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Faï, faïsses

Faï, s.m., pl.faïsses « fagot ; faix de branches » cf.français .TLF faix du latin fascis « faisceau, fagot, paquet ». Vous pouvez écoutez un dicton de Valleraugue : Pitchot faïs bien liat es mietch pourtat. pitchot fais

Au pluriel faisses « fagots » est homonyme de faisses « bandes »!

Fourfouillar

Fourfouilla(r) «farfouiller (S) ; gigoter, s’agiter en tous  sens »(Job). Le mot qui n’existe qu’en galloroman, y est fortement répandu.

La forme avec le préfixe four-  est limitée au dauphinois, le provençal et au Gard et à l’Hérault en languedocien.  Il faut  supposer un lat. *fodiculare « creuser la terre pour chercher quelque chose » dérivé de fodere « piocher ».

Fada "fée"

Fáda s.f. « fée » a la même étymologie que le mot français le  latin fata « déesse de la destinée ». Une fàda n’est pas un fadà

En ancien occitan a été créé le verbe fadar « douer d’une vertu surnaturelle » ce qui a donné en languedocien fada « ensorceler ». Un fadá peut donc être un « ensorcelé » ou un « simplet ».

A Saint-Maurice   dans l’arrondissement de Lodève, il y a les Oustals de las fadas (maisons des fées). Le territoire du département de l’Hérault était occupé avant la conquête romaine par les Volces Tectosages. Nous n’y trouvons aujourd’hui que peu de monuments de cette époque ; ils se bornent à quelques tombeaux celtiques découverts sur la colline de Regagnach, et à quelques dolmens. (Source).

Fada "simplet, niais"

Fadá  « simplet, niais » est un  dérivé du latin fatuus + aceus adj. et subst. qui avait les deux sens : « sot, niais » mais aussi « fade, sans goût ».

En occitan la signification « sot, niais » a été contaminée  par le verbe fadá « ensorceler » et ses dérivés enfadá « enchanter », enfadat « féerique, merveilleux » (Alès) qui proviennent du mot latin fata « fée » à l’origine « déesse de la destinée » qui est devenu  fado, fada en occitan Les dérivés sont très répandus en provençal et languedocien, comme fadegear « badiner »(S).  Le sens « fade » par contre est inconnu dans le Midi. Le caractère créatif des mériodionaux est illustré par la grande quantité de dérivés qui sont crées à partir d’un mot comme celui-ci : fadenc, faduc, fadel, fadaou, fadat, fadourlaud, fadouilho, fadoli, fadade, et j’en passe.

A Bandol il y a « le mur du fada » que Raimu a fait construire:

   

« Le mur du fada » Photo J.P.Cassely . ……. …………………Fadá ensorcelé ou simplet?

Le mot de l’ ancien occitan fat « sot »(XIIIe s.) a été introduit en français fat adj. et s.m.  « sot, niais » par Rabelais après ses études à Montpellier. Au XVIe siècle le français a également emprunté le mot fadatz, fadas « niais », pour l’oublier pratiquement et le reprendre au XXe siècle; il est re-rentré dans les dictionnaires (TLF) sous la forme fada et fadaise « chose insignifiante ».

Le sens de  fat en français moderne « prétentieux, vaniteux » date du XVIIe siècle.  Cf. aussi néerl. fat « personnage satisfait de lui-même ». L’argot américain-anglais (appelé « slang ») par contre a gardé le sens d’origine de fat  « sot, niais » (Webster). Les dérivés anglais fatuity (du latin fatuitas « folie, sottise ») et fatuous sont des faux amis pour les Français mais pas pour les Occitans, puisque la notion centrale de ces deux mots est « sot, niais ».

Remarque. Pour Alibert il y a deux adjectifs : fad féminin fada ‘insipide, sans goût’ et fat féminin fada ‘fou’, mais du premier il n’y a que quelques attestations et je pense que ce sont des emprunts au français ou des créations.)

Fa

Fa note de musique. Voir TLF pour une définition précise. L’étymologie est : lapremière syllabe du mot latin famuli, au second vers de l’hymne de St Jean Baptiste de Paul Diacre, choisie arbitrairement par Gui d’Arezzo [995-1050] pour désigner la note de musique. Pour plus d’info suivez ce lien.

Dans la majorité des sites qui expliquent les noms de notes on  donne le texte mais pas la musique. C’est la raison de l’insertion de cet article.   J’ai donc fait un scan de mon  Liber Usualis  et corrigé la place de la clé de do. (Il faudra la baisser un peu sur la deuxième portée)

Le si  a été ajouté plus tard. Le ut  par  do,  parce que plus facile à chanter.

