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chalaia, chalosse ‘fougère’

Pierre GASTAL   auteur de Nos Racines Celtiques – Du Gaulois Au Français. Dictionnaire. Editions Desiris, 2013,  m’a écrit:
Cher Monsieur,
Je fais à nouveau appel à vos lumières pour trouver l’étymologie des termes dialectaux nord-occitans challe (Centre), chalaia (francisé chalaye) dans la Loire et le Velay, challage (Forez), chalosse (Poitou), désignant tous la fougère.
La grande majorité des mots employés dérivent du latin filix-icis => latin pop. *filicaria : falga, halga, felgina, feuge, falguièra, falhièra, feuse, fuchièra, etc. Dans l’angle sud-ouest de l’Aquitaine, certains sont apparentés au basque : iratze (Biscaye), garoa (Guipuzcoa). En Bretagne, radenn est évidemment celtique (gaulois ratis) mais on trouve aussi cette racine dans certains secteurs de la Champagne (ratin).
D’avance merci.

J’ai pu lui répondre

Bonjour,
Là, vous avez un grand os, je dirais presque  une souche à ronger!
1.Des attestations de challaye  sont dans le FEW , vol 21, 164a , , c’est-a-dire les Incognita, dans l’article « fougère« .  Dans le commentaire il  écrit que ce mots appartiennent probablement à la famille  cale  « souche »
2.A la p. 60 du même volume des Incognita, 2 colonnes de formes et de sens  de  cale.  Dans le commentaire « l’origine est probablement le grec kala  «  »bois », pluriel de kalon,   avec des suffixes d’origine préromanes.
3. A la p. 120, toujours du même volume   chalosse  « tige des plantes légumineuses…. »  chalaille  « tiges desséchées…. ». Une  colonne  de formes et de sens . Le commentaire:  » Ce groupe appartient certainement à la famille cale  « souche ».
4. A la p.151b  s.v. chènevotte   deux groupes de mots  avec  des remarques analogues.

De toute façon, je vous souhaite bon courage!

Pierre Gatel m’a répondu :
A partir du 3e « os à ronger », je me demande si le sens premier de challe/chalaye/chalosse n’est pas « fane, tige de plantes destinées à la nourriture ou à la litière des animaux »… Mais cela ne résout pas la question de son étymologie.

Voir aussi mon article  Calos (Sète)  « rebuts, restes, trognon, partie dure d’une plante » Camps, Alibert idem, base de la tige de maïs coupée… ; . »calos  « trognon, partie dure …. » Sauvages. FEW XXI,60 s.v. souche !

Une attestation très récente, par René Domergue:  Calos : gros bout de bois. Personne rugeuse. Obstacle. Calòs (cl). Calos (mis).

Le  FEW suggère  comme étymon le  grec καλα,  le pluriel de καλον « bois, principalement bois coupé, bois sec à brûler ».

Quicou ‘cul, fond’ à Arles ?

Quicou ‘cul’ à Arles. d’après le dernier tome du   Dictionnaire provençal-français manuscrit publié par l’Université de Toulouse. (dernier tome de cette publication), utilisé notamment dans le jeu de la pétanque lou quicou de la bòulou « l’appui de la boule ».

Quicou15072014 - 19:13:52

Je n’ai retrouvé ce mot nulle part. Contactez-moi si vous le connaissez. Merci d’avance !

 

 

Rapégon, rapegon

Rapégon, rapegon « fruit de la bardane ». L’étymologie est probablement le verbe germanique rapôn « saisir, attraper ».  Voir l’article rapar.  Rapégon appartient à la même famille de mot que <arrapar et rapugaire « grapilleur ». Il est à ajouter à l’article rapôn du FEW. XVI,664-667.

Vu l’attestation suivante ; Pégon (ou rapégon) : (Prov.) Personne collante, importun. « Il m’a parlé pendant au moins une heure. Un vrai pégon », il est aussi possible que rapégon est composé de rapar + pégon dérivé de pégar « enduire de poix ». du verbe latin picare. D’après Alibert un pegon est un « amas de résine sur une branche de confère; torche de résine ».

