cat-right

Queron, cairon

Queron « parpaing ».  Littré écrit au XIXe si-cle  : CAIRON. »Sorte de pierre servant à former les bords de la chaudière des savonniers.

De nos jours  presque toutes les maisons sont en  quérons : 2° Pierre molle qui sert à bâtir, et que l’on peut acheter toute taillée en petits cubes. Provençal moderne, caire, coin, angle.  » Voir carrel

Quésaco ?

L’étymologie de quesaco, quésaco, qu’ésaco,   kesaco,  occitan Qu’es aquò ? n’a rien s’intéressant, mais Christine Belcikowski  a écrit une belle histoire A propos de la coiffure à la Quesaco

coiffure_quesacoLouis Marin de La Ciotat, qui est à l’origine de cette histoire, n’est pas complètement oublié. Une école primaire à La Ciotat porte son nom et le Musée Ciotaden  garde son portrait:

Louis_Marin

Quicher, quichado

Quicher « serrer » voir l’article  Esquichar, quicher… 

Un quichado est un « pincon ». L’abbé de Sauvages (S1) a eu la bonne idée de réformer l’orthographe en  kichado. Mais c’était trop simple, il n’a pas été suivi.  Il poursuit:  kichado  a un autre sens dans cette façon de parler  M’a bailà un bono kichado « il m’a serré rudement ».

Un vissiteur m’écrit :

J’ai trouvé une expression utilisée par le rebouteux de mon village (Montagnac, Hérault) qui disait : « car esquinsado » pour désigner un accident musculaire et qui peut de traduire par « chair déchirée » ou « chair pincée ».

Kiché.  L’abbé décrit en plus  3 formes de kiché , des « targuettes, vérous ou loqueteaux « .

Tous ces mots appartiennent à la même famille Esquichar, quicher… 

Quicou ‘cul, fond’ à Arles ?

Quicou ‘cul’ à Arles. d’après le dernier tome du   Dictionnaire provençal-français manuscrit publié par l’Université de Toulouse. (dernier tome de cette publication), utilisé notamment dans le jeu de la pétanque lou quicou de la bòulou « l’appui de la boule ».

Quicou15072014 - 19:13:52

Je n’ai retrouvé ce mot nulle part. Contactez-moi si vous le connaissez. Merci d’avance !

 

 

quicoun ‘quelque chose’

Quicoun « quelque chose » vient du latin quidamcum Voir FEW II, 1469a s.v. quidam « un certain ».  D’après les données du FEW  la zone géographique du mot est  limité au languedocien et à l’auvergnat.

Joel Pon, Histoires extraordinaires de patients presque ordinaires, paru en 2005, note p. 55  écrit : Quicoun como aco  expression en patois occitan qui signifie « quelque chose comme ça ».

Un quicomet, quicoumé est un « petit quelque chose »

L’évolution des formes pose quelques problèmes. Si vous voulez en savoir plus, il faut lire l’article de Schulz-Gora dans la Zeitschrift für romanische Philologie 53, p.93 et suivantes. (en allemand)

En ancien occitan a existé aussi la forme quezacom « une petite quantité », ce qui me donne l’occasion de faire une petite note de phonétique historique. Hier j’ai visité la Collégiale Saint Didier à Avignon   où se trouve le Gisant de  Saint Bénezet .

Gisant StBénezetEn dessous est écrit son nom en latin : Sanctus BenedictusBénezet est la forme occitane écrite avec un -é-pour que les francophones arrivent à la prononcer correctement.

Le nom Benezet est la forme régulière en provençal du latin Benedictus, en particulier le passage du -d- entre deux voyelles qui passe à -z-.  Autres exemples  sudare > suzar, audire > auzir.  Cette  évolution est relativement récente parce que dans les plus anciens monuments de la langue comme dans la Chanson de Sainte Foy, de -d-intervocalique est maintenu : audi,  Judeu, etc.