 

Fabre

Fabre, faure s.m. »forgeron »  Site : nom de famille : « En France : 39 592 personnes portent le nom de famille Fabre selon nos estimations. Le Fabre est le 66ème nom le plus porté en France » . Pour les toponymes, voir A.Longnon,Les nom de lieux de la France,p.552 ss. Noms de famille très répandu : par exemple le jeudi 29 mars; 1597 dans un jugement : « C’est présenté le sire Pierre Fabre, fils à autre Pierre. A esté sensuré pour avoir conduict une putain, ou aportée en croupe sur une mule, nommée ladicte putain « La Muscadele ». Pour la suite de cette histoire cliquez!

Etymologie : latin faber « forgeron ». Le mot fabre, favre a aussi existé dans le Nord, mais depuis le XIIIe siècle il y est concurrencé par un dérivé de fabricare > forger. Il a pourtant pu se maintenir dans la langue juridique jusqu’à la Révolution, par exemple dans des statuts des fèvres couteliers, des fèvres mareschal, et jusqu’à nos jours dans orfèvre.

Fabre s’est maintenu en occitan et en franco-provençal. Dans quelques endroits le sens s’est spécifié, comme en Ardèche faure « serrurier ». A Toulouse et dans le Tarn-et-Garonne, les faures est la « vipérine commune » (Echium vulgare L. ) parce que posée sur une plaie elle calme la douleur brûlante; autres noms qui confirment : herbe à feu, brûlotte. La plante contient de l’échiine, un poison paralysant le système nerveux comme le curare!

  faures

Déjà en latin faber était concurrencé par ferrarius. Ce dernier a donné catalan ferrer, espagnol herrero, portugais ferreiro. Faber vit en italien fabbro.

Esturio

Esturio « filet de pêche utlisé dans les étangs du Bas Languedoc » (Mistral), en Gironde une estoueyre est un « sorte de tramail pour prendre des soles, etc ».
Etymologie : latin storea « natte » qui s’est conservé autour de la Méditerranée, dont l’italien stora, mot emprunté au XVIIe siècle par le français  pour nommer les  stores.

En languedocien estori a pris le sens « incapable, imbécile, crétin, etc. » Cet emploi métaphorique ne m’est pas clair.??

Giga 1 et 2

Giga 1  « Air de danse; corde qui relie deux parties d’une antenne; instrument de musique ancien ». (Alibert) Giga 2  « jambe et cuisse; cimier de boeuf; gigot; longue jambe. . Si vous comparez les deux images ci-dessous et si vous noter en plus les dates des premières attestations des mots  giga 1   au XIIe siècle, giga 2  au XVe siècle

        

                                                                         XIIe siècle                                                                        XVe siècle

vous comprendrez que le  sens de giga 1 doit être à l’origine de giga 2  et qu’il s’agit du même mot. Les dates des premières attestations sont importantes pour comprendre l’histoire d’un mot aussi bien  du point de vue phonétique que sémantique. L »origine est l’ancien haut allemand giga « gigue » un instrument à trois cordes, Geige « violon » en allemand moderne , qui a été introduit en Gaule par les musiciens ambulants à une époque ancienne, probablement pendant les Carolingiens (750-1002).

Au XVIIe siècle on a formé en français  le couple gigot /gigue « cuisse » sur l’exemple du  couple  cuissot « gigot de chevreil » / cuisse.

Gigue « cuisse » > « longue jambe ». En occitan c’est gigo, digo en limousin, gingo en languedocien qui d’après Mistral signifie 1) gigue, cuisse; jambe et cuisse; gigot. 2) l’ancien instrument de musique; danse. Mistral donne l’adjectif giga(t) « qui a des gigues, haut sur jambes », gigado « enjambée » et gigasso « longue jambe », mais il n’y a pas beaucoup d’autres attestations en occitan.

Bien avant, aux XIVe-XVe s., ont été créés deux verbes: giguer « gambader, frolâtrer » et ginguer « ruer » en parlant d’une bête. Les deux verbes et leurs dérivés ont en général des sens péjoratifs. Provençal ginga « gambader, sauter, courir » (M.) « se débattre des 4 pieds, d’un animal renversé » (Aveyron). De là est dérivé le substantif ginga « jambe » en languedocien.

Voir encore le néologisme geek « fou »