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Prairo, preveire

Prairo s.m. « praire = Mollusque lamellibranche du genre Vénus, comestible, très répandu sur les côtes méditerranéennes et océanes. »(TLF). D’après Mistral c’est un « mollusque vénus » ou « un gros ventricule du cochon »; lou preire double est un mollusque d’un goût exquis le « venus verrucosa » qu’on trouve abondamment à Toulon. Cette remarque explique peut-être le dicton  lou praire fai lou laire « l’occasion fait le larron » ( Sauvages) . Dans l’article preire de Wilipedia, vous  trouverez le conseil suivant:

« Elle peut se manger crue en l’ouvrant avec un couteau. Pour ce faire, glisser une lame très fine par l’arrière, et faire glisser sur le côté. Cuite, elle est délicieuse au four avec un beurre d’ail. »

                                                                            

prairo Ø 4 cm minimum                                                 preire                       

Lou prèire rouge « cardita sulcata » est un mollusque à chair rouge » (M).  A Nice un baio-preire , littéralement un « baise-prêtre », est le nom de plusieurs plantes épineuses.

L’étymologie est une forme du latin populaire previter qui doit provenir d’une variante du bas latin *prébiter,*praebiter  du latin classique presbyter « prêtre » (TLF). Previter est attestée dans une inscription à Velletri, une ville au sud de Rome. Il reste le problème du genre: français preire est féminin, occitan praire masculin. Cette  forme populaire previter a été conservée en franco-provençal et dans une partie du provençal et du languedocien. Par exemple à Barcelonette preire « prêtre » et au figuré en Aussois (Savoie) prére « punaise des champs » (de couleur noire comme les soutanes ?), provençal preire « sorte de coquillage » (FEW IX, 358b).  Mais pour le FEW XXI, 268a le mot est d’origine inconnue.

Le latin classqiue presbyter qui  a abouti à  prestre en occitan. La première attestation vient de la Chanson de Ste Foy (1060). Anglais priest, Néerlandais priester, Allemand Priester. 

La même racine latine presbyter, non pas au nominatif  (avec l’accent sur pres-) mais à l’accusatif presbyterum (avec l’accent tonique sur –ter-) a abouti en occitan à preveire « prêtre », et au figuré en languedocien perbeire « gadus minutus » appelé aussi capelan. Il doit y avoir une explication de ce transfert dans l’aspect physique de ce poisson.

perbeire-capelan

Pounent

Pounent « vent d’ouest ». s.m.

Français ponant « ouest » est un « emprunt à l’ancien provençal ponen «ouest, vent d’ouest» (XIIes. ds RAYN. et LEVY Prov.) qui remonte au latin populaire sol ponens «soleil couchant» (d’où aussi italien ponente, espagnol poniente), expression. formée avec le part. prés. de ponere «se poser, se  coucher (en parlant des astres)», sens supposé d’après l’italien porre «se coucher (en parlant du soleil)» (à la place du latin occidere (occident*) » CNRTL

Potona,poutouno

Potona adj. f. « mignonne ».  Dans l’Alibert apparaissent au milieu des nombreux dérivés de pot « lèvre », les adjectifs  potonet (1), potoneta adj. MANIÈR « craquant, craquante » ainsi que potonta nom f. « poupée », potonton nom m. « petit poupon » loc., potontonejar v. intr. MANIÈR « pouponner ». L’idée que ces mots appartiennent à la même famille que poutou(n) est à première vue tentant. A qui d’autre donner un poton qu’à une potona?

Mais dans le dictionnaire de l’abbé de Sauvages sont mentionnés  poutoto (S1) et dans S2 poutouno « mignonne » et son diminutif poutounero. Mistral cite poutounto « poupée » en Rouergue, poutoutounéja « dorloter, faire sauter un enfant sur ses genoux ».

Un doute s’est installé et en cherchant je trouve que le latin connaît en effet un substantif pŭtus « petit garçon, enfant »,  une variante de pusus  (Gafiot) attesté chez Virgile, qui s’excuse de l’emploi de ce mot familier! Il n’apparaît pas dans d’autres textes classiques, mais seulement plus tard dans des glossaires. Putto est encore vivant dans les parlers de la plaine du Po comme dans les parlers occitans. Il y a aussi quelques attestations du lyonnais .

Titre :  Putto con vase di fiori

Le FEW a rangé dans le même article pŭtus, les noms provençaux de petits poissons comme le poutino « cepola » (Var), ou des « petites sardines », nom qui est passé en français dans la forme potinière « maille très serrée de certains filets avec lesquels on prend de petites sardines » (Littré). Poutiniero > français potinière « filet à mailles serrées » est resté dans les Larousse jusqu’en 1932.

poutino cepola rubescens

Plusieurs étymologistes (Diez, Dauzat) pensent que putana « prostituée » est aussi dérivée de putus. Le FEW préfère pour des raisons sémantiques et phonétiques l’étymologie putidus « pourri, gâté, puant, fétide ».

Espouterla

Espouterla « rompre le bec d’un vase » à Toulouse, voir l’article  pot, poutoun

Despoutar

Despoutar est « sevrer un enfant » Marseille. Voir l’article  pot, poutoun.

