Onça « once, fraction de la livre d’environ 25 grammes ». Un mot que toute le monde connaît actuellement, à cause de la flambée du prix de l’or. « À New York, l’once se négociait à près de 1 045 dollars. » (France 24, le 04.10.2011). 1 once d’or pèse 28.3499 grammes pour votre information.
Etymologie : latin uncia «la douzième partie d’un tout (douzième de la livre [monnaie]; douzième d’un héritage); petite quantité».
Dans le Compoix de Valleraugue c’est une part d’une maison qui correspond à 1/6e. Cet emploi n’est attesté nulle part ailleurs. Le mot latin s’est conservé partout comme mesure de poids : italien oncia, catalan unsa, espagnol onza, portugais onza = « portion de chocolat ». Dans les langues germaniques : allemand unze = 28,35 grammes, néerlandais ons = 100 grammes. L’anglais inch mesure 1/12e d’un foot, 2.56 cm. Anglais ounce = 28,35 grammes est un emprunt au français.
L’emploi once dans le Compoix de Valleraugue est curieuse. Il n’y a qu’une attestation du Béarn : ounse « ancienne mesure de longueur » qui s’en rapproche et le portugais onza. MAIS, pour les Romains une uncia pouvait être la 1/12e part de quelque chose. Vu la complexité des mesures à l’époque, l’once a bien pu passer à 1/6e part d’une maison.
plus une once de six d’une maison…
Olaire « potier » en languedocien oler. Dérivé de olla « marmite ». Voir ola.
L’abbé de Sauvages indique que le mot oler est ‘vieux’. La belle phrase qu’il cite comme exemple vaut cet article spécial:
No a pozestat l’oler de la mezöissa la mase dë lot far l’aoutre vaissel ën oner, mai l’aoutre ën anta. « Le potier n’a-t-il pas le pouvoir de faire de la même masse d’argile un vase destiné à des usages honorables et l’autre destiné à des usages bas et honteux ».
Ola « marmite », oûla (S)
Une àoula en bronze de la Vallée d’Aoste, utilisée pour faire la polenta.
C’est un autre mot que nos parlers ont conservé avec la forme et le sens latin, en latin classique aula, mais déjà Cicéron écrit olla et en latin il y a toute une série de dérivés comme ollicula ou ollula « petite marmite » et ollicoquus « cuit à la marmite » et ollarius » relatif aux pots, aux marmites » et plus tard « potier », voir l’article olaire.
Il a aussi existé en ancien français et en français moderne oule dans le dictionnaire de Trévoux avec le sens « charnier à tenir un demi cochon dans le sel » ainsi que dans les patois. Mais en dehors de l’occitan et du franco-provençal généralement avec un sens spécifique comme « grand pot, pot en terre, pot au lait ». Par exemple à Usiers (près de Pontarlier, Doubs) c’est un « trou en terre qui sert de marmite aux bergers pour cuire les pommes de terre ». Par contre il semble qu’en occitan c’est le mot courant pour « marmite », comme en latin.
Dict. Toponymique du Gard.
La carte 349 ola « marmite » dans Lectures de l’ALF donne une image tronquée de l’aire aula. Il faudra la compléter avec les données du FEW.
Dérivés : olada ‘potée’ , olaire, oleta ‘petit pot’ olièr. Olla en catalan.
Oc « oui » écrit ò ou òc, par exemple disi que ò « je dis oui ». Beaucoup d’informateurs ajoutent ò quand on tutoie, autrement on dit « ò-ben » . Notez que le -c final peut se prononcer comme à Isola (Thesoc), ou pas comme les occitanistes. Dans cette dernière version le -c est purement graphique pour simplifier la vie des « apprenants » comme moi.
Pour dire « oui » les Romains utilisaient ita est ou sic est ou vero. Ita a disparu. Sic et vero existent toujours. Les galloromains ont créé une autre manière de dire « oui » à une question en utilisant un verbe à tout faire, faire: hoc feci « j’ai fait cela ». Ils pouvaient aussi ajouter un pronom hoc ego feci, hoc ille fecit, « ceci, moi j’ai fait, ceci, lui il a fait » etc. pour insister sur la personne, ou l’ abréger en hoc ego, hoc ille.. Dans le Nord du domaine galloroman on a hésité entre hoc tout court et hoc ego, hoc tu, hoc ille. mais la combinaison hoc ille > oïl « c’est cela » s’impose rapidement au simple o. En occitan et en catalan domine hoc dès les premiers textes littéraires : écrit o, ou.
