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Egassier

Egassier « conducteur des juments pour le dépiquage des céréales ». En 1926 Vinas Gaston a publié « L’egassier (Le Gardeur de cavales). » Le mot est aussi devenu un nom de famille.

Cf. egassieral dérivé de equa « jument ».

Equa est aussi  conservé dans le nom d’une plante, le « tussilage » ou « pétasite », appelé paouta d’éga ou paouta d’aze au Vigan (Gard), d’après Rouger François-Alexandre, Topographie statistique et médicale de la ville et cantan du Vigan. Montpellier 1819.

Efan

Efan « enfant », voir fan. Alibert donne ne donne que les formes enfant et efant. Orthographe étymologisante?

Ebriago

Ebriago

  • ivraie

ebriago « Ivraie »    

  • redoul (coriaria myrtifolia) » Voir Wikipedia pour redoul. Cette espèce contient de la coriamyrtine, alcaloïde qui frappe les moutons d’intoxication alcoolique lorsqu’ils  consomment les baies. Le nom vulgaire redoul désigne aussi le sumac. Utilisation: Tanins: les grandes quantités de tanins contenues dans cette plante l’ont fait utiliser pour le tannage des cuirs. Les feuilles ont été utilisées pour peindre en noir. Pigments: violet noir dans les fruits.

On cite leur utilisation au siècle dernier pour teinter le vin. Voir Wikipedia.

Étymologie : ebriago vient du latin ebriacus « ivre » un dérivé de ebrius « ivre ». Ancien occitan ebriac, embriac, ubriac. Occitan moderne embria « ivre », embriaï, – aigo (Alès), e(m)bray, b(e)ryac (Ariège), etc.(cf.Thesoc, ivraie). Pour le languedocien est attesté un embriaigo-cabro « lotier cornicule » (Wikipedia), autrefois utilisé comme calmant et somnifère. Je pense que la source du FEW a confondu cette plante avec le coriaria myrtifolia ou redoul qui sert aussi pour le tannage. Dérivés : ancien occitan abriaga « ivraie enivrante « ; occitan embriac, embriaga ; embriaigà « enivrer ».

L’insertion d’un –m- ainsi que la chute complète de la première syllabe et les variantes avec i- (français) s’expliquent par le fait qu’il s’agit d’un e- long dans une syllabe ouverte. Voir Ascoli, dans l’Archivio glottologico 3, p.442. Consultable grâce à l’université de Toronto (globalisation !) qui vous permet de consulter cette revue dans les bibliothèques canadiennes et américaines!

Italien ubriaco « ivre », catalan embriac, espagnol embriago, portugais embriagado, basque iraka, iralka, libraka. A ma demande un visiteur qui connaît bien le basque m’a répondu : Le basque ira(l)ka « ivraie » est semble-t-il en effet un emprunt au gascon irague « id. », lui-même du latin ebriaca. La variante roncalaise libraka avec b suppose un autre intermédiaire roman pyrénéen où le b de la forme latine a été conservé (biraca ou quelque chose comme çà, très probablement de l’aragonais).


ebriago?

             

                                                                           embriaco « doronicum »                          ubriago  « fumeterre »    
Le nom a été transféré à d’autres plantes: provençal embriaco « doronic« , « centranthus ruber », ubriagia « colchique » (Alpes-Mar.), ubriago « fumeterre » (BduR) embrieiguas « sorte d’orchis » (Montpellier). Je ne connais pas les raisons de ces transferts, mais je pense que la plupart est enivrant(???).

Ebria, ebria

Ebri, ebria « ivre » du latin ebrius « ivre ». De nombreuse formes pour la voyelle initiale depuis l’ancien occitan: ibre, iure, ieure. Voir ebriago.

Le TLF en suivant le FEW remarque que : « Les parlers gallo-romans préfèrent, comme le fr. pop. des mots plus expressifs.. » Un coup d’oeil sur l’Atlas linguistique de l’occitan montre que cela vaut aussi pour l’occitan : acotrat, bandat, bombat, briat, choc, conflat, embriac, empegat, fin, fiolat, gris, ibronha, pete, pintat, plen, rede, sadol, tibat, tordos, torsut et je suis sûr que la liste est incomplète.

La preuve : un visiteur qui me signale que le chanteur languedocien Joanda dans la Gazette connaît le mot molan et qu’il explique dans la Gazette de Nîmes qu’on appelle le raisin un sac à mol, expression tiré du mot molan « ivrogne ». Molan se trouve dans l’Alibert avec le sens « pêche molle; personne molle: sorte de raisin » et est dérivé du latin mollis « mou ».

