cat-right
Recent Comments
  • Loís Berlic: Bonser, Afortissètz que i a « Aucun attestation dans le T...
  • Raymond Delavigne: J'ai en Anjou le mot "bijane' "bisane") qui désigne une soup...
  • Robert: Bonjour Elisa, Merci beaucoup. Pourriez vous aller voit su...
  • MR FREDERIC OGER: Bonjour, Pouvez-vous me dire si ce terme de " ensuquer " ...
  • Elissa: A paris 17 Il y a une rue qui s appelai rue de la condamine...
  • Geuljans: Veuillez donner votre source et la signification. Merci ....
Random Articles
Abajon Abajon s.m. »airelle myrtille » abajou, ajou (Béarn), anažoun (Aran1 ). Dans...
Espargoule ‘pariéta... Espargoule « pariétaire; asperge » vient d’un latin médiéval des...
sarcir ‘repriser&rs... Sarcir « repriser » vient du latin sarcīre « réparer ».  Dans la Creuse on...
Gasa, gasar, gasaire Gasar « passer à gué, agiter le linge dans l’eau, guéer, promener un...
Chichouiller Français régional chichouiller  signifie « faire des manières à table,...
Abalhar Abalhar « gauler, abattre les noix ». D’après le Thesoc abalhar est...

Raïous

Raïou, pluriel raïous « sobriquet des cévénols qui, pendant les guerres civiles sous Louis XIII (1601-1643), étaient du parti du roi. Ce mot signifie Royal ou Royaliste » (abbé de Sauvages). Le patois cévénol s’appelle le raïol. F.Mistral dans son Trésor explique que les raïous sont plus spécialement les Cévenols des vallées et versants méridionaux de la Lozère. Ce nom leur fut donné sous les Valois, à cause de leur vigoureuse résistance contre les Anglais qui occupaient la Guyenne.

Ci-dessous  vous trouverez un poème intitulé « Lous Raious » d’ Albert Arnavielle, félibre gardois, surnommé « l’Aràbi« , d’après son origine et son tempérament (un arabi ou alambi est une espèce de moustiques,dont la piqûre est brûlante), décrit par lui-même dans un poème publié dans Las Raiolos p.166-176.

Albert ARNAVIELLE
22.7.1844 (Alès) – 11.11.1927 (Montpellier)

LOUS RAIÒUS
I
Sèn lous Raiòus de las grandos Cevenos,
De raço antico e franco tiran dre.
Raço racejo: aitambé dins lu venos
Avèn de sang ni mousi ni mai fre.
Dau tems passa gardant fièro memòrio
Soun lous felens ço qu’èrou lous aujòus.
Lou vièl cabus i’a pas de pòu que mòrio,
Car lous Raiòus restaran lous Raïòus

II
Aiman aici nosto fresco naturo,  »
Bello toujour, mau despiè das ivèrs:
Coumbos, nauts mounts qu’an per cabeladuro
Boulegadisso à l’auro, lous boscs verds.
Aiman Gardou que sus la gravo rulo,
Boufant, bramant sous fourèges rajòus,
Noste cèl blu, noste sourel que brulo,
Aiman, aiman lou parla das Raiòus!

III
Dau jour glourious que, de vers la Garouno,
Contro l’Anglés luchant d’ounglo e de pèd
D’un rèi de Franço aparèn la courouno,
Lou noble noum de Raious nous toumbè.
Aquel noum soul dis ço que devèn èstre,
De l’aveni nous mostro lous draiòus
,,O pauro Franço, auriés lèu de ben estre,
Se per enfants n’aviés que de Raïous

IV
Per soun fougau lou qu’amour devario
Soun premiè sòu n’oublidara jamai;
Lou qu’aimo pas sa mairalo patrio
Acò’s segu, la Franço aimo pas mai.
Lou premiè sòu aqui l’idèio soulo
Que pot tira d’omes forts das maiòus
Nautres qu’avèn de fiò dins la mesoulo,
Sèn bons Francès, oi, car sèn bons Raiòus

Alès, janviè de 1872. Los Raiòlos 30 32.

