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Gabian ‘mouette’

Gabian « mouette » est attesté en provençal,  à Nice et  en languedocien de l’est,  entre autres au Grau-du-Roi. Cotgrave, un lexicographe anglais de la fin du XVIe siècle et excellent connaisseur de l’occitan,  le mentionne dans son dictionnaire en 1611. Il l’écrit gavian et cette graphie passe en 1845 dans le dictionnaire de Bescherelle et il reste ensuite dans les Larousse jusqu’en 1930 sans qu’il soit vivant en français!

A Hyères et à La Ciotat ainsi que dans le département Bouche-du Rhône,  Edmont (l’enquêteur pour l’Atlas Linguistique de la France, ALF) a noté au début du XXe siècle le dérivé gabino  « mouette », mot déjà attesté en 1300 en Provence.  A Nice  une gabino  est une « mouette à 3 doigts » (Rissa tridactyla; Wikipedia).

D’après Wikipedia  le gabian  est le Goéland leucophée (Larus michahellis)

gabino tridactyle

 

 

 

           gabian goeland

goéland

L’abbé de Sauvages (S1)  écrit que gafêto  est synonyme de banêlo « une mouette de la grosseur d’un pigeon. Elle a le  plumage d’un cendré clair. Le bec qui a un pouce de longueur, a le bout noir, le reste est jaunâtre.  »  ( Si vous pouvez me fournir plus de détails, contactez-moi!).

Je constate avec le web que le mot est très vivant. Par exemple ici « On y trouve une majorité de mouettes rieuses, les plus répandues sur nos côtes ; en Provence, on les appelle des  » gabianolo « , puisqu’elles sont parentes des goélands.  » et surtout les Gabians de Marseille.

Deux gabians  en action.

L’étymologie est le latin gavia   « mouette » qu’on retrouve en  Sicile, et sous forme du dérivé  gavina  « mouette (Larus canus) » en italien, catalan et espagnol. Les étymologistes ne sont pas d’accord sur l’origine du mot gavia. Faut-il le rattacher à gaba « gorge, goître » ou à gava  « cours d’eau ».

Le FEW fournit aussi pour Marseille et Nice le sens au figuré de gabian  « mortier où l’on voit de gros morceaux de chaux non délayée »,  image qu’il explique par le fait que ces morceaux  ressemblent aux ailes blanches des mouettes.   Par contre  gabian  avec les sens de « employé de fermier général » (Marseille); « douanier » (Nice) et  « gabelou » (Puisserguier)   donnés dans le même article  font à mon avis partie de la famille gabela  « gabelle ».

Un visiteur me signale un Entretien avec Pierre Meynadier,  auteur et réalisateur du film Marius Gandolfi, le gabian paru dans le blog de France 3 Provence le 8 avril 2013.

 

Gaba "gave" en Béarn et Bigorre

Gave  « rivière » dans le sud-ouest  est un subst. féminin dans les dép. des Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques : gào  d’après l’ALF, masculin ailleurs.  L’etymologie est moins évidente que je ne croyais.  Je ne voyais  pas de contradiction entre le toponyme Gave, anciennement Gaba « rivière » en Béarn et en Bigorre  et le sens « gorge, jabot; goitre »( cf. gavot). Surtout en montagne, les rivières passent souvent par des gorges. Cf. Wikipedia  Gave  .

Mais d’après le TLF des recherches récentes montrent qu’il s’agit plutôt d’un mot préroman gabatro* :

D’apr. leur forme et celle de leurs dér. Gabarret, Gabarrot (v. Raymond, op. cit.), ces mots semblent reposer sur une base préromane *gabaru, *gabarru (Rohlfs Gasc.3, § 69, 479; cf. fin viiie-début ixes. lat. médiév. gabarus Théodulfe d’apr. Dauzat Topon. éd. 1971, p. 138); v. aussi J. Hubschmid, Pyrenaënwörter vorrom. Ursprungs, § 42 qui rapproche les termes pyrénéens de l’a. prov. gaudre « ravin, ruisseau » reposant sur une base préromane *gabatro à laquelle il rattache le lat. imp. gabata, gavata « jatte, écuelle » [v. jatte] – et Id., Sardische Studien, § 23. Une base préromane *gava « cours d’eau » (FEW t. 4, p. 83a) paraît moins satisfaisante. Bbg. Pégorier (A.). À travers le Lavedan. Vie Lang. 1962, p. 468.

