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Desvariar, dévarier

Dévarier ‘contrarier’ en français régional , semble être typique pour la région nîmoise. Notre femme de ménage l’utilise à tout propos. Mistral cite A.Bigot dans son Trésor, s.v. desvaria :

Se rèste un jour sèns te vèire, Sièu desvaria.

Etymologie : ce dérivé du latin variare ‘changer; être différent’ est limité au domaine occitan, même s’il y a quelques attestations en ancien et moyen français. Les attestations en dehors du languedocien sont rares d’après le FEW XIX,178a-b. J’ai l’impression que le sens en français régional est plus faible qu’en occitan.: Alibert desvariar ‘extravaguer, rendre fou: troubler, égarer’ etc. Voir aussi Doumergue
Le mot existe également en italien divario ‘changeant’, catalan et espagnol et portugais desvariar ‘délirer’.

Desrabar

Desrabar, fr.rég déraber.« arracher, tirer de la terre » fr.rég. « défricher le jardin »(Alibert), « arracher les mauvaises herbes ».

Etymologie: raba du latin rapum ‘rave’ dont le pluriel rapa a été pris un singulier féminin.  A Marseille un derrabaire de dents est « arracheur de dents ».   Le FEW a cité ce groupe de mots également dans les éléments germaniques, dans l’article rapôn « arracher » et dans l’article rapum « rave » il ajoute que les représentants de l’étymon germanique ont certainement eu une influence sur ceux de rapa, parce que les formes sont devenues identiques. La famille de mots occitans rapar « saisir, enlever » est beaucoup plus répandue que celle de derabar.

Français déraper est un emprunt à l’occitan et utilisé d’abord comme terme de marine: « un navire dérape, au moment où, quand il appareille, il chasse sur son ancre » . Dans un site je trouve: « Depuis, il est extrêmement rare que le bateau dérape, même si le vent souffle violemment. » Voir cet article du TLF.

Fataire

Fataire “chiffonnier”


Gargalhau, crida deforo:
« Pelharot, ferre vielh,
Pel de lebre, pel de lapin »

Rouquier2, p.10

vient du gotique et burgond fatt-. Il existe encore en néerlandais: vod «  chiffon » et en allemand Fetze « chiffon » et le verbe fetzen « déchirer en chiffons » qui d’après le Dictionnaire des frères Grimm viennent d’un ancien fat. Le mot burgond se retrouve en franco-provençal fato « sac, pochette », en suisse-allemand et en alsacien fëtze. Espagnol hato « vêtements », et portugais fato , basque atu « bagages, meubles » appartiennent à la même famille..

Fataire  et sa racine fato « chiffon, guenille ; linge à panser une plaie » (S) se trouve surtout dans une zone qui comprend le Gard, l’Ardèche et le Velay. A Manduel ‘lavette’ a été traduite avec fata (Thesoc). Le languedocien est particulièrement riche en dérivés : fatá v.a. « envelopper d’un linge ; étouper une futaille qui fuit » (S), fatéto « petit chiffon, pécule d’une femme » ; Nîmes esfata « défricher » ; esfataire « celui qui déchire ; défriche » Valleraugue defata v.a. « effacer ».
(Je suis le FEW qui maintient l’étymologie proposé par Brüch (Z 38,1917,p634), contre Corominas (2.888) qui propose une origine arabe.)

Descaucelar

Descaucelar « niveler le terrain après le passage de la charrue; déchausser la vigne » (Lhubac). Cette dérivation du latin calceare « chausser », (de- ou ex- +) calceare + ellu + are est limité au ouest-languedocien, les dép. de l’Aude et de l’Hérault et quelques attestations dans le Cahors et à Agen. Il semble bien vivant dans le français régional de la moyenne vallée de l’Hérault, vu le témoignage de Gilbert Lhubac, qui cite en plus l’ escaucel  » l’outil qui sert à déchausser les pieds de vigne ». Cf. le commentaire.

 

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……………………..…….. descaucelar d’après Diderot …….………………Lequel est l’escaucel?

Deneiròla

Deneiròla « tirelire » est dérivé du latin classique denarius « denier » une pièce en argent des Romains qui valait 10 as. Wikipedia : Le denarius est aussi la monnaie à l’origine du dinar, encore utilisé aujourd’hui en Serbie depuis 1920 et dans de nombreux pays du Maghreb et du Moyen-Orient.

denarius
denarius