cat-right

Pompa a l'óli

Pompa a l’óli « pompe à l’huile ».

La pompa a l’ óli [pompaloli] fait partie des treize desserts de Noel en Provence.  En français régional, ce mot donne souvent lieu à un petit sourire et à de la méfiance des belles estrangères.  » Mais non, ça fait pas grossir« ! Je peux le prouver par l’étymologie. Le verbe pompi  signifie  « frapper des pieds en marchant »,  ailleurs « trépigner »,  à Cahors c’est « frapper, battre rudement ». Tout cela ne fait pas grossir, au contraire. En occitan un pompidou (avec minuscule bien sûr) est un « coup retentissant ».

                    
pompa a l’oli  
               Aveyron                            Alpes                                            Provence

L’étymon est une onomatopée pomp- comme pamp-,  pimp-. Pomp- sert à exprimer deux sensations : une acoustique « un coup » ou une visuelle « quelque chose de rond, une boule ». En occitan, sauf en Gascogne, mais aussi en Lyonnais, des pompes sont des petits pains ou des gateaux. Dans les dictionnaires patois nous trouvons des définitions comme « gâteau de toute espèce; galette aux coigns; gateau fait avec la pâte de pain, mince et ajourée en quartiers; pain plat fait avec le reste de pâte ». A Marseille n’appelez par les poumpiers ! ce sont des gens « qui aiment les gâteaux »!

Un visiteur aimable me signale:

« que la poumpo à l’óli est typiquement de la région marseillaise (à ma connaissance), pour le Gard, ce sont les oreillettes qui sont servies à Noël et dans d’autres parties de la Provence, le « gibassier« .

Mistral donne les synonymes suivants: 

En langue d’oïl pomp- sert à désigner des objets de décoration ronds , comme des noeuds de rubans, des touffes. Un nez de pompette est « un nez violacé d’ivrogne » , un pompon « une houppe » et une pomponnette « une chanson à boire populaire ». Depuis le XVIII siècle pomponné veut dire « orné avec recherche ».

       

pompette                         pompon d’or             pompon de soldat

Il n’est pas impossible que le verbe provençal et languedocien espoumpi « gonfler, imbiber du pain dans la soupe », comme verbe réfléchi « se gonfler, s’imbiber d’un liquide » et l’adjectif espoumpi « dodu » ( déjà Sauvages) ont détaché sémantiquement sur la pompa a l’oli.

Il est clair que la pompa a l’oli n’a pas de rapport avec les pompes funèbres qui vient du latin pompa « cortège » , ni avec les pompes à eau ou d’huile de moteur qui nous sont venues des Pays Bas. Ces dernières viennent  du néerlandais pomp « pompe », qui en français, au pluriel, a développé le sens « chaussures ». Voir le TLF à ce propos.

Fougasso

Fougasso « gateau ».

Etymologie: le mot lat. focacium  un dérivé  de focus « feu », désigne une sorte de pain cuit dans les cendres et non pas dans le four. Le mot est resté en ancien occitan fogasa  1391, en français  fouace, italien focaccia, catalan fogassa, espagnol hogaza, portugais fogaça et dans les patois pour  désigner toutes sortes de gâteaux, tartes, pains  avec ou sans grotillons.

L’expression provençale faire fougasso signifiait « être surpris par la pluie, lorsqu’on  a ses gerbes étendues sur l’aire » et de là « ne pas réussir ». Cette évçolution sémantique peut s’expliquer par le fait  qu’une fougasse  est plate.  En languedocien esfougassa  signifie «aplati » et  le substantif   fougasse « fiasco » (Job) .

          

occitan fougasso, italien focaccia, espagnol hogaza  sont toutes plates!

Introduction

Pourquoi un dictionnaire étymologique ?

1. L’occitan est la seule grande langue romane dépourvue d’un Dictionnaire Étymologique1

2. L’occitan ou la langue d’oc  se trouve au centre de trois grandes zones: l’italien / ibéro-roman / français.  Le languedocien se trouve au cœur de l’occitan2

3. L’étymologie facilite l’apprentissage de ces langues étrangères. Je donne dans la mesure du possible des liens qui lient l’occitan aux autres langues romanes et aux langues germaniques.

4. Ma devise : Parcourir le temps c’est comprendre le présent.  La connaissance de l’occitan est essentielle pour la sauvegarde du patrimoine.

 

L’étymologie aujourd’hui

« Parcourir le temps, c’est comprendre le présent »

L’étymologie est l’étude de l’histoire des mots. Les langues sont vivantes! Les mots sont vivants. Un mot vit dans une famille avec d’autres mots,  à une certaine époque, dans un ou plusieurs pays,  dans une ville ou à la campagne, dans un milieu social et/ou professionnel. Les mots changent de forme (c’est-à-dire de prononciation) et de sens.  Les mots naissent, vieillissent et meurent. Il y a  des mots « de souche », des immigrés et des émigrés, des mots familiers, vulgaires, populaires, argotiques, professionnels, régionaux, locaux.

Il existe deux conceptions de l’étymologie : la plus ancienne et la plus répandue est celle qui raconte l’histoire d’un mot comme un géographe qui relierait l’embouchure d’une rivière à sa source, dans le genre : amour vient  du latin amor, eau du latin aqua. La plupart des dictionnaires courants s’arrêtent là.

Jules Gilliéron a comparé cette conception de l’étymologie à une biographie de Balzac faite de deux phrases:

Balzac, assis sur les genoux de sa nourrice, était vêtu d’une robe bleue, rayée de rouge. Il écrivit la  Comédie humaine.

L’autre conception « l’étymologie – histoire du mot » est celle que  Walther von Wartburg  a développée et appliquée dans le Französisches Etymologisches Wörterbuch. Eine Darstellung des galloromanischen Sprachschatzes. Littéralement : Dictionnaire étymologique du français. Une présentation du trésor linguistique galloroman. (abrégé; FEW).  Le sous-titre est ambitieux et important.

Le point de départ de l’histoire est pour lui l’étymon. Les langues romanes ont le grand avantage de connaître la langue mère, le latin. L’évolution d’un mot peut donc être suivie comme un arbre généalogique. A partir de l’étymon margarita le FEW nous donne toutes les formes et toutes les significations que ce mot, les dérivés et les composés, ont pris en galloroman, français, occitan, franco-provençal et les dialectes. Très souvent nous avons également les représentants du même étymon dans les autres langues romanes ainsi que les emprunts que d’autres langues ont faites au galloroman, comme par exemple les mots anglais empruntés au normand ou à l’anglo-normand, les mots néerlandais empruntés au picard ou au wallon.

Il y a quatre aspects à étudier.

  • L’histoire des significations.
  • L’histoire des formes, c’est à dire des  prononciations. L’orthographe est une convention et elle change si c’est notre bon plaisir.
  • L’histoire de la place d’un ou plusieurs mots dans le vocabulaire. Dans ces « Promenades étymologiques » je n’aborde que rarement cet aspect intéressant de l’étymologie,  car elle dépasse le cadre que que je me suis imposé.
  • La géolinguistique. L’étude de la répartition géographique des mots, des formes, des sens, des différents types lexicaux, est très souvent liée aux objets ou aux notions qu’ils désignent. Vous trouverez un exemple dans la description de la répartition géographique des mots pour désigner le tablier en France et en Italie. Les mots s’adaptent aussi au terrain, voir par exemple calanque.

