cat-right
Recent Comments
Random Articles
Romb, roumb Romb, roumb, roun « turbot ». En grec rhombos et ensuite en latin rhombus...
Trescantou Trescantou « carrefour de 3 rues ». cf. acantouna . A Marseille erronément...
Agast, agas Agast, ou agas s.m. « érable; érable à feuilles d’aubier ». Étymologie :...
Faudal, fandaou Faudal, Fandaou « tablier » est dérivé du mot gothique  falda « pli ;...
Langrola ‘lézard&rs... Langrola s.f. « lézard gris ». Ll’étymon de langrola  est le latin ...
Aliboufier ‘styrax ... Aliboufier « Styrax officinalis L. ». Alibofis « testicules »...

avajon

avajon « airelle, myrtille » cf. abajon

Vòmi, bòmi

Vòmit, vòmi, bòmi « nausée, envie de vomir » dans avoir le bÒmi, expression répandue en provençal et languedocien et bien enracinée en français régional, cf. p.ex. Champsaur.

L’étymologie est vomitus « action de vomir ». L’occitan a gardé l’accent là où il était en latin, sur le –o-! La première attestation date du XIIIe siècle. Il s’agit donc d’un emprunt au latin par les médecins de l’époque

Vueg, void, vog

Vueg, vueja « vide », void, voida, vog, voja;  vuejar « vider ». Etymologie: *vocitus « vide ». Pourquoi cette étoile * ? Parce que vocitus n’est attesté qu’au IIIe ou IVe siècle dans l’Itala, une traduction de la Bible en latin, antérieure à la Vulgate. Vocitus se trouve aussi dans des graffiti de la même époque. Ces graffiti sont très intéressants pour les historiens de la langue. Jetez un coup d’oeil sur les Graffiti de Pompeï dans ce site.

admiror o paries te non cecidisse ruinis qui tot scriptorum taedia sustineas (CIL 4, 1904, 2461 et 2487)

(Mur, je suis surpris que tu ne te sois pas effondré sous le poids des bêtises de tous ceux qui ont écrit sur toi.)

Cela montre une fois de plus que les langues romanes viennent du latin parlé. Le latin littéraire avait les mots vacuus, vacare « vider », mais dans des dérivés avec l’accent sur l’avant-derrière syllabe comme vacivus, le -a- était déjà passé à -o- au temps de Plaute (254 avant J.-C.) : vociva. 

En ancien occitan vocitus était devenu vuech, vuechia (XIIe s.), et la majorité des parlers occitans ont gardé la diphtongue; tandis que l’ancien français vuit, vuide a été simplifié en vide et le verbe en vider, le v- ayant absorbé le -u- suivant. (Bourciez).

Voyage

Voyage « Quantité de marchandise transportée en une seule fois » vient du latin viaticum.

L’exemple donné par le TLF : J’ai rapporté un voyage de pierres ( pour le domaine franco-provençal et tiré de Tuaillon Région. 1978; mentionné aussi pour le Champsaur), me rappelle le temps où je participais aux Bourses de Minéraux et Fossiles dans toute la France. Le mot voyage était fréquemment utilisé par tous les exposants avec ce sens, lors de l’installation et le démontage des stands. Maintenant mes fils s’en chargent. Atelier La Trouvaille. Vous y trouverez même une video sur mes débuts comme lapidaire « tailleur de pierres précieuses et semi-précieuses ».

Le sens régional donné ci-dessus est aussi courant dans le Midi, et je viens de lire un livre en anglais ou journey a le sens  » déplacement  de sable sur une courte distance ».

Voto; vot

Vota « fête patronale, fête du village »;Vot « voeu, souhait désir; ex-voto; pèlerinage; fête votive » et vote s.m. »vote, voix, suffrage » ( Alibert) . Vot, voto « fête locale ». Etymologie: latin votum « promesse solennelle faite aux Dieux ».

En ancien provençal existait le mot lo vot « promesse faite au ciel par laquelle on s’engage à quelque oeuvre non obligée », comme en provençal moderne : vot, vo, vou ou dans l’Aveyron bouot ou bot.  Il existe également  en français : voeu « promesse » (religieux), ancien français vut, anglo-norman vou , qui est devenu en  anglais vow « An earnest promise to perform a specified act or behave in a certain manner, especially a solemn promise to live and act in accordance with the rules of a religious order: take the vows of a nun ».

Dans une période plus récente,  au XVIe siècle nous trouvons en français le mot vote « voeu, prière » provenant du pluriel vota qui dans tout le midi de la France, de  la Drôme jusqu’à la Gironde désigne « la fête patronale »,  Vaucluse, Languedoc voto, Toulouse boto,  Aveyron et Rouergue bouoto, Gers boto.En français ou plutôt en  français régional l’expression fête votive est attestée depuis 1876, propre à certaines régions, avec toujours le sens de « fête patronale » où le patron n’est pas un chef d’entreprise, mais le saint à qui est dédiée l’église de la paroisse!

Changement d’époque! J’ai demandé à plusieurs personnes à Manduel (30) à quoi leur faisait penser le mot « votive » dans « fête votive » . La réponse a été unanime  : « à la mairie, aux élus, aux votes ». Pourtant les votants devraient savoir  qu’il y a une différence entre les vots  « promesses faites au ciel » et  les votes « résultats des  promesses faites aux électeurs ».

