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Robert Geuljans le 6 Août 2011 dans
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Le dousil, douzil, dosilh est « un petit cône en bois de cinq centimètres de long destiné à reboucher les tonneaux percés pour goûter le vin. » Le trou s’appelle le fausset en français, mais d’après le TLF les deux mots ont les deux significations : 1. petit orifice 2. cheville conique. Éléments du vocabulaire viticole.
Etymologie ou l’histoire de ce mot. Les Romains ne connaissaient pas ce type conique de orifice et de cheville pour les tonneaux. Ce n’est qu’ au VIe siècle qu’on trouve le mot duciculus avec le sens « fausset d’un tonneau; petit bondon » dans la Vita Sancti Columbani Je n’ai pas pu consulter, mais le professeur Gruber spécialiste de la langue des troubadours me l’a confirmé.
Déjà à cette époque existe la même confusion entre le nom de la cheville en bois et le nom du trou dans lequel elle rentre. Elle se retrouve dans les attestations dialectales, par exemple en languedocien dousil « fausset; ouverture que bouche le fausset; blessure étroite ». Le FEW de W.von Wartburg traduit duciculus avec « Fasshahn », c’est-à-dire le robinet du tonneau ».
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Fasshahn…….…….…….…….……. Epistomium
Même si par ci par là douzil signifie « robinet », en général il s’agit d’un « petit orifice« . D’après von Wartburg, les Romains ne connaissaient pas ce genre de robinet, puisqu’ils appelaient le douzil os « bouche »; le Prof. Jörn Gruber m’écrit que le dozilh n’est pas le « fausset-orifice » mais la « cannelle », et que les Romains l’appelaient epistomium emprunté au grec epistomion.
Dans le DICTIONNAIRE DES ANTIQUITES ROMAINES ET GRECQUES Anthony Rich (3e ed. 1883) (lien vers le site) : Epistomium. La gravure ci-dessus représente un robinet d’eau, dont le modèle en bronze a été trouvé à Pompéi, et fait d’après le même principe que ceux dont on se sert maintenant, mais dessiné avec plus de goût.
En galloroman par contre, dans les très nombreux cas où les dictionnaires patois spécifient le sens de douzil, ils disent qu’il s’agit d’un petit trou ou d’une petite cheville en bois pour le boucher.Voir ci-dessous le logo des Tire-douzils.
Il y a deux emplois métaphoriques qui font allusion à la cheville : douzil « pénis » (Rabelais) et dans le patois de l’Indre. Pour cette dernière on peut se demander s’il ne s’agit pas d’une réminiscence littéraire. Le Prof. Jörn Gruber (voir la page qu’il consacre à douzil ) éminent cercaire-trobaire ou trobadorologue, qui » chante et récite los vers e cansos dels trobadors au choix : (1) avec une parfaite prononciation restituée (2) avec une prononciation moderne (occitan languedocien) », montre que les troubadours comme Marcabru et Arnaut Daniel connaissaient bien et se servent de cet emploi métaphorique. Si vous voulez tout savoir sur le Dosilh et l’Affaire Cornilh, suivez ces liens: 1. Dozilh 2. Cornilh
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Marcabru …………….. ..Arnaut
Le douzil français avec le sens « cheville » est passé en anglais dossil « tampon pour blessures; petit rouleau de coton pour nettoyer une plaque de cuivre (gravure) « , en breton doulzil « burette » et en néerlandais doezel, doezelaar « estompe » outil d’artiste qui s’en sert pour estomper le pastel et qui a la forme d’une cheville conique, doezelen « ombrer à l’estompe » et au fig. wegdoezelen, verdoezelen « estomper, cacher ».
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néerl.doezelaar n°3 …………….anglais dossil sieve « tamis pour la bonde ». c’est nouveau.
Dans la description de la fabrication d’une barrique, j’ai trouvé :
« Le fausset, petit orifice de 10 mm, percé à 30 cm du haut du même fond, à l’opposé du trou de clé, permet de tirer un cidre clair, sans lie, et évite aussi de briser la fine pellicule qui pourrait recouvrir le breuvage; ce qui n’est pas le cas du tirage au siphon. Le fausset est bouché par une cheville de bois. » La bonde au centre du tonneau, un diamètre de 6 à 8 cm. Elle sert à déverser le cidre dans le fût . Par métonymie le bout de bois qui sert à la boucher s’appelle également bonde.
Un dicton : Quand il tonne en mars, – Bonhomme enfonce ton quart – Mais s’il tonne en avril – Bonhomme casse ton douzil.
A Marigny-Brizay (86) existe La Confrérie des Tire-Douzils, dont la devise est « en gousier sec, jamais joie n’habite ».
La conclusion est que le premier sens de dousil est « cheville » et que le sens « orifice » est secondaire par métonymie.
Pour y voir plus clair, j’ai étudié aussi le mot enco « cannelle du muid » (S).