L’histoire des significations ou l’évolution sémantique

Le mot latin revolutio, génitif revolutionis signifie « retour d’un astre au point de départ ».

  • Au XIIe siècle le français l’a emprunté tel quel au latin.
  • Au XIIIe siècle le sens s’est généralisé et est devenu « période, achèvement d’un laps de temps », c’est à dire le temps qu’un astre met à faire le tour de la terre.
  • Ce n’est que trois siècles plus tard  que révolution quitte le domaine de l’astronomie pour entrer dans la langue générale et qu’il prend le sens de « tour entier d’une roue » et devient au figuré synonyme de « cycle ».  Ce sens est conservé dans des expressions comme « les révolutions d’une roue ».
  • Au XVIe siècle   révolution prend le sens de « changement qui se produit dans les choses du monde, les opinions, etc. » Pendant la Renaissance le sens « retour  au point  de départ » ou « achèvement d’un laps de temps », en l’occurrence le  Moyen âge, est associé au sens « changement ».

    (Mais le mot  » Renaissance ». au sens de « mouvement social et culturel, fondé sur un retour aux modèles de l’Antiquité Classique, qui bouleversa la pensée, l’organisation et l’art de la société occidentale au XVe et XVIe siècles; période historique correspondant à ce phénomène ».(TLF) ne date que du XIXe siècle!)

  • A la fin du XVIIe siècle révolution prend le sens « transformation d’un régime politique par la violence », qui a été promu notamment par le grand succès des livres de Montesquieu et qui est dominant depuis 1789.  Si vous suivez ce lien vous trouverez un article intitulé « Révolution au 18e siècle.Pour une relecture d’un concept-clé du siècles des Lumières ».

Un exemple plus récent. Latin votum signifie « promesse solennelle faite aux dieux » et votivus « promis par un voeu; offert en exécution d’un voeu ». La fête votive est donc « la fête offerte en exécution d’une promesse solennelle faite aux dieux. »
En ancien provençal existait le mot lo vot « promesse faite au ciel par laquelle on s’engage à quelque oeuvre non obligée », et en provençal moderne vot, vo, vou et dans l’Aveyron bouot ou bot représentent le latin votum. Dans une période plus récente,  au XVIe siècle nous trouvons en français le mot vote « vœu, prière » provenant du pluriel vota qui dans tout le Midi de la France, de  la Drôme jusqu’à la Gironde désigne « la fête patronale »,  Vaucluse, Languedoc voto, Toulouse boto,  Aveyron et Rouergue bouoto, Gers boto.  En français l’expression fête votive est attestée depuis 1876, propre à certaines régions, notamment dans le Midi, toujours avec le sens de « fête patronale » où le patron n’est pas un chef d’entreprise, mais le saint à qui est dédiée l’église de la paroisse!
En 2006, la relation entre la fête votive et le patron de l’église a pratiquement disparue de la conscience des gens. J’ai demandé à plusieurs personnes à quoi leur faisait penser le mot « votive » dans cette expression. La réponse a été unanimement : « à la mairie, aux élus, aux votes, parce que c’est la mairie qui paye! ».
Pourtant il y a toujours un rapport, à savoir les promesses non obligées: « faites au ciel » et « faites avant les élections ».

Un dernier exemple. Le mot miniature a le  sens de « peinture fine de petits sujets servant d’illustration aux manuscrits » ou  plus généralement « genre de peinture délicate de petite dimension »  et  très général, au figuré, en miniature « en très petit ». Miniature est un dérivé du mot latin minium « oxyde de plomb, poudre de couleur rouge » avec lequel les scribes faisaient les illustrations.  Miniature n’a rien à voir, historiquement parlant, avec mini- qui vient du latin minumus « très petit ». Il a changé de famille.  La liaison que nous établissons entre miniature et mini provient d’une tendance naturelle à motiver le vocabulaire, c’est-à-dire à lier les sens des mots  à leur formes et de créer ainsi des familles de mots facilement mémorisables. Le même procédé joue un rôle important quand nous apprenons une langue étrangère. Le vocabulaire de la langue française est extrêmement abstraite, c’est-à-dire riche en mots non-motivés donc plus difficiles à apprendre. Voir letableau comparatif en bas de page.

Les étymologistes parlent d’étymologie populaire« quand un lien entre la forme et le sens est établi contraire à l’histoire du mot.Pour un exemple voir le mot romaine, romana .
Un bel exemple d’étymologie populaire transfrontalière est le mot menestrel « musicien au moyen âge », mënestrié « joueur de violon » en languedocien (S1), du latin minister « serviteur » qui est devenu en ancien néerlandais menestrel, ministrel « troubadour » et par la suite minnestreel, par association avec le mot minne « amour » parce que les troubadours chantaient surtout l’amour.

 L’histoire de la forme

L’étymologie a eu longtemps une très mauvaise renommée dans le monde des savants. On connaît le point de vue de Voltaire qui disait :

« C’est une science où les voyelles ne sont rien, et les consonnes fort peu de chose. » et ailleurs : « II est évident, que les premiers rois de la Chine ont porté les noms des anciens rois d’Égypte, car, dans le nom de la famille Yu, on peut trouver les caractères qui, arrangés d’une autre façon, forment le mot Menés. Il est donc incontestable que l’empereur Yu prit son nom de Menés, roi d’Egypte, et l’empereur Ki est évidemment le roi Atoës, en changeant le  k en a, et le  i en toës. »

Heureusement, au XIXe siècle, des historiens des langues ont découvert par l’étude de la forme d’un grand nombre de mots, que les changements phonétiques sont en principe réguliers, et ils ont appelés « lois phonétiques » la description de ces changements réguliers. Ces changements phonétiques ont lieu

  1. dans un certain endroit ou une certaine région
  2. pendant un certain laps de temps.

Une Introduction à la phonétique historique  avec MUSIQUE
Stéphane BORREL, compositeur, a écrit une pièce musicale, qui repose sur la transformation phonétique du latin au français versant langue d’oïl.Il a récemment posté sur YouTube une version de cette pièce, enregistrée lors d’un concert au Théâtre d’Orléans en 2014. La pièce s’intitule Toutes choses ont leur saison (c’est un vers de Guillaume de Machaut).Il a demandé à une designer de faire en sorte que sur YouTube, le texte de la conteuse/chanteuse s’affiche au fur et à mesure, ce qui rend l’œuvre peut-être un peu plus accessible.  Un petit texte de présentation. Stéphane Borrel2i  La musique + video https://www.youtube.com/watch?

Un exemple : c prononcé [k] au début d’un mot suivi de a en latin  devient [tch] >[ch] dans une région au nord d’une ligne qui , en partant de l’ouest, longe la Dordogne, passe par Murat, Saint Flour, Mende, Largentière, Bollène, et contourne le Mont Ventoux pour aboutir à Digne.(pour une description plus précise voir BDP, pp.34 ss).La limite nord de cette évolution  est formée par une ligne qui part de Mons en Belgique passe par Valenciennes, Cambrai, Saint Quentin, Noyon, Beauvais, Evreux, Lisieux et Coutances . Cambrai et Caense trouvent donc au nord de cette région.Cette évolution a dû se produire  après l’invasion germanique, donc après le Ve siècle, puisque les mots d’origine germanique la suivent.  Karl,  devient  Charles en français. D’autre part elle s’est produite avant le VIIIe siècle, puisque latin  causa prononcé [káwsa] jusqu’à cette époque, devient chose.  Par conséquent tous les mots français qui commencent par ca- [ka-] ne nous sont pas parvenus directement du latin.

