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Afachados

Afachados « châtaignes rôties » est le participe passé du verbe afachar  « préparer, accommoder », transformé en substantif. Du point de vue sémantique il s’agit d’une spécialisation limitée aux  parlers cévenols.

Le verbe *affactare « préparer »1  a abouti à afachar  ou afaitar  en ancien occitan (vers 1200)  avec les sens  » tanner » et « apprivoiser, dresser, en parlant des animaux, surtout des faucons », un terme de chasse donc. (DOM s.v. afachar) Suivant les localités afachar  a le sens général « préparer » ou spécifique comme « égorger un animal »,  « éplucher les châtaignes rôties » (languedocien, S),   « orner, parer » (béarnais) « tanner »,  « vanner » (franco-provençal). Cf. le verbe français  affaiter « préparer » qui a pris les différentes significations suivant le milieu où il est utilisé.

padelo de las afachados (S) voir l’article sartan

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  1. *affactare n’est pas attesté  mais les formes actuelles nous permettent de  supposer que affactare  a été créé à partir du verbe affectare  sous l’influence de factum « fait ».

Vesenha, besego

Vesenha « gousse d’aïl », le bezegno d’aïl est « le cayeu de la gousse » d’après S1, veregno dans S2. Le mot est ensuite attesté dans le Gard, la Lozère, l’Ardèche et à Prades. Mistral donne besego, vesego pour le languedocien. En fin à Lodève (ALF p.758) bedena et à Agde bereno, à Belmont dans l’Aveyron blezeno.

L’étymologie est inconnue (FEW XXI, 130b), mais j’ai le sentiment qu’il vient du verbe videre « voir », ou d’un dérivé de celui-ci et que l’image qui se trouve derrière est « oeil » , comme les « yeux » des pommes de terre.

Ventresca, ventreche

Ventresca, ventresco, ventreche en  français régional, « chair salée » (Lhubac). Dérivé du latin venter « ventre ».

Ce mot occitan est  attesté au XIIIe siècle avec le sens « entrailles d’un animal ».   En occitan moderne ventresco  désigne surtout  « poitrine de porc, petit lard ». Le même dérivé se trouve à Gênes  et en catalan ventresca  « intestins des poissons », comme en espagnol et portugais ventrecha « ventre des poissons ». Celui-ci est peut-être emprunté à l’occitan.

    

Trule

Trule  s.m. 1. viscère; 2. boyau; 3. boudin; trulet (1) s m. boudin; trulet (2), truleta  « enfant ventru ». (Panoccitan); trullé « homme ventru » (S); trunle « boudin; homme gros, goinfre » (Die); trular « avaler avec précipitation des quantités énormes de liquide » (Queyras); estrular « faire des efforts ou porter des coups au ventre au point de faire sortir les boyaux »; plusieurs dérivés dans le dép. des Hautes Alpes, comme estrulà « éventré, égorgé, dont les boyaux sortent ». Les attestations sont limitées à l’Est du domaine occitan, jusqu’au Rhône, plus une à Alès. La première date de 1411 d’un texte des Alpes maritimes.

Cette famille de mots est d’origine inconnue (FEW XXI, 470) (si vous avez une idée ??) et aucun des informateurs des Atlas linguistiques ne donne une forme qui y ressemble. (Thesoc).

Pourtant Google me donne « La trulle est une variante niçoise du traditionnel boudin noir. Il reprend un des ingrédients de base de la cuisine niçoise à savoir la blette. La farce est additionnée de blette et de riz. Elle se mange chaude ou froide. » Wikipedia. Une recette de La trulle niçoise. Le plus intéressant linguistiquement parlant  est  le trulet als cebas attesté à Montauban, dans le Tarn et Garonne,   D’après le site http://lavieillechouette.com/, bourré de bonnes recettes et d’expressions locales, trulet  signifie « boyau » et « boudin » dans cette région. Comme ce site est en pleine transformation, j’ai imprimé la page en PDF concernant les différents types de trulet, que vous pouvez consulter ici: trulet_Montauban , qui fait partie des CARNETS DE LA « VIEILLE CHOUETTE », plus spécialement de Lou darriér viatge de Mossiur lou Tessou.

trulle niçoise

Saou trissa "sel fin"

Saou trisso « sel fin »; tris, trissa adj. « pilé, broyé »est un dérivé du verbe trissà« piler, broyer » issu du latin *tritiare « frotter, piler, broyer ». Les représentants de *tritiare se trouvent en espagnol triza, hacer trizas « casser en mille morceaux », catalan estrijolar « broyer » en occitan et dans l’Est de la Galloromania jusqu’en Champagne et les Ardennes.

Le -ss- dans beaucoup de formes galloromanes doivent s’expliquer par une assimilation à l’adjectif tris.