP 3.2.8.4.5.) qui signale qu’ autour du Mont-Dor (Puy de Dôme) le lézard s’appelle « croix al-iva ». A.Dauzat soutient donc ma deuxième hypothèse.

     

 

Clau de Sant-Jordi, Sant Jordi dans l’Aude et le Lot.

Clau tout seul dans l’Aude et l’Hérault.

Claveto diminutif dérivé de clau. Surtout dans l’Aveyron et le Tarn.

Croz al-iva Puy-de-Dôme (Dauzat, voir ci-dessus). Le passage de la clau de Sant Peire à la Croz(de St Peire) ou l’inverse ne pose pas de problème à mon avis. Voir les images ci-dessus.


Cloca, cloucho

Cloca, cloucho « poule couveuse » (S). En me promenant sur le net, je trouve dans un lexique gascon cloca prononcez [klouk] exactement le même mot qu’en néerlandais, écrit kloek! Le latin avait le verbe glocire « glousser » prononcé [glokire], conservé en ancien occitan clocir, languedocien cloussir, glussi (Valleraugue) et en français avec changement de conjugaison glousser. Quoi de plus logique que d’appeler la poule qui glousse la glousse ou la clousse, mot en effet attesté dans de nombreux patois, dont le languedocien cloucho.

L’évolution phonétique du deuxième –c- > -ch- a éloigné la forme du mot du son du gloussement de la poule. Dans beaucoup de parlers on a rétabli le caractère onomatopéique du mot en créant le type clocare > cloquer et la poule devient donc la cloca. La répartition géographique des deux types, clocha et cloca, est très irrégulière et ils co-existent en languedocien.

Dérivé : clouchado  » couvée « .
Nous trouvons des onomatopées identiques dans d’autres langues : allemand Klucke, danois klukke, anglais cluck, catalan lloca, breton kloc’ha, etc. Pourtant dans le concert des peuples ce n’est pas toujours le cas : Quand un coq chante, les Français entendent cocorico, les Espagnols quiquiriqui, les Anglais cockadoodledoo, les Néerlandais « kukeleku« ! Ecoutez le coq pour voir.
Si vous voulez entendre une couveuse glousser cliquez sur ce lien! et choississez « poule-hen 3 ».
Au XVIe siècle, donc bien avant la naissance de Cloclo, a existé le verbe clocloquer « glousser » qui pourrait revivre mais avec un autre sens.Cloca, cloucho « poule couveuse » (S). En me promenant sur le net, je trouve dans un lexique gascon cloca prononcez [klouk] exactement le même mot qu’en néerlandais, écrit kloek! Le latin avait le verbe glocire « glousser », conservé en ancien occitan clocir, languedocien cloussir, glussi (Valleraugue) et en français avec changement de conjugaison glousser. Quoi de plus logique que d’appeler la poule qui glousse la glousse ou la clousse, mot en effet attesté dans de nombreux patois, dont le languedocien cloucho.
L’évolution phonétique du deuxième –c- > -ch- a éloigné la forme du mot du son du gloussement de la poule. Dans beaucoup de parlers on a rétabli le caractère onomatopéique du mot en créant le type clocare > cloquer et la poule devient donc la cloca. La répartition géographique des deux types, clocha et cloca, est très irrégulière et ils co-existent en languedocien. Dérivé : clouchado  » couvée « .
Nous trouvons des onomatopées identiques dans d’autres langues : allemand Klucke, danois klukke, anglais cluck, catalan lloca, breton kloc’ha, etc. Pourtant dans le concert des peuples ce n’est pas toujours le cas : Quand un coq chante, les Français entendent cocorico, les Espagnols quiquiriqui, les Anglais cockadoodledoo, les Néerlandais « kukeleku« ! Ecoutez le coq.pour voir.
Si vous voulez entendre une couveuse glousser cliquez sur ce lien! et choississez « poule-hen 3 ».
Au XVIe siècle, donc bien avant la naissance de Cloclo, a existé le verbe clocloquer « glousser » qui pourrait revivre mais avec un autre sens.

L’abbé de Sauvages ajoute à clouchado que c’est Réaumur qui a inventé l’incubation artificielle, assertion confirmée par Wikipedia : Art de faire éclore et d’élever en toute saison des Oiseaux Domestiques de toutes espèces, soit par le moyen de la chaleur du fumier, soit par le moyen de celle du feu ordinaire (2 volumes, 1749 ; 1751).

C’est le premier traité d’aviculture. Il se compose de 10 mémoires décrivant les différentes étapes de cette technique. Présentée à l’Académie des sciences en 1747, cette méthode d’incubation artificielle, inspirée des techniques antiques égyptiennes, permit une amélioration considérable de l’élevage avicole en France, et fut utilisée fidèlement pendant plus de deux siècles.

Réaumur 1683-1757

(Tapez « Bréméens » sous Google et suivez le lien; vous serez amené 20 siècles en arrière!).

Cleda

Cleda, cledo « bâtiment pour sécher les châtaignes; claie pour battre la laine; ratelier pour le bétail; herse » du latin cleta .

