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Courcoussoun ‘charançon’

Le courcousson c’est simplement un charançon, la prononciation est peut-être plus proche de courcoussou ou plutôt courcoussoun . C’est un genre d’insecte caractérisé par une sorte de trompe, plus ou moins longue ; le rostre. D’ailleurs pas besoin de grandes explications quand on sait que cette bestiole est dans la famille des CURCULIONIDÉES (d’ailleurs c’est plutôt, en biologie, une superfamille, juste au-dessus de la famille), le nom français est peut être simplement une erreur de casting1.

Vous avez certainement deviné que l’étymologie est le latin cŭrcŭlio « charançon », (gourgouillon en moyen français)  dont la deuxième partie a été remplacée par cŏssus « ver » dans une partie de l’occitan. Voir le FEW II, 1563  pour la répartition géographique. Le latin avait déjà une variante gŭrgŭlio que nous retrouvons notamment en languedocien gourgoul.

Le charançon de la noisette ou Balanin des noisettes s’appelle Curculio nucum, sa larve peut vider complètement la coquille sans plus rien laisser à l’intérieur, d’où l’expression « avoir le courcousson » pour dire que l’on a un trou de mémoire. Heureusement ; il n’y a pas encore de courcousson du cerveau.

Courcoussoun

Balanin des noisettes – Curculio nucum

Les vieux meubles, attaqués par des insectes xylophages sont couvert de séries de trous ; on dit alors qu’ils sont courcoussonnés, bien que ces poinçonneurs ; vrillettes, Lyctus ou autre capricornes …n’appartiennent pas du tout à la famille des charançons.

courcoussouna

courcoussounat

Un nouveau Courcousson qui détruit de gros Palmiers en très peu de temps. Arrivé depuis peu chez nous le Charançon Rouge du Palmier (Rhynchophorus ferrugineus), un gros coléoptère de 3 à 4 cm de long, colonise petit à petit le pourtour méditerranéen au grès des importations de végétaux ! En faisant disparaître toutes les espèces de palmier qu’il colonise … avant de s’attaquer a d’autre plantes, peut-être moins « ornementales » . Il laisse derrière lui des palmiers totalement vermoulus ; et particulièrement courcoussonnés.

Rhynchophorus ferrugineus R

Photo de Georges Simon

Très belle photo faite en utilisant le « stacking » c’est-à-dire en empilant 11 photos. Suivez le lien pour en savoir plus.

Article rédigé par Rudy Benezet que je remercie cordialement pour sa contribution.

Gérard Jourdan (Montagnac) , fidèle visiteur du site m’écrit:

Bonsoir Robert,
je lisais votre article sur le charançon et son appellation occitane de courcoussoun.
Ce brave insecte doit avoir des « cousins » amoureux des vieux meubles et des outils en bois car chez moi, dans l’Hérault, à Montagnac, on disait, en mêlant le français et l’occitan (un peu le francitan de Lhubac) :
« ce meuble est tout cussonné »,
« il a chopé le quissous« .
Etat qui se manifeste par des trous bien circulaires d’où sortait quelquefois un peu de sciure signe de la présence de vrillettes.

Et comme insectes nuisibles du bois on peut indqiuer :
1. la petite vrillette  (Anobium punctatum)
2. la grosse vrillette  (Xestobium rufovillosum)
3. le charançon  (Euophryum confinent)
4. le capricorne des maisons  (Hylotrupes bajulus).

Je vous joins un article présentant la fabrication d’un râteau en bois du côté des Rousses en Lozère, article où l’auteur cite les quissous.
Cordialement à vous,

Le mot est donc vivant en français régional.  L’article sur le fabrication du râteau en bois à l’ancienne, par Aimé Martin à Carnac, commune de Rouuses,  le montre aussi. Vous pouvez le lire en suivant ce lien. rateau_quissous.

Aimé Martin est un connaisseur. Il dit:

AiméMartinRousses

 

La roudergue est le vent de l’Ouest appelé aussi la traverse.

Roudergue est le vent qui vient de la Rouergue. La traverse est d’après Alibert le  vent du Nord-Est.

