cat-right
Recent Comments
  • Loís Berlic: Bonser, Afortissètz que i a « Aucun attestation dans le T...
  • Raymond Delavigne: J'ai en Anjou le mot "bijane' "bisane") qui désigne une soup...
  • Robert: Bonjour Elisa, Merci beaucoup. Pourriez vous aller voit su...
  • MR FREDERIC OGER: Bonjour, Pouvez-vous me dire si ce terme de " ensuquer " ...
  • Elissa: A paris 17 Il y a une rue qui s appelai rue de la condamine...
  • Geuljans: Veuillez donner votre source et la signification. Merci ....
Random Articles
Pelejar Pelejar « maltraiter, quereller, discuter » (Alibert s.v. pèl « peau ») Dans...
Talos Talos « imbécile, sot, maladroit » (Lhubac). J’ai retrouvé ce mot dans...
Esclapo Esclapo « grand quartier de bois ». Etymologie comme esclapeta. L’abbé...
cranco "crabe; écrev... Cranco « écrevisse, crabe ». L’étymologie est le latin cancer « crabe,...
Estivenques Des estivenques.                  Où peut-on encore trouver ces petits...
Agachar ‘regarder&r... Agachar « regarder attentivement, guetter, épier ». L’étymologie est...

Balandrar, balandra

Balandrar « balancer, brinbaler, flaner », v.r. « se dandiner »; balandra « bascule de puits de campagne ».

Dans la nouvelle version du FEW, consultable et téléchargeable ici, cette famille de mots est rangée dans l’étymon bilanx « balance » Tous les mots, formes et significations relevés dans les parlers galloromans se trouvent aux pages 38 à 40. L’explication à la p.60. Je cite : « Le type (I.2.c.a.c’.d’. = balandra), d’époque moderne et presque exclusivement francoprovençal et occitan, pourrait avoir été influencé par la famille lexicale classée sous LANDEL (FEW 16, 443ab; ML 4885a)157). En tout cas ce type n’est pas seulement galloroman, cf. milanais. bàlàndrâ v.a. « andare girando qua e là per ozio, per passatempo e a piccole distanze; bighellonare, girandolare, andare in giro svogliatamente, fermandosi e osservando ogni cosa, ma senza scopo e senza interesse; gingillarse, perdere il tempo senza far nulla »(Angiolini 1897) que le DEI propose de rattacher à moyen haut allemand  landern « flâner », ce qui n’explique pas la syllabe initiale.

Les formations expressives (I.2.c.a.d’.) avec redoublement sont propres aux domaines occitan et, marginalement, francoprovençal.

Voir aussi l’article aland(r)a « cajoler pour tromper »

Une excellente occasion de visiter ce site et de voir l’énorme travail fait par von Wartburg,  ses collaborateurs et successeurs!

Basano

Une basana à Manduel. (amadou en français).

Basana, basano  signifiait à l’origine « peau de mouton retourné »  et vient  de l’arabe bat.ana « doublure d’un vêtement », (encore de nos jours dans le Maghreb) prononcé  badana en espagnol, où badana a pris le sens de « peau de mouton tanné » qui servait souvent de doublure, comme au Portugal : badana. A.Rey explique la forme occitane avec -z- comme un emprunt par l’intermédiaire de l’espagnol mais  le -t- noté avec un point en dessous  en écriture arabe est une consonne complexe et il est bien plus probable que dans notre région elle était identifiée comme un –z-. badana  FEW XIX, 29b
Le sens de l’ancien occitan besana (Narbonne XIIIe s.) et du languedocien basano « peau de mouton tannée » a abouti par métonymie à « couleur de la peau tannée ». C’est aussi la couleur qui domine dans le sens « amadou » (Alibert) et dans s’abasani v.r. « se flétrir, se rider, devenir usé »(Alès),« se plisser, s’user, pourrir »
(Puisserguier), composé du préfixe a– et basano. »donner ou prendre la couleur basanée »; substantivé abasaniment.

Coupe transversale d’un amadouvier – 1 : croûte dure, 2 : chair ou trame (amadou), 3 : tubes (cliché : B. Roussel).

Le sens « peau » se retrouve dans le mot basanat « ventru » à partir d’une « peau du ventre bien tendue ».

 

Wikipedia:  fr.wikipedia.org/wiki/Amadou_(matière)

L’amadou est un matériau spongieux constituant la partie supérieure de la chair de certains champignons, sorte de feutre naturel utilisé séché depuis la Préhistoire, principalement pour allumer le feu, mais aussi…..é

argues, -agues, -ange, toponymes

-argues. Beaucoup de toponymes dans le Midi se terminent par le suffixe -argues. Comme un visiteur me pose la question, j’en ai cherché l’origine. La source incontournable pour tous ceux qui s’intéressent à la toponymie française est le livre d’Auguste Longnon. D’après lui -argues vient d’un suffixe -anicus ajouté aux gentilices « Nom du groupe de familles (lat. gens), intercalé, dans le nom d’une personne, entre le prénom (praenomen) et le surnom (cognomen) » (TLF). Un exemple probant tiré du   Dictionnaire Topographique du Gard:


Le suffixe -argues se trouve dans le dép. 13, 30, 34, 81, 12 et 15; il devient -agues dans l’Aude et la Haute-Garonne, ange dans le Puy-de-Dome et la Corrèze. Dans l’Hérault il y a en plus Portiragnes.

 

En format PDF, vous trouverez ici les pages du livre d’A. Longnon. Longnonp.93 argues en bas de la p. sous le n° 372;  Longnonp.94 argues contient les noms de villages, la suite à la p.95.  Longnon p.95

Quelques exemples: Acutianicus > Guzargues (Hérault), Albucianicus > Aubussargues (Gard), Bullianicus > Bouillargues (Gard), Granianicus > Gragnague (Hte-Garonne), Julianicus > Julianges (Lozère),  Marcianicus > Massargues (Gard), Marsange (Hte-Loire), Massanges (Puy-de-Dôme).