Autre exemple : tous les verbes  qui en latin finissaient par -areà l’infinitif  et qui existent encore en français finissent par -er prononcé [é]. En continuant  les recherches on arrive à  la conclusion que tous les a longs et accentués libres deviennent [é]ou [è](une voyelle libre est suivie d’une seule consonne,  ou d’une consonne + l ou r) . Bien sûr  il y a des exceptions, mais dans ces cas il faudra  expliquer pourquoi! Par exemple latin asinus devient âne et non pas *ène, car les Romains disaient déjà asnu. Dans ce mot le -a n’était plus en position libre, et suivait la même évolution que le -a- accentué de caballu (suivi de deux consonnes) > cheval.

J’ai bien dit en français, c’est-à-dire la langue d’oïl, parce qu’en occitan tous les verbes  qui en latin finissaient par  -are et qui existent encore, finissent par -ar, prononcé [a] ou [ar] suivant la région.  Quand au XXe siècle un mot comme esquichar passe dans le français régional, il s’adapte et devient  esquicher.

Dans une région qui comprend entre autres la Suisse romande, la Vallée d’Aoste, le Lyonnais et une partie du Dauphiné,a-libre suit tantôt l’évolution occitane, tantôt l’évolution de la langue d’oïl, suivant la qualité de la consonne qui précède -a- en latin. C’est pour cela que ce groupe de patois est appelé le franco-provençal : chantà mais mangér

Si nous trouvons en français moderne des mots comme rave, salade et  dorade c’est qu’ils ont été empruntés à l’occitan ou une autre langue après la période de l’évolution –a- > -é-, et ils n’ont pas pu la suivre.

La connaissance des « lois phonétiques » est primordial pour un étymologiste. 1  Dans le domaine de l’évolution phonétique, nous nous rapprochons beaucoup de ce qu’on appelle une loi  dans les sciences  naturelles. Par exemple : une « loi phonétique » dit qu’un c- [ k-]  suivi d’un -a- en latin  aboutit en français à  ch-; je peux donc prédire  que des mots comme  chemise, chemin chauffer , chef ont eu un c-[ k-]  en latin, s’ils existaient dans cette langue et ont continué d’exister sans interruption.

Nous pouvons même prévoir l’évolution future. Pour beaucoup de Français il n’y a plus de différence entre le -i- nasalisé et le -u- nasalisé, enfin et parfum se prononcent de la même façon. Le prononciation de -a- et -o- nasalisés est également presque identique; chantant et chantons sont identiques. Et quelle est la différence entre chantais et chanté, oupâte et patte? Si la tendance actuelle à ajouter un –e à la fin des mots comme bonjour prononcé [bonjoure], persiste à Paris, une loi phonétique peut prévoir des prononciations comme *contoure, *veloure, *pourtoure. 2  Conclusion. Nos petits-enfants auront encore plus de problèmes avec l’orthographe moyenâgeuse du français que nous!

Les auteurs des grands dictionnaires étymologiques, comme le FEW ou le LEI,  prêtent beaucoup d’attention à l’explication  de la varation des formes qui ne suivent pas les « lois phonétiques ». Il y a UN aspect dont on parle rarement, c’est le fait que certains types lexicaux présentent peu, d’autres beaucoup de variations phonétiques. Aqua > aygo dans pratiquement toute l’Occitanie, mais sabucus « sureau » présente une infinité de formes. L’explication de ce phénomène de la variation des formes dialectales se trouve certainement dans le domaine économique, sociale ou culturelle. L’eau est un élément de toute première nécessité mais le sureau n’a en effet aucune importance économique. Il sert éventuellement dans la pharmacopée familiale; la confiture des baies de sureau est laxative; le thé des fleurs de sureau est utilisé pour le traitement du rhume. Voir Wikipedia. Il est présent partout. Impossible de faire quoi que ce soit du bois de sureau, à part des fifres ou des esclafidou. Par conséquence, on ne parle du sureau qu’à la maison ou avec les voisins. Des variantes peuvent naître dans une famille ou un village et rester confinées dan ce domaine. Le  chêne ou le sapin ont une gande valeur economique et culturelle.

Au niveau lexical existe la même tendance. On peut se demander pourquoi certaines notions (« signifié« ) sont exprimées par des mots (« signifiant« ) qui ont la même racine dans beaucoup de langues, tandisque d’autres notions s’expriment par une grande variété de mots d’origine différente. . Par exemple, la notion « père » est exprimée par le type pater dans toutes les langues romanes et germaniques. La notion « frère du père ou de la mère » par contre est exprimée par les types avunculus, thius, awa (proto-germanique), et d’autres. (Essayez avec Google traduction). Dans les parlers galloromans la notion « eau » est partout exprimée par le type aqua, mais la notion « génisse » au moins par quatre types: manza, taure, vedela, genisse. J’ai constaté la même tendance dans les noms d’animaux. Par exemple asinus et caballus sont conservés partout, mais le nom du lézard varie beaucoup.
C’est un sujet à approfondir.

Si vous voulez savoir comment le français évoluera phonétiquement , étudiez les « fautes d’orthographe » dans n’importe quel forum.

Pour connaître les traits caractéritiques du languedocien, suivez ce lien vers la page Sources,

L’histoire du mot dans le vocabulaire.

Le fait que le mot votive dans l’expression fête votive est devenu une affaire de la municipalité et des élus, l’a rendu inutilisable dans l’église. Là c’est la fête patronale qui repris le dessus.  Jusqu’au jour où les chefs d’entreprise  offriront une fête à leurs employés ? Il y a des études historiques sur des groupes de mots qui désignent  des objets ou des notions très proches les uns des autres, comme par exemple chaise, siège, fauteuil, transat, tabouret, chaire, etc. S’il y a un des ces mots qui disparaît ou prend un sens très spécial, comme cela a été le cas du mot chaire du latin cathedra  » siège à dossier » un autre prend sa place, par extension de sens ou il est carrément remplacé par un nouveau venu.
J’ai fait une petite étude sur les noms des repas dans des langues germaniques et romanes et constaté que l’homme a moins évolué qu’il ne pense : la notion de « mordre » est plus souvent à l’origine de ces mots que la notion « déguster ». Voir l’article sopar.
L’étude des champs sémantiques, dans le genre « Les dénominations de la femme en occitan » peut être riche en révélations d’ordre social. Dans la sémantique moderne il y a des études très poussées des champs sémantiques; si ce domaine vous intéresse visitez le site http://dico.isc.cnrs.fr/

L’histoire en général.

L’histoire politique, économique, technique, culturelle et sociale a une grande influence sur le vocabulaire. Le fait que partout en France on parle le patois del’Île de France est la conséquence de l’histoire politique de notre pays et un phénomène unique en Europe. Partout ailleurs des patois locaux et régionaux subsistent ; en Italie : le piémontais, le vénitien, le napolitain etc., en Allemagne : le bavarois et en Suisse le  suisse-allemand, qu’on peut entendre tous les jours à la radio ou à la télévision.