 

 

 

  1. Français charançon a une étymologie discutée pour ne pas dire inconnue; voir CNRTL

Courouogno

Corrouogno « charogne » cf. escarraunhar

coussou ‘vermoulure’

Coussou ‘artison, calandre; vermoulure’ (Sauvages), cosson, cusson (Alibert) vient d’un dérivé en –one du latin cossus « ver, larve » qui mange le bois, attesté chez Pline. Le mot est aussi français d’après  le CNRTL , mais est surtout vivant dans les parlers locaux.

L’étymologie est peu intéressante, mais l’utilisation de la vermoulure décrite par l’abbé de Sauvages me semble digne d’intérêt:

« …on les met aux écorchures qui viennent aux plis des membres des jeunes enfans dodus, et qu’on desséche par ce moyen. »

La voici:

CoussouSauvagesL’auteur du blog Saint Yrieix la Perche  un village du Limousin, a publié un  article intitulé Les cussous (cussons)  dans lequel il écrit que de nos jours

Les hôpitaux utilisent les asticots pour nettoyer les plaies très graves. C’est l‘asticothérapie: le soin apporté à une plaie des tissus mous par les asticots ..

Allez-y, cliquez!

Il mentionne un dictionnaire de l’occitan limousin, que je ne connais pas:

Dictionnaire d’usage occitan-français (Limousin, Marche, Périgord)

Yves Lavalade

Un vaste dictionnaire de quelques 50 000 entrées, pour le locuteur, en herbe ou confirmé, qui veut comprendre les termes et tournures découverts à l’occasion d’une conversation ou d’une lecture.
Avec une introduction riche et fournie : graphie et « orthographe », prononciation et écriture, formation des mots. On y trouvera également du vocabulaire actuel : subreventa (over-booking), malhum (réseau internet)…

Troisième édition revue et augmentée.

Édition Institut d’Études occitanes du Limousin.

FEW II, 1244 cossus

Couté negre "cous noirs"

Couté negre « cous noirs » est le sobriquet des habitants de Marguerittes (Gard) et de Saint-Laurent d’Aigouze   Languedocien couté, provençal coutet  est un dérivé de còta « nuque » attesté en ancien occitan et par Mistral;  à Nice couòta « nuque ». 1   L’étymologie est le grec κóττη « tête » ou plutôt κóττις « tête, nuque ». Il est  probable qu’il s’agit d’un mot que nous avons hérité directement des colonies grecques dans le Midi et qu’il ne s’agit pas d’un emprunt savant par les médecins.

L’association des ainés à Marguerittes s’appelle  Li Couté Negre  ce qui montre que le mot est encore vivant chez nous.   Il ne s’agit pas d’un sobriquet des miniers, mais des vendangeurs,   qui avaient toujours la nuque au soleil.

coto Mistral    vendangeurs, la nuque au soleil

On trouve cette famille de mots surtout  à l’est du Rhône jusqu’en Franche-Comté.  Le même étymon est à l’origine  du sicilien  cozzu  « nuque », du napolitain cozze et de l’espagnol cuezo.

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  1. Achard cite en plus les cots  « les goîtreux » pour les habitants de Cahuzac-sur-l’Adour (32), les cots gros « goîtreux » pour les habitants des Hautes Pyrénées et les cots longs pour les habitants de Séméacq (64). Il n’est pas clair à quel étymon il faut les rattacher

Couzignieiros

Couzignieiros, las sé couzignieiros  « les Pleiades, un amas dans la constellation du Taureau ».

Dans la 1e édition (1756) l’abbé de Sauvages suppose que le c- inital est dû à l’influence du mot couzine qui remplacerait le mot soeur. (Les Pléiades sont les sept soeurs, filles d’Atlas dans la mythologie grecque). Dans la 2e édition de son dictionnaire il confirme la forme avec un c- en ajoutant qu’il s’agit d’un mot corrompu pour poussinieres, qui est très répandu en galloroman et en Italie. Alibert : polzinieira.  La forme couzignieiros est attestée uniquement dans le Gard. Français poussinière.

