Migon, migoun « crottin de la bergerie » désigne en provençal et languedocien « crottin des bêtes à laine », à Valleraugue migou avec la chute du –n final caractéristique, en Rouergue « fiente de brebis ou volaille » et dans les grandes villes comme Aix et Marseille migon prend le sens citadin de « mauvaise odeur du corps échauffé ».
Etymologie: migon est un dérive du latin mica « miette, un petit peu de quelque chose » qui a abouti en français à mie et les dérivés comme miette, miche, en occitan à mitounar « cuire un mets longtemps » et ensuite « se dorloter ». A Alès un micho était un pain de 20 à 25 livres » et « un petit pain ; la ration du berger aux champs ». La première attestation de miche avec le sens « fesses » vient du dauphinois franco-provençal(1665), et a été repris par le Larousse de 1907. Dans l’argot du Val Soana (Italie) métsya devient « mamelle ». Les deux sens sont courants en français moderne.
En languedocien mica a aussis été conservé sous la forme des dérivés ne ….minga « aucun, nul » et ne… mingon « aucun, point, nullement » . (Cf. ne… mie du français)
Alibert ajoute pour migon les sens « colombine » = « fiente de volaille » , attesté en Rouergue seulement , et « bourbier » que je ne retrouve nulle part. En dehors de la région provençale et languedocienne migoun prend des sens très différents, p.ex. dans le Maine mion « gamin ».
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