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Canebière

Canebière (61600 sites d’après Google) , canabiere (453 sites). Alibert donne seulement canabièra « chènevière ».
Dans les dictionnaires dialectaux nous trouvons deux formes qui se ressemblent beaucoup : par exemple Toulouse canabièro « roseau » et languedocien canabièiro « champ où l’on cultive le chanvre ».


La Canebière à Cheval Blanc et à Marseille

canabero …………………………….canabièiro……………………….. cannabis.

Il faut dire que cela peut prêter à confusion. Mais les Marseillais ne les confondent pas heureusement. L’étymologie est un dérivé du latin cannabis « chanvre, cannabis sativa , espèce de plante textile ». Latin cannabis devient cambe en languedocien (S, sous candi une autre forme avec la même origine). cannabis+aria devient canabieiro en languedocien, canabiero en provençal.

D’autre part il y a le mot canna « roseau ». Dans l’ouest du Languedoc, dans le Quercy en Rouergue et en Gascogne nous trouvons la forme canavera, canabero et à Toulouse canabièro « roseau ». Un type que nous retrouvons en catalan canyavera, et espagnol cañavera. Von Wartburg (FEW3, 207a) pense qu’il s’agit d’un mot composé avec vera « véritable) en opposition (en catalan) à canya + borda borda signifie « batard ». Ensuite il y aurait eu une confusion de ce deuxième élément et le suffixe -aria, ce qui a donné canabiero à Toulouse.

Canis

Canis « claie en roseaux fendus » mot est-occitan qui a des sens différents suivant la région ou l’époque. Autrefois la canis servait à étendre les feuilles de murier dans les magnaneries, à Nice c’était une « natte » et dans l’Aude « un grand panier à claire-voie pour prendre le poisson ». De nos jours on les trouve surtout dans les centres de jardinage, en plastique!

     

Un des nombreux dérivés du latin canna « roseau », emprunté au grec, qui vit dans toutes les langues romanes. Voir s.v. cana. Dans la langue d’oïl il a été remplacé par le type « roseau » d’origine germanique. Pourtant le mot canna a dû y exister puisque nous y trouvons beaucoup d’autres dérivés comme par ex. à Dijon chanette « chéneau pour la pluie », dans la Charente chenèle « petit robinet percé de 2 ouvertures à ses extrémités ».
Par contre on peut dire que toutes les formes avec can-, comme canne, canon, cannette, cannelle, cannetille etc.ont été empruntées aux parlers occitans, italiens ou espagnols..

Canis, en fr.canisse ou cannisse a été prêté au français au XVIe s., mais je ne le retrouve pas dans mon Petit Robert de 1967, mais bien présent dans le TLF comme provençal.
En flamand et moyen néerlandais on retrouve ce mot canis avec le sens « panier à poissons en roseaux » attesté depuis la deuxième moitié du 14e siècle (EWN). En néerlandais moderne kanis a pris le sens « tête ». Si vous avez une idée comment il a pu faire ce voyage, écrivez-moi!

Candelousa, candelièra

Candelousa, Candelièra « Chandeleur ». Nous trouvons ces deux formes en occitan pour nommer la fête du Chandeleur. Candelière du côté de Nice situé à la limite d’une zone italienne, et dans l’ouest-languedocien jusqu’à la mer, y compris le gascon. En provençal et est-languedocien jusqu’en Lozère c’est la forme Candelousa qui domine.

Le FEW donne 6 types étymologiques dont candēla « chandelle » est l’étymon de base avec des suffixes différents. J’étais donc très content de trouver une carte dédiée à Chandeleur dans l’index du livre Lectures de l’ALF,dont voici la copie:

D’après le commentaire de cette carte, il n’y a que deux types dans les parlers galloromans chandeleur et chandeleuse. Dans le FEW je trouve par contre
1. candeler dans l’extrême nord, le Rouchi, le Nord, l’Hainaut qui vient d »une forme candelaru.
2. candelièr en picard, dans le Pas de Calais; en béarnais et dans le Hte-Garonne, de candelariu.
3. candelière dans les Alpes-Maritimes; le Tarn, l’Aveyron, la Dordogne, le Gers, les Pyr.Atlantique et les Landes de candelaria.
4.chandelour, chandeleur dans l’Ile de France et rayonnant vers les régions voisines de candelorum.
5. candelouse. La zone candelosu s’étend de la Wallonie, Picardie (St-Pol), la Bourgogne, la Franche-Comté, le franco-provençal, et le provençal et l’est-languedocien dans le Midi. Je ne sais pas ce que l’ALF donne pour le Var, mais candelouso est le nom provençal d’après Mistral et beaucoup de sites. A Aix kandeloué aussi d’après Pellas.
6. Kandol, kandöl dans la Moselle, la Meurthe, les Vosges.