En gascon on trouve des formes ag, ac, ec, heg pour lesquelless Corominas suppose un étymon *hoque.
Note: la réponse à une question positive : ò : Q. : En vos ? R. : o c (ou « o » ) Prononcez un ò ouvert.
Réponse à une question négative on répond par « si » (comme en français). Q. : En vos pas ? R. : Si.
Notons que français si qui introduit une hypothèse se dit « sé » en occitan.
Nim « sorte de drap ». De nos jours le denim.
Dans un texte intitulé Etat du commerce en Languedoc, de 1744, je trouve: Les Nims qui sont fabriqués, partie avec des laines d’Espagne et partie avec des laines du pays, et les Londres larges qui sont tous de ces dernières, ne donnent pas à beaucoup prez autant de profit à cause de la rareté et de la cherté des laines.
En bas de la page : Nim largeur : une aune 1/5 Prix 8 livres 10 sols (en couleurs assorties).
Et une remarque intéressante, dont je vous laisse l’interprétation :
Ce profit seroit bien plus considérable si le fabriquant avoit la liberté d’expédier des draps par le port de Cette au lieu de les faire passer par les mains des négociants de Marseille, qui y mettent eux mêmes le prix et qui s’assurent toujours un gain certain, sans partager les hasards de ce commerce. On scait le préjudice que la Province recoit de cette gène, et les démarches que les Etats ont fait jusques à présent pour lui procurer une liberté qu’il est naturel qu’elle désire et qu’il paroit juste de lui accorder. »
En tout cas les Marseillais n’ont pas changé.
ShareBarbèze « dartre ». Ci-dessous un extrait du livre Mots de Gap, p.45. Un excellent travail.
Pour d’autres mots , vous devez acheter le livre de Mme Claudette Germi, et Vincent Lucci
Mme Germi a aussi publié les Mots de Champsaur Hautes-Alpes Grenoble, en 1996. qui a les mêmes qualités.
Guit s.m. »canard, canard gras », guita s. f. »cane » ; guiteta « petite cane » , guiton « caneton ». Pour la répartition géographique voir le Thesoc : guit HAUTE-GARONNE GERS, GIRONDE, LANDES, LOT-ET-GARONNE, PYRENEES-ATLANTIQUES, HAUTES-PYRENEES, TARN, TARN-ET-GARONNE. En cliquant sur ces liens vous verrez immédiatement les formes locales de chaque département.
D’après le FEW (IV,138b) il s’agit d’une onomatopée utilisée en Gascogne pour appeler les canards, les chèvres (geta dans le Val di Ledro, et giding en Ligurie Italie), ou les poules ( quite quite à Provins (Seine-et-Marne). Pour les attestations cliquez ici.. La zone gasconne guit continue dans le Nord de la péninsule ibérique, aragones gita, gito (Hecho, Aragues) (source Z). En dehors des langues romanes, par exemple en Souabe (Allemagne) gitz est aussi utilisé pour appeler les canards.
Un visiteur me signale les mots celtiques suivants ; Bret. gwaz, oie; corn. goth (vx guit), gall. gwydd (moyen gall. guit); irl. géadh (vx géd); < celt. *gegda. (Dict. étym. du bret.). La répartition géographique, notamment la zone aragonaise que les Celtes n’ont jamais habitée exclut une étymologie celtique, mais les formes celtes données par mon visiteur montrent que le même procédé peut se produire partout.
D’après le DEAF G 1672 les mots béarnais guitoù « fainéant », guit « cheval qui rue », enguitouní-s « devenir fainéant, tomber dans le vice (d’une femme) » et guitèro « paresse » (Foix), comme le catalan guit, guitó et l’espagnol guitón appartiennent à la même famille et sont à séparer de l’ancien français guiton « jeune garçon, valet » qui appartient à une famille de mots d’origine germanique *wiht « fainéant ». (FEW 17, 582b).
Dans le site de La vieille chouette » vous trouverez toutes les informations et bien plus sur la cuisine locale et régionale de Montauban. Pour elle le Guit n’est pas une marchandise:
guit : la canard gras … le vrai, celui qui a couru tout seul rejoindre la fermière assise sur sa caisse de bois . C’est qu’il aimait se faire câliner le « col » ( le cou) cet animal lorsqu’elle lui « entonnait » la « gavette » ! Et comme il était déçu , si n’ayant pas assez bien digéré aux yeux de sa gaveuse, elle le renvoyait jusqu’au lendemain