cat-right

Pebre

Pebre « poivre; variété d’olive, gattilier (arbrisseau); lactaire poivré (lactarius piperatus) ». Du latin piper « poivre ».

Pèbre d’âse ou pèbre d’aï  « la sarriette ». Orthographe ou ay « âne », mais l’ail est autre chose.
Pour certains le pèbre d’ail est une variété de thym ou de serpolet. Une visiteuse vient me signaler que pour elle la sarriette a un goût entre le poivre et l’ail et il y aurait donc deux noms pebre d’ase et pèbre d’aï. En effet ces deux noms peuvent prêter à confusion, d’autant plus que très souvent les noms des plantes varient d’un endroit à l’autre. Mais ce n’est pas le cas pour pèbre d’âse et pèbre d’aï  « la sarriette ». Latin asinus a abouti à ase en provençal central et en languedocien, mais à en provençal de l’est, Alpes Maritimes et Var, où le -s- entre deux voyelles de ase est tombé. A Arles et Avignon les deux formes sont en concurrence, et la forme ase y est considérée comme « populaire ».

D’autres plantes, généralement avec un goût piquant s’appellent également pèbre  comme le « gattilier »  (Vitex agnus castus), appelé communément  Agneau chaste, Poivre de moine, Faux poivre, Gattilier, anglais Chasteberry.

Explication: en surfant j’ai trouvé les remarques suivantes: le pèbre est une  « Graine comestible à la saveur de poivre, à consommer avec modération : on l’appelle poivre de moine car il était utilisé dans les couvents pour amortir le désir de la chair. » De nos jours  d’autres effets sont mis en avant: le vitex agnus castus est une plante asiatique qui permet de mieux vivre les variations physiologiques dans les périodes de pré-ménopause. Il agit sur les sensations de chaleur.

Solerius1 parle de deux sortes de pebriers :

C’est la 3e fois que je tombe sur cette plante! Voir vedigana et bedigas.

Pebrada « sarriette (Velay); thym (Hte Loire, Thesoc).

A ne pas confondre avec le poivre d’âne ou pèbre d’aï qui est un fromage français à pâte molle. Son appellation provient de son enrobage de plusieurs herbes sèches, dont une,  la sarriette,  porte le nom provençal de pèbre d’aï  (Wikipedia).

Pébron « piment, poivron » (Camargue) vient du provençal pebroun.  Pebron a pris un sens péjoratif : « Amateur, jusqu’à l’excès, des boissons alcoolisées ! » Comme français poivrot, parce que les boissons alcoolisés contenaient pas mal de poivre.

Charlelie Couture  m’a demandé l’origine de l’expression « qui date de l‘an pèbre » . Dans le blog de Pappataci vous trouverez l’explication suivante:

L’origine de cette expression est vraisemblablement liée à une terrible épidémie, la « pébrine »qui, en 1848, causa des ravages sans précédent dans les élevages de vers à soie du Midi de la France, et plus particulièrement dans les Cévennes et la Provence. Le nom français de  » pébrine  » est tiré du provençal  » pèbre « , car la maladie se caractérisait par de petits points noirs, comparables au poivre moulu.

Philippe Blanchet propose dans l’ouvrage Zou boulegan : expressions familières de Marseille et de Provence une autre explication:  l’an pèbre  désigne l’an pépin, c’était à l’an pèbre = c’était il y a très longtemps » mais nous n’avons pas pu vérifier cette information.
______________________

 

  1. Solerius (Hugo), sanionensis, Scholiae… à la suite de Aetii medici tetrabiblos... édité par Cornarius, Lugduni, 1549, in-fol.

Ase, ay

Ase s.m. « âne » du latin asinus. Les deux fomes latines asinus ou asilus se retrouvent dans presque toutes les langues européennes. Voir à ce propos par exemple le dictionnaire allemand des frères Grimm. 

