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Bachalan

Bachalan d’après une amie, c’est la surnom des paysans au nord d’Uzès . Les habitants de Marsillargues sont appelés des bajan (Camargue). Le mot se trouve dans Alibert avec le sens « bavard, vantard » et ce serait un dérivé avec une variante phonétique du verbe bajanar « blanchir des légumes à l’eau bouillante, échauder, tremper dans l’eau froide » et bajanada « plat préparé par cuisson à l’eau bouillante; niaiserie ».

L’évolution sémantique a dû passer par un sens comme « pois et fèves trempés dans l’eau »; les mots qui désignent ces légumes secs sont souvent associés à l’idée « niais, nigaud », par exemple en néerlandais in de bonen zijn  » être dans la lune » (littéralement : « être dans les fèves »). Cela s’explique peut-être parce que les mangeurs de fèves étaient généralement des paysans pauvres. Un dérivé du latin bajanus « trempé » dérivé du nom de la ville Bajae une station termale près de Rome. Voir ci-dessous

Bacelá

Bacélá, « battre », dérivé de bacél.  ( Camargue), baceler « donner des coups de tête »; un taureau peut être un bacelaire c’est-à-dire un taureau qui secoue la tête sur place cherchant à bousculer un congénère.  Pour voir les détails sur un bacelaire, voir Domergue.

Dans son nouveau livre sur le jeu de la pétanque René Domergue donne une nouvelle application de ces mots: Bacéler : frapper avec vigueur. Bacélaïre (10) : »tireur émérite »

Tarasco

Tarasco, tarasque « dragon dont on fait peur aux enfants dans quelques villes du Midi ». Voir Wikipedia. La première attestation date  de  1369.

Etymologie : du nom de la ville de Tarascon. Le mot s’est répandu en français et dans toute la péninsule ibérique. Voir p.ex. la Tarasca de Barcelona.  Pour l’abbé de Sauvages c’est une « vieille édentée et décharnée; une vieille avare ».

En esp. et pg. tarasca signifie aussi « une femme laide et méchante ».

 

Androune, andronne

Andronne, androune  s.f. « ruelle ».  Dans le Compoix de Valleraugue tome 1,p.68  : « petite androune et égouts entre deux maisons« . D’après Aimé Serre pratiquement toutes les impasses à Nîmes s’appelaient Androna, par exemple l’Impasse de l’Aurore  était Androna de l’Auba. l’ Abbé de Sauvages distingue en effet deux mots, le second ayant le sens « cul de sac ».   Andron  existe en français comme « terme d’antiquité » d’après Littré.


 Mistral cite  en plus les diminutifs androunasso « ruelle immonde » et androuneto « petite ruelle ». D’après lui androun est aussi un toponyme (près d’Aimargues) et un nom de famille provençal.

Androune   à Valleraugue            à Manduel

A voir : un site sur les Bastides dans le Lot et Garonne: http://bastidess.free.fr/doc-andr.htm avec une photo d’une androne à Monflanquin.
Etymologie : il s’agit du mot grec ανδρωνα, un dérivé de ανηρ « homme ». La forme androna se trouve aussi dans des textes en latin du VIIIe au XIe siècle. Si vous voulez tout savoir suivez ce lien vers la page de Du Cange! Du latin facile! En galloroman androna est limité à l’occitan. Le français a emprunté la forme latine andron au XVIe siècle pour décrire l’habitation chez le Grecs anciens.
En grec andron, androna désigne d’abord « l’appartement des hommes » et puis les “couloirs où les hommes discutent entre eux”: ut gynaeceum a mulieribus « comme les femmes dans les harems », écrit Festus (premier siècle).  Voir le Dizionario etimologico qui explique qu’il s’agit de traditions culturelles et le respect de la séparation des sexes dans l’habitation.   Les hommes allaient aussi dehors dans les passages entre les maisons pour « discuter ». Le résultat a été que dans quelques parlers l’ androune désigne les « latrines ». Le sens « ruelle, cul-de-sac » est également attesté dans les textes latins à travers tout le moyen âge et il est encore vivant dans le nord de l’Italie où il est féminin (La plupart des auteurs cités par Du Cange viennent  de cette région), comme chez nous et en catalan androna. En italien moderne androne  « portique, entrée » est masculin comme en latin.

  
Deux images d’un gynaeceum. Vous comprenez pourquoi les hommes partaient en mer ?

Le sens « tour de l’échelle« (= Servitude qui donne au propriétaire du bâtiment auquel est dû le droit de placer une échelle sur l’héritage du voisin pour réparer son mur. On nomme aussi androun  « un espace d’un mètre au-delà d’un mur de clôture  »

Le »tour d’échelle » est toujours d’actualité:(cliquez sur l’image)

Avisar

Avisar « prendre garde à »; avisa! « attention ». Dans les arènes camarguaises les spectateurs avertissent les raseteurs :Avise , le biòu! qui est aussi le titre d’un livre concernant la course camarguaise de René Domergue.

L’étymologie : composé du préfixe a- et le verbe latin populaire * visare, latin classique visere, intensif de videre « voir », est la même que celle du français aviser.  L’occitan de la Camargue a développé le sens « conseiller » > « faire attention » > « prendre garde »  qui a pratiquement disparu dans la langue d’oïl.  Les autres sens donnés par Alibert sont identiques à ceux du français aviser.

Avise  lo biòu