Rabinar

Rabinar « brûler, griller »est devenu rabiner  en français régional.  « Passar lo gigòt dins la farina e lo rabinar dins l’uèli. « 

L’étymologie de ce mot est intéressante parce qu’elle montre que l’évolution sémantique peut être capricieuse .  L’histoire des différentes significations  est  bien plus intéressante  que le fait de savoir qu’il vient du latin rapina.

Le mot latin rapina  signifie « vol, pillage; action d’emporter (au propre et au figuré), et le verbe rapere  dont il est dérivé signifie « saisir vivement » également au propre et au figuré.    En ancien picard et en anglonormand nous retrouvons ce sens dans le mot ravine avec ce sens « vol ».  Le verbe anglais to raven « vivre de rapine; piller, dépouiller » et l’adjectif ravenos « vorace, féroce » vient de l’anglonormand.

Mais ailleurs c’est l’élément « impétueux, violent; force » qui a dominé et l’élément « vol, rapine » s’est perdu. Ainsi en ancien français ravine signifie « impétuosité, élan, violence » comme ancien occitan rabina et en occitan moderne le dérivé rabinos « impétueux, hargneux ». 

Déjà en  latin  cette notion de violence est appliquée au feu ou à la chaleur. Dans le Gafiot  rapere  est cité avec les sens « prendre feu rapidement » et  « prendre rapidement une couleur ».  En occitan  rabinar devient   « bruler, roussir, griller ».  En languedocien lo rabinel  sont des « lardons rissolés à la poêle » (Mistral).  Dans les Cévennes on appelle rabanelo ce qu’ailleurs est la castagnado. Cette évolution sémantique est limitée au provençal et à l’est-languedocien.  Une belle expression est citée par  l’abbé de Sauvages : un rabino-sardo  » un avare qui met si peu d’huile dans la poêle à frire les sardines qu’il les brule au lieu de les frire ». Le substantif rabina  est « ce qui reste attaché au fond d’une casserole quand le mets a pris trop de feu ».

rabanelo

Par contre appliquée à l’eau cela donne des ravines « pluies torrentielles » et par une évolution qui la cause à l’effet  « petit ravin creusé par un torrent » > » ravin creusé par les eaux » > « ravin » et le mot français ravin.  A La Canourgue rabino est « une pente lavée par des torrents ». Ravin  a été  emprunté par le néerlandais ravijn, anglais ravine « ravin ».

Ces évolutions sémantiques très spéciales ont laissé un vide, et le français comme l’occitan ont emprunté très tôt le mot latin rapina avec le sens « vol ». Pour Giraut de Bornelh , un troubadour limousin du XIIe siècle, un rapin est un « voleur » et en languedocien moderne à La Canourgue un « épervier » est un ausel de ropino, à Pézenas un rapino devient un « orfraie ».

                                                                                                          .                      

ausel de ropino l’épervier                    rapino « orfraie’.

Je n’ai pas d’explication pour la signification  « régal donné à l’occasion d’un baptême » de rabinosa.  Dans le site Ostal Joan Bodon  rabinosa = taulejada « banquet ». Si « banquet » est le sens d’origine, il est possible que ce sens s’est développé à partir du sens « grillade » et il fait partie du groupe rabinel.

Rabatos

Rabatos f.pl. « troupeau de brebis qu’on mène paître sur les montagnes des Cévennes pendant les chaleurs de l’été ». Voir l’article rabas

Rabas, ravat

Rabas, rabat, ravas, ravat « mouton à laine grossière et pendante, commun dans le Piemont, la Lombardie et la Savoie; la peau de ce mouton; la housse de cheval ; peau de blaireau; blaireau (l’animal); blaireau à barbe; putois (chez l’abbé de Sauvages, S2 et à St-Germain-du-Teil (Lozère) ».   Rabatos f.pl. « troupeau de brebis qu’on mène paître sur les montagnes des Cévennes pendant les chaleurs de l’été ».

  mouton face de blaireau Voir le commentaire d’un visiteur!
     

Les formes avec –v- viennent d’après Mistral du Dauphiné, de la vallée du Rhône et de l’Auvergne, mais l’abbé de Sauvages (S2) donne  rabas et ravas « mouton malingre ».