Je penche plutôt pour la première hypothèse, parce que le fruit de la bardane ne colle pas mais s’attache avec des petits crochets aux cheveux ou au vêtements. Mais Mistral donne toute une série de mots rapega ou rampega qui ont les deux sens  « s’accrocher »  et « se coller ».  Difficile de se décider.

rapegon_bardane fruit

Aguiélas ‘aquilon’

Aguiélas « aquilon, vent du nord ». La dormeuse est retournée aux archives de Mirepoix et affirme que « il y a de la poésie, quoi qu’on en pense, dans les actes des notaires. » Elle a raison! On retrouve dans ces vieux papiers un sentiment d’attachement à la terre, à la région où l’on habite, qui a disparu dans notre monde global. Les noms locaux des vents  à Mirepoix  désignent les points cardinaux.

Son article: Chez Jean Pierre Gibelot, un médecin de l’époque des Lumières

Le compoix de 1766 indique qu’il tient à cette date, au n°169 dans le moulon 3, trente une cannes maison à la rue Courlanel [aujourd’hui rue Maréchal Clauzel] faisant coin à celle de la porte de laroque [aujourd’hui Petit Couvert] ; confronte d’auta en deux endroits ladite rue de la porte de laroque ; midy, auta et aquilon le sieur Jacques Arnaud [bourgeois], midy la dite rue Courlanel, cers en deux endroits et aquilon aussy en deux endroits Jacques Pons [bastier], du restant d’aquilon le sieur Jean Malot [marchand] ; estimée quatre vingt six livres de rente ; alivré deux livres dix huit sols cy…

L’abbé de Sauvages écrit en 1756 :

Aghiélas  s.m. le vent du Nord-Est. C’est l’Aquilon un peu défiguré dans le mot Aghiélas. Celui d’Aquilon n’entre guères que dans le style sublime ou dans la Poésie.

Aquilon « vent du nord »  est attesté en ancien français (1120) et en occitan depuis le XIIIe siècle(1.)  On le trouve avec le sens « nord » dans le Breviari d’Amor du troubadour biterrois Matfre Ermengau rédigé à partir de 1288 qui écrit :

Aguilos es secz ab frejor / quar le soleilhs de luenh li cor, / e per sso li ven d’aqui nat / son sec e freg… (Voir d’autres attestations dans le Dictionnaire de l’Occitan Médiéval).

Aguilon vient du latin aquilo, aquilonis « vent du nord; le Nord ».  D’après le FEW XXV,75b il s’agit d’un emprunt au latin et le mot n’est indigène qu’en catalan aquiló et en portugais aguião, mais je crois que la forme du dérivé aghiélas   de l’abbé Sauvages montre qu’il est également indigène en occitan.  Le fait que le notaire de Mirepoix l’utilise dans la même phrase avec  midi et  aut et cers un peu plus loin, dans un style qui n’est ni « sublime » ni de la Poésie », me semble renforcer cette hypothèse. Le –q- au lieu du -g-  dans le texte du notaire, est probablement dû au français ou au latin.

________________________________

1. Le FEW donne 1529, mais cette date récente est due à un manque de dépouillement d’archives à l’époque de la publication.

 

Quiquette ‘pénis’

Quique ou quiquette: Sexe de l’homme. (Lexiue marseillais ) D’après l’excellent  Dictionnaire marseillais     quique  est aussi « Affectueux pour s’adresser à un enfant ou une femme ». L’étymologie d’après le FEW est une onomatopée kik-  » « . En français c’est la forme parisienne quéguette qui s’est imposée. Le TLF cite l’étymologie du FEW, mais ajoute celle de Sainéan, qui propose comme origine le mot bistoquette qui a le même sens et est dérivé du verbe bistoquer « faire l’amour », une forme ancienne  du verbe biscoter (TLF), emprunté au parlers flamands besteken proprement « accrocher, fixer qqc. à qqn » d’où « piquer des ornements sur des habits, parer », « faire des cadeaux, fêter ». Le sens actuel le plus courant en néerlandias est « corrompre’.