L’anglais ass « bête de somme », probablement par l’ancien celte *as(s)in « âne », dans les composés asshead « tête d’âne » = « personne stupide; jackass « personne stupide » vient également du latin asinus.. Ne pas confondre avec ass « cul » qui vient d’un prononciation régionale de arse. !! A propos de l’élément jack- qui vient du français Jacques, cf.l’article Jacouti . Allemand Esel et néerlandais ezel « âne; chevalet » (> anglais easel « chevalet).

Un âne à la recherche d’ amourous d’ase ou de pam blan d’ase pour se farci l’ase ?

La forme ase s’est maintenue dans le languedocien et le catalan. En provençal il y a eu une évolution ase > ay attestée depuis 1530.Voir pèbre d’aï.  Dans les patois de la langue d’oïl, le franco-provençal et le nord-occitan on ne trouve que la forme asne devenu âne.

L’âne jouait un rôle très important dans la vie de tous les jours. De nombreux sens se sont développés par métaphore ou métonymie. Pour ceux qui s’y intéressent je ne peux que renvoyer au FEW vol.25, pp.437-457 (en français !). Je me contente de donner ici quelques expressions et métaphores languedociennes puisées dans la documentation extrêmement riche du FEW.

Lhomme pense qu’un âne est stupide : bèstio coumoun ase ; Alès ase « sot, ignorant, imbécile, butor »  asnas  « grosse tête (au fig.) »  ; en Lozère asená » faire l’âne »  ( voir aussi mon article vié d’ase ) et obstiné : Gard testo dase  » tête dure ».

Un visiteur m’envoie les renseignements suivants sur lase de Basacle;

le Basacle, lieu situé sur la Garonne à Toulouse. (Wikipedia) et fameux par son moulin mû par les eaux du fleuve. Alasan de Basacle, alezan du moulin, un âne (Jean DOUJAT, Dictiounari moundi, 1638, réimp. Toulouse, 1895, 242 pages ; p. 298). Rossin del Basacle, âne (G. VISNER, Dictiounari moundi, 1638, réimp. Toulouse, 1895, 242 pages ; p. 212). Es un ase del Basacle, c’est un crétin qui ne comprend rien. Es estudiant al Basacle, c’est un garçon meunier, un âne, un ouvrier posant pour l’écolier, etc. Enfin, mòl pas tant qu’al Basacle, il n’y a pas tant de travail que ça – on n’y moud pas autant qu’au B. (G. VISNER, Id., p. 36). Que s’enane al Basacle, qu’il s’en aille paître 119.I.238. Trimar coma l’ase dal Basacle, travailler dur comme l’âne du B. (A. MIR, Glossaire des comparaisons populaires du Narbonnais et du Carcassez, 1882, rééd. Carcassonne, GARAE, 1984, XV + 133 pages ; p. 18). Aquò sembla lo Basacle, c’est une cohue, un bruit étourdissant. Veja aquí tot son basacle, voilà tout son mobilier. N’i a un basacle, il y en a une grande quantité. (Abbé VAYSSIER, Dictionnaire Patois-Français du département de l’Aveyron, Rodez, Société des Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron, 1879, 656 + XLIII pages ; p. 44). Ce moulin disparut dans un incendie en 1814.

Mounta sus l’ase « chevaucher l’âne »  par contre est ridicule :  « cérmonie infamante qui consiste à monter une personne sur un âne, la figure tournée vers la croupe et tenant la queue dans les mains en guise de bride  ce qui se faisait surtout pour des maris battus par leur femme! Cette cérmonie s’appelait asenado.


Sagit-il dune vieille tradition romaine ? Ci-dessus une mosaïque de Meknes au Maroc (de quel siècle?.)