L’histoire des mots  qui appartiennent aux substrats et sont souvent préhistoriques, est souvent difficile à reconstruire et je ne m’y risque pas.  Il y a une littérature abondante, si vous voulez approfondir.

Le FEW  classe le mot marseillais gabin  « petite mare d’eau croupissante » dans le même article et il renvoie vers l’article gavia « mouette » pour d’autres mots qui pourraient appartenir à la même famille. Voir l’article gabian.

 

Le Gave de PauLe Gaver de Pau au printemps

Patrick Bruel et Pieter Breughel ont un étymon en ...

Brueil, bruel  « breuil, petit bois clos ». Un mot du vieux languedocien (v.l.) et’un toponyme :

L’étymologie de l’abbé de Sauvages (S2), le grec bruein  n’est certainement pas la bonne. Le FEW I, 555b propose une origine gauloise, *brogilos « bois clos »  derivé d’un autre mot gaulois broga « bord, limite » (voir mon article broa). qui a été repris par la féodalité carolingienne.  Brŏgilo apparaît pour la première fois dans une des Capitularia de Charlemagne  ( Polyptique de St-Irminon, Capitulare de Villis) vers l’an 800. 1 :

Ut lucos nostros, quos vulgus brogilos vocat, bene custodire faciant. (qu’ils fassent bien garder nos terrain que  le peuple appelle brigilos)(source)

Ce sens féodal « terrain appartenant au seigneur » est attesté en ancien lorrain bruel « pré seigneurial que les habitants d’un village étaient obligés de faucher »  et en ancien alsacien brügel  « pré destiné à être au service privé du seigneur ».

Mais le vol.I du FEW date de 1922. Comme je viens de découvrir que la lettre B du  Lessico Etimologico Italiano  est disponible sur le web, j’en profite pour vous envoyer vers l’article brogilos.  Je n’ai rien à y ajouter, sauf que le même mot existe aussi en néerlandais; voir ci-dessous.

J’ai essayé de traduire le premier paragraphe avec Google traduction, une catastrophe !. Tout francophone et surtout tout occitanophone  comprendra mieux l’italien que la traduction Google. Comme preuve, voici l’original et la « traduction »:

La voce *brogilos, derivato di broga ‘campo, limite’ (scoliaste di Giovenale, Gaff., TLF 4, 944a), pare essere relitto gallico, dato che conti- nua unicamente nell’Italia settentrionale e nella Galloromania (cfr. Pellegrini,SSCISAM 21,459). Il significato più esteso sembra quello di ‘giar- dino cintato; frutteto; verziere’ (I.1.), cfr. friul. broil ‘poderetto annesso alla casa, cinto da un muro, coltivato a viti, alberi da frutta ed erbag- gi’ (PironaN), b.engad. bröl ‘frutteto’ (DRG 2, 522a), occit.a. brolh (1160ca., BernVent, Appel 9,
* Les brogilos ce point, sur le terrain dérivé Broga ‘ Limiter ‘(scholiaste Juvénal, Gaff., TLF 4, 944e), semble être l’épave gallique, comme con- nuent seulement dans le nord et Galloromania (voir Pellegrini, SSCISAM 21.459). Le sens semble plus étendue que «gar- dino clôturé, verger, verger »(I.1.), Cf. Friul. petite ferme du gril »attaché à la maison, entourée d’un mur, planté de vignes, arbres fruitiers et des erbag gi ‘(PironaN), b.engad. Bröl «verger» (DRG 2, 522e), occit.a. brolh (1160ca., BernVent, Appel 9,

Patrick Bruel    Saint-Jean de Bruel (Aveyron)  St-Jean-de-Bruel, Aveyron

Allemand brûl « pré; réserve des cerfs » (plus chez Grimm ) vient également de brogilos.   

