cat-right

Micho

micho  était un « pain de 20 à 25 livres » et « un petit pain ; la ration du berger aux champs ». La première attestation de miche avec le sens « fesses » vient du dauphinois franco-provençal(1665), et a été  repris par le Larousse de 1907. Dans l’argot du Val Soana (Italie) métsya devient « mamelle ».

Voir l’article migon.

Mitounar

mitounar « cuire un mets longtemps, dorloter »cf. migon

Mocar

Mocar signifie  « moucher; frapper sur le nez, pincer un bourgeon ou un lumignon ». L’étymologie est bien sûr la même que celle du verbe français moucher , latin tardif muccare  « moucher ».  Voir à ce propos le TLF.

En occitan et en français régonal mocar, moucher, moquer  signifie  aussi « boire, chopiner ».

Plus loin dans cet article, Mistral donne trois exemples : Mouca ‘n veire de vin « sabler un verre de vin » (= boire d’un trait)  et moucho pas mau « il boit bien ». Se mouca v.r. « chopiner,boire ». Comment expliquer cette évolution sémantique? Alibert suit Mistral, mais ni l’un ni l’autre s’est posé la question.

On pourrait  s’imaginer l’évolution sémantique suivante : « (se)moucher » (pour se moucher on lève le coude!) > « lever le coude » > « boire » ; ou bien « pincer un lumignon » > « émousser » > « émousser la soif » > « chopiner, boire ».

Un article de Jacques Bruyère  dans le Midi Libre du dimanche 22 février09, intitulé « Moque Cabanel, quelle histoire » m’a mis une puce à l’oreille.  Jacques Bruyère a relevé qu’il y a un mot moque s.f. avec le sens « chope » en français régional. Le TLF dit : « Région. (littoral de la Manche et de l’Atlantique). Petit pot de terre en forme de tasse avec anse, servant à boire, ou gobelet en fer-blanc servant à mesurer des denrées. »  J’ai vérifié dans le FEW. Le mot moque , mouco se trouve en effet en galloroman dans une bande étroite le long de la côte atlantique, qui va de Boulogne-sur-Mer (Nord) jusqu’à Teste (Gironde).

En effet moque est attesté à Boulogne-sur-Mer, mock « pot pour la boisson à bord du bateau », en normand moque « tasse sans anse, servant à boire » dans le Dictionnaire du patois normand de E.et A. Duméril; Caen, 1849 ! dans le Calvados « godet pour le cidre », dans le Bocage, dans l’île de Guernesey mogue « vase à boire », à St-Malo, dans l’Ile-et-Vilaine moque « tasse, mesure pour les boissons (1/2 l) », dans le Poitou, à La Rochelle en 1780, dans le Saintonge, dans la Charente Maritime, et enfin à Teste dans la Gironde   mouco  » gobelet en fer blanc des matelots ». Cette répartition géographique montre clairement qu’il s’agit d’un mot de marins.  (FEW)

Moque a traversé l’Atlantique pour arriver au Canada (TLF) et en Louisiana (J.Bruyère).

Je ne suis pas Néerlandais pour rien, et il n’y a aucune raison pour s’arrêter dans le département du Nord!  En passant la frontière, en Flandres et aux Pays Bas mok est le mot courant pour une grosse  de tasse avec anse, ainsi qu’en bas-allemand mukke « chope », Suédois. mugg « mug,, » norvégien et danois  mugge « tasse pour boisson chaude », anglais mug. Nous avons donc affaire à un mot européen! Il y pas de collectionneurs de mugs. 

 un mok avec ta photobas-allemand: mukke

Le seul problème qui nous reste à résoudre est de savoir comment moca, mouca, mouco est arrivé à Palavas. Par la mer ou par la terre?  A la suite de l’article du 22 février, Jacques Bruyère a eu beaucoup de réactions qu’il a publiées dans le Midi Libre du 15 mars. (La consultation est hélas payante). L’expression Moque Cabanel est bien vivante en Languedoc, mais les sens donnés par Mistral également. Il y a certainement eu des contacts entre les marins de l’Atlantique et ceux de la Méditerranée.
Je ne crois pas que dans Moque Cabanel!, moque soit un verbe . A Laval dans la Mayenne,on appelle une « tasse de cidre » mok-mok. Je les vois bien lever le coude et dire mok-mok, comme on dit chin chin.