Pour « remettre à sa place » les membres d’un couple, les villageois n’hésitaient pas promener le mari sur un âne, placé à l’envers, comme le rappelle R.M. Lacuve ou Jol Thezard, le tout avec force bruit et commentaires. Un autre site

Corre l’ase. Un visiteur m’envoie ses notes très documentées sur une tradition du Lauraguais, corre l’ase: « A Castelnaudary nous constaterons, depuis le XVIe siècle, la fête du Corre-l’ase qui s’est perpétuée presque sans interruption jusqu’en 1870. Le Corre-l’ase avait lieu le jour du Mardi gras. On promenait sur un âne un mannequin de paille que l’on brûlait, le lendemain… Jusqu’en 1870, les organisateurs de la fête du Corre-l’ase formaient une confrérie parfaitement organisée… L’usage des Corre-l’ase était très répandu dans le Lauraguais ». 99.10. « …divertissement en usage le jour du mardi gras appelé corre l’ase, quand un mari se laisse maltraiter par sa femme » Revue Folklore, Carcassonne,1971.2. n° 142, p. 12, René NELLI, L’essai historique de Castelnaudary de Jacques de Gauzy (1780) ; Cf. idem, 1949.4. n° 57, p. 77, André AZAÏS, Société asinienne à Castelnaudary en 1867 ; Ibid., 1950.1. n° 57, pp. 13-17, H. AJAC, Courses de l’âne en Lauragais, Exemples pour 1680 et 1775 au quartier de la Baffe, à Castelnaudary.

« A TOULOUSE les Corre-l’ase firent fureur ; Vestrepain, dans la première moitié de ce siècle [le XIXe], écrivit souvent des chansons de Corre-l’ase« . (JOURDANNE Gaston, Contribution au Folk-Lore de l’Aude, deux tomes 1899 et 1900, rééd., Paris, Maisonneuve et Larose, 1973, 243 pages ; p. 10, note 2. Cf. Cansou al suchet d’un courri d’azi, in-8°, Toulouse, 1828).

LECTOURE (Gers).
Lo carnaval es pròche
. (Le carnaval est proche.)
Lo jorn de dimarts gras
, (Le jour du mardi gras, )
Julherac, Julheraca, (Jullierac, femme Jullierac,)
L’ase que correrà… (L’âne courra… )

(Jean-François BLADÉ, Poésies populaires de la Gascogne, Paris, Maisonneuve, 1881-1882, II.288-294. Cançon de Brenada.)

OS-MARSILLON (Pyrénées-Atlantiques). L’asoada d’Òs, Il était d’usage de faire monter sur un âne, la tête tournée vers la queue et de promener ainsi, par les rues, un mari qui s’était laissé battre par sa femme. Affaire en 1704, ceux qui avaient fait córrer l’ase ont été condamnés.(Vastin LESPY, Dictons du pays de Béarn, rééd. par la lib. Limarc André Cadier, Bayonne, s.d. – la première éd., est de 1875 -, XVI + 285 pp. ; p. 121).

L’âne a une grosse tête: languedocien ase  très petit poisson de rivière à la tête large et plate du genre des malacopterigiens ; chabot  (abbé de Sauvages) Il semble ne plus exister . Une attestation pour le Gard ase  » lotte ».

cap d'ase pè d'ase

têtard    cap d’ase   pe d’ase

Ase signifie galement  » têtard « (S). Le sabot de l’âne ressemble aux feuilles du : cap dase  « centaure noire ou jace »

L’âne est une bête de somme : Alès ase de ressare  « un banc trois pieds sur lequel les scieurs de long lèvent et placent horizontalement leur bogue ».

L’âne doit travailler dur : pati coumo lous ases de la jhipieiro  « souffrir comme les ânes des mines de gypse »  (S).

Farci l’ase. Enfin à Toulouse, à Foix et dans le Béarn il y avait l’expression farci l’ase  » remplir la panse, manger copieusement », sémantiquement à partir de la notion « charger ». De là , notamment dans le Gard et l’Hérault ase  « gros boyau farci, estomac du porc, caecum du porc »  à partir de la notion « sac à charger ».

Pour des raisons phonétiques et de répartition géographique il me semble peu probable que le verbe aïsiná  » préparer » du latin adjacens soit à l’origine de ce mot, même si par-ci par-là aïsiná devient asiná notamment dans le pays de Foix, Vicdesssos. Mais partout ailleurs c’est la forme ai- ou ey- qui domine. Dans la région de Foix on pourrait rattacher le mot ase dans l’expression farci l’ase à azinat « mets fait de choux et de pommes de terre’ soupe » qui provient de l’étymon adjacens, contrairement à FEW 25,448b, mais certainement pas dans tout le domaine occitan.