   

fête votive                                              ex-voto

Vin de ruscle

Vin de ruscle voir ruscle et rusco. Une visiteuse m’écrit:

Bonsoir.  Je cherchais une explication à une recette qui soigne le pelage des animaux qui se grattent et que je connais sous le nom de « vin de ruscle ». Grâce à votre définition je comprends que ruscle n’est pas seulement une grosse averse mais aussi l’écorce. Le vin de ruscle est bien la recette que je connais : Faire bouillir de l’écorce fraiche de chêne dans du vin. Laisser refroidir et passer sur le pelage s’il n’y a pas de plaie. Merci beaucoup.

Vim

Vim « osier » vient du latin vimen, viminis « osier ». Le mot latin est un dérivé du verbe viére « tresser » et vimen désigne d’abord les brins d’osier qui servent à faire de la vannerie et ensuite aussi l’arbre.

Vimen a dû occuper une grande partie du domaine galloroman, puisqu’on trouve des restes jusqu’à la frontière linguistique en Belgique et des emprunts dans le moyen néerlandais (wime « brin d’osier »). Mais au cours de siècles  vimen a reculé dans le domaine d’oïl jusqu’à une ligne qui va de la Loire aux Vosges. En occitan nous trouvons le type vim, bim, vin (< vimen) dans l’est et vime, bime, qui repose sur un accusatif refait *viminem dans l’ouest. Dans quelques localités (Corrèze, Cantal, Agenais) qui se trouvent à la limite de la zone vige < vitex, nous trouvons des mots « combinés » type vinzo, vyenze qui ont ajouté à vim la terminaison de vige. Voir Thesoc s.v.osier.

L’osier jouait un rôle très important dans la vie de tous les jours. Nous trouvons par conséquence de nombreux dérivés dans les dictionnaires : bimos « treillis d’osier » (Toulouse), binbignè < vimen viminarius « souche d’osier franc qu’on recèpe tous les ans » (Castres), bimade s.f. « récolte de brins d’osier ».

En dehors du galloroman, nous retrouvons le vim en catalan vim « osier; brins d’osier », espagnol mimbre, portugais vime « osier ».

Voir aussi les articles amarinier et vige

Vibre, vibro,

La nouvelle rédaction de l’article BEBER (ancien français bièvre) est disponible sur le site de ATILF téléchargeable en format PDF

L’origine de beber ou biber  n’est pas clair. Les deux propositions, celtique  ou germanique; se défendent. Lisez à ce propos le commentaire de l’article du FEW rédigé par L.Grüner   BEBER.

Vibre, vibro, vibrë (S) « castor ». Une ballade dans la Lozère  e.a.  à Vébron, canton de Florac, un petit village qui se situe entre Causses et Cévennes, au pied du Mont Aigoual, aux portes des Gorges du Tarn et de la Jonte, et la ville magnifique de Ste Enimie. C’est  un des rares endroits de France où l’on peut découvrir le vibrë.

Comme le vibrë s’appelle bever en néerlandais, beaver en anglais, Biber en allemand, je me suis dit qu’il devait y avoir des liens entre ces mots. Les voilà à partir du proto-indo-européen, trouvé dans le site suédois de Wikipedia :

Les Romains ne connaissaient pas très bien cet animal. Ils l’appelaient fiber ou biber, son équivalent d’origine celtique, ou castor emprunté au grec. Le mot gaulois *bebros a été conservé dans de nombreux toponymes qui datent de l’époque pré-romaine. La forme germanique de la même racine était *bebru. On suppose à ce mot une racine indo-européenne signifiant sans doute « brun », qu’on retrouve dans le sanskrit babhrúh, qui a à la fois le sens de « brun » et celui de « mangouste ». Il semble que le castor a disparu assez tôt de la péninsule italique, mais la fourrure du castor et le castoréum, utilisé dans la parfumerie et en médecine, étaient très appréciés et importés des pays germaniques.

L’ancien occitan connaissait surtout le mot befre comme l’ancien français le mot bievre, qui est à l’origine du nom de très nombreuses rivières de France et de Belgique où l’animal aurait été présent : la Bièvre, le Beuvron, la Vèbre, le Vébron, la Beuvronne, etc.

Mais au cours du moyen âge, l’animal a disparu de nos rivières, à tel point qu’on ne le connaissait plus que par ouï-dire. La preuve: en corse béfelu signifie « un animal imaginé »!

Ce n’est qu’à partir du XVIe siècle que l’on redécouvre le vibro/castor suite à la découverte du nouveau monde et grâce à la vogue des chapeaux en fourrure de castor. Pour tout savoir sur cette mode et son évolution, voir Allaire Bernard « Pelleteries, manchons et chapeaux de castor. Les fourrures nord-américaines à Paris, 1500-1632. Paris, 1999.  C’est bien sûr avec cette mode et à partir de Paris, que le mot castor s’est répandu dans toute la France.

Pendant un voyage dans le Nord des USA, Chicago (Illinois) et le Montana, j’ai appris beaucoup plus sur le rôle important qu’a joué la chasse aux fourrures et les trappeurs dans l’histoire de cette région. J’essaierai de me documenter et je vous tiendrai au courant.