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Gour, gourg

Gour  « tourbillon d’eau, gouffre; endroit profond dans une rivière ».

Etymologie: par simplification le latin classique gurges, genitif gurgitis est devenu gurga et gurgus, déclinés comme respectivement rosa et hortus. Les deux formes co-existent en occitan. Gurga > ancien occitan gorga « conduit de la fontaine; gargouille » en languedocien gourgo « conduit d’eau; bassin, réservoir »(S). Jardin arrosable avec gourgue (Compoix) .

Gurgus est devenu gour, gourg et désigne en général un « endroit profond dans une rivière » où on peut nager. Les deux formes se trouvent principalement dans le domaine occitan et franco-provençal. Le mot est très vivant en français régional et dans les toponymes.
Dérives : gourgá « tremper » (S), engourgar « obstruer ».

Gourg de Rabas

La forme feminine gurga a pris très tôt  le sens de « gosier », aussi bien en français qu’en occitan : provençal gorgeo, languedocien gorjo.

En franco-provençal et dans la partie ouest de l’occitan , de la Lozère jusqu’en Gironde, gurga > gourdze, gorjo, gordzo a pris le sens « bouche ». Pourquoi?? Je n’ai pas trouvé d’explication  pour le moment. Si un lecteur veut s’y attacher…

Un peu de géolinguistique: les départements ou bouche est traduit par gorge au moins dans un endroit, d’après le Thesoc.

 

Ci-dessous j’ai complétée cette carte avec les données du FEW pour tout le domaine galloroman s.v. gurge

"gorge" avec le sens 'bouche'

Auquel il faut ajouter languedocien gorjo-vira « qui a la bouche de travers », Aveyron gouorjobirá « déformer le visage ».

Le grand trait noir n’est pas le parcours d’un Tour de France, mais l’ordre dans lequel le FEW cite les sources dialectales, à commencer par Paris et l’Ile de France, ensuite un saut vers le wallon pour terminer en Gironde.

Le sens de gorge « seins de la femme » qui ont besoin de soutien date  du XIIIe siècle.

Les noms des parties du corps humain sont très flexibles.

4 Responses to “Gour, gourg”

  1. gerardj2 dit :

    Bonjour,
    dans les cahiers de souvenirs de mon père je trouve le terme « gourg » avec la signification « trou d’eau où on peut se baigner ». Il cite deux gourgs sur le territoire de la commune de Montagnac (34) : le gourg des hommes sur le fleuve Hérault, et le gourg de la semalette (petite comporte) sur la rivière Ensigaud qui traverse le village.
    Il emploie aussi le terme « gourgo » pour désigner un trou dans le tronc ou une grosse branche d’un arbre, trou dans lequel se trouvait souvent un nid de rapaces, nid déniché par mon père et ses camarades de dénichage.
    Cordialement

  2. Bernard STEPHAN dit :

    Bonjour,
    Dans le sud du Périgord, près de Lalinde, nous avons un « gourg », il s’agit d’un trou d’effondrement dans le plateau calcaire dans lequel plonge un ruisseau qui devient alors souterrain. Le mot « gourg » a toujours était employé pour désigner ce trou d’effondrement qui a tous les aspects d’un petit gouffre.
    Bonne lecture.

  3. Jean Louis LACOMBE dit :

    Mon père, natif de Florac (Lozère), aimait à raconter les baignades traditionnelles qui rassemblaient tous les copains au village proche de Saint-Julien-du-Gourg. Le grand gourg dans le Tarn y est très profond mais d’une eau transparente, il est surmonté d’un rocher en falaise d’où plongent les plus hardis.

  4. pasquier dit :

    Une histoire de gour jubilar a jeté le cadavre de sa femme après étranglement et empaquetage, dans une gourgue : il y en a tant dans les petits cours d’eau en pays calcaire . Puis il en a effondré les bords avec une bêche pour le recouvrir de terre, cailloux, branchages ou herbes . Ce sera long, mais bon courage, il faut retrouver ce
    secret du prétentieux-grande-gueule

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