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Falbe, faube, fauba

Falbe, faube, -a adj. L’étymologie est la même que celle du français  fauve, le  germanique *falwa « de couleur fauve » devenu en latin falvus Cf. TLF fauve .

L’adjectif falbet, faubet,-a signifie aussi  « fauve »en occitan, mais le sens « infirme, raide desséché », p.ex. camba faubeta ne se trouve que dans l’Aveyron.

Faubel adj. « de couleur fauve », faubeta s.f. « fauvette » appartiennent à la même famille *falwa.

Fouviq, fauvi « sumac » en provençal et dans le Gard, est un autre dérivé du germanique *falwa « de couleur fauve ».  Regardez l’image et vous comprendrez pourquoi. Certaines espèces possèdent des propriétés utilisées en médecine et en droguerie pour la couleur (vernis, laques, tanins). Le sumac est un des matériaux tannants les plus nobles et les plus anciens du monde méditerranéen. Il était utilisé par les Egyptiens et les Grecs pendant l’Antiquité pour colorer la laine et plus tard comme extrait tannant.

Je n’ai pas d’explication pour la forme feugié donné par Mistral pour le Var. Une erreur? par confusion avec la fougère. Cf. feuse. A La Canourgue est attestée une forme foubyeyro « fougère » dérivé de falvus.

L’étymon falwa se trouve aussi dans d’autres langues : néerlandais vaal « jaunâtre », allemand falb « de couleur fauve », anglais fallow idem, corse falu, portugais fouveiro.

Au total nous avons en occitan 5 types lexicaux pour le Rhus (Wikipedia) : Fouviq, fauvi; Fustet ; nerte ; Roudou ou rodo; et français sumac.

Fau, fag ‘hêtre’

Fau « hêtre », fag en gascon. D’après le Thesoc on trouve en Occitan les types suivants: fag, fajàs, faja (Aveyron seulement), fau, fayard, fayau, feinard, hêtre pour désigner le hêtre. Les types fag et fau sont les plus répandus, fag en Gascogne, fau en languedocien. Il s’agit d’une différence d’évolution phonétique. L’étymologie pour les deux est  fagus « hêtre ».

Le type fagus > fau, fag  est concurrencé par l’adjectif dérivé fageus, -a qui donne faja, fajo « 1.faîne; 2. hêtre » en occitan,  fajo « forêt de hêtres » . Voir Thesoc.s.v. faine. Le masculin fageus est devenu hay « hêtre » en béarnais.

Les représentants de fagus sont très fréquents dans tout le domaine gallo-roman comme toponyme. Voir à ce propos Pégorier. et pour le Gard Germer-Durand. Un dérivé : Fageda « hêtraie », fagede dans le Compoix de Valleraugue1 .

Excursion dans le domaine d’oïl. L’évolution phonétique de fagus en français > fou a créé un problème, même si un fou < fagus ne peut pas être (un) fou < follis  » « soufflet pour le feu; outre gonflée; ballon; bourse de cuir ». Ce follis employé comme adjectif a pris à basse époque  le sens de « idiot, sot » (TLF). La forme  follis  est devenue fou, folle  en ancien français. Fayard dérivé de fou < fagus est considéré comme français par le Thesoc, mais régional, franco-provençal par le TLF fayard .

Je ne crois pas  que cette homonymie en soit la cause, mais  fou « hêtre »  a été remplacé dans le Nord par hêtre. Je cite le TLF avec quelques changements typographiques : 1301 hestre (doc. ds Gay). De l’ancien bas franque *haistr (cf. néerl. heester « arbuste »), dérivé , à l’aide du suffixe -tr, servant à former les noms d’arbres (cf. apholtra), du radical de *haisi « buisson, fourré » qui est entré en gallo-roman sous trois formes différentes (v. hazier). *Haistr est devenu roman plus tard que haisi et haisia (v. hazier), de sorte que ai y était devenu e. Il a éliminé l’ancien français fou (v. fayard, fouet) désignant les grands arbres, tandis que hêtre était le nom donné aux jeunes troncs qu’on coupait régulièrement et qui repoussaient généralement sur les souches. Cette distinction s’est perdue par la suite et hêtre, remplaçant fou, a fini par désigner l’arbre adulte (b).

 

       
fau
              et                      faja

Voir l’article Wikipedia pour en savoir plus.