Un visiteur m’a fait parvenir des témoignages du mot ase « gros boyau farci  » à ROQUEBRUN (Hérault). Los manja ases, les mangeurs d’ânes. « On les accusait de tuer et de manger un âne pour la fête du village ». Cette accusation vient de Cessenon (M. Roger Delher). Le suivant donne l’explication: SAINT-JEAN-de-CORNIÈS (Hérault). Les habitants ont pour sobriquet Los manja l’ase, les mangeurs d’âne. L’ase, « l’âne » étant le foie du porc boucané ou un gros boyau farci. Et : SAINT-JEAN-de-MARUÉJOLS (Gard). Manja ase blanc, amateurs de boudin blanc. Rien à voir avec un âne albinos comme le croit André BERNARDY (Les sobriquets collectifs. Gard et pays de langue d’Oc. Anecdotes, dictons, légendes, Uzès, Ateliers Henri Péladan, 1962, 273 pages ; p.100).

Labbé de Sauvages qui en 1756 a noté le dicton suivant : l’ase de la coumuno fough toujhour mou embast.  l’âne de la commune est toujours le plus mal bâti , ce qui donne à Valleraugue (30570) : Un asé omédjiorat es toudjour mal bostat. (omédjiorat est écrit amejairat par Alibert, et veut dire « qui est possédé par moitié »).

Un emploi très local: MARGERIDE (Lozère). FORTUNIO. « Uèi matin « Fortuniò » a cargat l’ase… tranarà davant miègjorn (ce matin, Fortunio (point le plus élevé de la Margeride, 1552 m.) a mis son bonnet de nuages… il fera orage avant midi ).

 

 

 

 

Arteguer

Artéguer semble être la forme en français régional (Lhubac;Domergue) de l’occitan artelhar v.intr. « marcher vivement » (Alibert), artela en provençal (Mistral). Ce verbe est un dérivé d’artalh « orteil »,  du latin articulus « articulation, jointure, nœud; doigt, orteil », un diminutif de artus « membre ». La forme occitane a dû subir l’influence de verbes comme bouleguer « remuer, tourner » en passant au français régional. Dans tous les dictionnaires patois nous trouvons la forme avec un –y- arteya(r).

Le sens varie suivant les localités. A Alès et dans le languedocien de l’ouest le sens de s’artelhar est « se heurter les orteils » et de là « trébucher », au figuré « s’embrouiller en paroles », mais en allant vers l’ouest, dans le Gers, un artilhaire redevient un « bon marcheur » >et ensuite  « un commissionnaire ».

Je n’oserais prétendre que pour les gens du Midi bouleguer + artailhs « remuer + orteils » est la même chose que « marcher vite »… Il doit s’agir du maintien du sens « articulations, jointures ».

  Elle a artégué..

    

Serp, ser

Serp, ser  « serpent, couleuvre ». Dire: l’étymologie est latin serpens est trop simplifier les choses. Latin serpens, serpentem aurait dû aboutir à serpan ou sarpent (attesté par Mistral) en languedocien, mais ces formes sont manifestement des emprunts au français ou à l’italien.  La forme indigène est serp ou ser, attesté depuis le XIIe siècle dans tout le domaine occitan. Nous retrouvons la même forme en italien: serpe, s. f. « (region. o lett. s. m.) serpente, spec. se non grande e di specie non velenosa | a serpe, a spirale | scaldarsi, nutrire una serpe in seno,… »en roumain sarpe, en rhéto-roman, en catalan serp, espagnol sierpe et portugais serpe.
Ces formes nous obligent à supposer un étymon *serpem.  Au VIe siècle, Venantius Fortunatus utilise le mot serps au nominatif, ensuite la forme serpes est attestée du VIIe au Xe siècle dans des textes en latin .

Le pourquoi de la répartition géographique des deux types serpentem/serpem n’est pas clair, peut-être y a-t-il une distinction entre langue littéraire et langue parlée, étant donné que le serpent joue un rôle important dans la Bible.

