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Sauma

Sauma « anesse; bête de somme; traverse d’un pressoir; coin de bois pour soulever une meule (Aveyron); gros boyaux (Aveyron); gros nuage(Aveyron); meule de gerbes ou de paille en dos d’âne.  Sauma  » et de nombreux dérivés (voir Alibert) viennent du latin sagma « bât » un emprunt tardif au grec « bât; couverture du bât; la charge d’un bât.

En latin classique le bât s’appelait sella baiulatoria.

          

Dans les langues romanes sagma est devenu sauma, soma. Par exemple dans les Gloses de Reichenau une sorte de Bescherelle® du VIIIe siècle : « sagma pro soma vel sella » ce qui veut dire: il faut dire « sagma » et pas « soma ».

En français moderne une somme signifie « une bête de somme » (TLF), mais l’ancien français connaissait aussi les sens « bât » et « charge, fardeau que peut porter un cheval, un mulet etc ». Le sens « ânesse » ne se trouve que dans le domaine occitan et franco-provençal., du Jura jusqu’en Béarn. Le mot somme, saume dans les anciens textes occitans a été traduit en général par « bête de somme », mais je pense que très souvent il s’agit plutôt de ânesses vu le sens du mot dans les parlers modernes. Il faudrait vérifier dans les contextes. En tout cas en France on a préféré l’ânesse plus douce que l’âne ou le mulet comme bête de somme. L’expression bête de somme ne date que du XVIe siècle.

A La Canourgue (Lozère) saumo (prononcez sáouma) est (aussi ?) le nom « d’une mûre d’un goût fade, qui traîne par terre ». L’explication de cette évolution sémantique se trouve dans le fait qu’en languedocien les deux mots latins asinus « âne » et acinus « grain de tout fruit à grappe » sont devenus homophones ase, aze. Il y a eu une association de la notion « âne » et de la notion « mûre ».

Comme le mot ase « âne », sauma ne pouvait pas échapper à un emploi dépréciatif: sáoumo « femme niaise » (Aveyron) élargi à saumasse en béarnais.

Ce qui est un « veau » en provençal : vedeou (< vitellus )« éboulis de terre » est une sáoumo de téro en languedocien.(Sauvages).  Je n’avais pas d’explication pour ces deux mots. Mais j’en ai trouvé une grâce à un visiteur. Voir l’article vedel.  L’image d’un mulet avec sacoches peut être à l’origine de l’emploi  saoumo de téro.

Les Occitans n’ont pas de problème à comprendre l’allemand qui appellent une bête de somme ein Saumtier.
Une lectrice qui connaît bien le basque me signale: Le latin sagma « charge, fardeau » a aussi été emprunté par le basque, d’où basque zama « charge, fardeau » et le dérivé latin sagmarius > basque zamari « cheval, bête de somme ».

Voir aussi l’articlesaumada

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