Jakob Jud, dans la RLiR vol.10,p.52 explique l’extension du domaine chandeleuse, candelouso comme reflètant les anciennes frontières ecclésiastiques des archevêchés de Besançon et de Lyon. Les auteurs des Lectures de l’ALF l’expliquent par l’importance des rivières, la Saône et le Rhône. J. Jud n’explique pas  la présence de chandeleuse en Wallonie et Picardie. Les auteurs des Lectures les ignorent.

Pourquoi candela « chandelle »? La fête du Chandeleur a été créé au IVe siècle. Elle commémore la Présentation de l’enfant Jésus au Temple de Jérusalem et la purification de la Vierge 40 jours après la naissance du Christ. Pour fêter cela on faisait une procession où les croyants portaient des chandelles allumées. De là le nom festa candelarum.

J’aurais dû faire cet article avant le 2 Fevrier, jour d’un pic dans les visites de mon site. C’est fait maintenant pour 2012. Comme consolation un proverbe provençal : A la candelouso, lou loup sort sa paio. Se fa seren, l’estremo, e sort plus de quaranto jour. » « A la chandeleur, le loup sort sa litière. S’il fait beau, il la rentre, et il ne sort plus de quarante jours. » le temps va se mettre au froid s’il fait beau pour la Chandeleur.Plus ici.

Les noms de la Chandeleur dans les langues européennes, réfèrent ou bien aux  chandelles comme danois Kyndelmisse, italien candelora, catalan candelera, portugais Candelária ou bien à la lumière (nous sommes à mi-chemin entre le solstice d’hiver et le début du printemps), allemand Maria-Lichtmess, néerlandais Maria Lichtmis, Luxembourgeois Liichtmëssdag.

La tradition de faire des crêpes pour la Chandeleur est limitée à la France et la Belgique que je sache. Pourquoi des crêpes?? Ici plusieurs explications plus ou moins fantaisistes en rapport avec les Celtes.

Les traditions provençales, e.a. la fête de St.-Blaise, en provençal et en français sont décrites ici.

Destre

Destre, dextre « mesure de longueur et de surface ». La valeur du destre est très variable. Mon point de départ était le destre de 20 m² mentionné dans un tableau du Compoix de Valleraugue de 1625. Voici ce qu’écrit Mistral:

 Etymologie : latin dextans « les 5/6e de l’unité ». Du point de vue phonétique dextans aurait dû donner *destas en provençal. On peut supposer que le -s a disparu parce qu’on la pris pour la marque du pluriel. Le -r- a été inséré sous l’influence de la famille de mots dexter « droit ».  Au moyen âge, les notions d’arpentage et de « droit » au sens justice étaient étroitement liées.

Le fameux livre de Bertrand Boysset (1355-1415), arpenteur arlésien de la fin du XIVe siècle Siensa de destrar et de la Siensa d’atermenar, (= délimiter, mettre des bornes, du latin terminare) commence avec un dialogue sur l’arpentage entre Dieu et l’Arpenteur dont je ne veux pas vous priver (Ils ne parlent pas politique!) :

DIEU:
Fhil e nostra creatura
Lo destre nos vos baylarem
La terra e l’ayga endestrares
A quascun son dreg donares
La destra non ulh[as rem]-embrar
Per la senestra [gua]sanhar
La siensa atrobares
Del destrar veraiamens [11] /10/
E d’atermenar eysamen
En aquest libre son escrichas
E per quapitols son pausadas
On es tota la veritat
De destrar e d’atermenar
Uzas os si con trobares
Ny per nos es avordenat
Sy vos la tieu arma salvar.
L’ARPENTEUR:
Senher Dieus payre glorios
Lo destre yeu penray de vos
A quascun son dreg daray
Segon que aves avordenat ….