Sur le plan international, nous constatons qu’au moins la moitié du vocabulaire de l’anglais est d’origine française ou normande à la suite de la bataille de Hastings (14 octobre 1066) . Le vocabulaire de la gastronomie française est passé dans toutes les langues, à commencer par le mot restaurant créé par l’aubergiste Boulanger en 1765. Il l’a créé en faisant allusion au texte de la Bible « venite ad me qui stomacho laboratis, et ego restaurabo vos ».

La fin de la mondialisation et du commerce international, notamment avec la Chine au VIe siècle, a eu des conséquences importantes dans la vie des habitants de l’Occident. Voir par exemple le mot sarga.

Un exemple précis de l’histoire de France. Essayez d’expliquer à un étranger ce que c’est qu’un Club Laique Omnisport. Le mot laïque signifie d’après le TLF « qui est indépendant vis-à-vis du clergé et de l’Église, et plus généralement de toute confession religieuse ». Par l’hstoire nationale le mot français laïque a en France un emploi beaucoup plus étendu que le mot correspondant en néerlandais, en allemand ou en anglais. Comme traduction de laïque en allemand vous trouverez « weltlich (mondial), staatlich (de l’Etat),ou  laien- » utilisé quand on parle justement du clergé. Par une évolution propre à l’allemand et au néerlandais, laien signifie « ignorant » est antonyme de spécialiste; l’adjectif n’existe même pas.  Un Club Laique Omnispor traduit en allemand, devient ein*Laiensportclub ce qui correspondrait à  une bande d’amateurs ignorant les règles du sport. »

En fFrance par contre il y a des clubs laïques de handball, de karate, de boxe etc. Essayer d’expliquer ce mot laïque à un étranger, voudra donc dire faire un cours professoral de la séparation de l’Eglise et de l’Etat en France.

Tous les jours nous pouvons constater l’influence de l’histoire économique, sociale et culturelle  sur le vocabulaire. Je pense à l’essor de l’informatique : un mot comme souris a pris un nouveau sens dans la deuxième moitié du XXe siècle et mon correcteur d’orthographe ( Word 2000) ne connaît pas encore le mot  » télécharger « . D’autre part le riche vocabulaire de la sériciculture dans les Cévennes a pratiquement disparu.

L’invasion des mots italiens au XVIe siècle est étroitement liée à la Renaissance et l’admiration que les « leader » culturels avaient pour  le Rinascimento en Italie.  Le rôle important dans l’économie et la culture de l’Italie à cette époque est comparable à celui des USA et de l’anglais de nos jours.  Camp, cavalier, campagne, et cadence sont des immigrés, les autochtones sont champ, chevalier champagne et chance.

La disparition des parlers locaux et la naissance de parlers sociaux, c’est à dire un langage caractéristique pour un groupe social, sont étroitement liées à l’évolution de la société.  La sociolinguistique est une nouvelle branche de la linguistique. En général il ne s’agit que d’un vocabulaire particulier à un groupe social et/ou professionnel, plus rarement de la phonétique et de la syntaxe. (Je crois que la syntaxe des SMS a des traits syntaxiques spéciaux; il faut que je demande à mes petits-enfants.) Il y a les parlers des métiers, des mots qui sont « in » d’autres qui sont « out ». L’argot en est l’exemple classique.Par le choix de son vocabulaire et parfois de sa prononciation, on exprime son appartenance  à un groupe social ou sa volonté d’appartenir à ce groupe : « le ballon est [out] ou [àout]« ,cela fait une sacrée différence sociale ! Les interlocuteurs se reconnaissent, comme autrefois les patoisants d’un village ou d’une ville. Les sociolinguistes parlent de sociolectes.

Langue, patois, dialecte

Une langue est un patois avec une armée  et une marine.

Langue et patois ont la même définition en linguistique : un système linguistique complet. Un dialecte par contre, est un groupe de patois qui ont un ou plusieurs traits ( en général d’ordre phonétique) en commun ; ceci explique les interminables discussions entre dialectologues sur les limites des dialectes. Un dialecte n’est pas une variante régionale d’une langue. On peut appeler « dialecte  » un patois dont les locuteurs se servent pour la communication régionale, comme par exemple le patois de Turin dans tout le Piemont, ou la langue des Félibriges en Provence (?).

C’est grâce à l’unification du pays, qui a commencé avec l’élection  de Hugues Capet  comme roi de France, que le patois de Paris ou de l’Ile de France a pu s’imposer partout dans le pays. La Révolution a également joué un rôle très important.   L’unification de l’Allemagne, de l’Italie, et des Pays Bas date du XIXe siècle seulement. A ce propos je ne peux que confirmer ce que l’abbé Boissier de Sauvages a écrit dans son Dictionnaire languedocien français s.v. patës ou patoues:

«   

C’est exactement ce que j’enseignais à mes élèves dans le cours de l’histoire de la langue française!. C’est le pouvoir central, le roi et le gouvernement du pays qui ont imposé le patois de Paris dans toute la France. La lutte entre Jacobins et Girondins n’est pas encore finie, mais cela s’appelle maintenant (dé)centralisation.

 Les faits divers.

Enfin un étymologiste doit aussi avoir de la chance. Des petits faits divers peuvent l’amener à trouver l’histoire d’un mot. Un exemple. Dans le patois de Lasalle, un village cévenol près de St.Hippolyte-du-Fort, existait en 1884 le mot soumac « bousilleur, mauvais ouvrier » . Toutes nos connaissances du latin  et de son évolution dans les Cévennes ne servent à rien pour trouver l’étymologie de ce mot. Heureusement que l’auteur du lexique donne les indications suivante: « de l’allemand Schumacher « cordonnier, savetier » »  et en bas de page il remarque: « Ce mot date du séjour qu’un détachement de soldats autrichiens fit à Lasalle en 1815. L’un d’eux, nommé Fritz s’y maria. Sa femme, morte récemment, était appelée Frico. »

Je ne croyais pas trop à cette étymologie, bien pour le dimanche sur France Inter. J’ai vérifié et en effet, dans le FEW sous l’étymon Schumacher, je retrouve notre soumac. Et ce n’est pas uniquement à Lasalle que ce mot existe avec cette signification. Il y a des attestations surtout dans les régions du nord, en Wallonie, le département de la Moselle et en Suisse, mais   également en français sous la forme choumaque « cordonnier, savetier » utilisé par Daudet, et repris par Pierre Larousse qui le qualifie d’argot. Grâce à un lecteur attentif, nous l’avons retrouvé dans le Perret, Choumac ou Choumaque ‘chaudronnier’ dans l’argot de l’aéronautique.
CHOUMAQUE s. m. (chou-ma-ke – allemand schumacher, faiseur de chaussures).
Argot. Savetier.
– De même pour désigner le cordonnier on disait quelquefois « choumac » (de l’allemand Schumacher) en souvenir des Prussiens logés à Nozeroy pendant la guerre de 1870.
Le Patois de la Région de Nozeroy par 0skar Kjellén.
– Livre « Tu seras choumac » de Richard Maroli. Librairie du compagnonnage.
– Par analogie avec les coups de marteau, le pliage du cuir et le franc-parler des cordonniers et autres bouifs, ce terme fut attribué aux carrossiers chaudronniers tôliers d’abord d’automobile puis d’aéronautique quand celle-ci devint métallique. Source

W.von Wartburg pense que l’histoire de l’invasion de 1815 qui serait à l’origine de ce mot est une légende et il préfère l’explication par emprunt aux patois alsaciens limitrophes. Il faudrait un bon connaisseur  de l’histoire du Gard pour vérifier et je l’ai trouvé ! Le Gard  et notamment St. Hippolyte-du-Fort a en effet été occupé par les Autrichiens.  Georges Mathon dans son site donne tous les  détails. Je le cite:

« Les autres localités occupées furent, presque tous les villages de la Gardonnenque, puis St-Hippolyte, Quissac, Sauve, VaIIeraugue, St-Marcel, le Vigan et tous les centres importants des Cévennes où se dessinaient des mouvements bonapartistes » .