  1. L’étymon est le latin rapax « qui saisit, emporte »,  et comme subst. « voleur ». Le blaireau a la mauvaise renommée d’être un voleur et d’ emporter des céréales dans son nid. Le FEW X,61a-b a  séparé les attestations de rabas « blaireau » des attestations ravas « mouton, peau de mouton, etc. »pour des raisons d’ordre phonétique: le -p- intervocalique en latin devient -b- en occitan, et passe à vseulement dans les parlers du nord occitan.
  2. L’évolution sémantique : « voleur » > « mouton » était énigmatique.

Nous croyons avoir trouvé une explication  surtout pour l’évolution sémantique. Les formes avec un v peuvent s’expliquer par une influence des parlers nord-occitans  et franco-provençaux.

Le blaireau est présent dans toute la France, excepté la Corse. Voir à ce propos ce lien.

Rabas avec le sens « blaireau » se trouve en provençal et en languedocien dans une zone qui va du Var (Hyères, St.-Luc) jusqu’à Millau, où il est déjà attesté en 1474, et à Mende. A La Ciotat c’est un « hérisson » et à St-Germain-du-Teil (Lozère) un « putois ».

Dans le volume Incognita XXII/1,p.283b du FEW, nous trouvons la famille de ravas  « (peau de) mouton à laine grossière et pendante »   attesté en provençal depuis le XVe siècle  et en franco-provençal du Forez .  Par exemple dans l’Isère la ravata est la « laine grossière » et par métonymie ravat prend le sens de son utilisation : « collier de cheval » ou comme en provençal de Barcelonette ravàs « peau de mouton qui sert de housse au collier des chevaux de charette ».

Or dans l’Aveyron et la Lozère sont attestées des formes avec un –b- : robàs, rabas, qui viennent certainement de rapax et qui désignent « une fourrure attachée au collier d’un cheval de trait, ordinairement en peau de mouton, ou de blaireau »  exactement comme le ravàs provençal à Barcelonette.

On peut supposer une évolution sémantique comme suit : rapax « voleur » > « blaireau »>  « peau de blaireau » >  « peau de blaireau utilisée pour le collier des chevaux » > « peau de mouton à laine grossière utilisée pour le collier des chevaux » >  « mouton à laine grossière et pendante » > « mouton (malingre) ». Il  est donc probable que les mots qui désignent le « blaireau » avec un -b- et ceux qui désignent la « mouton à laine grossière et pendante » ont la même étymologie.

Sur le web, j’ai trouvé plusieurs attestations de cette fonction de la peau de blaireau, e.a.:

avec le texte suivant
« de nos grelottières pour attelage « en poste » avec la traditionnelle « queue de renard ». Il nous reste à mettre en place le non moins traditionnel entourage en peau de blaireau ! »Source!

En Auvergne, la brebis Rava fait partie du paysage. Avec plus de 40 000 brebis, cette race avec sa belle tête mouchetée, est gagnante là où d´autres échouent. Source.

Conclusion:  ravas  « (peau de) mouton à laine grossière et pendante » , et les autres mots dans  le volume Incognita XXII/1,283b du FEW viennent tous du latin rapax « voleur ». Les formes avec  -p- > -v- s’expliquent par le fait que l’origine de la race de moutons avec sa tête comme un blaireau  est l’Auvergne, c’est-à-dire une région où l’évolution -p- > -v- est régulière.

 

Catigot

Catigot  est la dernière, toujours un ragoût:

« matelote de poisson; pot pourris, ragoût épais » (FEW XXI, 490b). Il s’agit toujours d’une sorte de ragoût, d’un mélange. Le début de la recette : « Dans une poêle, faire revenir, dans du beurre, les filets de poisson, coupés en morceaux et farinés… (source) .

Voir l’article  quincarlota  , une réunion de famille des  Ragoûts

Cincarat

Cincarat. Jambon en cincarat est du jambon coupé en lamelles.

Voir les autres membres de cette famille de mots dans l’article  quincarlota

Logate

Logate. Dans Le vrai cuisinier françois; Par François Pierre de La Varenne. Nouvelle édition, La Haye,1721, recette n 28 : « Membre de mouton a la logate « .

Voir l’article quincarlotà « ragoût ».

 

Calicot "fève".

Calicot « fève ». Voir l’article quincarlota où plusieurs membres de cette famille de mots sont réunis.