Il n’est même pas impossible que les autres dictionnaires languedociens l’ont simplement copiée. Donc si quelqu’un peut me confirmer cette forme, je serai très reconnaissant! Contactez-moi!

L’étymologie est latin pullicenus ‘jeune coq’ + aria et ce dérivé est d’abord un adjectif qui signifie ‘qui a des poussins’, ensuite comme substantif ‘poule couveuse’. La constellation des Pléiades était comparée à une poule avec ses poussins parce qu’elle est composée d’une étoile très brillante (Alkyon) entourée de six étoiles moins visibles. L’abbé remarque même qu’il n’y avait plus que cinq ‘poussins’ à son époque. Dans un site d’astronomie je trouve : ‘Objet type à observer aux jumelles, il constitue également un excellent test de vision.. La plupart des observateurs y distinguent 6 à 7 étoiles à l’œil nu (dans un ciel de qualité)…, ‘ ce qui est rare de nos jours avec la pollution lumineuse la nuit dans les villes comme à la campagne.

         

Couziná

Couziná est un autre mot pour la bajana la « soupe de châtaignes » donné par l’abbé de Sauvages.

L’étymologie est latin coquina ‘cuisine’ + -atus .

C’est un mot bien occitan et s’il est attesté en ancien français, il s’agit de textes provenant de la Provence. La première attestation vient d’un version du Roman provençal d’Esther écrit par le médecin  Crescas (nom provençal d’Israël) fils de Joseph le lévite1  Caslari  (de  Caylar ou Caslar) 2, médecin juif du XIVe siècle, dont je joins un extrait.  Il s’agit d’une curiosité. Le manuscrit a un texte en provençal écrit à l’aide de caractères hébreux. Il a été publié dans Romania 21(1892)p.194 ss.


La transcription est de Paul Meyer

Le mot cozinat dans le vers 102. Vous voyez qu’on aimait la bonne chère : des capons et des galines.

Le sens  « soupe de châtaignes »  est typique pour les Cévennes, ce qui montre qu’à l’époque pour les Cévenols cuisiner était identique à « faire la soupe de châtaignes' » et qu’il n’y avait pas d’autre chose à manger. Ailleurs le cousinat était un mélange de légumes ou un mets préparé au feu. Alibert donne cosinada ‘contenu d’une cuisine; pot au feu; châtaigne ou pomme de terre cuite sous la cendre’.

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  1. C’est-à-dire descendant de la tribu de Lévi
  2. Paul Meyer l’éditeur ajoute dans une note : Le Callar, Gard  canton Vauvert, arr. de Nîmes ou Le Caylar, l’Hérault ? Cette note a suscité un commentaire intéressant!

cranco "crabe; écrevisse"

Cranco « écrevisse, crabe ». L’étymologie est le latin cancer « crabe, écrevisse ». Le latin cancer était devenu cancrus et crancus dans la langue parlée.  Le sens « écrevisse » n’est pas dans le dictionnaire d’Alibert, ni chez Mistral, quoique bien attesté dans tout le domaine languedocien.  Cranco  est aussi prononcé cranc  ou cran.

                 crabe       ecrevisse

Escranca « écarquiller les jambes, s’accroupir, fatiguer », s’ocroncà « s’accrocher » (Cahors), encronca « accrocher, par exemple l’angle d’un mur avec une charrette » viennent tous de  cranco.   En béarnais  le sens de  cranc  s’est spécialisé et est devenue « sciatique ».

Les étymologistes des langues germaniques ne veulent pas admettre qu’il y a un lien entre notre cranco  et l’allemand krank  « malade », malgré la ressemblance sémantique, de l’ancien allemand crank « tordu, courbé » , anglais crank  « bras dans une machine tournante ».

a crank

 

Crau, La Crau

Crau s.f. « plaine couverte de cailloux » en Provence(Pégorier) .  La ferme appelé La Crau   à Manduel est l’attestation  le plus à l’ouest du domaine occitan.   Il n’y a pas d’autres Crau  dans le Gard ni dans l’Hérault d’après  les Dictionnaires Topographiques de ces départements.   J’ai trouvé un résumé des étymologies amusantes proposées au XIXe siècle, dans l’article très intéressant1 de  Rainaud A.. La Crau. In: Annales de Géographie. 1893, t. 2, n°6. pp. 189-211.