Pour lire la suite allez sur le site de Pierre Portet, qui a étudié à fond le manuscrit et édité le texte http://palissy.humana.univ-nantes.fr/CETE/TXT/boysset/index.htm . Un site qui valait le voyage!! **** Le lien ne fonctionne plus….

…..…..…..

            Les destradors au travail..…..Dieu et l’arpenteur. Illustrations du manuscrit de Carpentras. (Pierre Portet)

Mistral écrit dans son Trésor I, 786,3 s.v. destra quà la bibliothèque d’Aix en Provence existe un manuscrit Libre qu’ensenha de destrar attribué à Arnaud de Villeneuve, le fameux medecin qui a amélioré l’alambic. Il doit s’y trouver toujours.

Le ‘webmaster’ du site de l’AGAC a eu la gentillesse de me faire parvenir l’image d’une carte des différentes valeurs du destre dans le Gard. Elle montre l’extrême complexité des mesures à l’ancienne. A cela s’ajoute que pour les vignes un destre valait moins que pour l’agriculture.

 

 

Cana, canne

Canna, canne ‘mesure de longueur, de surface et de contenu’.

Une canne mesurait entre 1,71 et 2,98 mètre suivant les régions. En 1687 l’utilisation de la canne comme mesure a été interdite par la loi pour être remplacée partout par l’aune, mais ni cette loi ni l’introduction du système métrique l’ont fait disparaître des parlers locaux. Cana est par exemple attesté pour le Velay en 1891 et mentionné dans le TLF pour le français actuel, un emprunt à l’occitan évidemment !

Par contre les attestations de canne comme mesure de superficie sont plutôt rares. Dans le Compoix de Valleraugue (1625) une canne vaut 4 m².  Barcelonette cana 4,465 m² ou pour le bois: 8 stères, et dans le dictionnaire Français/Anglais de Cotgrave (1611), qui connaissait bien le languedocien, le mot cane est défini comme une mesure de tissu d’un yard à peu près, d’une mesure de vin et d’une mesure de terrain de 5 pieds et 10 pouces. Je pense  » au carré  » sous-entendu.
Il définit une cane de bois a brusler comme une certaine quantité, c’est-à-dire variable suivant les lieux. D’après Alibert la cana de bois vaut deux mètres cubes.

La même confusion aux Pays Bas ou un Kan mesurait 0.7 litre à Grave, mais 1.3 litre à Nimègue.

Etymologie: latin canna ‘roseau’, en provençal cano, ancien occitan cana. L’utilisation d’un roseau pour mesurer des longueurs de terrain, de tissu etc. était inconnue des Romains, mais elle doit être très ancienne surtout dans le Midi et en Italie. La première attestation se trouve  chez Nipsus (ou Nypsus), un théoricien de l’arpentage au IIe siècle. (Wikipedia).

 


Image tiré du manuscrit de Bertrand Boisset, arpenteur à Arles.Voir le mot destre !

Ci-dessous : un chantier cistercien – au premier plan en bas à gauche, le « maître d’œuvre » portant sa canne (mesure) et son équerre, au centre les gâcheurs de mortier, à droite un tailleur de pierre, trouvé dans ce site très intéressant.

 

Gous, gos

Gos, gous « chien ».  Dans beaucoup de langues il y a un genre d’onomatopées pour exciter ou appeler des chiens qui consistent dans les sons k et s, avec ou sans voyelles entre ces deux sons : en suisse-allemand ks-ks , néerlandais koest (1) , espagnol cuz-cuz (?), allemand kusch, occitan cuss-cuss, gous-gous, ou guiss-guiss. A partir de ces sons a été créé le verbe agoucer « exciter (un chien) » d’ou le dérivé gos, gous « sorte de chien », attesté depuis le Moyen Age en wallon, picard d’un côté et en occitan à l’ouest du Rhone (Thesoc: Ariège, Aude, Hte Garonne, Hérault, Pyr-Orientales , Prov. d’Huesca; d’après les dictionnaires cités par le FEW aussi dans l’Aveyron, le Cantal, le Limousin, le Périgord et en Béarn). Voir la carte dans l’article can  « chien »

Un visiteur précise: Mes interlocuteurs en occitan (ils se font rares) prétendent (à Pézénas) que le mot « gos » vient de la montagne, tandis que le mot « chin » serait le plus courant en plaine. Cela ne les empêche pas de dire « ai una canha de gos« , m. à m. « j’ai une flemme de chien » ou encore « Es coma la gossa de Cacari » (i accentué). J’ignore qui était ce Cacari mais il devait avoir une chienne particulièrement paresseuse.