Etymologie :  moque, mouca « chope » vient d’un germanique mokke « chope ». Si moque est un verbe dans l’expression donnée, il s’agit d’un verbe  moquer créé à partir du substantif, comme chopiner de chope.

Le nouveau dictionnaire étymologique du néerlandais (EWN), suit le FEW en supposant un lien entre mok « sorte de tasse » et l’ancien néerlandais mokka* « motte (de terre), morceau ». On aurait comparé la chope à une motte à cause de sa forme grossière. Les représentants de cet étymon germanique *mokka sont absents de l’occitan, mais assez fréquents dans le Nord. Voir à propos de *mokka le TLF s.v. moche et moque et le DMF s.v. l’étymon ou le mot moquet « motte ».

Molan

Molan « pêche, personne molle; sorte de raisin; ivrogne », cf. ebri

Mourre

Mourre « colline, hauteur, mamelon ». Dans une grande partie du domaine où nous trouvons le type * murr- avec le sens « museau », existe également le sens « petite hauteur de terrain, mamelon ».
        
une morrosca italienne et un mourre cévenol (Photo d’Alain Avesque).

Comme toujours, le sens du mot s’adapte au terrain : à St.-Amé dans les Vosges il désigne un « tas de pierres dans un champ », à Barcelonnette une « hauteur arrondie », à St.-André de Valborgne un « mamelon », mais dans les Pyrénées Atlantiques ce n’est plus qu’un « tas ». A Alava en pays basque une morrosca est « une jeune fille avec une belle poitrine ».

Le géologue Horace de  Saussure  a introduit en français un autre dérivé de *murr-  la  moraine:

  « les paysans de Chamouni nomment ces monceaux de débris rocheux entraînés par le mouvement de glissement d’un glacier, la moraine du glacier). »   (SAUSSURE, Voyage dans les Alpes, éd. Neufchatel, Genève,1779, t.1, p.455)

et de là anglais moraine, allemand Moräne. Il semble que le suffixe ena est également d’origine préromane.etc.

moraines moraine
Horace -Benedict de Saussure: le premier géologue alpin (1749-1799)

Mor, mourre

Mor, morre 1) « museau, groin »  fait partie d’une grande famille de mots qui vit dans les langues romanes autour de la Méditerranée, par exemple en catalan morro « museau; le devant d’une voiture, d’un avion etc. », fer morros « faire la moue », faire de mourres en occitan,  inflar els morros a algu = « casser la gueule à quelqu’un ». D’après Raymond Covès il est très vivant en français régional.

La répartition géographique de cette famille de mots jusqu’en sarde suggère une origine préromane *murr- d’après le FEW.
A partir du sens « museau » on arrive facilement à « nez, visage, figure » que nous retrouvons dans les dérivés comme ancien occitan morada « coup sur le museau ». La conséquence d’une morada  est qu’on  devient morut « qui a de grosses lèvres » (aoc.). Quelqu’un qui fait de mourres  est un  mouru « bouru, incivil, maussade, d’une humeur sombre et farouche » comme l’écrit l’abbé de Sauvages. En parlant d’un couteau ou d’une aiguille mouru est « émoussé ». Lou bé dë las âoucos ës mouru « le bec des oiseaux est mousse » dit-il.
A Alès le « rouget grondin » est appelé mourudo , à cause du grondement qu’il fait entendre quand il est pris ».

mourudo

Et d’après la forme du museau  nous avons dans le Gard le  moure pounchu « musaraigne », mais à Puisserguier le moure pounchu‘ est un  » rychnite de la vigne ». Pour les nombreux dérivés voir Alibert, qui donne entre autres le composé morre ponchut « sparaillon ».

    

En provençal et est languedocien le moure-pourcin est une plante, le « taraxacum officinalis » appelé ainsi parce que le soir quand la fleur s’est fermée elle ressemble à un groin de porc. L’image contenue dans cette dénomination  n’étant plus comprise, le mot a subi les pires traitements phonétiques dans les différents patois, au point d’ aboutir à repounchou à St Afrique par exemple.