Un emprunt à l’autrichien n’est donc pas impossible.

Les faits divers  forment un aspect de l’étymologie amusant. Pierre Larousse cite l’anecdote suivante dans son Grand Dictionnaire du XIXe siècle à propos du mot canard : « Pour renchérir sur les nouvelles ridicules que les journaux de France lui apportaient tous les matins, un journaliste belge imprima, dans les colonnes d’une de ses feuilles, qu’il venait de se faire une expérience très-intéressante et bien propre à caractériser l’étonnante voracité du canard. Vingt de ces volatiles étant réunis, on hacha l’un d’eux avec ses plumes et on le servit aux autres, qui le dévorèrent gloutonnement. On immola le deuxième, qui eut le même sort, puis le troisième, et enfin successivement tous les canards, jusqu’à ce qu’il n’en restât plus qu’un seul, qui se trouva ainsi avoir dévoré les dix-neuf autres dans un temps déterminé et très-court. »
Cette fable, spirituellement racontée, eut un succès que l’auteur était peut-être loin d’en attendre. Elle fut répétée par tous les journaux de l’Europe ; elle passa même en Amérique, d’où elle revint encore chargée d’hyperboles. On en rit beaucoup, et le mot canard resta pour désigner les nouvelles invraisemblables que les journaux offrent chaque jour à la curiosité de leurs lecteurs. Heureusement que de nos jours le Canard est enchaîné.

Le danger pour l’étymologie est que cette légende soit plus connue que l’histoire vraie un peu ennuyeuse : déjà en moyen français  vendre, bailler des canards veut dire « tromper quelqu’un », une grâce de Saint Canard est une « promesse de cadeau qu’on peut pas tenir » et un canard est depuis 1750 une « nouvelle fausse pour tromper le public ». Et un canard enchaîné c’est quoi exactement?  Mais jusqu’à maintenant  aucun étymologiste n’a pu expliquer pourquoi  vendre des canards a pris  ce sens péjoratif déjà au XVe – XVIe siècles.  Est-ce que la mauvaise renommée des Gascons  » hâbleur, trompeur », ou un aspect de la chasse aux canards y est pour quelque chose ?

L’étymologie, à quoi ça peut servir ?

L’utilité de la recherche est en principe hors de l’occupation des chercheurs. Un chercheur veut comprendre. Parfois cela peut servir à quelque chose, souvent non.

Mais « Parcourir le temps, c’est comprendre le présent »

Quand  notre amie catalane nous raconte: « le médecin  ma quiché le ventre partout «  en illustrant ses mots par des gestes appropriés, elle n’est pas consciente que cette simple phrase nous relie

  • aux peuples préhistoriques qui ont occupés l’Europe avant les Celtes par le mot quiché et
  • en même temps aux temps modernes en introduisant un vieux mot occitan dans son français régional du XXIe siècle.
  • Dans la même phrase le mot ventrenous lie aux Romains  et à tous les peuples qui parlent une langue romane, issue du latin, de la Roumanie à l’Amérique latine.
  • Enfin le mot médecin témoigne d’un lien avec les hommes de la Renaissance et l’essor de la médecine au XVIe siècle. Quand le latinisme médecin remplace définitivement l’ancien français mire et l’occitan mêge « médecin », ceux-cideviennent très souvent péjoratifs : « médicastre » ou changent de clientèle : « vétérinaire » Et un docteur est un homme encore plus savant!

Et « L’étymologie peut servir dans l’apprentissage du français et des langues étrangères. »

Parler plusieurs langues est plus qu’une richesse. La vérité n’est pas dans une langue. Une langue, c’est une façon de voir, de penser, de structurer le monde, et si l’on n’en maîtrise qu’une seule, on est un être humain incomplet … La vérité est au croisement entre deux vérités contradictoires, donc elle n’est pas dans un seul monde.
Parler plusieurs langues est un droit de l’homme, plutôt qu’un devoir, parce que c’est une condition d’existence: on n’est pas un homme complet si on ne parle pas plusieurs langues.
La société occidentale qui est très technicienne est parvenue à réduire tous les temps de fabrication, sauf deux: le temps nécessaire à l’apprentissage d’une langue, maternelle ou autre, qui demande toujours 3 000 heures, et le temps de gestation d’un enfant qui est toujours de neuf mois. Ces 3 000 heures et ces neuf mois ne sont pas compressibles. (Jacques Attali)

De toutes les langues romanes c’est le français qui a subi les changements phonétiques les plus importants. Les syllabes qui portaient l’accent en latin ont été renforcées au détriment des autres. Le français c’est du latin parlé par des Francs, une peuple germanique qui a adopté la langue locale. Beaucoup de voyelles non-accentuées ont carrément disparu : latin tabula > table, mais  en italien tavola , latin vita > vie, prononcée [vi] mais en espagnol vida, ou ne subsistent que sous forme d’un e muet. Cette évolution a été si forte que beaucoup de mots sont devenus monosyllabiques.
Depuis le XVIe siècle, nous voyons arriver beaucoup de mots nouveaux, empruntés à l’italien ou directement au latin.  Le lien étymologique entre table et tablettes, tablée, attabler est facile à saisir, avec  tableau, tableur un peu plus difficile.  Etain donne étameur et étamer,  mais le sens des mots stannifère et stannique n’est pas évident, il faut l’apprendre. En italien par contre nous avons stagno, stagnatura stagnata  stagnifero stagnico. Le lien étymologique entre ces mots est évident et le jeune Italien n’a pas de problème. En français Peau donne pilosité, il faut apprendre les deux mots, même s’ils ont le p- en commun, mais quand nous passons d’aveugle ou non-voyant à  cécité, c’est le noir absolu.  L’abstraction du vocabulaire français est extrême. Il y a les mots emploi, employeur, employé qui sont motivés, mais jour ouvrable, travail et RTT ?  Voir le tableau en bas de page.