Malgré l’attestation à Prades gousa « jeune fille qui court après le garçons », les étymologistes ne croient pas que français gosse « enfant » a la même étymologie, mais on n’en a pas encore trouvé l’origine. La dernière proposition est le suédois! Voir TLF.

Le mot occitan gos, gous a été transféré à des outils : ancien occitan gosa « machine de guerre » (laquelle ?), Aveyron engoussos « machine pour assujettir un fuseau dont on dévide la fusée »(image?) et à une série de plantes: gousses « capitules de la bardane » (Carcassonne), gousséts « cynoglosse » (Pamiers, goussés « orlaya grandiflora » (Aude), mais « fruits du renoncule des champs » en Lauragais.

                                   

le gos d’Obama            capitules                        orlaya                   renoncules

Note: (1) Interprété par les dictionnaires étymologiques allemand et néerlandais comme un emprunt au français couche-toi. Mais je me demande pourquoi on parlerait français aux chiens. ?

Can

Can « chien », vient directement du latin canis, ou plutôt canem.

                                   
D’après cette carte le type tchin, tsin est le plus fréquent, suivi du type can. Les deux représentent latin canem > cane > can >ca, co etc. Le FEW suit Ronjat qui explique la forme irrégulière (avec tch- , ts-) par la propagation de la forme francoprovençale. tandisque on trouve la forme occitane cagne < *cania pour « chienne » jusqu’en Bourgogne et même en français! Pour le nord-occitan l’évolution ca- > tch- est régulière; voir à ce propos mon Introduction, Histoire de la forme.

Il est curieux que le dictionnaire Panoccitan qui veut « normaliser » le languedocien,  choisi un mot aussi excentrique que gos comme « panoccitan ».

Camparol

Camparol « champignon »  *campaniolus , dér. en –olus du lat. campania  « plaine ». A l’origine campaniaétait un nom propre et désignait la plaine fertile près de Naples.

 Le sens général « plaine » date du VIe s. Le dérivé. *campaniolus  (campania + olu  est limité au galloroman) était probablement d’abord un adjectif et désignait  les plantes ramassées dans les champs. Ce sens s’est spécifié ensuite pour désigner les champignons. Cf. cat. camperol « relatif aux champs ; paysan ». La forme campagnoule (oc)ou champagnoule (fr), se trouve un peu partout en France ;  en lang. campanholet (Durieu).

Le changement de –n- en –r- vient du  gascon camparó,  attesté depuis 1567. Cette forme gasconne a gagné Toulouse et de là le languedocien jusqu’à Albi (Durieu) et peut-être plus loin ?

D’ou vient le sens « potiron » (Alibert), qui a existé aussi pour fr. champagnol (Trévoux), n’est pas très clair. De la forme ? ou de la couleur? Un lecteur m’écrit: « Le fait est que j’ai pu découvrir lors d’une autre recherche il y a qqs mois que « Potiron » est aussi, en Vendée et dans le Poitou, un champignon. Certains cèpes ont une couleur et des boursouflures qui évoquent la citrouille.  » Voilà une explication!

Dans la langue d’oïl le suffixe –olu a été changé en –one : champignon.  La forme fr. s’est répandue à partir de Paris dans toute la France et même à l’étranger :  allemand, angl., néerlandais champignon, esp. champiñon.

Ma première voiture avait encore un  « accélérateur  » en forme de champignon.

Le mot fr. campagne qui remplace depuis le 16e-17e s. l’ancien français champagne, a probablement été emprunté à l’occitan.

Caminada

Caminada « presbytère ». Un visiteur m’a demandé de lui fournir une étymologie de son nom de famille Caminade. Il a ajouté que dans son village on appelait le presbytère la caminade et qu’il y a une chambre d’hôtes à Cazals (Lot ) occupant un ancien prieuré du XIIeme siècle qui s’appelle « La Caminade« .