  1. Supprimé du site généalogique et devenu introuvable.

Favalise

Favalise «faible d’esprit »(Job) est dérivé de favo « fève » du latin faba « fève ».   Cette association de « fève » et « faible d’esprit » n’est pas très présente dans les dictionnaires, mais je crois qu’elle est internationale et courante dans la langue de tous les jours.  A  Clermont-l’Her. fabarot « imbécile » et Nîmes faviolet « naïf » (Job), feve (Andolfi).

 

Mr Bean

Faisso

Faïsso, s.f. « bande dont on enveloppe un enfant, maillot; intervalle entre les rangées de ceps, plate-bande de jardinage, sole de terrain, bande de terre soutenue par un mur ».(Mistral), et en  languedocien faisso « lange d’enfant » (S), « bande de terre , terre de forme allongée » = traversier (Andolfi).

Pour les nombreux sens et dérivés voir aussi Alibert s.v. fais, où il réunit tous les mots qui proviennent de fascis « faisceau, fagot » de fascia « bande, bandelette » et de fascina « fagot de sarments ». Presque tous les mots donnés par Alibert s.v. fais « faix, fagot, fardeau, paquet, embarras d’estomac » comme dérivés représentent en réalité le latin fascia. Fascis et fascia étaient en effet assez proches du point de vue de la forme et du sens: fascia désignait une bande de tissus pour envelopper et le résultat était souvent un fascis un « paquet ».

            Images du  Gafiot

L’ancien occitan faisa et le verbe faisar « envelopper, bander, serrer , Aude  faisa v.a. « enmailloter », représentent le verbe latin fasciare « bander, envelopper de bandes ».
Etymologie: pratiquement toutes les significations qu’on trouve dans les parlers modernes existaient déjà en latin : fascia « bande, lien, sangle, etc.». Fascia avec le sens « bande de terre » se trouve déjà dans des inscriptions latines en Gaule. Cf. aussi catalan faxa, espagnol haza, portugais faxa  comme en  ancien occitan faissa, surtout en provençal et en auvergnat. Le sens exact du mot s’adapte bien sûr à la configuration du terrain, p.ex. Aveyron faïsso « carré d’un jardin, petit champ » mais en Camargue c’est « une partie des terres labourables d’une exploitation, affectée à l’une des cultures de l’assolement ou à la pâture, parties généralement séparées par desroubines « .
Un visiteur originaire du Vaunage m’écrit que pour lui « les faïsses sont les cultures en espalier dans les côtes, vignes, oliviers … ». Les espaliers  sont des bandes de terre.

    
faïsso
à gauche en Camargue et à droite dans les Cévennes.

Voir pour une étude approfondie et très documentée de ce mot au sens « bande de terre » consulter l’etude de : Michel Rouvière, » A propos de faysse et escayre : l’indispensable « remise à plat » terminologique , dans www.pierreseche.com/faysse_et_escayre.html / 9 février 2002 « 

Faï, faïsses

Faï, s.m., pl.faïsses « fagot ; faix de branches » cf.français .TLF faix du latin fascis « faisceau, fagot, paquet ». Vous pouvez écoutez un dicton de Valleraugue : Pitchot faïs bien liat es mietch pourtat. pitchot fais

Au pluriel faisses « fagots » est homonyme de faisses « bandes »!

Fourfouillar

Fourfouilla(r) «farfouiller (S) ; gigoter, s’agiter en tous  sens »(Job). Le mot qui n’existe qu’en galloroman, y est fortement répandu.

La forme avec le préfixe four-  est limitée au dauphinois, le provençal et au Gard et à l’Hérault en languedocien.  Il faut  supposer un lat. *fodiculare « creuser la terre pour chercher quelque chose » dérivé de fodere « piocher ».

Fada "fée"

Fáda s.f. « fée » a la même étymologie que le mot français le  latin fata « déesse de la destinée ». Une fàda n’est pas un fadà

En ancien occitan a été créé le verbe fadar « douer d’une vertu surnaturelle » ce qui a donné en languedocien fada « ensorceler ». Un fadá peut donc être un « ensorcelé » ou un « simplet ».

A Saint-Maurice   dans l’arrondissement de Lodève, il y a les Oustals de las fadas (maisons des fées). Le territoire du département de l’Hérault était occupé avant la conquête romaine par les Volces Tectosages. Nous n’y trouvons aujourd’hui que peu de monuments de cette époque ; ils se bornent à quelques tombeaux celtiques découverts sur la colline de Regagnach, et à quelques dolmens. (Source).

Fada "simplet, niais"

Fadá  « simplet, niais » est un  dérivé du latin fatuus + aceus adj. et subst. qui avait les deux sens : « sot, niais » mais aussi « fade, sans goût ».