Craou, en provençal, signifie « terroir pierreux, lande couverte de cailloux » (Mistral, Dictionnaire provençal-français, v° Crau). L’étymologie de ce mot a été l’objet de nombreuses recherches. On l’a rapproché du roman grava, grève, gravier; — du celtique craïg, crag, krag, assez répandu dans la nomenclature géographique : Mont Cragus, Alpes Grées, etc., mot qui signifierait pierre, rocher, comme aujourd’hui encore crag en anglais. Bochart, qui rattachait tout à l’hébreu, y voyait un radical hébraïque de méme sens. D’autres érudits ont cru découvrir à ce mot une origine grecque, et l’ont rapproché de kerrauvos en souvenir d’Hercule foudroyant ses ennemis; — de kranaos, la Crau méritant à plus juste titre encore que l’Attique l’appellation de kranaon pedion : plaine pierreuse, sèche et aride; de krauros : sec, desséché; de kràdzo : crier. Pour effrayer ses ennemis Hercule aurait poussé des cris épouvantables. Ces étymologies sémitiques et grecques ne sont que fantaisies d’érudits. Il nous semble préférable de nous arrêter à l’étymologie dite celtique qui dérive Crau de crag « pierre, rocher ». Les Latins l’appelaient Campus Lapideus. Le nom de Cravus, Cravum, Gravis, transcription latine de Crau, n’apparaît qu’au XIe siècle de notre ère dans les privilèges impériaux accordés à l’Eglise métropolitaine d’Arles.

 

Le FEW  le suit partiellement   dans l’article *kraw- « pierre » avec un étymon préroman, qui est présent sous deux formes dans les parlers galloromans: *kraw- et *krawc-.  La première se trouve en wallon, lorrain, normand et dans le domaine occitan en Provence2.   La seconde ne se trouve qu’au sud de la Loire, comme aoc. crauc « stérile, aride (du terrain), crauc à Toulouse « vide, creux » . Godelin parle du craouc de pes calhaous  « le creux entre les cailloux » d’un chemin. L’auteur suppose que *kraw- a été formé à partir de *carra  et il renvoie vers les articles  *cracos, le gaulois *krouka  « cime »   > e.a. cruc « cime d emontagne » (Cantal) qui y sont liés. La famille de mots *carra « pierre » nous  vient de la nuit des temps, la période que les linguistes appellent pré-indo-européen.

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  1. Il aurait pu l’intituler L’Histoire et l’Avenir de la Crau
  2. L’attestation donnée par le FEW pour  le Cantal, vient du Glossaire  de la Langue d’oc de P.Malvezin, BDP 3.2.8.3.1,  qui écrit que Crau est la plaine caillouteuse d’Arles

Cros

Cros « fosse, trou, cavité » et s’agotar « s’égoutter ».
La dormeuse fait le lien entre  la rue Ste Hélène à Pamiers et la dernière épisode de la légende du Bois de la Croix. Son histoire est une illustration parfaite de ma devise Parcourir le temps c’est comprendre le présent. Suivez ce lien avant de continuer votre lecture!

Le point de départ  est le Roman d’Arles, un texte en provençal du XIVe siècle, qui raconte l’histoire de la ville d’Arles depuis la Genèse et la Légende du Bois de la Croix en fait partie. Elle cite les deux derniers vers du texte reproduit ci-dessous. Comme je ne comprenais pas les mots cros et agotavan, j’ai cherché et trouvé avec Gallica l’édition faite par Camille Chabaneau en 1888 dans la Revue des Langues Romanes.RLR32(1888), p473ss

              
La Crucifixion de Taddeo Gaddi                                                               rue Saint Hélène (Pamiers)

Extrait du Roman d’Arles.

