Esquila « grelot, sonnette » En ancien français existait le mot eschele « sonnette, petite cloche » qui s’est maintenu dans des patois du nord de la Galloromania. En occitan, depuis les textes anciens, nous trouvons la forme esquila, et en languedocien eskînlo (S), esquillo, et les dérivés esquil « grelot » (Rouquier), esqui(n)lou « clochette ». cf.Alibert.
Le Nord et le Midi sont séparés par une région où ni l’un ni l’autre sont présents. Pour des raisons d’ordre phonétique, ( e contre i), von Wartburgsuppose une origine franque pour les formes avec e : skella qui exsite encore en allemand Schelle « sonnette », néerlandais schellen « sonner », et l’adj. schel « son aigu et désagréable » et qu’on retrouve en Italie. D’autre part une forme gotique skilla serait à l’origine des formes occitanes, catalanes et ibéro-romanes.
Mais … gotique -i- aurait normalément dû aboutir à » -e-. Le maintien du -i- pourrait s’expliquer par une influence onomatopéique, le son d’un grelot étant très aigu (Ronjat). Von Wartburg par contre préfère l’explication du -i- par l’influence des abbayes coptes. En copte la cloche s’appelle chkil, ou chkilkil. La forme esquila serait alors une trace linguistique de l’influence des abbayes égyptiennes sur le culte dans l’occident.
En effet il y a eu plusieurs abbayes coptes dans le Midi au IIIe et IVe siècles. Dans un site de l’Eglise copte de France je trouve:
« En 330, saint Jean Cassien érigea à Marseille deux monastères. Saint Aphrodyse vint apporter d’Egypte la foi à Béziers. » « Par l’intermédiaire de saint Jean Cassien, la vie monastique occidentale a été très marquée par les Pères du Désert et des usages liturgiques égyptiens sont probablement à l’origine des anciens rites gallican et wisigothique.
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