Dans le Limousin par contre  le -d- intervocalique  a disparu sans laisser de traces, comme en français (laudare > louer), toutefois les Limousins ont comblé souvent l’hiatus en y insérant un -v- : laudare > lauvar, audire > auvir.

 

 

Quilhar

Quilhar verbe transitif et pronominal  « placer dans un endroit très élevé; se percher », en français régional quiller (Manduel; Camargue); « dresser, empiler »(Alibert);  être quillé   se dit d’un « joueur au loto qui n’attend plus qu’un seul n° pour crier quine »(Andolfi).

Le verbe  est  dérivé de quilha « quille; plantoir, outil de gantier; jambe mince » d’origine germanique probablement ancien haut allemand kegil, allemand et néerlandais modernes kegel.

L’emprunt est  relativement récent. En français il n’y a pas d’attestations avant le début du XIVe siècle et en occitan les premières datent du début du XVIIIe s.
C’est l’emploi au figuré de quilha « jambe » comme fr. quille, attesté depuis François Villon, qui est à l’origine du sens « se percher ».

        

                                                                                                                              Quilho-mouto « traquet, oiseau »(M), quilhamota (Alibert).

Dans le FEW nous trouvons les significations suivantes: « se tenir sur une jambe, se jucher sur quelque chose d’élevé, comme les poules ». Le sens « se percher » se trouve surtout dans la région de Marseille et dans est-languedocien.

Est-ce que les Méridionaux sont des tricheurs?  Le verbe  quilhonar signifie « jouer » , mais aussi « duper, tromper ». On le dirait. Nous trouvons la même évolution sémantique dans maréla « jouer à la marelle ».

D’après Joblot s’enquiller est « partir à l’improviste. Se sauver en profitant d’un moment d’inattention: « j’ai vu le voleur au moment où il s’enquillait ». Le lien sémantique est peut-être la notion « prendre ses jambes à son cou » ou le sens « tromper, duper ».

Dans la moyenne vallée de l’Hérault, G. Lhubac signale en français régional le verbe enquiller avec les sens

  • « se faire avoir »; à mon avis il s’agit d’un euphémisme pour « entuber, enculer « ; l’expression est se faire enquiller. En argot enquiller « entrer, faire entrer (depuis 1725), pénétrer quelque part ». La métaphore est claire. Un visiteur me signale qu’ à Nîmes on dit enquiller une vis dans un trou, et enquiller des perles sur un fil. Je ne sais s’il s’agit de l’argot parisien qui est descendu dans le Midi ou de l’occitan qui est monté à Paris.
  • au figuré « endosser, assumer » comme en fr.populaire « caser, pourvoir d’une place » et en Sologne « endosser, mettre un vêtement »
  • « supporter, blairer au fig. », dans une phrase comme Cinq ans de prison, il faut les enquiller. (Lhubac). Probablement lié au sens « empiler ».

Dans le domaine galloroman le verbe quiller  et surtout  les dérivés esquillà, resquillà avec le sens « déraper, glisser »,  sont limités au Midi. Nous les retrouvons  dans  la  zone italienne et ibéro-romane voisine, quiller et  les composés avec  es- ou res- qui ont même sens « glisser sur, déraper, patiner ». Provençal resquilha, languedocien resquilha , esquilha. L’abbé de Sauvages (1750) donne reskinla « glisser », reskinladou « glissoire »; jouga a la reskinleto « jouer à écorche-cul ». (Un lecteur me signale que Littré connaissait ce jeu: « En glissant, en se traînant sur le derrière. Ces enfants jouent à écorche-cul. » ), resquiéto « glissoire ». Ce dernier signifie en provençal aussi « ricochet qu’on fait avec une pierre plate sur l’eau ».

Français resquiller « tricher » est un emprunt à l’occitan.  Von Wartburg a joint cette famille de mots à l’étymon kegil tout en faisant la remarque que la discussion reste ouverte parce que le lien entre quilha « quille » et esquilha « glisser », n’est pas clair ni du point de vue phonétique et surtout du point de vue sémantique.