Cros « fosse, trou, cavité » a la même étymologie que français creux : « L’aire du mot,  en gallo-roman,  dans les parlers de l’Italie septentrionale et en rhétorom,  rend  l’origine  celtique krosu-,  par l’intermédiaire d’un latin *crosus. « vraisemblable  (TLF).

S’agotar signifie « s’épuiser, devenir sec » en occitan moderne d’après Alibert. C’est un dérivé de  gutta « goutte ».   Le FEW  traduit l’ancien occitan  s’agotar par « s’égoutter » dans  cet article mais c’est plutôt dans le paragraphe goutte « rigole, égout, ruisseau de la rue », qu’il devrait se trouver et la traduction donnée par la dormeuse « se déversent toutes les eaux .. » est la bonne.

Crosets, crozets

Crosets, crozets « sorte pâtes alimentaires ».

Résumé: Les crosets savoyards sont d’origine provençale et/ou italienne.

J’ai l’impression que les Savoyards ont fait main basse sur le nom crozets : « les crozets sont une variété de pâtes savoyardes. » écrit un journaliste du Point, qui continue : « Chaque petit pays savoyard posséderait son crozet. Qui se dit croêze ou croêju à Albertville, croezu à Annecy, croezet à Thônes ou krozè en Oisans. Chaque vallée connaît son crozet, avec des noms, des formes, des saveurs et des recettes différentes… »

François Brachet, écrit dans son Dictionnaire du patois savoyard de 1883,   que croset  est dérivé du latin crux, crucem « croix », parce que les cuisinières faisaient une croix sur la pâte avant de la découper. Il est suivi par Mistral et Mme Germi, malgré les difficultés phonétiques posées par cette étymologie.

Vous verrez que pour rendre à ce mot son histoire probable, nous avons besoin des attestations anciennes. Von Wartburg a classé le mot croset, crozet, crouset en moyen français , dans l’article *krosu « creux » un mot qui est peut-être d’origine gauloise.

Crozets…… savoyards ?

La plus ancienne attestation que von Wartburg connaissait datait de 1528 dans la traduction en français du livre de Battista Platina De honesta voluptate  écrit vers 1470 : Croset s.m. « sorte de potage » : « Potaige à la romaine, appellé lozans ou crosetz.  »  Les recherches faites pour le Dictionnaire du Moyen Français ( DMF) ont permis de trouver une attestation plus ancienne : croset Régional. (Savoie) « Pâte taillée en forme de ruban » (Éd.) : …Qui bien se moulle, bien se baigne ; Qui fait chappelain, il fait prestre ; Qui fait crosetz, il fait lasaigne. vers 1485-14901.

Comme je suis gourmet, j’ai voulu en savoir plus sur le Potage à la romaine. Google m’a guidé vers l’article très intéressant de Jean Louis Flandrin, Les pâtes dans la cuisine provençale. Il écrit qu’autrefois en Provence « Les vivres s’apprêtent à l’italienne avec force épices et sauces extravagantes et de haut gout… ». M. Flandrin a … creusé le sujet et il vient à la conclusion qu’au 14e siècle les crozets ressemblaient sans doute à de petites écailles concaves ou des coquillettes. Autrement dit, les crosets sont creux. Il cite le Liber de coquina écrit en latin en Italie méridionale au début du XIVe siècle. Il a été commandité par la maison capétienne d’Anjou-Sicile, qui régna aussi sur la Provence.

« De la même manière … » veut dire « de la même manière que les lasagnes ». Avant de les servir, il faut les remplir de fromage râpé. L’auteur de l’article Wikipedia sur le Liber de coquina a remarqué que « Le nom des plats évoque souvent la provenance des recettes », comme par ex. De brodio provencialico (sur le bouillon à la provençale).

La conclusion est que les premiers crosets savoyards que nous connaissons viennent du sud de l’Italie comme les lasagnes. Le mot croset peut avoir la même origine.  L’étymologie *krosu « creux » proposée par le FEW reste donc la plus probable.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liber_de_coquina

  1. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 54). = Proverbes en rimes.- Frank (Grace) & Miner (D.).- Baltimore : The John Hopkins Press, 1937