L’Europe à 27 pose d’énormes problèmes d’intercompréhension. Il devient urgent de trouver des moyens de communication « interlangues ». La commission a chargé plusieurs universités à s’y attacher. Un des résultats est l’ EuroComRom . D’après le professeur Horst G. Klein de l’université de Frankfurt, la langue française est le meilleur « pont  » pour le multilinguisme en Europe. A partir du français il est possible de comprendre les autres langues romanes à l’aide de la méthode des « sept tamis ». Une méthode que tous les enseignants devraient au moins connaître! Pour 3 € vous pouvez télécharger le livre de 336 pages : Franz-Joseph Meissner, Claude Meissner, Horst G. Klein, Tilbert D. Stegmann EuroComRom – Les sept tamis : lire les langues romanes dès le départ. Avec une introduction à la didactique de l’eurocompréhension.

Beaucoup d’information dans le site EuroComRom sur l’intercompréhension des langues. L’histoire de la langue française et l’étymologie jouent un rôle dans cette méthode.
L’étymologie peut aider à  réduire un peu ce caractère abstrait de la langue française en faisant découvrir les liens entre les mots. Par exemple:

mono                  moine                           moineau                  monarque                 monarque               Mourgues (Monaco)

L’explication se trouve ici

L’étymologie conçue comme l’histoire des mots, a un côté scientifique notamment en ce qui concerne l’évolution des formes, mais ce n’est pas un art. Par contre, ce qui peut être de l’art, c’est la façon de raconter cette histoire . Comme il y a des bons historiens qui sont de piètres conteurs, il y a des mauvais étymologistes qui sont de bon conteurs et ce sont derniers qui disent que l’étymologie est un art mais ils se trompent, c’est leur manière de raconter  qui est  une forme d’art.

Un petit jeu: ( en cours d’élaboration)
Laquelle des langues ci-dessous est la plus facile à apprendre?

Comparaison de quelques langues du point de vue motivation/abstraction du vocabulaire.

Parler plusieurs langues est plus qu’une richesse. La vérité n’est pas dans une langue. Une langue, c’est une façon de voir, de penser, de structurer le monde, et si l’on n’en maîtrise qu’une seule, on est un être humain incomplet … La vérité est au croisement entre deux vérités contradictoires, donc elle n’est pas dans un seul monde.
Parler plusieurs langues est un droit de l’homme, plutôt qu’un devoir, parce que c’est une condition d’existence: on n’est pas un homme complet si on ne parle pas plusieurs langues.
La société occidentale qui est très technicienne est parvenue à réduire tous les temps de fabrication, sauf deux: le temps nécessaire à l’apprentissage d’une langue, maternelle ou autre, qui demande toujours 3 000 heures, et le temps de gestation d’un enfant qui est toujours de neuf mois. Ces 3 000 heures et ces neuf mois ne sont pas compressibles. (Jacques Attali)

Français
Languedocien
Catalan
Italien
Néerlandais
Allemand
Anglais
aveugle/cécité cèc,cèga cec, cega/ ceguesa blind/blindheid blind/Blindheit blind/blindness
sourd/surdite sord(a) /sordesa doof/doofheid taub/Taubheit deaf/deafness
tableau/peintre pintadissa/pintor cadra/pintor schilderij/schilder Gemälde/Maler painting/painter
raser/rasoir/blaireau afaitar/navalla d’afaitar/brotxa d’afaitar scheren/scheermes/ scheerkwast rasieren/ Rasiermesser/ Rasierklinge to shave/razor/ shaving brush
moulin/meunier molin/molinièr molí/moliner molino/ molinario molen/molenaar Mühle/ Müller mill /miller
mûr/maturité madur/ maduretat madur/ maduresa rijp/rijpheid mature/ maturity
chaussure/ cordonnier sabata/sabatièr sabata/sabater schoen/ schoenmaker Schuh/Schuster shoe/ shoemaker
mot/ dictionnaire dich/ diccionari paraula/ diccionari woord/ woordenboek Wort/Wörterbuch word/ dictionnary
neuf/quatre-vingt-dix nòu/nonanta nou/noranta negen/negentig neun/neunzig nine/ninety
baiser(subst.) / embrasser poton/potonar besada/besar kus/ kussen Kus/ küssen kiss/kiss

L’évolution dynamique des langues dans le Sud-ouest de l’Europe occidentale. (1000-2000). A voir!
upload.wikimedia.org

L’article de Kurt Baldinger   L’étymologie, hier et aujourd’hui.   
Baldinger est l’auteur  e.a. du Dictionnaire onomasiologique de l’Ancien Gascon,  et du Dictionnaire Étymologique de l’Ancien Français.    Sa carrière, comme celle de beaucoup d’autres,  a commencé chez von Wartburg.

  1. Pour l’occitan voir J.Anglade, Grammaire de l’Ancien Provençal, ou ancienne langue d’oc. Phonétique et morphologie. Paris,1921. La dernière édition date de 2000 et coûte 26 € et des poussières. Pour le français E.Bourciez, « Précis historique de phonétique française » 9e éd. Paris, Klinkcksieck, 1958
  2. J’ai écrit ceci il y a quelques années. Maintenant en 2011, cette tendance a disparu dans les média en tout cas.

sansogno ‘cornemuse’

Sansôgno « cornemuse; chant monotone et intermittent »  vient du grec συμφονια (symphonia)  « concert » dans le sens le plus large possible. Zambonha ‘concert’, zambonhaire ‘musicien’ ont a même origine.  Cette forme du mot nous est venu de l’Italie du Nord.  L’évolution sémantique de « concert »  vers « instrument de musique s’est produit très tôt au IIIe siècle.  La forme sampogna  se trouve déjà en ancien italien chez Dante et nous le retrouvons dans les parlers du Nord de l’Italie et dans les Alpes.

Dans les parlers occitans existe une grande variété de formes et de sens. Je cite les principaux:

  • Champòrgna à Barcelonnette  »  lyre de fer qu’on fait sonner entre les dents »,  champòrni « guimbarde » Marseille, zambougnaire « joueur de vielle » à Alès.
  • samphogno « orgue de Barbarie » à Limoges
  • fanfounià « faire résonner de bois, du métal ou du papier comme si l’on jouait de la mandoline » provençal
  • founfoní « mandoline (vieux), objets d’amusement des enfants » provençal
  • sansogno  « cornemuse », sansougnarié « répétition monotone, radotage » à Montpellier.

Vous trouverez plus de formes et de sens dans le FEW XII, 489  ainsi que des explications sur la naissance de toutes ces formes à la fin de l’article du FEW.

cornemuse GrandMa soeur  Carla a eu la bonne idée d’enregistrer un orchestre  da joueurs dans les environs  de La Romieux dans le Gers.

Val de Susa francoprovenzale

Val_di_Susa_mappaCarte Wikipedia

Ci-dessous  le début d’un enregistrement de la parabole du fils prodigue en patois de la vallée de Suse fait dans les années ’60   par le prof. Hans-Erich Keller, que j’ai retrouvé dans mes documentations. Ce document audio est précieux  par sa qualité d’enregistrement  et comme témoignage de la vitalité des patois à cette époque.

Ci-dessous 1 côté  de la cassette. A un certain moment, mon lecteur a cessé de fonctionner et je n’ai pas pu enregistrer le côté 2 de la cassette. Les noms des villages visités sont écrits au crayon sur la cassette et partiellement effacés: Giaglione, Meana, Gravere , Madtie (??),….panter.. ?, S. GiorioVilla techiardi (?), Ferrera.

Le début grince un peu… Durée total 29 minutes.