 

A l’origine de cet article est une discussion dans le site Lexilogos sur l’étymologie de cerf-volant:

  • Gros coléoptère mâle (Lucanides) dont les mandibules de grande taille et proéminentes rappellent les bois du cerf.
  • Objet constitué par du papier ou de l’étoffe, tendu sur une armature légère de bois et une queue servant de contrepoids, que l’on fait voler dans les airs au gré du vent, en le maintenant relié au sol par une attache.

Le FEW met les deux sens sous cervus « cerf », mais dans un article paru dans Romania, t. 93(1972) 563-567, H.Polge suppose un étymon du type *serpe volante « serpent volant ». En effet quand je vois un cerf-volant :

 

je pense plutôt à un serpent ou un dragon qu’à un cerf.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le cerf-volant a été introduit en Europe par Marco Polo à son retour de la Chine. La première image d’un cerf-volant en Europe date de 1326 et comme toute invention il est rapidement utilisé comme arme! Dans le site http://www.carnetdevol.org/siteCVang/navang.htm vous en trouverez quelques-unes.
Si vous lisez l’espagnol, il y a une belle histoire d’un général coréen qui avait envoyé une grande quantité de cerfs-volants avec des lumières au dessus du campement des Japonais.

Une des premières descriptions vient du manuel machines de guerre Bellefortis (1405) de Conrad Kyeser. qui contient l’illustration suivante. Vous voyez bien qu’un cerf-volant prend la forme d’un dragon.

ll faudrait mieux connaître l’histoire de la propagation du cerf-volant en Europe.  Il a dû arriver en France à partir de l’Italie (Marco Polo). En passant par la Provence, il a pris le nom  ser volant, et  je ne serai pas étonné si quelqu’un découvre qu’un Marseillais  est arrivé à Paris avec ce  nouveau jouet et que le Parisien lui a demandé kesako? et le Marseillais lui a répondu « ung ser-volang » . Et le Parisien répète: Ah,bon un cerf-volant! Je vais le noter!

Dans le Nord, wallon, picard, flamand, la Moselle et jusqu’ à Montbéliard le cerf-volant est appelé dragon!

Na

Na « dame », ou damna.  L’étymologie est le latin domina devenu très tôt domna  en ancien occitan. D’après Alibert actuellement seulement dans la langue littéraire. Je viens de recevoir une publicité pour:

« Na Balfet »,lo primièr roman de Sèrgi Viaule.Las edicions Princi Negue.

Une visiteuse du Tarn me donne les compléments d’information suivantes:

On trouve quelques noms de lieu avec cette appellation : Na Delmas par exemple qui indique que le propriétaire était une femme. (veuve le + souvent ) Vous avez répertorié cela: Na de Dama ou Damna. Quand le propriétaire était un homme dans la plupart des cas on nomme le lieu : « en » {én} Ex: En Guilhèm, En Teste etc… je n’ai pas trouvé « en »
ds le site .
Dans plusieurs villages quand on parle de  » la Dòna  » il s’agit de la Rivière
Le Pégorier mentionne dona  comme toponyme dans l’Aveyron pour le XIIe siècle, et sous une forme francisée  done en occitan et dans les Alpes. Sous la forme na  en Gascogne en partculier.  Dona  « narcisse » dans le Dauphiné.
D’après le FEW dama  « narcisse des poètes » est aussi attesté en Savoie et dans la Drôme.  Sous la forme daou(a)neto  à Bagnères (Hte Garonne) et madona  à Barcelonnette. Beaucoup d’autres plantes ont des noms commençant par dama-
Certains animaux  sont aussi appelés dame, notamment la belette  en Gascogne: daounabere, daoune bere. 

A Marsillargues (34) dama est la « chouette » . A Castries (34) et Lafitte-sur-Lot (47) c’est la dama blanka. A Galargues (34) la damassa. (Thesoc). Une explication de cet emploi de dame se trouve probablement dans la symbolique des oiseaux. Voir les Bestiares du Moyen Age. Sur le symbolisme de la chouette, cliquez ici.

Voir aussi l’article damojano.