Resquiller est entré dans le TLF, qui donne l’étymologie suivante:

Prononc.: [ʀ εskije], (il) resquille [-kij]. Étymol. et Hist. 1. 1910 intrans. « outrepasser son droit » (arg. des marins d’apr. Esn.); 1939 (Montherl., Lépreuses, p. 15); 2. 1910 trans. « obtenir sans payer » (arg. des marins d’apr. Esn.); 1918 arg. milit. (ds Esn. Poilu, p. 464: il avait resquillé tout le reste du litre); 1924 resquiller une place dans une auto (ds Esnault, Notes compl. Poilu). Empr. au prov.resquilla « glisser, faire un faux-pas » (Mistral), dér. de esquilha « glisser, fuir, s’échapper; s’esquiver », lui-même dér. de quilho, v. quille.

Voir aussi esquil « grelot ».

Mars 2018, un visiteur me signale le verbe ; »desquiller » ce mot était utilisé dans l ‘Hérault, dans le sens de  » faire tomber » . On desquillait une pigne en lui lançant des pierres. On desquillait les quilles au jeu de quilles. Et, curieusement, « desquiller » voulait dire aussi, galéger, exagérer, mentir. D’où « desquilleur » pour une personne dont on ne peut prendre la parole au sérieux.

« Tu desquilles! »: je ne peux pas te croire, tu exagères..

 

Quincanela

Quincanela « faillite, banqueroute », quincanelle en français régional (Lhubac).

En moyen français la quinquenelle est un « Délai de cinq ans accordé à un débiteur qui fait la preuve qu’il a perdu la plus grande partie de sa fortune ». ( début 15e s, DMF).

C’est un emprunt au latin quinquennalis utilisé dans les Coutumes. La forme de l’ancien occitan est quinquinal. Ce n’est pas exactement une faillite, mais on l’accorde à un débiteur ne pouvant plus payer;  il a 5 ans pour le faire. Avec la moyenne d’âge de l’époque cela revenait au même. D’ailleurs Du Cange le définit par usurpatur

Du Cange

Quincarlotà, aligot, calicot, logate, cincarat, ca...

Quincarlotà(t) « haricot » dans l’Hérault et l’Aveyron, plus spécialement « haricot bariolé » dans le Larzac, d’après les enquêtes de l’ALF et le dictionnaire de Vayssier pour Nant et le Larzac. Lhubac le signale en français régional à Gignac,quincarlotte, également avec la spécification « haricot bariolé ». Il ajoute que le haricot vert est absent du ragoût appelé quincarlotat très proche du ragoût d’ escoubilles . C.Achard a trouvé le sobriquet los quincarlets pour les habitants de La Roche ‘Rieutord-de-Randon (Gévaudan).

Vayssier. Diectionnaire patois-français du département de l’Aveyron, par feu l’ abbé [Aimé] Vayssier. Publié en 1879.

Dans un site consacré à la mémoire de la Guerre des Camisards (1702-1705), il y a une page  sur le « Pillage de la maison de Pierre Larguier à Sanbuget » (Lozère), qui mentionne :

Une carte deux boisseaux d’haricots communément appelés quincarlottes évalué 1# 10 s.

( Je ne trouve pas la date dans le document. Dommage, parce que le mot « habituellement »    ferait remonter au XVIIe siècle la première attestation et elle pourrait être contemporaine du mot  aligot.)

Je viens de trouver dans le dictionnaire de l’abbé de Sauvages, 2e éd.  paru en 1785 (S2): KINCARLÔTOS    » Des haricots bariolés »

Quincarlotà  fait partie de la famille de mots composés ou dérivés d’un verbe germanique  *harion  « déteriorer » qui a donné en ancien français le verbe harigoter  « déchirer, mettre en lambeaux, déchirer de coups » et le substantif harigote, aliguote  « lambeaux, chiffon ». ( FEW (XVI,165a).

