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Avisar

Avisar « prendre garde à »; avisa! « attention ». Dans les arènes camarguaises les spectateurs avertissent les raseteurs :Avise , le biòu! qui est aussi le titre d’un livre concernant la course camarguaise de René Domergue.

L’étymologie : composé du préfixe a- et le verbe latin populaire * visare, latin classique visere, intensif de videre « voir », est la même que celle du français aviser.  L’occitan de la Camargue a développé le sens « conseiller » > « faire attention » > « prendre garde »  qui a pratiquement disparu dans la langue d’oïl.  Les autres sens donnés par Alibert sont identiques à ceux du français aviser.

Avise  lo biòu

Ay

Ay est la forme provençale de  asinus. Voir  ase

Bababoule

Bababoule « bavard ». Dérivé avec duplication de la première syllabe de l’onomatopée bab « lèvre », qu’on trouve dans toutes les langues européennes. En latin déjà babulus « hableur », dérivé de babire « se vanter ». Néerlandais babbelen « bavarder », allemand babbeln.

Babahille

Babahille « bave » (Lhubac) est un mélange local dans la moyenne vallée de l’Hérault de deux mots occitans babihá ou babilhar « bavarder » d’une racine onomatopéique bab « lèvre » et du languedocien*babo « bave » que je ne trouve pas dans les dictionnaires mais qui doit exister dans l’est-languedocien comme le montre le dérivé babaire « qui bave; idiot » à Pézenas.

babaire

cf. babahille

Babáou

Babáou « sorte d’ogre pour effrayer les enfants » (Pézenas). A Clermont l’Hérault le babáou est défini comme une « bête imaginaire qui d’après la tradition, dévore les enfants méchants; espèce de tarasque » et dans l’Aveyron toute « personne maquillée ou deguenillée ». Babáou estmentionné comme languedocien dans le dictionnaire de  Trévoux du XVIIIe siècle.

C’est un dérivé d’une onomatopée bàu, bai qui exprime l’effroi, la peur, avec une duplication de la syllabe initiale qui provient peut-être du langage enfantin.

Dans les parlers occitans, nous trouvons plusieurs mots de la famille bàu, bai qui désignent des animaux , notamment des insectes, qui font peur ou qui sont repoussant comme babo « larve d’insecte » et babaroutoun « larve qui ronge les légumes; insecte qui ronge l’olivier », Barcelonnette bàbou ‘gros pou de tête’, lang. babarôto « blatte » ou barboto « cloporte » (S); Aveyron babaou « insecte en général », Gard babo « chrysalide du ver à soie ». Voir Alibert pour d’autres dérivés et composés, entre autres babarauda.

Un visiteur me signale l’emploi de babáou suivant:

Mon père (et mon grand-père) réservaient le nom de babaou aux « espèces de trucs » qu’on trouve collé au dessous des pierres de la rivière, formés par des matériaux ou minéraux collés entre eux, et dans lequel on trouvait un trichoptère et qui, une fois débarassé de son « étui » est un fameux appât pour les truites…

Ensuite je lui ai demandé des précisions sur la localisation, ce qui abouti à ce complément, qui peut intéresser des pêcheurs:

Le cas échéant, quelques photos de « la bête »…

baboaou en coquillelarve trichoptere

Il faut bien accrocher l’hameçon sur la partie « noire » qui est relativement dure, le reste étant tout mou.
L’autre jour, dans un « parcours de pêche » où on vous donne des grains de maïs, aucune truite ne voulait « mordre », je suis allé ramassé des babaous, elles se battaient…
Bonne journée…
Et continuez la mise à jour de votre bel ouvrage!
Mon grand-père parlait couramment l’occitan (on disait « le patois »)
Mon père le comprend bien et le parle un peu.Et moi, je suis obligé de faire des efforts pour comprendre quelques mots.
Merci à l’éducation « nationale » (ou « parisienne »?) qui a éradiqué cette langue!
Complétée par une belle photo du grand-père:
Jean de Tulle

Jean de Tulle

Babarauda « manteau de deuil à capuchon en usage autrefois à Montpellier; cagoule, domino de carnaval » (Alibert).

Un dérivé de baou qui provient du sens « épouvantail » attesté dans de nombreux patois notamment  franco-provençaux.
Un lecteur me signale qu’en russe un ogre s’appelle babayan « , féminin babaïka.

Un visiteur/collaborateur me donne l’information méditerranéenne que voici:

Bonjour,

Je vous signale concernant cet article : http://www.etymologie-occitane.fr/2011/07/babaou/
Le kabyle burebbu « chenille ». Une appellation circum-méditerranéenne probablement.

Concernant le dénomination de la coccinelle en lien avec celle de la poule en occitan, dans mon parler (Aït Bouyoucef, Kabylie des Babors), nous appelons la coccinelle tafunast, littéralement « vache ». J’ai tenté de m’expliquer la motivation de cette appellation du fait du mode de prédation de l’animal sur les pucerons, on pourrait dire que celle-ci les « broute. En tout cas ce n’est pas en rapport avec ses taches car notre race bovine locale (brune de l’Atlas sétifienne) n’est pas tachetée.

Je suspecte un latinisme dans le kabyle des Babors, dites-moi si cela vous fait penser à quelque chose : il s’agit du nom amundas« mangouste ».

Merci pour votre excellente page web,

Bonne continuation.

Babarauda

Babarauda « manteau de deuil à capuchon en usage autrefois à Montpellier » voir bau

babo

babahille

Babour, vabor

Babour « chaleur humide et étouffante, temps orageux ». La forme vabor donnée par Alibertne se retrouve dans aucun autre dictionnaire occitan. Toutes les autres sources donnent une forme avec b-: Cahors bobour « chaleur excessive », Cévennes babou « vapeur » (M).

L’abbé de Sauvages explique qu’une boubourado est une vapeur chaude et étouffante qui sort d’un endroit renfermé .. qui est occasionnée par un temps couvert et orageux. La boubourado ou touffo (Français touffe) est mortelle pour les vers-à-soie.

Etymologie: latin vapor, vaporem bien sûr comme français vapeur (qui est un emprunt au latin), mais avec cette différence qu’une partie de l’occitan et le catalan (bubó) sont les seules langues romanes où le mot n’a pas subi de transformations sous l’influence d’autres mots. Dans une partie de l’occitan le b- initial a été remplacé par un g-gabou ou gabour « air étouffant » (Toulouse; Montauban) et à Castres une forme avec insertion d’un -m- : gamboul.

Toutes les formes avec un -p- comme languedocien vapour, sont des emprunts au latin plus ou moins anciens. Cf. fr. vapeur.

 

Babune

babuno « petite pluie, bruine » voir bavard