A toutes ces attestations je peux apporter une petite contribution:  le mot néerlandais breugel  maintenant vieilli et qu’on ne trouve que dans des noms de lieu et de personnes comme en France, fait partie de la même famille, d’après de Vries,  NEW. (= etymologie-bank) qui écrit que le sens d’origine semble être « terrain clos ».  Il y beaucoup de formes différentes. Cela s’explique par le fait qu’il s’agit d’un emprunt  mal intégré.  Une de ces formes, celle du Brabant, m’ a intrigué particulièrement : bruel.

Le nom  le plus connu est  bien Breughel, graphié  autrefois Bruegel un village dans le Brabant néerlandais et un autre en Belgique. (plus dans le Tijdschrift voor Nederlandse Taal- en Letterkunde. Jaargang 31. E.J. Brill, Leiden 1912   consultable  sur le web).

Notre Patrick Bruel  se trouve donc en très bonne compagnie, Pieter Breughel :

Pieter Breughel

  1. Holder, Alt-Celtischer Sprachschatz I 619 vlg. en Nachtr. 984 vlg.

Brus, brusc "ruche" une étymologie compl...

L’étymologie de brus, brusc, bruk, bru  « ruche » serait d’après  le FEW 1, 575  latin bruscum « noeud de l’érable ».

racine ou loupe d'érable

Mais, comme vous le savez,  le premier volume du FEW  paru en 1922, a été complètement revu et corrigé, SAUF un grand nombre de mots de la lettre B.   L étymologie  bruscum > brusc est entièrement basée sur la phonétique historique.  Le premier problème déjà signalé par von Wartburg est  que  la qualité du –u-, long ou court  est inconnue.  En plus  il est difficile d’établir des  liens sémantiques  entre un « noeud de l’érable » et une « ruche », du « bruyère; broussaille » ou la notion de « rude au toucher » (> « brusque »), tous des sens classés sous cet étymon. Le TLF brusque  renvoie    vers « Cor., hyp. probable », ce qui signifie probablement « Corominas »…… Dans le Diccionari etimològic de Jordi Bruguera, qui est basé sur le travail de Corominas, est noté que le mot brusc « brusque » est probablement  préroman.

Heureusement que le Lessico Etimologico Italiano est plus clair; dans l’article brusk-, brosk-, brisk- ‘radice nocchiuta’ « racine avec des noeuds »; brūscus ‘pungitopo’ « petit houx »; briscus ‘pianta’  est inclus le sens « ruche, rucher « , attesté en Ligure :

Lig.occ. (Olivetta San Michele) brǘsk m. ‘alveare ricavato da un tronco cavo’ AzarettiSt.8037, lig.centr. bṛǘšk ‘apiario, alveare’ Massajoli.

L’article brusk-  etc. du LEI est très complexe; si cela vous intéresse visitez le site. De toute façon la conclusion est  qu’il s’agit d’un mot préroman, et que le latin  bruscum  en est un exemple.

Le Thesoc nous fournit des attestattions de brusc  « ruche » pour la région voisine de la Ligurie, les Alpes-Maritimes,  et de brutse  à Job (Puy-de-Dôme).

Le mot languedocien brus  « bruyère à balai »  fait partie de la même famille. L’abbé de Sauvages donne deux articles brus.

1. Brus « la grande bruyère dont on fait les balais, les rameaux des vers-à-soie »  Brussës dê magnas  « des rameaux ».

2. Brus  « une ruche de mouches ou pour les abeilles, on les fait avec quatre ais1 assemblés ou avec un tronc d’arbre creusé, on les construit aussi avec de l’éclisse, de la paille, du jonc, de l’osier, & l’on dit en conséquence, j’ai cent paniers dans mon rucher. Dans la deuxième édition l’abbé ajoute  brus  ou brés d’abél.

Ci-dessous une image d’une ruche naturelle! (source où vous trouverez beaucoup d’autres images).

ruche naturelle dans un tronc d'abre

Anglais brusque « brusque ».

  1. des bouts de bois, voir TLF

Espanir "sevrer" d'origine gauloise...

Espanir « sevrer ».  L’étymologie a été décrite par Antoine Thomas dans son Mélanges d’étymologie française.  Paris, 1902.  que j’ai retrouvé grâce à Lexilogos. Ci-dessous je copie la page

D’après le données du Thesoc  espanir  a été conservé dans  la CREUSE, DORDOGNE, HAUTE-VIENNE, VIENNE. En cliquant sur ce lien vous verrez aussi que la note 4) de Thomas est toujours valable.