Aligot « aligot » A mon avis le mot aligot (de l’Aubrac) vient directement de ce sens. Vous n’avez qu’à regarder l’image de Wikipedia qui donne latin aliquod « n’importe quoi » comme étymologie. Mais l’aligot  n’est surtout pas « n’importe quoi »!

aligot

L’explication de l’évolution sémantique est la suivante. A la fin du XIVe siècle apparaît en français le mot hericot ou haricocus du mouton; harigot « ragoût fait avec du mouton coupé et des légumes « (DMF article 7 de l’étymon *harion). Ce sens est resté vivant dans l’Aubrac, p.ex. olicouót « ragoût fait avec des abatis de volaille », aricot à St-Affrique. Henri Affre , Dictionnaire des institutions, mœrs et coutumes du Rouergue. Rodez, 1903, donne une variante pour Laguiole avec la définition suivante: oligot « plat composé de pommes de terre cuites à l’eau et de fromage encore imparfait pris en quantité égale et frits ensemble dans du beurre, qu’on fait à tout festin de noces ». (cité d’après le FEW).

L’aligot serait d’abord un ragoût selon le FEW, mais quand on mélange des pommes de terres avec du fromage et du beurre, on obtient  plutôt des  lambeaux ou les chiffons, notion qui a dû être présente devant les yeux des noceurs. Nous trouvons la même image dans le mot actuellement  très à la mode de chiffonnade, anglais chiffonade.

Dans les premières attestations haligot, aligot, harigot s.m. signifie « aguillette » un ornement des vêtements et haligote s.f. « lambeau, déchirure, chiffon d’étoffe; pièce rapportée, aiguilette » (Voir Godefroy); le verbe haligoter signifie  « déchirer, taillader, mettre en lambeaux » etc. Au XIVe s. apparaît hericoc de mouton « ragoût de mouton, coupé en morceaux, avec des fèves, des pommes de terre ou des navets »  (Godefroy Complément), dans le Viandier de Taillevent. qui date probablement de la fin du XIVe siècle.

Beaucoup plus tard, à partir du XVIIe siècle apparaissent les fe(b)ves de haricot « semences de phaseolus vulgaris », appelés  ensuite haricots tout court. Les haricots  deviennent vite populaires, d’abord comme légumes dans le ragoût et ensuite  comme légumes bon marché. Les haricots verts sont « des gousses de haricots encore vertes et assez tendres pour pouvoir être mangées ».

Dans le Dictionnaire Français de P.Richelet de 1680 le mot haricot désigne en premier lieu le ragoût:

haricot      
Vous voyez que la recette que ma femme a choisie pour m’encourager dans mes recherches,  diffère de celle de Richelet.

Calicot « fève ».  Richelet écrit que des paysans  d’autour de Paris appellent ces fèves calicots,  au lieu de  haricots. La première syllabe de quelques formes comme fève de callicot (1651, en français), caricote (dép. de l’Oise) karikot (dep. de l’Yonne) et notre quincorloto ( placée aussi dans les Incognita du FEW à cause de la première syllabe) reste obscure, mais elles sont bien liées à l’haricot.

 Une influence du mot calicot « tissu indienne bariolée » semble très peu probable, parce qu’ il est réservé aux récits de voyages et n’apparaît dans la langue commune qu’au XIXe siècle. (TLF).   Un autre problème, peut-être provisoire, empêcherait  cette filiation, à savoir que l’expression fève de haricot (1628) est attestée 23 ans avant fève de calicot. (1651).