Les habitants d’Aigues-Mortes sont appelés les morres pelats « museaux pelés » par les Pérolais.  (Achard, p.412)

Voir aussi l’article mourre « colline ».

Dans le Nord de la France et même en moyen néerlandais (morre « museau »), on trouve quelques attestations du type  *murr-. Le FEW suppose qu’il s’agit  d’emprunts à l’occitan. Il faut admettre qu’en galloroman *murr- est pratiquement limité à l’occitan et au franco-provençal., mais pas ses dérivés et les composés.  Je ne suis pas convaincu qu’il s’agit d’emprunts, parce qu’on trouve un mot comme mornifle composé de la même racine *murr- + nifler dans les patois du nord et pas dans le Midi. Un lien avec le germanique murren  » grommeler, bouder », néerlandais morren ou au moins une influence sémantique ne me semble pas exclu non plus . En catalan le morro «  groin, le museau, la gueule d’ une personne qui fait la gueule » ; et fer morros « bouder » c’est plus que faire la moue, 

Moulon

Moulon « paté de maisons ». Dans le Compoix de Miirepoix de 1766, les pâtés de maisons sont appelés moulons. Il y a le moulon Saint Sacrement, le moulon Caraman. Voir le blog de la dormeuse.

Compoix_Mirepoix
Extrait du Compoix de Mirepoix 1766

D’après mes recherches dans les dictionnaires il s’agit d’un mot local. Ailleurs un moulon est un – « tas en forme de meule de foin. » et son étymologie est la même que celle de meule : latin mola «meule de moulin».

Mola prend en galloroman deux autres sens: « pierre , meule à aguiser » et « tas de foin ». Moulon est attesté dans de nombreux parlers occitans avec ce sens « tas; tas de foin, de chaume, de fagots, etc. ». L’image que m’inspire le moulon « bloc de maisons » correspond à celle de pâté de maisons « ensemble de maisons formant bloc », ou l’anglais block.

Le mot le plus courant en occitan pour « meule de foin »  est modolon  du latin mutulus  «Ornement de la corniche». en forme de col.

Mousti, masti

Mousti, masti « gros chien qu’on emploie à la garde des maisons, du bétail ». Ci dessous un extrait de Pierre Borel Trésor des antiquités Gauloises et Françaises. Paris 1655, qui traduit moustis par « dogues ».

Le latin avait créé le mot mansuetus à partir de manus + suetus ce qui voulait dire « habitué à la main » , c’est-à-dire « apprivoisé, domestiqué ». Ce mot est conservé en béarnais maset, masede adj. « dompté, calmé; docile ». En latin tardif, au début du Moyen Âge a dû être formé l’adjectif *mansuetinus attesté seulement dans la forme mastinus au IXe siècle, avec le sens « serveur ». Le mot était le plus souvent utilisé en combinaison avec canem : canem mastinum « chien de garde d’une ferme » ce qui est devenu mastinum tout court. Attesté avec ce sens en ancien français depuis 1155, mastin, mâtin et en ancien occitan masti, mastin,  en occitan moderne masti, mousti etc. le plus souvent avec chute du –n final. Au figuré masti(n) prend le sens de ‘luron, rusé ». Sens premier du français mâtin.

La mastino est la « femelle » et le mastinas ou maustinas « un très gros chien », et le verbe mastinar « quereller, grogner » (1646).


2 mastis des Pyrénées

Masti(n) a été emprunté par l’italien mastino, le catalan masti, l’espagnol mastin, le portugais mastim, le breton mastin (Vannes) et l’anglais mastiff « dogue », german mastiff « berger allemand ». Ce dernier a été re-emprunté plus tard par le français.Voir le TLF.