Le  FEW 17, 165  rassemble dans le second article *spannjan « sevrer » (ancien francique) toutes les données connues en 1962. Le verbe  espanir  est attesté en ancien français depuis le XIIe siècle et en ancien limousin depuis le XIVe. On le trouve surtout dans les parlers picards, flamands, wallons et lorrains, ensuite par-ci par-là dans l’ouest de l’occitan; mais le FEW n’a pas non plus  de réponse à la question que Thomas déjà posait : quel est le lien entre le verbe occitan espanir   et le verbe wallon?

Le verbe *spannjan « sevrer » fait partie d’une famille de mots très répandue dans les langues germaniques; néerlandais speen « téton, tétine », spenen  « sevrer », allemand Spanferkel « cochon de lait ».

D’après l’ EWN il y a un lien avec l’ancien irlandais sine (< *spenio) ‘téton’; < pie. *spen-, *span- ‘tétine, sein, téton’ (IEW 990).  Comme on n’arrive pas à expliquer un lien avec le francique, il faudra peut-être penser au gaulois?  Si vous connaissez un mot de la même famille dans  une langue celtique  contactez-moi ou laissez un commentaire.

 

Cacalaouse, cagarol "escargot"

Cacalaouso « escargot de Bourgogne (helix pomiata); escargot » = . Le Thesoc a rangé le type cacalaouso avec le type cagarol.  L’étymologie est en effet presque la même mais  la répartition géographique montre une fois de plus qu’il n’y a pas une  « frontière » entre le provençal et le languedocien. Par exemple dans le Gard:  Gaujac, La Roque sur Cèze, Sernhac et Villeneuve-les-Avignon ont le type provençal  cacalaouso qui d’ailleurs est limité d’après les données du FEW à la Drôme provençale au sud de Monbtélimar, la Vaucluse  et le Gard provençal.  Les autres villages du Gard et le languedocien jusqu’à Carcassonne ont le type  cagarol.

Plusieurs personnes de Manduel m’ont confirmé qu’ils chantaient la comptine suivante quand ils étaient jeunes:

Cacalàusette,
Sors les banettes

Si les sors pas
Deman pleuvra

L’abbé Brunel l’a publié dans la Revue des patois galloromans, vol. 1(1887).(voir Gallica). Pour d’autres rimes sur les cacalause. suivez le lien.

Boucoiran (1898) connaît une recette d’une préparation très estimée en Languedoc d’escargots en sauce, la cacalausado :


Boucoiran cacalausado

Une recette de la cacalausado  d’Elisabeth Augier dans le site de La Roque sur Pernes (84) se trouve ici Recette cacalausado

Il y a différentes propositions en ce qui concerne l’origine. Le FEW en fait le résumé et vient  à la conclusion qu’il s’agit d’un représentant du grec καχλαξ  « caillou comme on en voit au fond de l’eau » 1 croisé avec latin  conchylium « coquillage, huître ».La forme cacalaou  serait alors la plus proche de l’étymon. La forme cagarol   fait l’intermédiaire avec le type caragóu, calagóu  « escargot » et  escaragóu qu’on trouve dispersé dans le dép. des Bouches-du-Rhône jusqu’en les Landes et en béarnais.

Le type escaragóu  a voyagé vers le domaine d’oïl. Le succès du mot occitan  escargot est indubitablement lié au succès de l’emploi culinaire de l’animal.  La plus ancienne attestation en français vient du Ménagier  qui écrit  « limassons que l’en dit escargols ». 

Nous retrouvons le type cagarol  avec une metathèse en Catalan caragol,  comme en espagnol et portugais caracol.   Il a même atteint les Pays Bas méridionaux (= la Belgique) aidé par l’armée espagnole (XVIe siècle), qui  a introduit les caracoles  dans la cuisine,  pour y devenir  des  karkol, karakol  ou  kerrekool. 