De « fêter » est issu le sens de « faire la cour à une femme » puis « faire l’amour ».

Lein Geschiere, Éléments néerlandais du wallon liégeois, Amsterdam, 1950, écrit que le –o-  de bbistoquer fait difficulté. Je n’ai pas pu consulter le livre de Geschiere, mais je pense qu’il ne savait pas que participe passé de besteken,  est   bestòòke  avec un –ò– long.

Le verbe besteke était vivant au Limbourg néerlandais quand j’étais jeune. A Roermond on chantait  en dansant autour de la table,  les paquets cadeau à la main, la veille de l’anniversaire de quelqu’un :

Vandaag is ‘t de aovend, morge is ‘t de daag

Dèt ich ……(le prénom) bestèèke maag.

‘T is neet om te aete

‘T is neet om te drinke

‘t is om ……(le prénom) ziene verjaordaag te gedinke.

 Dans l’excellent  Dictionnaire marseillais     quique  est aussi « Affectueux pour s’adresser à un enfant ou une femme ».

 

 

Escarrafi ‘rider’

Escarrafi « rider, froncer », s’escarrafi « faire la grimace en mangeant ou buvant une chose acide ou amère » (Mistral),  escarafir  chez Alibert,   est composé de deux étyma d’origine germanique *skarrôn « râcler  » et raffen « recueillir, saisir rapidement ».

Le gotique *skarrôn  a donné le gascon escarrá « râcler, ratisser’, et plusieurs dérivés comme escarrat « individu qui n’a plus le sou », escarragná « érafler » qui vivent surtout en béarnais. Voir FEW XVII, p.102a-b.

L »étymon raffen a donné une grande famille de mots, dont nous parlerons dans l’article languedocien  rafi « rider, froisser ». Vous pouvez aussi jeter un coup d’œil sur l’article du FEW XVI, p.654-656, spécialement note 7

 

 

asagadouiro ‘pelle à arroser’

asagadouiro  « pelle à arroser, arrosoir » est un dérivé du verbe adagar devenu asagar « arroser » qui vient du participe passé  adaquatus du verbe latin adaquare « arroser », Dans les attestations en ancien occitan du XIVe siècle le verbe a aussi le sens « ajouter de l’eau au vin » et la « piquette » s’appelle adagat.

Le mot est commun au languedocien et le gascon. En languedocien c’est la forme asaga- , en béarnais la forme  adaga qui est conservée. Voir le Thesoc asagar ARDECHE, AUDE, AVEYRON, GARD, HERAULT, LOZERE, PYRENEES ORIENTALES. et surtout le FEW XXIV,134a-b

Ma fille m’a procuré une photo d’un modèle utilisé à Taleyrac (Valleraugue), avec le mode d’emploi : « On puise l’eau et on l’envoie à droite et à gauche. »

asagadouiro_Taleyrac   asagadouiro_Taleyrac2

A ma demande un visiteur m’a procuré une autre photo de l’utilisation de l’asagadouiro. J’ai l’impression qu’il s’en sert plutôt comme d’une vanne. Photo prise à La Coste, hameau de St-Abdré de Majencoules (Gard)

Asagadouiro_foto 2  détail  asagadouiro_foto 2Detail

Description de cet outil tel qu’il est utilisé encore de nos jours selon un témoignage personnel, se trouve dans Maison  rustique du XIXe siècle. Vol.1, page 254. :

Asagadouire_1  Asagadouire_2

A la page 255 de la Maison rustique vous trouverez plus d’informations sur l’arrosage dans les Cévennes.. Suivez le lien ci-dessus.

Trenco ‘pioche’. le 28 juin 1914

Tranchée, anglais trenche.

Lisez l’article consacré à la Grande Guerre dans le New York Times.