Je veux bien envoyer la cassette

à une association ou une personne qui peut publier et veut sauvegarder cet élément du patrimoine de la Vallée de Suse.

Je l’ai en effet envoyée à quelqu’un de Giaglione que j’avais trouvé par Faceboork, mais je n’ai jamais eu la confirmation de la réception et je ne sais pas où la cassette est actuellement.

 

Pradet de Ganges, un reboussier

Ceci est un article d’Histoire Littéraire.

Un  dicton que j’ai appris il y a des années à Valleraugue où j’ai fait des enrigistrements disait: Reboussié coumo Prodet de Gangjé : « sa femme s’étant noyée, Pradet de Ganges remontait le cours de l’eau pour la chercher ».

Fenno negado

Fenno negado

En cherchant des attestations de rachalan « ouvrier agricole à Nîmes », j’ai trouvé dans  les Poésies en patois limousin: édition philologique complétement refondue pour … Par Emile M. Ruben. Paris, 1866. la fable de la Femme noyée, racontée en patois nîmois par un poète inconnu, que vous retrouvez ci-dessous:

Fenno negadoIl s’agit d’un extrait de ; Bourbouyado

 

L’origine de cette fable remonte très loin, mais la version  et l’interprétation de Valleraugue est à l’opposé de la version originale: un reboussier.   Si vous voulez en savoir plus de celle de La Fontaine., il y a par exemple :

La FontaineLa femme noyée (Explication de texte) –

www.litteratureetfrancais.com/article-la-fontaine-la-femmenoyee-explic…

19 mars 2012 – EXPLICATION DE TEXTE : LA FONTAINE, LA FEMME NOYEE INTRODUCTION Jean de La Fontaine a commencé à publier ses Fables en …

ou une dissertation !

Annalyse linéaire de la femme noyée – Etudier.com

www.etudier.com/dissertations/Annalyse…FemmeNoyée/325848.html

La femme noyée » de Jean De La Fontaine (1621-1695) 1. … Dans la fable « La femme noyée », on distingue 3 mouvements principaux : – Les vers 1 à 8 …

repounchou ?

Repounchou est un nom de plante, mais laquelle?  J’ai reçu le message suivant:

Comme tu le sais, c’est un important point de désaccord entre Languedociens (pour qui c’est la raiponce) et Toulousains (pour qui c’est le tamier).

Wikipedia: Le Tamier commun ou Herbe aux femmes battues (Dioscorea communis), est une espèce de plantes grimpantes monocotylédones de la famille des ignames (Dioscoreaceae).

Elle est parfois appelée haut liseron, racine-vierge, raisin du Diable, sceau de Notre-Dame ou vigne noire. Dans le sud de la France, elle est couramment désignée par son nom occitan « reponchon »2 (qui se prononce répountsou) ou « ré(s)pountchou ».( Attention, ne pas faire de confusion avec la Bryone dioïque d’aspect approchant mais entièrement toxique.)

repounchon1dioscorea

Raiponce  par contre  n’est pas une espèce mais un genre Phyteuma (Linné 1753) avec de nombreuses espèces, dont la raiponce en épi ou raiponce salade ou raiponce des bois.  (Phyteuma spicatum):

raiponce en épi

Par Csame — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4731535

Le CNRTL s.v. raiponce  définit  » plante de la famille des Campanulacées … »  dont 3 genres Campanula, Phyteuma et Legousia vivent en France.

Campanule raiponce (Campanula rapunculus) encore appelée Raiponce cultivée est une plante herbacée bisannuelle de la famille des Campanulacées. La « Campanule raiponce » est aussi appelée en France bâton de Saint Jacques, Rave sauvage et Rampouchou dans le Sud-Est (mais ce mot, reponchon en occitan, désigne le Tamier commun en Aveyron), en Angleterre Rampion et Rampion Bellflower d’après l’auteur de cet article de Wikipedia.

repounchon-Campanula_rapunculus_L_ag1Alibert définit  reponchon  avec  « raiponce; houblon; pissenlit; chondrille ».

repounchou = houblon houblon;reoiunchou = chondrilla ?chondrilla

Français pissenlit est un nom vernaculaire ambigu. La chondrilla est un autre genre de plantes de la famille des Asteracées.

Pour y comprendre quelque chose, j’ai eu recours au FEW X, 72-73 qui a classé raiponce dans l’article rapum « racine » . Le nom raponce apparait au XIVe siècle en Italie raperonzolo, raponzo .  Si j’ai bien compris ces noms désignent deux plantes à savoir la Raiponce en épi (Phyteuma  spicatum) et la Campanula rapunculus   campanule , dont les racines (rapum  en latin) sont consommées en salade au printemps.  Beaucoup plus tard, au XIXe siècle la mâche (Valerianella locusta) est également appelée raiponce, parce qu’elle est aussi consommée, mais cette fois on consomme les feuilles. C’est ça l’explication ! . Voir mon article Botanique et occitan ou l’intérêt des noms vernaculaires.

L’allemand Rapunzel désigne 1.  la mache (Gewöhnlicher Feldsalat ) et 2.  la campanule (Rapunzel-Glockenblume).

Suite à l’ article repounchou Gérard Jourdan qui me suit fidèlement, me raconte ses souvenirs  de jeunesse:

Je lisais avec intérêt ton article sur rapounchou. Un peu de nostalgie aussi car quand j’étais gosse, mes parents, ouvriers agricoles, ramenaient souvent de leurs travaux de la salade sauvage. Je me souviens de quelques noms donnés par mon père : ampouleta, douceta, penché et la star des salades  le respountchou. Cette petite racine avec une rosette de feuilles était un vrai régal pour nous. J’ai découvert plus tard qu’il s’agissait de la campanule raiponce reconnaissable à ses clochettes bleues. Les autres salades étaient donc la valériane (ampouleta), la mâche sauvage (douceta) et le pissenlit (penché) au goût très prononcé !!
Pour ce qui est du tamier, je pense qu’il ne pousse pas chez nous dans les basses-plaines de l’Hérault, mais je me souviens d’avoir consommé les jeunes pousses de cette plante (comme des asperges sauvages) lors d’un stage au-dessus de Lodève, au col du Perthus (voisin du causse du Larzac).

 

 

 

 

Crosets, crozets

Crosets, crozets « sorte pâtes alimentaires ».

Résumé: Les crosets savoyards sont d’origine provençale et/ou italienne.

J’ai l’impression que les Savoyards ont fait main basse sur le nom crozets : « les crozets sont une variété de pâtes savoyardes. » écrit un journaliste du Point, qui continue : « Chaque petit pays savoyard posséderait son crozet. Qui se dit croêze ou croêju à Albertville, croezu à Annecy, croezet à Thônes ou krozè en Oisans. Chaque vallée connaît son crozet, avec des noms, des formes, des saveurs et des recettes différentes… »

François Brachet, écrit dans son Dictionnaire du patois savoyard de 1883,   que croset  est dérivé du latin crux, crucem « croix », parce que les cuisinières faisaient une croix sur la pâte avant de la découper. Il est suivi par Mistral et Mme Germi, malgré les difficultés phonétiques posées par cette étymologie.

Vous verrez que pour rendre à ce mot son histoire probable, nous avons besoin des attestations anciennes. Von Wartburg a classé le mot croset, crozet, crouset en moyen français , dans l’article *krosu « creux » un mot qui est peut-être d’origine gauloise.

