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Madièr

Madièr « couvercle de pétrin ». Etymologie : du latin materium, sg. de materia « ‘matière » en général et « bois; bois de construction »  en particulier.  Le sens  « couvercle de pétrin » est déjà attesté en ancien occitan au XIVe s.

Le verbe materiare signifie « construire en bois ».

Le dérivé madrier a été prêté au français : « table grossière de boulanger » (Larousse 1873). Le sens maritime « varangue » de madier ou amadiè (Palavas, Le Grau du Roi) a été emprunté au XVIe siècle aux  dialectes du Nord de l’Italie où le mot avait pris ce sens. Espagnol madero « poutre, varangue » et italien madiere.

 

3 = madiè

Milhas, mil(h), milhoc

Milhas « bouillie de maïs » est un dérivé en -aceu du latin milium « millet » qu’on appelle aussi mil à chandelles, petit mil ou sorgho (Il y a pas mal de confusion dans les noms de ces céréales; voir Wikipedia). Dans quelques régions le sens du dérivé milhas est resté proche du sens « millet », comme par ex. en béarnais: milhasa « champ de millet » et à Castres milhas « bouillie faite avec de la farine de millet » et au figuré « femme, fille grasse et petite ».

A partir du XVIe siècle le maïs introduit du Nouveau Monde remplace le millet dans beaucoup d’endroits . Dans le Sud-Ouest mil ou milh prend tout simplement le sens « maïs » (cf. Thesoc), un peu plus vers l’est, e.a. à Toulouse, dans le Gers et le Val d’Aran c’est le dérivé milok, milhoc qui domine, enfin dans le Languedocien c’est milhas, attesté d’après Mistral depuis le XVIIIe siècle.

La forme provençale semble être mihas, mais on l’appelle aussi meï , blad de barbarie, blad turc, et bratama. (Source).
Mistral donne pour le Gard les formes blad-mare, blatrama, bratama, blatama, blad-amar qu’il explique comme des variantes de blad-amar . Pierre Larousse a inséré dans son dictionnaire :

BLAMARÉE s. f. (bla-ma-ré – du lat. bladum, blé; maris, de la mer). Bot. Nom vulgaire du maïs, dans quelques départements du midi de la France. »

Le Dictionnaire de Bescherelle de 1845 et 1856 donne blamazée avec la même définition. Il semble que le passage de –r- > -z- est assez courante en languedocien. Ces noms sont absents du Thesoc.

                    millet  

Champ de millet                                                                          milhas

Minute

Minute Une visiteuse de me demande « Quel est le sens du mot « minute », trouvé dans un registre de 1807 relatant la découverte d’un enfant abandonné. L’officier de l’état-civil détaille le vêtement de l’enfant, dont ceci : «  »serretete en indienne en mouches jaunes, bordé d’une petite blonde noire recouverte d’une vieille minute d’indienne à petits carreaux rouges ». (archives de Mirepoix cote B.M.S. 1802-1809).

J’ai pu répondre: « Le FEW est une source inépuisable, comme je l’ai expliqué dans mon site. J’y trouve s.v. minutus « très petit »:

Aude s.f. minuto « manteau ne descendant qu’à mie-corps »; Tarn, Castres minuto « cape de femme », Issoudun « petit bonnet à brides, qui se porte dans la matinée ».

Dans le commentaire est noté qu’il s’agit d’un emprunt au latin, ce que je n’ai pas pu vérifier parce que je n’ai pas le Thesaurus.
Je pense que ce sens convient à votre texte.

L’officier de l’état civil, maire de Mirepoix, Pierre Jean Baptiste Denat, était manifestement quelqu’un de la région, parce que minute n’est attesté nulle part ailleurs avec ce sens.

Misto, mistoun

Misto, mistoun « enfant au maillot, mioche, marmot à Nîmes », miston en français régional à Nîmes. D’après plusieurs informateurs, mistoun est limité à Nîmes, confirmé par Mistral.

Vous connaissez peut-être  le film de François Truffaut Les Mistons (1958) portant sur cinq jeunes chenapans au début de l’adolescence, tourné à Nîmes et au Pont du Gard. Bernadette Lafont, née le 26 octobre 1938 à Nîmes, participa à ce premier court-métrage de Truffaut.

                                 

                         

Peut-être grâce à Truffaut, miston se trouve dans le TLF, qui le qualifie de « pop. vieilli, ou région.(Provence) ». La première attestation en français date de 1790. D’après L. Sainéan c’est un mot d’argot.

Le poète nîmois  Antoine Bigot est cité par Mistral:

                         

L’étymologie de mistoun  n’a  pas encoré éclairée. Dans la nouvelle rédaction de l’article  *amicitas du FEW l’auteur écrit:

 Il n’est pas possible de faire le partage, dans ce qui suit, entre ce qui relève de *amicitas et ce qui provient de mica, de mit- ou même de amictus.

L’autre mystère reste le passage de ce mot nîmois par excellence dans l’argot parisien. Vous avez une idée?

     

Mistral

Mistral « vent froid du nord ».  Le sens précis dépend de l’endroit où l’utilisateur se trouve. De là les petites différences qu’on trouve dans les dictionnaires : « nord, nord-ouest, nord-est ».

