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Bigour

Bigour, bigornau « murex » (Alibert), « littorine » (Panoccitan). Voir plusieurs sites Wikpedia à partir de Murex. Le sens exact ne m’est pas connu, il doit varier d’un endroit à l’autre.

                    Murex                                                          Bigorneau                                                                            Murex pourpier

C’est à partir d’une glande du murex (Bolinus brandaris) que les anciens ont obtenu la fameuse pourpre de couleur violacée. Utilisée pour teindre le parchemin et en teinture des tissus. C’était un pigment très très cher, connu   dès 1600 av. JC. La pourpre  a été utilisée jusqu’au haut moyen-âge. La recette aurait ensuite été perdue.  Il faut plus de 10 000 individus pour obtenir environ 1 gr. de pigment. Couleur citée par Pline l’Ancien, M. Pastoureau, F. Brunello..Tiré du site http://www.or-pigments.com/animaux.html. Dans la page Tyrian purple , d’un autre site, il y a une traduction en anglais de la recette de Pline l’Ancien. suivie d’un cours de chimie!

L’étymologie de bigour est latin bicornis « qui a deux cornes ou deux branches ». Le sens du mot s’adapte à son environnement. En français un bigorneau  est une espèce de petite enclume , et dans le milieu des corroyeurs une masse en bois qui sert à fouler les peaux mouillées; dans le Morvan on nomme bigour un trépied pour travailler le bois.   Le bigorne est aussi  un animal à deux cornes, par ex. en Suisse « un petit escargot » en Bretagne « un limaçon de mer, comestible », en Poitou c’est « un animal fantastique à deux cornes ». Enfin on s’en sert pour décrire des défauts corporels ou psychiques: dans le Queyras bigorno « personne stupide ».

Bes

Bes, beç « bouleau » est d’origine celtique *betw- « bouleau ». Il a été conseré sous différentes formes en galloroman. La forme occitane et franco-provençale repose sur la forme *bettiu. La première attestation vient des archives départementales de la Creuse: elle est tiré du cartulaire de Bonlieu.

bes

Plusieurs dérivés sont formés à partir de *bettiu : vesou (Gard), bessou (limousin, M), bessoillado « lieu planté de jeunes bouleaux ».

Une dérivation de la racine celtique *betw- > *betullu est à l’origine des formes bedout, bedouk attestés en gascon, espagnol abedul et un *bettullu ou bettulla des formes avec maintien du -t- comme Barcelonnette betoul (s.m.) et ancien occitan bethoule (s.f.), italien betulla. La forme feminine s’explique comme un pluriel à l’origine de *bettullu « bouleau » > bettulla « bouleaux, ou plantation de bouleaux » qui a été utilisé comme un singulier. Il y a une grande quantité de toponymes surtout dans l’ouest. Pour les formes occitanes modernes, voir Thesoc.

Bernado

Bernado, bernada « mante religieuse », vient du  nom propre germanique Bernhart latinisé en Bernardus. En ancien français nous trouvons dès le XIIIe siècle l’adjectif bernart avec le sens  » sot, niais, nigaud », sens conservé en occitan. (Mistral). L’origine de cette signification est peut-être le nom Bernard, l‘âne dans le Roman du Renard qui date du XIIe-XIIIe siècle, mais le contraire est aussi possible. Asinus signifiait déjà « stupide » en latin: voir ase.

En occitan Bernat (problement de Saint Bernard de Citeaux, cf.TLF), a été donné à plusieurs animaux: bernat-pudent « tout animal exhalant une mauvaise odeur »(M), rat-bernat « grimpereau » (Aveyron) et Languedocien bernat-l’hermite « pagurus bernhardus », qui est passé en français. Le qualificatif d‘ermite est dû au fait que ce crustacé vit toujours solitaire et s’installe dans un coquillage comme dans un ermitage (TLF).
Enfin dans la Drôme, la voie lactée s’appelle tsami sen Bernar. Si vous connaissez la raison de ce nom contactez-moi. Merci d’avance.!

 

Beluga, belugue

Beluga, belugue « étincelle » . Un dérivé de languedocien belé « éclair, éclat de lumière » et le verbe belejá « éclairer, briller comme l’éclair ».   Von Wartburg pense à un celtique *belos « clair, brillant ».  Le 1er mai, les païens irlandais faisaient un grand feu dans lequel ils  brûlaient du bétail, c’était le bel-tene. Le mot anglo-saxon bael signifie « feu ».

Une beluga  sur la page de titre de mon guide pratique pour ceux qui veulent apprendre à  tailler des pierres précieuses et fines (sauf le diamant !)

La taille des pierres précieuses et fines

Dans le Lessico Etimologico Italiano   s.v. belluc-vous trouverez  l’etat actuel des recherches étymologiquesBeluga  appartient à une famille préromane ballūc-/bellūc-;pallūc-; barlūc- qui signifie « brillant »

Si vous cherchez « bael + fire » sous Google vous trouverez plusieurs sites anglais. Bael est aussi le nom d’un démon, du diable.
Sur beltane j’ai trouvé sur internet :

Beltane was a day representing many things to the Celtic people. It was the second of the four fire festivals. To most it celebrated the sun God, Baal(British)/ Bel(Irish)/ Beli(Welsh)/ Belanos(Pan-Celtic), although the sun appears to have been originally revered as a goddess. Bel means bright or shining and there is no sexual distinction attached to it. The Gaelic nouns for the sun are still female. In Wales, Rhiannon, who is also a solar deity, would come back from the land of the dead/winter on this day. In Scotland, the Seelie Court arrives and takes control back from the Unseelie Court.

Dans le Tarn-et-Garonne vous trouverez La belugueta de TG’OC : un nouvel outil de promotion de la culture occitane . “Tarn e Garona occitan / Association Frédéric Cayrou” vient de créer, avec le soutien d’Autriche et Pays d’Oc cet outil simple et remarquable à la fois : la belugueta de TG’OC, la petite étincelle de Tarn et Garonne occitan.

Bavard

Bavard, babard. Attention aux faux amis : bavard (pr. babart, féminin babardo) signifie aussi « orgueilleux, -se ». Pour Mistral bavard signifie 1. bavard 2.fanfaron. L’évolution sémantique de « bavarder » > « fanfaronner » ou « se moquer » ou « mentir » se trouve un peu partout dans le domaine galloroman. Le premier sens, « bavard » a même dû se perdre dans certains parlers. Voir le Thesoc, bavarder pour constater qu’il n’y a que trois ou quatre villages où l’on a donné le type bavarder.

L’étymon est une racine*baba « bave », qui a donné le dérivé babar « baver », et comme sens secondaire en occitan bavuno, babuno « petite pluie, bruine » et au figuré bava(r) « dire son secret », bavardà.