Pourtant, au XVIe s. le haricot s’appelait fasiol de Turquie (1561) et plus tard aussi pois d’Inde (1614), ce qui prouve qu’on était conscient qu’il venait de loin. Le  mot calicot avec le sens  » tissu blanc ou multicolore en coton fabriqué à Calicut en Inde » apparaît en 1613 et ensuite en 1663 (TLF) en français, mais déjà au début du XVe siècle en anglais (Harper).  En français on appelle ces tissus des « Indiennes » (TLF). Cela me permet de supposer quand même un lien entre les désignations pois d’Inde et fèves de callicot, d’autant plus que les haricots fèves sont blanches ou multicolores, comme les tissus de Calicut, et que l’Inde était aussi bien à l’Est (Indes, Indonesie), qu’à l’Ouest (les Indiens),  d’où étaient venus les phaseolus.  Le commerce des tissus colicots entre l’Inde et l’Europe a pris une grande importance au XVIIe siècle.  Le manque d’attestations n’est peut-être qu’un hasard.

C’est un message de Michel Chauvet, ethnobotaniste à l’INRA, qui m’a stimulé à faire ces recherches. Il m’a écrit:

« Vous savez qu’on a des variantes avec « calicot ». Il se trouve que les toiles indiennes (dont le calicot) sont devenues à la mode précisément entre la fin du XVIe – début du XVIIe en Europe de l’Ouest. Grâce à Wikipedia (in English), j’ai découvert qu’il existait des chats calico, un crabe calico et un pirate surnommé Calico Jack. Il semble donc que calico ait pris le sens ou la connotation de bariolé, ce qui convient très bien à des haricots. On connaît en effet plusieurs noms qui se réfèrent à des graines bariolées (par contraste avec celles du pois ou de la fève qui sont de couleur terne et uniforme) : fève peinte étant l’un d’eux. Mon idée est donc que « fève de calicot » serait une innovation (parisienne ?) comme fève peinte, et qu’ensuite seulement par étymologie populaire on serait passé à « fève de haricot« .

Il m’a signalé également les nombreuses recettes de cuisine avec des calico beans!Ce lien en donne 189. Je n’ai pas réussi à dater la première attestation de « calicot beans », mais le résultat peut être intéressant.  Voici l’étymologie  du mot anglais calico « bariolé »  :

Origin:
1495–1505; short for Calico cloth,  variant of Calicut cloth,  named after city in India which orig. exported it.

L’utilisation des fèves bariolés  pour cuisiner le ragoût appelé haricot  a pu  suggérer aux paysans des environs de Paris , de les appeler calicots.

D’autres mots dans les Incognita du FEW pourraient bien appartenir à la même famille. Les voici :

Logate. Dans Le vrai cuisinier françois; Par François Pierre de La Varenne. Nouvelle édition, La Haye,1721, recette n 28 : « Membre de mouton a la logate . Aprés l’avoir bien choify , batez le bien, oftez en la peau & la chair du manche, dont vous couperez le bout, & lardez avec moyen lard, le farinez & pafsez par la poefle avec lard ou fain-doux. » La recette complète ici. Vous verrez qu’il s’agit d’une sorte de ragoût!
Dans le Dictionnaire des termes appropriés aux arts et aux sciences, et des mots ..., Par François Raymond. Paris, 1824, je trouve: Logate s.f. se dit d’un gigot bien battu et bien lardé. Gigot à la logate. Ensuite Diderot donne la même recette dans son Encyclopédie, tome 9, 634 (djvu).

Une confusion entre aligote  et la logate , tous les deux utilisés dans une recette de la préparation  de mouton, me semble tout à fait probable.

Cincarat.Jambon en cincarat est du jambon coupé en lamelles. Une autre recette qui utilise un mot pour désigner de la viande déchirée,  une chiffonnade dirait-on de nos jours.

Actuellement, la cuisine gâtinaude, essentiellement de la  » terre « , fait la part belle aux produits issus de l’élevage : fressure poitevine (gigouri), grillon charentais, boudin noir du Poitou, pâté de Pâques, jambon (jambon au cincarat). Mais déja connu en 1794 : La cuisiniere bourgeoise: suivie de l’office, a l’usage de tous ceux qui se . Par Menon.(lien vers la page) et en 1751 dans le Dictionnaire universel d’agriculture et de jardinage: de …, Volume 2. Paris 1751, Par François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois,Louis Liger, p.256 il y a la même recette.