Moustèlo

Moustèlo, mostèl, mostèla

  • 1. »belette ». La belette est le plus petit des mustélidés, famille de l’ordre des carnivores et de la classe des mammifères. C’est également le plus petit carnassier d’Europe (± 20 cm) et elle est légère (± 100 gr). (Source).
  • 2. « gadus mustela, poisson de mer ». La « moustelle » en  fr.rég. (en français : motelle) est un nom bien connu des pêcheurs en Méditerranée puisqu’il désigne une famille de poissons de mer, les blennies ou les gades (Gadus mustela, gade brun, gade blennoïde, phycis méditerranéen, etc.(Source).

Etymologie: latin mustela « belette ».

L’étymologie de moustèlo latin mustela n’est pas surprenante. Mais le nom français belette et le grand nombre de noms que le Thesoc fournit pour l’occitan le sont davantage :

  1. beleta, bèlola, bèlolina, beloteta(< bellus); 
  2. causeta (causa)
  3. comairèla (< commater); 
  4. dònabèla (< domina + bella) ;
  5. martol(a) (< martre français);
  6. mostèl, mostèle (mustela);
  7. polida(-bèla), polideta, polit (politus, -a) ;
  8. rat.  on trouve en plus deux types spéciaux : 
  9. pa(n)kezo, pankero et pa(n)let d’après Rolland  en Gascogne.

Pour l’étymologie des différents types suivez ces liens.

Vous pouvez trouver tous ces noms et bien d’autres à la p.114 du tome VII de la Faune de Rolland. Je n’ai pas vérifié les données suivantes : « en italien elle est donnola (demoiselle), en breton kaerell (mot issu de kaer qui signifie beau), en anglais elle est parfois fair (venant de fairy= fée), en espagnol, elle est comadreja (la commère), en roumain nevastuica (la jeune mariée). Les Turcs, dit Sonnini dans son Voyage en Grèce, l’appellent gallendish, et les Grecs niphista, deux mots qui signifient nouvelle mariée. » (Source)

Nous constatons d’abord que la grande majorité des noms de la belette sont au féminin et peuvent désigner également une femme ou une fille. (Excepté rat mais celui-ci remplace  souris).

Ensuite, tous les noms de la belette témoignent de la superstition selon laquelle nommer l’animal de son vrai nom mustela serait l’attirer, et par conséquence mettre le poulailler en danger.

Les superstitions concernant la belette vont beaucoup plus loin et nous viennent de la nuit des temps. Grâce à Gallica j’ai pu consulter un article de Lessiac, Zeitschrift für deutsches Altertum 53 (1912) pp.101-182 intitulé Gicht (=convulsion, spasme). Il nous  apprend que l’attribution de la propagation des maladies à des animaux est un augure lointain de la connaissance du rôle des bactéries.  On relève des traces de cette ancienne théorie dans les noms modernes de certaines maladies comme cancer, chancre (< latin cancer « crabe »), loup ou lupus, (< lupus « loup »), scrofule (dérivé de scrofa « truie ») et francais teigne qui vient du latin tinea « ver rongeur ». Il semble que dans la médecine populaire ce type de dénominations soit beaucoup plus fréquent. Cela ne veut pas dire qu’on tenait les animaux pour cause de ces maladies. Il s’agit là plutôt de métaphores, d’images, témoins des affects liés à la douleur ou à la considération des symptômes.

Dans la mythologie la belette, le chat, la souris et le rat, le crapaud et le serpent représentent le souffle, l’âme, la vie et par conséquence la femme. Pensez aux nombreux contes de fées dans lesquels ces animaux jouent un rôle en rapport avec l’éternel féminin !

Schuchardt et d’autres considèrent ces noms de la belette comme un echo lointain du mythe de Galanthis:

« Dans la version la plus connue, celle d’Ovide, Galanthis,  » fille du peuple », tente d’aider sa maîtresse Alcmène, qui est sur le point d’accoucher d’Héraklès.  Héra, jalouse, veut empêcher la délivrance imminente. Galanthis se joue de la déesse en lui racontant que l’accouchement est fini. La déesse relâche son attention, et la délivrance d’Alcmène survient. Essuyant les moqueries de Galanthis, la déesse se venge alors en la métamorphosant :

 » Lucine […] transforma ses bras en pattes antérieures.
Son zèle d’antan subsiste et le pelage de son dos n’a rien perdu
de sa couleur ; mais sa forme est différente de ce qu’elle était.
Pour avoir aidé une femme en couches d’une bouche menteuse
elle enfante par la bouche ; et comme avant elle hante nos maisons[3].  » (Ovide)

L’animal, qui n’est pas nommé par Ovide serait précisement une belette. Les Anciens croyaient en effet que la belette « conçoit par l’oreille et enfante par la bouche » et Pline l’Ancien parle de la belette « qui erre dans nos maisons ». (Wikipedia). La belette jouait a l’époque le rôle actuel du chat.

