Garrel « bigarré, de plusieurs couleurs ». Garél ou garil « bigarré » se dit surtout animaux, pourceaux, brebis et chèvres. L’abbé de Sauvages donne l’exemple de Jacob qui arrive à faire des brebis bigarrées en mettant des bâtons bigarrés dans l’abreuvoir (Bible, Genèse 30).
Garrel avec ce sens est un dérivé d’une racine mystérieuse *garr- « bigarré, tacheté ». Cette racine garre ne se trouve que dans la Haute-Bretagne et la région voisine en bordure de la Loire. Des dérivés se trouvent un peu partout dans le Centre et le Midi. En ancien rouergat est attesté le verbe garrezir « rendre gris » et en provençal lou garroun est « le mâle de la perdrix ». D’après le FEW le provençal garre « gris fauve » et le substantif la garro « entrée de la nuit » (Mistral) appartiennent à la même famille et la racine *garr- aurait pris le sens « gris » en occitan.
J’étais étonné que des mots comme berrichon rat gariau « loir » et gariau, -elle « de couleur bariolé » sont rangés dans l’article *garr- du FEW et que les mots provençaux garri, gari « souris »(Thesoc), ou « rat » (Thseoc) et garrioun « petit rat » n’y sont pas mentionnés1.
Dans l’article *garrium « souris » von Wartburg explique que la répartition géographique, notamment le fait que le type *garrium « souris » est limité à l’est de l’occitan et au piémontais, rend l’étymologie *garr- improbable.
Garrél « boiteux, pied-bot, détraqué », de garrel « de travers » vient d’un gaulois *garra « partie de la jambe, jarret ».
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