      
Le lard utilisé pour le jambon au cincarat                                     Le catigot    

Catigot  est la dernière, toujours un ragoût:

« matelote de poisson; pot pourris, ragoût épais » (FEW XXI, 490b). Il s’agit toujours d’une sorte de ragoût, d’un mélange. Le début de la recette : « Dans une poêle, faire revenir, dans du beurre, les filets de poisson, coupés en morceaux et farinés… (source) .

  Si vous avez une autre idée, n’hésitez pas à me contacter.

Quinsar, quinson "pinson"

Quinsar  ou quinson   et le français « pinson »  sont des onomatopées basées sur le chant de ce petit oiseau. Pour l’écouter cliquez  ici  ensuite cliquez sur le mot « zang » (2 minutes) dans la première ligne.

pinson

Le latin fringilla  « pinson »  a été remplacé par le type *pinc-   avec le suffixe –ione  en français , en toscan pincione,  en corse pinziolo, binziglione et en catalan avec un  changement de suffixe  pinsá.  Des mots comparables ont été créés independamment en cymrique (la langue du pays de Galles)  pinc,  en breton  pint,    en slovaque pinka, tchèque pinkava, néerlandais vink,  allemand  Finke, etc.

En galloroman, nous trouvons le type pinson uniquement dans le domaine d’oïl;  dans le domaine d’oc et en franco-provençal c’est le type quinson, qui domine, avec un changement de l’initiale p > k , probablement sous l’influence de verbes comme  quillar  « pousser des cris aigus » (A.).

La forme  quinsar avec le changement de suffixe ne se trouve que dans laVaucluse, le Gard et l’Hérault, d’après les données du FEW.  D’après le Thesoc aussi à Mende (Lozère).

Quiquette ‘pénis’

Quique ou quiquette: Sexe de l’homme. (Lexiue marseillais ) D’après l’excellent  Dictionnaire marseillais     quique  est aussi « Affectueux pour s’adresser à un enfant ou une femme ». L’étymologie d’après le FEW est une onomatopée kik-  » « . En français c’est la forme parisienne quéguette qui s’est imposée. Le TLF cite l’étymologie du FEW, mais ajoute celle de Sainéan, qui propose comme origine le mot bistoquette qui a le même sens et est dérivé du verbe bistoquer « faire l’amour », une forme ancienne  du verbe biscoter (TLF), emprunté au parlers flamands besteken proprement « accrocher, fixer qqc. à qqn » d’où « piquer des ornements sur des habits, parer », « faire des cadeaux, fêter ». Le sens actuel le plus courant en néerlandias est « corrompre’.

De « fêter » est issu le sens de « faire la cour à une femme » puis « faire l’amour ».

Lein Geschiere, Éléments néerlandais du wallon liégeois, Amsterdam, 1950, écrit que le –o-  de bbistoquer fait difficulté. Je n’ai pas pu consulter le livre de Geschiere, mais je pense qu’il ne savait pas que participe passé de besteken,  est   bestòòke  avec un –ò– long.

Le verbe besteke était vivant au Limbourg néerlandais quand j’étais jeune. A Roermond on chantait  en dansant autour de la table,  les paquets cadeau à la main, la veille de l’anniversaire de quelqu’un :

Vandaag is ‘t de aovend, morge is ‘t de daag

Dèt ich ……(le prénom) bestèèke maag.

‘T is neet om te aete

‘T is neet om te drinke

‘t is om ……(le prénom) ziene verjaordaag te gedinke.

 Dans l’excellent  Dictionnaire marseillais     quique  est aussi « Affectueux pour s’adresser à un enfant ou une femme ».