Etymologie :  latin magistralis « du maître ». Ancien occitan maestral « du nord-est » attesté depuis le XIVe siècle. Catalan mestral. Voir CNRTL s.v. mistral. Français mistral est emprunté à l’occitan au XVIe siècle.

Nom de famille

Micho

micho  était un « pain de 20 à 25 livres » et « un petit pain ; la ration du berger aux champs ». La première attestation de miche avec le sens « fesses » vient du dauphinois franco-provençal(1665), et a été  repris par le Larousse de 1907. Dans l’argot du Val Soana (Italie) métsya devient « mamelle ».

Voir l’article migon.

Mitounar

mitounar « cuire un mets longtemps, dorloter »cf. migon

Mocar

Mocar signifie  « moucher; frapper sur le nez, pincer un bourgeon ou un lumignon ». L’étymologie est bien sûr la même que celle du verbe français moucher , latin tardif muccare  « moucher ».  Voir à ce propos le TLF.

En occitan et en français régonal mocar, moucher, moquer  signifie  aussi « boire, chopiner ».

Plus loin dans cet article, Mistral donne trois exemples : Mouca ‘n veire de vin « sabler un verre de vin » (= boire d’un trait)  et moucho pas mau « il boit bien ». Se mouca v.r. « chopiner,boire ». Comment expliquer cette évolution sémantique? Alibert suit Mistral, mais ni l’un ni l’autre s’est posé la question.

On pourrait  s’imaginer l’évolution sémantique suivante : « (se)moucher » (pour se moucher on lève le coude!) > « lever le coude » > « boire » ; ou bien « pincer un lumignon » > « émousser » > « émousser la soif » > « chopiner, boire ».

Un article de Jacques Bruyère  dans le Midi Libre du dimanche 22 février09, intitulé « Moque Cabanel, quelle histoire » m’a mis une puce à l’oreille.  Jacques Bruyère a relevé qu’il y a un mot moque s.f. avec le sens « chope » en français régional. Le TLF dit : « Région. (littoral de la Manche et de l’Atlantique). Petit pot de terre en forme de tasse avec anse, servant à boire, ou gobelet en fer-blanc servant à mesurer des denrées. »  J’ai vérifié dans le FEW. Le mot moque , mouco se trouve en effet en galloroman dans une bande étroite le long de la côte atlantique, qui va de Boulogne-sur-Mer (Nord) jusqu’à Teste (Gironde).

En effet moque est attesté à Boulogne-sur-Mer, mock « pot pour la boisson à bord du bateau », en normand moque « tasse sans anse, servant à boire » dans le Dictionnaire du patois normand de E.et A. Duméril; Caen, 1849 ! dans le Calvados « godet pour le cidre », dans le Bocage, dans l’île de Guernesey mogue « vase à boire », à St-Malo, dans l’Ile-et-Vilaine moque « tasse, mesure pour les boissons (1/2 l) », dans le Poitou, à La Rochelle en 1780, dans le Saintonge, dans la Charente Maritime, et enfin à Teste dans la Gironde   mouco  » gobelet en fer blanc des matelots ». Cette répartition géographique montre clairement qu’il s’agit d’un mot de marins.  (FEW)

Moque a traversé l’Atlantique pour arriver au Canada (TLF) et en Louisiana (J.Bruyère).

Je ne suis pas Néerlandais pour rien, et il n’y a aucune raison pour s’arrêter dans le département du Nord!  En passant la frontière, en Flandres et aux Pays Bas mok est le mot courant pour une grosse  de tasse avec anse, ainsi qu’en bas-allemand mukke « chope », Suédois. mugg « mug,, » norvégien et danois  mugge « tasse pour boisson chaude », anglais mug. Nous avons donc affaire à un mot européen! Il y pas de collectionneurs de mugs. 

 un mok avec ta photobas-allemand: mukke

Le seul problème qui nous reste à résoudre est de savoir comment moca, mouca, mouco est arrivé à Palavas. Par la mer ou par la terre?  A la suite de l’article du 22 février, Jacques Bruyère a eu beaucoup de réactions qu’il a publiées dans le Midi Libre du 15 mars. (La consultation est hélas payante). L’expression Moque Cabanel est bien vivante en Languedoc, mais les sens donnés par Mistral également. Il y a certainement eu des contacts entre les marins de l’Atlantique et ceux de la Méditerranée.
Je ne crois pas que dans Moque Cabanel!, moque soit un verbe . A Laval dans la Mayenne,on appelle une « tasse de cidre » mok-mok. Je les vois bien lever le coude et dire mok-mok, comme on dit chin chin.

Etymologie :  moque, mouca « chope » vient d’un germanique mokke « chope ». Si moque est un verbe dans l’expression donnée, il s’agit d’un verbe  moquer créé à partir du substantif, comme chopiner de chope.

Le nouveau dictionnaire étymologique du néerlandais (EWN), suit le FEW en supposant un lien entre mok « sorte de tasse » et l’ancien néerlandais mokka* « motte (de terre), morceau ». On aurait comparé la chope à une motte à cause de sa forme grossière. Les représentants de cet étymon germanique *mokka sont absents de l’occitan, mais assez fréquents dans le Nord. Voir à propos de *mokka le TLF s.v. moche et moque et le DMF s.v. l’étymon ou le mot moquet « motte ».