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Embanasté

Embanasté, dans l’expression en fr.rég. se faire embanaster « se faire avoir »(Lhubac). Dérivé de banasto « nigaud »

Embanar

Embana dans des expressions comme bien embané, se faire embaner. cf.le site http://www.info-camargue.com/lexique-9_487.html Un des nombreux dérivés de bano « corne ».

Escoubo

Escoubo « balai » (S), escoba « balai; genêt » ainsi que les dérives comme escobar « balayer », escobadura « balayures », escobaire « balayeur » etc.viennent du latin scopae « balai » du singulier scopa « petite branche d’arbre, brindille », scoparius « balayeur », scopare « balayer ». Le type escouba se trouve partout dans le Gard, excepté Avèze et Camprieux dans les Cévennes qui ont le type boladzo, baladzo, d’origine celtique, probablement gaulois *banatlo « genêt » (FEW I, 232b), que nous retrouvons dans l’Aveyron. En Lozère l’escoubo sert dans la maison, et le type balag un balai grossier à l’extérieur! Pour plus de détails voir l’Atlas linguistique du Languedoc oriental. s.v. balai

                                                                                                                                                                        

Voir aussi  escoubilles

Espinchar

Espinchar « lorgner, épier, observer, regarder du coin de l’oeil », espincher en français régional.

Etymologie : germanique, probablement la forme francique *spehôn « épier, guetter, regarder », croisé avec le représentant d’un autre mot germanique, le verbe *wenkjan « chanceler » > occitan guinchar « gauchir, pencher », ancien occitan far ganchia  » recourir à des subterfuges, refuser » (environ 1190).

Espinchar
est limité au provençal et à l’est-languedocien. D’après le Thesoc espinchar « regarder », dans le Gard, l’Ardèche et la Lozère. En francoprovençal nous le trouvons dans le Lyonnais et le Forez. A Nîmes il est très vivant en fr.rég. Joanda, journaliste à la Gazette de Nîmes, y a consacré un paragraphe, où il écrit que le verbe guinchar est un synonyme d’espinchar. D’après lui, una espinchada est « un coup d’oeil rapide » et l’espincha « la vue; les yeux ».
Il y a un village Espinchal dans le Puy de Dôme, dont l’étymologie doit être le même  que celle de  espincher  « épier, guetter, regarder » un endroit qui permet de surveiller les environs.

Néerlandais spieken « copier » utlisé uniquement dans le langage scolaire, où il faut regarder obliquement ! Français epier, espion etc. voir TLF; allemand spähen. Pour 30 autres langues suivez ce lien.

NOUVEAU : Il y a maintenant des vidéos étymologiques (!!!) e.a. espincher sur le web!

Esperar

Espéra(r) « patienter » espérer en fr.rég.(Camargue) vient  du latin sperare « attendre, s’attendre à ».

Cette évolution sémantique s’est produite principalement dans le Midi et plus spécialement dans le milieu des chasseurs, où « attendre le gibier » est souvent synonyme de « patienter ». On n’y fait pas la chasse à courre (du verbe courrir!). Être à l’espère « être à l’affût » (Camargue), a l’espéro « à l’affût »(S); espére étant le « lieu où on l’attend un gibier »(Camargue). Dans la région d’Uzès un esperaire est devenu un « braconnier ».

Grâce à Stendhal (Chartreuse, p.52) l’expression est entrée dans le TLF : comme régional « Midi et Lyonnais »  :

« Il était presque nuit; il lui (Fabrice) semblait être à l’espère, à la chasse de l’ours, dans la montagne de la Tramezzina.. »

Atger donne le dicton : (écoutez espere) Cal bol de bel tens, cal qué l’espèré : « Celui qui veut du beau temps doit l’attendre »

 

                    

L’Esperou (Valleraugue, Mont Aigoual), était autrefois un endroit où les chasseurs ou braconniers étaient à l’affût, mais maintenant c’est un endroit où les skieurs patientent au pied du téléphérique.

Voici les plus anciennes attestations du nom de l’Espérou. A l’époque le  –final était peut-être encore prononcé.

(E.Germer-Durand, Dictionnaire topographique du Gard)