Crozets…… savoyards ?

La plus ancienne attestation que von Wartburg connaissait datait de 1528 dans la traduction en français du livre de Battista Platina De honesta voluptate  écrit vers 1470 : Croset s.m. « sorte de potage » : « Potaige à la romaine, appellé lozans ou crosetz.  »  Les recherches faites pour le Dictionnaire du Moyen Français ( DMF) ont permis de trouver une attestation plus ancienne : croset Régional. (Savoie) « Pâte taillée en forme de ruban » (Éd.) : …Qui bien se moulle, bien se baigne ; Qui fait chappelain, il fait prestre ; Qui fait crosetz, il fait lasaigne. vers 1485-14901.

Comme je suis gourmet, j’ai voulu en savoir plus sur le Potage à la romaine. Google m’a guidé vers l’article très intéressant de Jean Louis Flandrin, Les pâtes dans la cuisine provençale. Il écrit qu’autrefois en Provence « Les vivres s’apprêtent à l’italienne avec force épices et sauces extravagantes et de haut gout… ». M. Flandrin a … creusé le sujet et il vient à la conclusion qu’au 14e siècle les crozets ressemblaient sans doute à de petites écailles concaves ou des coquillettes. Autrement dit, les crosets sont creux. Il cite le Liber de coquina écrit en latin en Italie méridionale au début du XIVe siècle. Il a été commandité par la maison capétienne d’Anjou-Sicile, qui régna aussi sur la Provence.

« De la même manière … » veut dire « de la même manière que les lasagnes ». Avant de les servir, il faut les remplir de fromage râpé. L’auteur de l’article Wikipedia sur le Liber de coquina a remarqué que « Le nom des plats évoque souvent la provenance des recettes », comme par ex. De brodio provencialico (sur le bouillon à la provençale).

La conclusion est que les premiers crosets savoyards que nous connaissons viennent du sud de l’Italie comme les lasagnes. Le mot croset peut avoir la même origine.  L’étymologie *krosu « creux » proposée par le FEW reste donc la plus probable.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liber_de_coquina

  1. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 54). = Proverbes en rimes.- Frank (Grace) & Miner (D.).- Baltimore : The John Hopkins Press, 1937

gringo ‘Américain, étranger’ (esp.) et...

Gringo « Américain, étranger qui parle mal l’espagnol »  est un mot espagnol, dont létymologie n’est pas sûr, mais j’ai trouvé une piste qui pourrait etre ex)loitée par quelqu’un qui qui aime chercher dans de vieux livres.

Voir la deuxième partie de mon article Panta intitutée Un petit chemin de travers.

L’idée m’est venue de l’article Pantaleon du FEW VII, p.565.

Une visiteuse bienveillante m’ a incité à  relire mon article:

Salut, Robert–
Il me semble que c’est Saint Jean Baptiste le patron de Genoa.
En tout cas, comment fais-tu le saut de Saint Grégoire au mot « gringo »? Je n’ai pas compris. Ça me hante!
Et bravo pour to web site sur l’étymologie occitane! J’apprends quelque chose à chaque fois que je l’explore!

et après ma réponse explicative, elle m’a donnée les informations suivantes;

Ceci pourrait t’aider: un livre écrit par Arturo Ortega Moran, Cápsulas de lengua: las palabras y sus historias, dans lequel il dit: greguería, que significa griteríaconfusa. Il y mentionne aussi le Universal Vocabulario en Latín y Romance, par Alonso (Alfonso) (de) Palencia, 1490.

 

Et peut-être via « archive.org » — Antroponimie ed omonimie nel campo della zoologia  popolare PDF, trouver le tome que tu cherches? 

Re PANTA-: dans le film du même nom, la jeune Frida crie « PANSÓN! » envers Diego Rivera… Aha!

Voici de qui elle parle:

Wikipedia  Palazzo se San Gregorio  et  https://fr.wikipedia.org/wiki/Palazzo_San_Giorgio_(G%C3%AAnes)

Le Palazzo San Giorgio (ou Palazzo delle Compere di San Giorgio)

Hçstorique

L’Office de Saint Georges prêta des sommes d’argent considérables à de nombreux dirigeants européens pendant les xve et xvie siècles, gagnant une influence croissante. Les rois catholiques avaient des comptes ouverts à la banque, de même que Christophe Colomb

Dans l’Office de San Gregorio, première banque  de l’Europe: En 1408, le palais est devenu le siège de la banque Saint-Georges ou Office de Saint Georges.

argelas et paliure

Un de mes tout premiers articles pour  ce site date de 2005  et concerne le mot argelas  « genêt épineux ».

C’est grâce Michel Prodel, qui publie une série d’articles très intéressants et bien documentés sur les toponymes de la Corrèze, que je peux corriger mon erreur.

épine du ChristMichel Prodel, Les plantes épineuses dans la toponymie de la Corrèze écrit à la page 4 paragraphe 1.6 ars, arn « paliure ».  Les noms de la famille  ars, arn d’origine inconnue,  désignent des plantes épineuses …

En effet, le volume XXI du FEW qui contient les mots d’origine inconnue  l’article paliure comprend tous les mots  du type arn. (FEW XXI, 114)
Il y a une seule attestation de ars avec un -s, un -s final d’ailleurs, qui est défini comme un pluriel.

Par contre le FEW distingue bien le type arn de tous les autres qui peuvent provenir de la racine *arg- dont le type argelas (les attestations du type argelas sont à biffer dans laréunies dans le volume XXI,105b). Ils sont repris dans l’article *arg-  du volume XXV, voir l’extrait ci-dessous.

Description de paliure (Wikipedia):

Ce sont des arbustes ou petits arbres de 3 à 15 m de hauteur. Les tiges poussent en zig-zag, avec une feuille et deux stipules épineux à l’extérieur de chaque coude. Les feuilles sont caduques ou persistantes, ovales, de 2 à 10 cm de long et de 1 à 7 cm de large, d’un vert brillant, avec trois nervures visibles à la base, et un bord dentelé ou lisse. Le fruit est une noisette ligneuse au centre d’une aile circulaire de 1 à 3,5 cm diamètre.

Paliure=Detail_fruitpaliure détail fruit

 Dans l’article *arg- du FEW XXV se trouve la remarque (p.182b) : « Le matériel correspondant est à biffer ici 21,105b ».  Il s’agit des mots que voici:argelasXXI 105 vers XXVTraduction du texte : Les traces les plus anciennes de cette famille se trouvent dans les documents en latin médiéval; : Argilargueira toponyme de la région  nîmoise, datant d’environ 1180.

 Le catalan argelac « ajonc » et  aregelaga s.f. appartiennent à la même famille. Le fameux étymologiste Corominas a démontré que l’arabe al-gaulac a été emprunté aux langues romanes et non pas l’inverse.

Le petit Louis Argilas, un des personnages du dernier « Vargas » que je suis entrain de lire porte un nom de famille bien gardois. D’après Geneanet les Arjalas sont concentrés dans la région nîmoise.(https://geneafrance.com/?n=ARGELAS) 

L’étymologie de ce nom Arjalas n’est pas 100%  claire et son origine remonte à une époque très lointaine, mais son sens est évident.