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Trissa; tris

Trissar « piler, broyer, fouler aux pieds » voir tris ci-dessous.

Trisson, trissou(n), trissadou (S) « pilon du mortier »; estrissar « broyer, écraser les mottes de terre ». Composé : trisso-moutos « maillet pour émotter », ancien occitan atruissar « opprimer moralement ». Il y a quelques attestations du dérivé trissouiro, trissadouiro(s) avec le sens « dents ».

Tris, trissa adj. « pilé, broyé », saou trisso « sel fin », est un dérivé du verbe trissa « piler, broyer » issu du latin *tritiare « frotter, piler, broyer ». Les représentants de *tritiare se trouvent en espagnol triza, hacer trizas « casser en mille morceaux », catalan estrijolar
« broyer »,  en occitan et dans l’Est de la Galloromania jusqu’en Champagne et les Ardennes. Le -ss- dans beaucoup de formes galloromanes doivent s’expliquer par une assimilation à l’adjectif tris.
D’autres mots qui ont la même origine : trissou(n), trissado, (etc. cf. Thesoc) « pilon, mortier », trissadouiros « les dents » à Marseille, trissagi « action de piler »; un composé en Dauphiné: trisso-krousto « un gros mangeur ».

Voir aussi le verbe triar « trier, choisir » et trida adj. « arable, meuble ».

Français triturer < latin triturare est un emprunt du XVIe s. au latin classique.

Aigo

Aigo s.f. »eau » du latin aqua. Voir aigardent. La forme aigue a été conservée en français aiguemarine = un béryl qui a la couleur del’eau de mer   et dans les toponymes  gardois   Aigues-Mortes, Aigues Vives.

Agreu, grefuèlh

 Agreu,  grefuèlh « houx » vient du latin acrifolium « houx ». La première attestation agrefol  date de 1398 dans le Voyage au Purgatoire de Saint Patrice, récit de Raimon de Perelhos (DOM). En latin médiéval agrifolio comme toponyme en 957 dans le Gard.

Le mot est assez bien conservé dans les patois (Thesoc.)  Il couvre une zone qui va jusqu’à une  ligne  de l’embouchure de  la Loire aux Vosges. Au Nord c’est le type houx < francique *hulis (cf. allemand et néerlandais hulst) qui domine. Cette répartition géographique est un des arguments pour la thèse que la langue d’oc dominait jusqu’à cette ligne Loire/Vosges. Voir à ce propos W.von Wartburg Evolution et Structure de la langue française « > Evolution-et-structure-p-64

Comme beaucoup de noms de plantes, surtout des plantes « peu utiles »,  acrifolium a subi toutes des transformations phonétiques imaginables. Voir Mistral ci-dessous et Pegorier pour les très nombreux toponymes comme Greffuelhe qui se trouve dans le Gard.

Voir aussi l’article bresegon, bresegoun, presegoun « fragon, petit houx ( ruscus aculeatus) ».

Pedas

Pedas s.m. « morceau d’étoffe ou de cuir pour raccommoder » voir l’article ci-dessous a page petas, pedas Une histoire de  Grecs et Romains.

Caoucalla

Caoùcalla s.f. « corneille » (Hérault,Marcel de Serres d’après Rolland), déjà en ancien occitan : caucala (Rouergue, Raynouard, qui ajoute : cf. anc.catalan cucala); Cacouleto (Gers, Cénac-Montaut), Mistral donne pour le languedocien caucaleto « corneille ».

D’après le FEW il s’agit d’une onomatopée formée indépendamment dans ces localités. Mais caucalla ressemble phonétiquement beaucoup à un groupe de mots germaniques, comme néerlandais kauw « choucas » moyennl. cauw « corneille », ancien allemand kaa, norvégien kaje, anglais chough.
Le FEW suppose une origine franque*kawa pour les formes du Nord : ancien français choe « choucas », anglo-normand chouwe. En franco-provençal nous trouvons une forme tsawa « corneille » qui prolongée avec une suffixe –ia est aussi attestée en dauphinois et en provençal chauvio « corneille », chayo (Alpes Maritimes), chavo (Toulon, Rolland).

Nous avons ici un groupe de noms d’oiseaux internationaux; en plus des noms germaniques, il y a portugais cava, lithuanien kovas, russe régional kava, tchèque kavka, irlandais cág. Le nom le plus courant en occitan est gralha, graula .

Nous pouvons conclure que, comme pour le chant du coq, nos oreilles perçoivent certains sons à travers un filtre imposé par la langue. Un Français distingue difficilement les  [i] de l’anglais dans bit et beat . J’ai vu à Nîmes un restaurant qui s’appelle  IT! au lieu de EAT.
Cela vaut aussi pour les couleurs (pensez au vin rouge) et c’est un sujet d’études sémantiques très révélateur. L es Français distnguent marron, châtain, brun; pour un Néerlandais c’est tout du bruin.

Mais ce qui est plus important c’est que notre culture nous impose également des notions comme président, liberté, laïcité, sécurité sociale, et identité nationale … Le président  de la république française a une fonction totalement différente de celle du Presidente della repubblica  italiana, dont vous ne connaissez probablement même pas le nom. . Et les « valeurs de la République » ne sont pas les mêmes en France et en Italie.

Des sujets de débats interminables et un obstacle probablement infranchissable à la traduction automatique.