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Malhol 'plant, bouture'

Malhol ’bouture, jeune plant de vigne’.  Etymologie latin malleolus « petit marteau; crossette de la vigne ». Aoc. XIIe siècle.   Malholl  a pris dans la même période le sens de « vigne nouvellement plantée »,  sens que malleolus avait pris déjà au IXe siècle en latin médiéval et que nous retrouvons en catalan mollol  et en espagnol  majuelo.

L’image ( jeune plant = petit marteau  ou maillet) qui est derrière cette évolution sémantique est d’origine latine!

L’abbé de Sauvages (S1) écrit:

Maliôou , ou avantin « jeune plan  de vigne », il y en a de deux sortes les crossettes1e et les barbues2, appellées  sautelles dans quelques provinces; il n’y a que la barbue qui est du chevelu et qui, à cause de cela, reprend plus aisément. L’  avantin  est toujours un sarment de vigne qu’on plante dans des tranchées pour avoir des seps.

des barbues

 Mistral connait un dérivé  malholo s.f. « jeune plante de vigne » pour le languedocien, qui a vécu , mais pas longtemps, en français de 1800 à ?

L‘ALF atteste le dérivé mayola  « pampre » dans les Alpes-Maritimes avec le verbe  esmayolà « épamprer ».

FEW 6,115’b

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  1. Branche, taillée en forme de crosse, composée d’un jeune rameau et d’une pousse de l’année précédente, et qui sert à faire des boutures
  2. marcotte racinée

sidre, ceyre 'hellébore'

Sidre, ceyre ‘hellébore’ un mot  du sud-ouest, vient du latin siterus  » elleborus niger »  dans les formes sitro  et  cosiderus attesté dans des gloses du Xe siècle.

D’après le FEW  le même étymon est à l’origine de l’ancien haut allemand sitterwurz  « helleborus niger », emprunté par l’anglais : setterwort1.

Comme les représentants de cet étymon se trouvent principalement dans les Alpes et les Pyrénées et qu’il n’y a pas de représentants dans d’autres langues romanes, il faut conclure qu’il est d’origine préromane et peut-être même pré-indo-européenne si on ne trouve pas de représentants dans des langues celtiques.

Voir les noms de  l’hellébore dans Rolland Flore populaire 1, pp.77 ss et les usages à la p.84

 

je weiter ich in diesem Studium fortgehe, desto klärer wird mir der Grundsatz: daß kein einziges Wort oder Wörtchen bloß eine Ableitung haben, im Gegenteil jedes hat eine unendliche und unerschöpfliche. Alle Wörter scheinen mir gespaltene und sich spaltende Strahlen eines wunderbaren Ursprungs, daher die Etymologie nichts tun kann, als einzelne Leitungen, Richtungen und Ketten aufzufinden und nachzuweisen, soviel sie vermag. Fertig wird das Wort nicht damit.

Jacob Grimm an Savigny. 20. Apr. 1815

  1. Voir Middle English Dictionary publié par Robert E. Lewis p.587

veso 'vesce'

Veso, beso « vesce, vicia sativa » a la même étymologie que le mot français, à savoir le latin vĭcia « vesce » qui d’après Walde fait partie de la famille vincere « lier, plier ».  En occitan nous trouvons plusieurs dérivés inconnus du français comme dans le Gard  vessaro « gesse tubéreuse », occitan vessarado « vicia cracca » et dans le sud-ouest à partir de Carcassonne bessil, besil « vesce jaune », bessilhoun  dans le Gers.

Voir le Thesoc s.v. vesce

Nous retrouvons le même mot en italien veccia, catalan vessa, espagnol veza,  breton gweg, allemand Wicke, néerlandais wikke et anglais vetch.

Plus intéressant est le nom garaoubo  qu’elle porte dans plusieurs parlers galloromans.

veso beso    

Petelin 'térébinthe'

Petelin « térébinthe, Pistachier résineux » en provençal ou  petourlinpetoulin dans le Périgord est un de nombreux noms de plantes ou de fruits formés à partir de pēdĭtum « pet » à cause de la forme et petitesse de ses fruits. (FEW VIII, 141b). Voir l’article petoule.

Dans le Gard excepté à Cabrières  pelén, l’Hérault et l’Ardèche son nom est pudis   d’après le Thesoc sous pistachier.

Usages Le fruit du Térébinthe, d’une saveur aigrelette, est comestible ; l’amande renferme de l’huile ; le bois est excellent pour le chauffage ; son écorce est astringente et donne la résine connue sous le nom do térébenthine de Chio. (Télébotanica)

Pudis est un dérivé du verbe pudre « puer » du latin pūtēscĕre « puer ».  Voir l’article pudis

Pudis 'térébinthe'

Pudis « térébinthe » est un dérivé du verbe pudre « puer » du latin pūtēscĕre « se gâter, se pourrir, puer ».  Plusieurs animaux   ont un nom qui exprime la mauvaise odeur comme  pudis, ou gatpudre « putois ».

En ce qui concerne les plantes, des dérivés de pudre  désignent  l’alisier  pudis  (Sauvages et RollandFlore 5,123),  l’anagyris   puditz, pudis, le troène pudis  dans le Périgord,  le cornouiller sanguin pudis avec de nombreuses attestation en occitan, la bourdaine pudis à Brive,  le nerprun pudis  dans l’Aveyron (RollandFlore 4,17),  prunus padus pudis  à Montpellier (RollandFlore 5,310) et d’après l’abbé de Sauvages (S1) la térébinthe   pudis en languedocien.

Il me faudra l’aide des botanistes pour savoir ce que toutes ces plantes ont en commun pour comprendre cette confusion. En Normandie un autre dérivé  puisne  est le nom vulgaire  de différents arbrisseaux  considérés comme bois-mort. Dans Télébotanica je vois que le nom secondaire de plusieurs arbrisseaux est « bois puant ».

Dans la page térébinthe de Télébotanica il y a la remarque : Pudis Peu usité et à éviter « Pudis » désigne habituellement Anagyris foetida L..

La description du pudis  par l’abbé de Sauvages (S1) m’a rendu curieux; il écrit:

Nos térébinthes portent de longs cornets rouges et pointus; ce sont des galles creuses ou des excressences occasionnées par la piqure des insectes; elle sont remplies de pucerons &  d’une liqueur gluante qu’on dit être vulnéraire.

(Télébotanica)

Si vous en voyez une pendant vos ballades, prenez-en une photo et envoyez-la au site de Telebotanica.