Dans un restaurant  de Maastricht vous pouvez toujours commander des karkolle.

adresse karakol

Uitgaan in Maastricht doe je bij:
In de Karkol
Stokstraat 5
6211GB Maastricht

Voir aussi l’article banédja

  1. Je n’ai trouvé qu’une  forme καχληξ

Leseno, alzena "alène" et français "...

Leseno, alzena s.f. a  la même étymologie que le mot français « alène » à savoir un germanique *alisno  « poinçon  courbé pour coudre le cuir ». Le mot a dû être adopté assez tôt, avant le IVe siècle,  dans le latin parlé, parce que nous le retrouvons en italien  lezina,  catalan alena  et espagnol  alesna, lezna. En occitan les formes avec déglutination du a-  initial sont les plus répandues.

*alisno a remplacé le latin subula  « alène; outil pour polir des pierres », qui s’est maintenu en roumain sula  et dans des parlers régionaux italiens. Il y a aussi quelques attestations en moyen français sublot, subille « alêne » (DMF). Le fait qu’on le trouve également en moyen néerlandais : eyn suwel (< subula) off eltzen (< alisno) zuwele, suwel, subst. fem. Mnd. suwele;  et en moyen haut allemand mhd. siuwele, siule. (WNT) montre qu’il a probablement existé dans le domaine d’oïl.

Quelle peut être la raison de cet emprunt au germanique?     S’agit-il de la meilleure qualité des  alênes  germaniques?  Deutsche Qualität?  ou s’agit-il d’ alène de cordonnier « leseno » et d’alène médicale « subille »?

Plus intéressant est le lien avec le verbe français lésiner « épargner d’une façon raffinée et sordide jusque dans les moindres choses », dérivé du substantif  lésine   qui désigne ce genre d’épargne.  Lésine  a été emprunté à l’italien  lesina,  à la suite de l’énorme succès d’une satire de Francesco Vialardi intitulé Della famosissima compagnia della Lesina dialogo, capitoli, ragionamenti. Elle a été traduite en français  en 1618!

traduction de Della compagnia della lesinaSi vous voulez le lire, suivez ce lien.   Il y a  des avares qui vont jusqu’à coudre eux-mêmes leurs chaussures!  La devise de la  Compagnia     est sur la page du titre : Omnia vincit subula.  Cela va vous rappeler  L’avare  de Molière.

Voici un lien vers un site  qui en parle

Littérature facétieuse de la lésine

A la suite de la parution du recueil Della famosissima compagnia della Lesina (1598), une série de publications autour des plaisanteries relatives à la lésine voit le jour en Italie (1).

Ces textes sont traduits et imités en France dans le premier quart du XVIIe siècle (2).

Ils créent un fonds de bons mots et d’anecdotes, dont on retrouve plusieurs traces dans la comédie de L’Avare :

 

 

Masada "fourmi"

Masada « fourmi » et le dérivé masadier, masedera  « fourmilière » témoignent  d’après le FEW de la présence des Goths dans les départements de la Hte Loire, le Puy de Dôme, la Creuze et le Cantal, qui ont fait partie du royaume Ouest-gothique.  L’étymon est d’après le FEW un gotique *af-maitjô « forumi »  qui fait partie de la même famille que l’allemand Ameise « fourmi ». Cette étymologie est discutée. Voir ci-dessous.

masad carte tirée de  Lectures de l’Atlas linguistique de la France  de Gilliéron et Edmont.  (Voir s.v.  ALF), qui ne présente que les dérivés de maz-.

En ce qui concerne cette étymologie, il y a une nouvelle proposition par Gaston Tuaillon, qui pense plutôt à un substrat préroman.   A consulter dans une bibliothèque universitaire: Tuaillon, Gaston,  Les désignation de la fourmi dans les parlers romans.  Géolinguistique 1(1984) 7-29 , qui doit fournir une explication des formes  du domaine d’oïl comme mazel  (Allier) et franco-provençales comme mozoy.

Le Thesoc fournit quatre types masada, madasa, masadis, masela,  mais elles reposent toutes sur la même origine.  Les formes données  à Edmont pour l’ALF varient fortement.  Nous avons déjà remarque ce phénomène pour d’autres mots comme le nom du sureau.  De nombreuses attestations et formes dans  Albert Dauzat,  Essais de géographie linguistique. 1921. pp85-86.