La p.95  du livre d’Auguste Longnon interessera aussi les Domergue < Dominicus et les Rouergats < Ruthenicus.

Ajas, ayas, ayar

Ajas, ayas, ayar s.m. « érable; érable noir; alisier », vient d’après Hubschmied, suivi par le FEW d’un gaulois *akaros « érable ». Nous le trouvons dans le Sud-ouest (Deux-Sèvres, Charente, Saintonge; Tarn et Garonne, Lot, et Corrèze) et en franco-provençal, Suisse, Dauphiné et la Drôme.

Toponyme : Vallée d’Aoste : Ayas vient d’un latin agatius (? Wikipedia)

Voir aussi  agast

ayas

Automne en Vallée d'Aoste

Agast, agas

Agast, ou agas s.m. « érable; érable à feuilles d’aubier ». Étymologie : grec akastos « érable » . D’après les dictionnaires agast n’est connu qu’en provençal et en est-languedocien.  L’abbé de Sauvages ajoute que le bois d’agas sert pour le charronage. Pour Mistral l’agast est « l’érable de Montpellier ». (Acer monspessulanum L.)

Ce nom est limité au parlers à l’est du Rhone et une zone du est-languedocien. Pour le moment on n’a pas d’explication de cette limite géographique.  Le FEW signale le mot basque gaztigar « érable » qui pourrait être un emprunt à l’occitan avec un suffixe basque. FEW XXIV,276

 

Érable de Montpellier

 

Agassin, agaçin

Agassin, agaçin s.m. »cor au pied » est un dérivé d’ agassa « pie ». La comparaison d »un cor au pied à l’oeil d’un oiseau est attestée  en latin depuis le VIIe siècle : oculus pullinus, « oeuil de poule », expression  encore utilisée en allemand : Hühnerauge littéralement « oeil de poule ». Elsterauge « oeil de pie » est également courant.

Les mots qui viennent du latin pullinus se rapportent en général  aux poules, comme par exemple languedocien poulinas « fiente de poules » (S). Cela peut être la raison pour laquelle on a remplacé dans l’ expression oculus pullinus la poule par la pie ou la perdrix. Agassin vient alors de agaza + -inus le suffixe de pullinus.

L’expression complète, avec les deux mots oculus + agazinus, existe sous influence des langues voisines (néerlandais eksteroog, Suisse ägerstenaug, -oog ou -aug « oeil ») en Wallonie, dans la Meuse, la Moselle et le Doubs. Le type agassin domine en franco-provençal et en occitan et son histoire se trouve décrite dans le TLF

D’après le Thesoc, dzasin (avec aphérèse) signifie « verrue » dans la Hte-Vienne.  A Nîmes et Montpellier le « sempervivum tectorum, la joubarbe des toits » s’appelle l’erbo deis agassins parce qu’il était utilisé contre les cors au pied et les verrues. Y aurait-il un peu de la théorie des signatures? On croit aussi qu’il protège contre la foudre.


sempervivum tectorum erbo deis agassins in situ  et    en fleur

Agassa, agaça

Agassa, agaça s.f. « pie ». Latin pica « pie » a été supplantée dans la majeure partie du galloroman à l’exception de la région parisienne, de la Champagne et de la Normandie,  par le nom germanique de l’oiseau agaza, En occitan agassa apparaît plus tôt qu’en langue d’oîl, ce qui fait supposer qu’ en occitan agassa a été introduit  par les Goths. 

Breton agas a été emprunté au dialectes voisins..

Voir aussi darnagas « pie grièche » et agassin « cor au pied ».

Comme agace « pie » est considéré comme un mot français, je vous renvoie vers le TLF . Un article en italien dans la Zeitschrift.27, 137 ss.

agassa 

Agantar

Agantar v.tr. « saisir, empoigner » , en fr.rég. aganter (Lhubac). Cette forme est limitée en occitan à la région à l’est du Rhône et au languedocien, mais il existe aussi en italien agguantare, en espagnol, en portugais aguantar « prendre »  et en catalan agontar « supporter ; durer ».

L’origine d’ agantar est le  préfixe latin ad + le francique want « gant ». Les Romains  ont emprunté le mot avec la chose aux Francs. Ils ne connaissaient pas cette forme de gant qui couvre la main et chacun des doigts séparément,  Il faut pourtant remarquer que les plus anciennes attestations du germanique want désigne des gants sans doigts, comme encore de nos jours en allemand Want et le néerlandais wanten.

Plus tard, au moyen âge, le gant jouait un rôle symbolique important dans la transmission du droit de propriété et les pleins pouvoirs.

A Pézenas le sens de aganta s’est spécialisé :  » recevoir une gifle » . Dans le jeu de la pétanque anganter  = « attraper »; pour le sens précis voir René Domergue.

La forme agansa attestée à Colognac, est née sous l’influence du verbe gansar « faire un nud de ruban ; saisir, empoigner »  qui vient du grec gampsos.

Le mot occitan gan comme l’italien guanto, le cat. guant, esp. et pg. guante ont été empruntés au français. L’impératif occitan agante ! « prends, attrape ! » en parlant du cordage d’un bateau,  a été introduit en français au 18e siècle comme terme de matelot . 

Pas mal de noms de plantes font référence à la forme du gant ou les 5 doigts :

agant-minous silene armeria

gantelet campanule  .

Sur l’histoire et l’évolution du gant au sens propre comme au fig., voir Larousse 1866s.v. gant et aganter.