Alcmène accouche

Ci-dessous le détail

Galanthis punie

Ci-dessous deux miniatures : la belette mettant bas .

et la belette ressuscitant ses petits

Concernant l’inquiétante féminité de la belette, il y aussi la fable bien connue d’Ésope, Aphrodite et la belette  qui raconte comment Aphrodite accéde à la prière d’une belette amoureuse d’un jeune homme en la métamorphosant en femme. Mais elle lâche une souris dans la chambre nuptiale et l’épousée bondit hors du lit pour la capturer et la dévorer. Courroucée, la déesse la rend sa forme initiale.

Un autre récit mythique relatif à la belette, l’associe à la sexualité féminine sous le signe de l’excès. Cf. l’article très fouillé de Sylvie Ballestra-Puech dans le site de l’Université de Nice (Rursus), L’araignée, le lézard et la belette : versions grecques du mythe d’Arachné.

La belette joue aussi un rôle dans la mythologie celte. Mère du roi Conchobar, Assa a été dans sa jeunesse une princesse douce et facile . Mais, suite à une agression, elle apprend à se défendre et reçoit alors le nom de Ness, qui signifie « la belette« . Un jour, le druide Cathbad tue son escorte. Comme son père se révèle impuissant à punir l’outrage, elle prend les armes et lève à cet effet une troupe. Mais le druide est rusé. Il s’arrange pour la surprendre nue, au bain, et elle se voit contrainte de l’épouser . Ils auront deux enfants.
Le Loch Ness (connu pour son monstre) est un lac très long et effilé à l’image de la belette.

A propos de l’expression « être une moustelle », Christan Camps dans Expressions familières du Languedoc et des Cévennes. Bonneton, 2003, note qu’ elle désigne « quelqu’un de mince et de santé fragile » par comparaison avec le corps allongé de la belette. Expression confirmé par mon informateur de Manduel :

« Ma mère disait pour une personne (surtout un enfant), fluet, maigre et très vive: « Es uno bravo moustello ».

La relation entre l’homme et la belette est équivoque. D’un côté la belette représente le souffle, l’âme et la vie, la femme qui donne la vie, comme le chat, la souris et le rat, le crapaud et le serpent.  E.Rolland cite le dicton « encore est vive la souris »  pour dire « nous sommes encore en vie », et  l’expression pour dire d’une femme qu’elle est  enceinte : « elle a le rat au ventre ».  C’est pour cette raison que  beaucoup de noms de la belette signifient à l’origine « jeune fille, mariée, jeune femme ».   Nous retrouvons la même idée  en dehors du  galloroman, comme  par exemple en allemand populaire Fraülein, Praitele « mariée », en danois brud « mariée », basque andereder « dame belle », en bavarois Schöntierlein « belle petite bête »etc.

D’autre part la belette souffre d’une mauvaise réputation. Elle est  mortelle dans le poulailler. Il y a d’autres  croyances, qui doivent faire peur.    Si un porc est paralyse des jambes de derrière, on dit que c’est la belette qui lui est passé dessus. Si la belette passe sur le dos d’une personne ou d’un animal, ils ne pourront plus se relever, ou, tout au moins il y aura une déviation de la colonne vertrébrale. (voir Rolland Faune, VII, p.123 p.121).

Le nom mustela se révèle ainsi dépositaire d’un double tabou ! S’agit-il là d’un paradoxe de fait ? Je le crois. La vie n’existe pas sans la mort.

 

Manoli

Manoli, marseillais papo-manoli « grosse bouteille carrée, de verre noir » voir l’article  damojano