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Cada

Cada « chaque ». En ancien occitan existaient les expressions us cada us  » un à la fois » et an cad’an « annuellement ». D’un grec kata « chaque » qui a été emprunté par le latin au IIIe-IVe s. Comme les mots cata et unus / una sont souvent ensemble, on les prend pour un seul: occitan cadun, -o « chaque » ou ils restent séparés comme en espagnol cada uno   et en raccourci, puisque la signification est claire tout simplement cada.

Escachoun

escachoun « reste de quelque chose »; voir cachar

Cachaduro

cachaduro « meurtrissure » voir cachar

Cachar

Cachar, cachá « serrer ; casser en serrant, broyer ». Du latin coactare « presser », en passant par la même évolution sémantique que tous les mots provenant d’une base *coact- Cachá signifie « meurtrir » (Pézenas), de là languedocien cachaduro « meurtrissure ».

Autres dérivés: Pézenas recachar « attraper au vol un objet lancé », languedocien escachoun « petite partie non vendue d’une marchandise », ancien lang. escach « morceau de terre » et Alès escat «petit reste de tissu » (S). En galloroman ces mots sont limités au provençal et au languedocien., mais ils se retrouvent en Italie et en Espagne, esp. cacho « morceau, bout »

Un visiteur, traducteur de profession, m’écrit: « cachos » pour dire « morceaux » est assez fréquent. Les « Cachas » sont les côtés du manche d’un couteau (donc ce que l’on serre, et qui serre la lame), un « cachete » est, disons, une chiquenaude ou une quichenotte (pas loin de cachaduro), et « cachear » signifie fouiller au corps (genre gendarme ou flic méfiant). Et une « recacha » est un petit recoin, un endroit abrité ou protégé.
Voir encore acata qui vient aussi d’un base *coact-.

Gag, gatch, gay

Gag, gatch, gay,etc. « geai » vient probablement du prénom latin Gaius. Le geai est un oiseau qu’on peut apprendre à « parler », comme le perroquet. A la campagne, il était souvent tenu en cage. Comme nous, les Romains donnaient un nom propre à leurs animaux domestiques. Gaius était un prénom très commun chez eux. Dans les parlers français le geai porte d’autres prénoms, comme Richard, Jacques ou Colas. Le type Gaius se retrouve dans les parlers nord-italiens, en catalan gaig, anglais jay et en néerlandais gaai.

Horrupa

Horrupa forme gasconne pour fourrupa.

Boscalhar

Boscalhar « couper du bois » voir buscalhar

Buscalhar

Buscalhar « ramasser du menu bois » , buscailler en français régional. Alibert donne deux formes : boscalhar et buscalhar tous les deux avec le sens « ramasser du menu bois ».

Le type buscalha « ramasser du petit bois, des copeaux » se trouve en Normandie, en poitevin, en franc-comtois, en franco-provençal et en occitan des vallées provençales italiennes jusqu’en Béarn. En languedocien buscalh a pris le sens de « tison ». Le dérivé buscalhar « ramasser du petit bois » est attesté en ancien occitan depuis 1240, dans les patois buscalhar se trouve en provençal et en languedocien jusqu’en Rouergue.(FEW XV/2, 25b-26a s.v. *busk-)

Le type boscalhar se trouve dans des textes en ancien franco-provençal avec le sens  » couper du bois pour son usage dans une forêt seigneuriale ou communale » qui était un droit à l’époque, et de nos jours (??) je crois. Mistral donne les formes bouscaiage, bouscaiatge pour ce droit  et bouscaiá, bouscalha pour le verbe.(FEW XV/1, 104b s.v. *bosk-)

L’étymologie n’est pas évidente. Boscalhar viendrait du mot germanique *bosc- « bois » et la forme avec –u-, buscalhar du germanique *busk- « baguette, tige ». Mais il y a un lien étroit entre ces deux étyma, d’après Braune il s’agit du même mot avec un changement de la voyelle (apophonie) du radical (Voir Zeitschrift, 36 p.713 et p 584 pour les formes italiennes). Je peux ajouter qu’en néerlandais le mot bos signifie aussi bien « bois, forêt », que « faisceau, botte » et nous retrouvons l’apophonie dans le diminutif bussel « botte; faisceau ». L‘EWN  pense qu’il s’agit d’un emprunt à un substrat pré-indoeuropéen, et dit que les rapports entre les mots germaniques et romans ne sont pas encore très clairs.