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Consòuda, cassòuda "prêle"

Consòuda, cassòuda « prêle, queue de cheval; joubarbe ». Solerius faisait déjà de la géo-linguistique:(Chez les Gaulois la cauda equina  s’appelle de la prêle, chez les  Dauphinois  l’asprette et chez nous la consaulde.  En Italie la petite s’appelle  aspretta, la grande  coda di cavallo.)

L’étymologie a l’air simple  : du bas latin consŏlĭda  « consoude; symphytum officinale » qu’on appelait ainsi en raison des vertus astringentes de la plante1.  Ce nom a été adopté par les médecins et s’est répandu par eux dans la langue populaire.

Mais  l’occitan  consòuda, cassòuda  désigne une tout autre plante, à savoir   la « prêle ».  Le sens « consoude officinale » donné par Alibert n’est  attesté  qu’en Auvergne et dans le Périgord.

 

       consoude                                                               prêle

 RollandFlore vol.XI, p.80 sous  Equisetum  = prêle, nous fournit les attestations suivantes:Ces données sont confirmées par le Thésoc s.v. prêle cassaoudo  dans l’Ardèche, le Gard, l’Hérault et la Lozère, avec le type koussaoudo  dans l’Hérault2.

Il  doit y avoir un lien ancien entre les deux plantes, autrement la confusion n’est pas compréhensible. En surfant un peu, je vois entre autres: Prêle et consoude pour la protection des plantes au nature  mais je ne connais pas les détails. Il doit s’agir de l’utilisation des deux plantes.

L’abbé de Sauvages écrit : « plante rude dont on fait cette espèce de bouchon tortillé pour écurer la vaisselle: c’est de là qu’est venu le mot de cassôoudo pour dire une lavette. La prêle  est astringente, les tourneurs s’en servent pour polir leurs ouvrages. » (S1). Les deux plantes sont astringentes , ce qui peut être la cause de la confusion des noms.

Voir aussi mon article freta,  fretadou

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  1. La Consoude officinale (Symphytum officinale) est l’espèce caractéristique du genre Symphytum. Wikipedia. Le TLF cite: La spécialité de ma grand’mère (…) c’était de refaire les pucelages par le moyen de la consoude qu’on appelle oreille de vache A. Arnoux, Calendrier de Flore,1946, p. 116
  2. Les données du Thésoc pour la région à l’est du Rhône ne sont pas encore publiées, hélas

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