Escoubo

Escoubo « balai » (S), escoba « balai; genêt » ainsi que les dérives comme escobar « balayer », escobadura « balayures », escobaire « balayeur » etc.viennent du latin scopae « balai » du singulier scopa « petite branche d’arbre, brindille », scoparius « balayeur », scopare « balayer ». Le type escouba se trouve partout dans le Gard, excepté Avèze et Camprieux dans les Cévennes qui ont le type boladzo, baladzo, d’origine celtique, probablement gaulois *banatlo « genêt » (FEW I, 232b), que nous retrouvons dans l’Aveyron. En Lozère l’escoubo sert dans la maison, et le type balag un balai grossier à l’extérieur! Pour plus de détails voir l’Atlas linguistique du Languedoc oriental. s.v. balai

                                                                                                                                                                        

Voir aussi  escoubilles

Espinchar

Espinchar « lorgner, épier, observer, regarder du coin de l’oeil », espincher en français régional.

Etymologie : germanique, probablement la forme francique *spehôn « épier, guetter, regarder », croisé avec le représentant d’un autre mot germanique, le verbe *wenkjan « chanceler » > occitan guinchar « gauchir, pencher », ancien occitan far ganchia  » recourir à des subterfuges, refuser » (environ 1190).

Espinchar
est limité au provençal et à l’est-languedocien. D’après le Thesoc espinchar « regarder », dans le Gard, l’Ardèche et la Lozère. En francoprovençal nous le trouvons dans le Lyonnais et le Forez. A Nîmes il est très vivant en fr.rég. Joanda, journaliste à la Gazette de Nîmes, y a consacré un paragraphe, où il écrit que le verbe guinchar est un synonyme d’espinchar. D’après lui, una espinchada est « un coup d’oeil rapide » et l’espincha « la vue; les yeux ».
Il y a un village Espinchal dans le Puy de Dôme, dont l’étymologie doit être le même  que celle de  espincher  « épier, guetter, regarder » un endroit qui permet de surveiller les environs.

Néerlandais spieken « copier » utlisé uniquement dans le langage scolaire, où il faut regarder obliquement ! Français epier, espion etc. voir TLF; allemand spähen. Pour 30 autres langues suivez ce lien.

NOUVEAU : Il y a maintenant des vidéos étymologiques (!!!) e.a. espincher sur le web!

Espiga

Espiga s.f. « épi ». Grosso modo on peut dire que dans le Sud de la Galloromania nous trouvons la forme féminine, basée sur le pluriel spica, perçue comme un féminin, tandis que le Nord a la forme du sg. spicum > épi. Le féminin se retrouve en italien spiga, cat. esp. et port. espiga.

Il y a plusieurs dérivés occitans : espigou « scion » (Grau-du-Roi), espigoun « pièce qu’on ajoute au timon de la charrue, quand il n’est pas assez long », espian « les épis dont le grain n’est pas tombé en battant les gerbes » espigaou « criblures de blé », espigau « laîche » (Marseille). En languedocien espigoular est « glaner » ou « grapiller ».

Un visiteur me signale qu’en provençal on appelle « l’orge des rats ou l’orge des murs » ( hordeum murinum L.) l’espigoun. Je pense qu’il fait partie de cette famille. D’après Wikipedia c’est l’espigau (??)

       espigoun
espigau
(Marseille)                      espigoun

Esperar

Espéra(r) « patienter » espérer en fr.rég.(Camargue) vient  du latin sperare « attendre, s’attendre à ».

Cette évolution sémantique s’est produite principalement dans le Midi et plus spécialement dans le milieu des chasseurs, où « attendre le gibier » est souvent synonyme de « patienter ». On n’y fait pas la chasse à courre (du verbe courrir!). Être à l’espère « être à l’affût » (Camargue), a l’espéro « à l’affût »(S); espére étant le « lieu où on l’attend un gibier »(Camargue). Dans la région d’Uzès un esperaire est devenu un « braconnier ».

Grâce à Stendhal (Chartreuse, p.52) l’expression est entrée dans le TLF : comme régional « Midi et Lyonnais »  :

« Il était presque nuit; il lui (Fabrice) semblait être à l’espère, à la chasse de l’ours, dans la montagne de la Tramezzina.. »

Atger donne le dicton : (écoutez espere) Cal bol de bel tens, cal qué l’espèré : « Celui qui veut du beau temps doit l’attendre »

 

                    

L’Esperou (Valleraugue, Mont Aigoual), était autrefois un endroit où les chasseurs ou braconniers étaient à l’affût, mais maintenant c’est un endroit où les skieurs patientent au pied du téléphérique.

Voici les plus anciennes attestations du nom de l’Espérou. A l’époque le  –final était peut-être encore prononcé.

(E.Germer-Durand, Dictionnaire topographique du Gard)