       Une cledo transformé en gîte

une claie dans la Meuse, c’est pas pareil!

Il n’y a pas d’attestations très anciennes en latin du mot *cleta  la forme qu’on suppose être à l’origine du languedocien cledo et du français claie*cleta  est très probablement d’origine gauloise, la langue des Celtes sur le continent.  Nous trouvons des représentants de *cleta dans tous les patois français,  en catalan, portugais, basque et piémontais. A voir la nouvelle notice dans le TLF-Etym.

La notion « claie » se spécifie selon les besoins des utilisateurs :  près de Namur en Belgique  cloïe  signifie « appareil suspendu au plafond pour faire sécher les sabots », dans la Meuse c’est un « filet »,   un peu partout c’est « une barrière ou une clôture dans les champs  en treillage», dans l’Aveyron clédo  « claie à battre la laine » et dans le département du Lot et Garonne clède  « plusieurs morceaux de bois ajustés qu’on met de chaque côté de la charrette pour transporter de la paille ou du foin ».  A Béziers où il n’y a  pas de châtaignes,  cledo est le « râtelier  pour le bétail » en provençal cledo  désigne aussi la « herse », dans la Creuse et la Corrèze la « cage à fromage » (Thesoc).
Comme dérivés de cledo nous trouvons entre autres en  languedocien cledado « récolte de châtaignes » et à Aix-en-Provence cledá « fermeture ».

Important! Aucune des significations que je viens de donner n’est présente dans le TLF! Notamment le sens « une barrière ou une clôture dans les champs  en treillage». L’expression « prendre la clé des champs » devient compréhensible quand on l’écrit « prendre la claie des champs ». Je vous rappelle qu’un peu partout c’est « une barrière ou une clôture dans les champs  en treillage»!  La francisation des noms a donné de curieux résultats.

Clastro

Clastro, clastre, clastra est s.m. ou s.f. Pendant une ballade, à la recherche du moulin vent restauré à Parignargues, près de Nîmes, un panneau La Clastre m’intrigue. Je trouve une réponse dans le dictionnaire de  l’abbé de Sauvages (S1):  clastro est le « presbytère ou la maison curiale » une maison près d’une église pour loger les prêtres. La même définition est donnée pour les parlers d’Aix, Marseille et le languedocien jusq’à St.-Affrique. Dans d’autres endroits comme à Pézenas ou à Castres, clastre est traduit par « cloître ».  Une zone de transition vers la région  restreinte de l’occitan, en particulier le Lot, le Lot et Garonne, l’Aveyron, Albi, où caminada a pris le sens « presbytère ».

Le clastre   en Ardèche

La ferme de Clastres est implantée au sein du petit village ardèchois de Sainte-Eulalie. Clastres (cloître) fut édifiée en 1098 (sous le règne de Philippe Ier de 1060 à 1108), après l’arrivée de deux moines bénédictins de l’abbaye de St Chaffre du Monastier, chargés du service de l’église, après que cette dernière eu été donnée à l’abbaye Saint-Théofrède du Monastier (Haute-Loire).
Ainsi, jusqu’au XVème siècle, le bâtiment servit de prieuré. La construction actuellement visible, aurait été édifié en 1573. Deux portes communiquent avec l’église, le prieuré étant une dépendance.

L’étymologie n’est pas tout à fait la même que celle du français cloître < latin clautrum « tout ce qui sert à fermer une porte, ou empêche un libre passage ». .

La forme occitane clastra vient du pluriel latin claustra pris pour un singulier féminin;  c’est le  -a-  qui  est curieuse. Une faute de frappe? Google me  répond qu’il y a beaucoup de clastres dans le Midi. Dans les textes du Moyen Age nous trouvons toujours le -au- régulier : claustra et parfois crausta. L’explication est peut-être l’influence des mots occitans qui représentent le latin castrum, castra dont les sens est souvent assez proche des représentants de claustra  « fermeture, parc », comme par exemple le languedocien castrou « retranchement qu’on fait avec des claies dans une bergerie pour séparer une partie du bétail » (S1).

Clastra ou clasta existe également en catalan avec le sens « patio empierré au centre ou au devant d’une maison de paysans -cultivateurs- majorquins ». (DE dans l’article cloure).

Esclapo

Esclapo « grand quartier de bois ». Etymologie comme esclapeta. L’abbé de Sauvages donne un sens qui semble perdu:

« aki une bel esclapo de filio »  voilà un beau brin de fille

Esclapeta

Esclapeta « petit éclat de bois; varicelle »; esclapeto « petite vérole volante » (S).

esclapeto

Etymologie : un dérivé » du verbe esclapar v.tr et intr. « briser en éclats, fendre du bois ». Voir Alibert pour d’autres dérivés de la même racine onomatopéique *klapp « coup, claque » et par métonymie ( cause>effet) « tache »,   clapar « frapper ». ou bien de la racine préromane  klappa « pierre plate » > « éclat de bois »

Voir ci-dessus esclafidou. Cf. aussi clapo. Déjà en ancien languedocien (1370)on trouve le mot clapa « tache » et en ancien provençal (1300) clapat « tacheté ».