Poteral

potera(l) : en Méditerrannée : engin de pêche à la ligne . Voir l’article pot,  poutoun

Pot, poutoun

Pot « 1.(grosse) lèvre; 2.moue; 3.baiser » vient d’une racine celtique ou pré-celtique *pott « (grosse) lèvre » qu’on trouve dans les parlers gallormans jusqu’à une ligne qui va de la Loire jusqu’aux Vosges, ainsi qu’en lorrain et en wallon. En dehors de la Galloromania, il y a l’italien potta « vulve » et avec une dissimilation de la voyelle de la racine le catalan petà « baiser », ancien catalan potó (source), apetonar « donner un baiser ».

Dans beaucoup de parlers le mot pot a été remplacé sous l’influence du français  par le type lèvre au sens propre, mais est resté bien vivant dans les dérivés comme poutoun.

Pot « lèvre » est attesté en occitan depuis le XIIe siècle. Au figuré pot désigne « le bec d’un vase, le goulot d’une cruche ». Le pluriel potte a été pris pour un féminin sg. et signifie dans beaucoup d’endroits « grosse lèvre ». Potigros est attesté dans le Val d’Aran avec le sens « qui a de grosses lèvres » est aussi le sobriquet des habitants de Gaillagos, Hautes Pyrénées (C.Achard).

Les parlers occitans sont très riches en dérivés et composés et chaque localité en créé à sa guise. Poutarro est « grosse lèvre » à Toulouse, un poutarrüt « un homme avec des grosses lèvres » en Béarn, espouterla « rompre le bec d’un vase » à Toulouse devient despoutorlha à Millau. Despoutar est « sevrer un enfant » à Marseille.

  • Ad 1. Toujours à partir du sens « lèvre » nous trouvons en Provence et dans  l’est du Languedoc une comparaison avec la « méduse » appelée  pôto d’après l’abbé de Sauvages, confirmé par RollandFaune. Le mot est même passé dans quelques dictionnaires français du 18e-20e siècle sous la forme d’un dérivé : potéral, potera « nombre d’hameçons sans appât, ajustés autour d’un leurre de plomb, pour prendre des seiches ». Wikipédia me fournit l’info suivante: potera : en Méditerrannée : engin de pêche à la ligne . Voir « turlutte« .  Ce que j’ai fait: turlotte ou turlutte : « engin de pêche à la ligne constitué de trois gros hameçons dont les hampes sont ligaturées et entourées de fil de plomb, et parfois habillées de chiffon coloré pour attirer les proies. Sert à harper les poissons ou les calmars réunis en banc serré (par exemple pendant le frai). Synonyme en Méditerranée : « potera » ; synonyme en mers nordiques : « harpeau » ou « harpiau ».

Comme je ne suis pas pêcheur, j’ai voulu avoir le coeur net et j’ai trouvé une image.

  • Ad 2. Le sens « moue, bouche » n’est pas souvent attesté en occitan, excepté dans l’expression fa la poto « faire la moue ». Le verbe potinar, poutina « bouder » par contre est très répandu. Dans plusieurs endroits, p.ex. à Ytrac (Cantal) poutigná s’applique aussi aux oiseaux, plus particulièrement aux femelles et signifie « abandonner la nichée ». cf. Thesoc , poutiná en Dordogne, empoutigna Creuse.

Pour augmenter l’expressivité du verbe, le p- initial a été remplacé par un b- dans l’Aveyron : boutiná et emboutinat « boudeur ». Nous sommes dans un domaine de la vie de tous les jours où l’expression des sentiments joue un rôle très important. Expression de sentiments et créativité sont étroitement liées. Les Occitans étant libres et très créatifs linguistiquement parlant, ont formé d’inombrables dérivés et composés avec la racine *pott., comme repoutiná « gronder », repoutegá « bougonner; repliquer brusquement » (Alès), « gronder » (Aude), repotegaire « celui qui fait des repliques »(Mende), etc.

  • Ad 3. » Baiser ».Pot (à Toulouse et emprunté par le basque pot) est plutôt rare comparé à poutou(n) « baiser », poutouneger « faire des séries de poutoun » (Domergue), poutouná « baisoter » , poutounet « petit baiser », poutounaré, -élo « qui aimer à baisoter », poutounejá « baisoter » qui est très répandu en languedocien. A Roquemaure (Gard) il y a tous les ans, vers la St-Valentin la Festo de Poutoun.

Dans un article dans la Z 11, p.474 Schuchart étudie tous les mots basques du dictionnaire Basque-Français de W.J.Eys (Paris, 1873) qui commencent avec la lettre p- et qui ont un lien avec des langues romanes. Pot « baiser » se trouve à la p. 491

Pontet

Pontet a les mêmes sens qu’  en français pontet qui l’a d’ailleurs emprunté à l’occitan.

Caractéristiques pour  notre région sont  les pontets dans certaines bastides qui « enjambent les carrerots, le plus souvent au croisement d’une rue plus grande c’est à dire d’une carreyra (rue charretière) ou d’une rue secondaire. Cette excroissance privée (le pontet) sur domaine publique (le carrerot) permet, le plus fréquemment, l’adjonction d’une pièce supplémentaire à l’une des maisons « porteuse ». (Site extra-ordinaire dédié aux bastides).

Pontet (XIIIe s.) est dérivé de pons « pont ». Les rares attestations dans le FEW avec des sens qui ont un rapport avec l’architecture, viennent de la Suisse alpine. e qui s’explique par le fait que le terrain constructible est rare en montagne. Peut-être que l’idée de faire des pontetes vient des montagnards. Un sujet d’histoire à approfondir.

La photo vient du site dédié aux Bastides.

Question: Y a-t-il un pontet  à Le Pontet?