       

J’ai pu lui donner le réponse que voici:

Bonjour,
Le résultat est plus intéressant que je ne croyais! A première vue on dirait en effet qu’il s’agit d’un dérivé du mot d’origine gauloise camminus « chemin, sentier »; la forme caminado est en effet attestée une fois à Ytrac (Cantal) avec le sens « traite de chemin ». C’est tout.
Mais il y avait aussi le mot latin caminus « cheminée » qui a abouti à la même forme camin que camminus « chemin ». Cela a pu prêter à confusion et par conséquence, au lieu de parler du camin « cheminée », on a préféré parler de la camera caminata « pourvue d’une cheminée » plus tard abrégée en caminata (6e siècle) , qui ensuite a subie les transformations normales, > caminada en occitan, >cheminée dans le Nord.
Le mot était très répandu en Italie du Nord et il est passé en allemand Kemenate « chambre pour les femmes dans un chateau » ( toujours dans les dictionnaires! Voir Grimm pour les nombreuses significations et variantes.) et en moyen néerlandais kemenade, encore assez fréquent comme nom de famille, par ex. van Kemenade ou van Kimmenade.
Dans une région restreinte de l’occitan, en particulier le Lot, le Lot et Garonne, l’Aveyron, Albi, caminada a pris le sens « presbytère ». Aux attestations du FEW, il faudra ajouter Espedaillac, d’après votre témoignage. L’évolution sémantique peut avoir été la même que celle de cheminée, mais avec un autre substantif, peut être maison, ou casa caminada, abrégée en suite en caminada. Il est également possible que caminada a pris le sens « presbytère » par un simple emploi au figuré : la maison du curé où il y a une cheminée, contrairement à l’église. . Une telle évolution a eu lieu en tout cas dans le Doubs, à Bournois près de Baumes-les-Dames et à Belfort ou tsemena a pris le sens de « maisonnette contigue à une maison ». Ces maisonnettes étaient plus jolies et mieux chauffées que les fermes, parce qu’elles étaient destinées aux propriétaires à la retraite ».
Là nous sommes dans l’actualité brûlante!
Avec mes sincères salutations.

Caminada dans DuCange dans l’article caminata qu’il définit comme « la chambre ou la pièce où se trouve la cheminée. »
 » ensuite ils
[les moines] quittent le réfectoire, ils boivent dans la caminada … : » Crodegangus de Metz vécut de 712 à 766 (Wiki). Laudinus [Christophorus -; fin 15e s.] dit à propos de Dante: caminata s’appelle sale de palagi en Lombardie, le salon des palais.
Nous trouvons une évolution analogue dans focarius « qui concerne le foyer » > « foyer » > « lieu où vit une famille » > « famille », et dans le mot feu « Unité fiscale utilisée pour l’imposition jusqu’au 18e siècle ». (Voir TLF)

En néerlandais on trouve les variantes que voici ; Caminada, avec une carte de la répartition géographique) Van Cimmenaede, Kemena, Van Kemena, Kemenade, Van de Kemenade, Kemna, Kiemeneij, Kimenai, Kimenaij, Kimmenade, Van Kimmenade, Van de Kimmenade, Van Kimmenaede. (Source).

Cambarot

Cambaròt « socassa d’arbre vièlh copat al pè ; dolor del ponhet o del coide d’unes mestieirals ; braçalet escarlatin per s’aparar d’aquela dolor. » (Diccionari). Dans Wikipedia il y avait  un lexique sétois : Lorsqu’on reste trop longtemps à attendre dans une position donnée, on dira qu’on a ou qu’on va attraper le Cambarot. Le cambarot  « tétanisation des doigts » est aussi connu en français régional à Gignac (Lhubac).

Il s’agit d’un composé de camba + rot le participe passé de rompre, ruptum en latin. Le sens « souche d’un arbre » se comprend facilement. Les sens « douleur dans le poignet ou le coude » et son remède le bracelet écarlat s’expliquent peut-être à partir du sens « cloche-pied » attesté à Lyon : à la chambirotta mais aussi à St-Pierre-de-Chignac en Dordogne : cambo routo, quand on ne peut utliser qu’une seule « patte ».

Il y a un lieu-dit Cambarot  à La-Salvetat-sur-Agout.

Cambaròt, -a « pichon crustacèu de riu o de mar ».(Diccionari) . A La Seyne : Cambaròu, cambarot, gambarot « Crevette de mer. » ( Autran). Il doit s’agir d’une crevette avec de longues pattes.

Cambarut « mena d’escacièr (Charadrius himantopus) » (Diccionari).


cambarut