En occitan la signification « sot, niais » a été contaminée  par le verbe fadá « ensorceler » et ses dérivés enfadá « enchanter », enfadat « féerique, merveilleux » (Alès) qui proviennent du mot latin fata « fée » à l’origine « déesse de la destinée » qui est devenu  fado, fada en occitan Les dérivés sont très répandus en provençal et languedocien, comme fadegear « badiner »(S).  Le sens « fade » par contre est inconnu dans le Midi. Le caractère créatif des mériodionaux est illustré par la grande quantité de dérivés qui sont crées à partir d’un mot comme celui-ci : fadenc, faduc, fadel, fadaou, fadat, fadourlaud, fadouilho, fadoli, fadade, et j’en passe.

A Bandol il y a « le mur du fada » que Raimu a fait construire:

   

« Le mur du fada » Photo J.P.Cassely . ……. …………………Fadá ensorcelé ou simplet?

Le mot de l’ ancien occitan fat « sot »(XIIIe s.) a été introduit en français fat adj. et s.m.  « sot, niais » par Rabelais après ses études à Montpellier. Au XVIe siècle le français a également emprunté le mot fadatz, fadas « niais », pour l’oublier pratiquement et le reprendre au XXe siècle; il est re-rentré dans les dictionnaires (TLF) sous la forme fada et fadaise « chose insignifiante ».

Le sens de  fat en français moderne « prétentieux, vaniteux » date du XVIIe siècle.  Cf. aussi néerl. fat « personnage satisfait de lui-même ». L’argot américain-anglais (appelé « slang ») par contre a gardé le sens d’origine de fat  « sot, niais » (Webster). Les dérivés anglais fatuity (du latin fatuitas « folie, sottise ») et fatuous sont des faux amis pour les Français mais pas pour les Occitans, puisque la notion centrale de ces deux mots est « sot, niais ».

Remarque. Pour Alibert il y a deux adjectifs : fad féminin fada ‘insipide, sans goût’ et fat féminin fada ‘fou’, mais du premier il n’y a que quelques attestations et je pense que ce sont des emprunts au français ou des créations.)

Fa

Fa note de musique. Voir TLF pour une définition précise. L’étymologie est : lapremière syllabe du mot latin famuli, au second vers de l’hymne de St Jean Baptiste de Paul Diacre, choisie arbitrairement par Gui d’Arezzo [995-1050] pour désigner la note de musique. Pour plus d’info suivez ce lien.

Dans la majorité des sites qui expliquent les noms de notes on  donne le texte mais pas la musique. C’est la raison de l’insertion de cet article.   J’ai donc fait un scan de mon  Liber Usualis  et corrigé la place de la clé de do. (Il faudra la baisser un peu sur la deuxième portée)

Le si  a été ajouté plus tard. Le ut  par  do,  parce que plus facile à chanter.

 

Fabre

Fabre, faure s.m. »forgeron »  Site : nom de famille : « En France : 39 592 personnes portent le nom de famille Fabre selon nos estimations. Le Fabre est le 66ème nom le plus porté en France » . Pour les toponymes, voir A.Longnon,Les nom de lieux de la France,p.552 ss. Noms de famille très répandu : par exemple le jeudi 29 mars; 1597 dans un jugement : « C’est présenté le sire Pierre Fabre, fils à autre Pierre. A esté sensuré pour avoir conduict une putain, ou aportée en croupe sur une mule, nommée ladicte putain « La Muscadele ». Pour la suite de cette histoire cliquez!

Etymologie : latin faber « forgeron ». Le mot fabre, favre a aussi existé dans le Nord, mais depuis le XIIIe siècle il y est concurrencé par un dérivé de fabricare > forger. Il a pourtant pu se maintenir dans la langue juridique jusqu’à la Révolution, par exemple dans des statuts des fèvres couteliers, des fèvres mareschal, et jusqu’à nos jours dans orfèvre.

Fabre s’est maintenu en occitan et en franco-provençal. Dans quelques endroits le sens s’est spécifié, comme en Ardèche faure « serrurier ». A Toulouse et dans le Tarn-et-Garonne, les faures est la « vipérine commune » (Echium vulgare L. ) parce que posée sur une plaie elle calme la douleur brûlante; autres noms qui confirment : herbe à feu, brûlotte. La plante contient de l’échiine, un poison paralysant le système nerveux comme le curare!

  faures

Déjà en latin faber était concurrencé par ferrarius. Ce dernier a donné catalan ferrer, espagnol herrero, portugais ferreiro. Faber vit en italien fabbro.