Ribiera « bord de l’eau ». En latin a été créé un adjectif riparius « qui se trouve sur la rive », qui en combinaison avec un substantif comme terra est devenu substantif *riparia avec le sens » bords d’un cours d’eau, terrain qui borde une rivière; rive de la mer », en ancien occitan ribièra, ribèira, ribera.
Ribièra a donné des dérivés comme ribeyrolo « airelle des marais » à Chavanat (Creuse), ribeiròu « celui qui habite sur la rivière », « portefaix » à Marseille, ribeiroun « habitant des terrains le long d’une rivière » ribairés « variété de châtaignier » dans les Cévennes (Alibert), rabeireso (d’Hombres-Firmas en 1819).
RABEIRESO | très bonne | grosse | près des ruisseaux | moyenne | très productive. Tire son nom des rivières, au bord desquelles elle réussit à merveille. |
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Il est difficile de déterminer le sens des noms de lieux comme Ribeyrolles qui ont *riparia comme origine. Cela peut être un « mur de soutènement de terrasses le long d’un rivière » ou un « terrain où poussent des airelles ou des châtaigniers », mais on peut supposer que dans des cartulaires et autres documents ribeire est synonyme de condamine, abstraction faite de la notion fiscale.
Le toponyme Riviera a été emprunté à l’italien, qui l’avait emprunté à l’ancien français ou occitan.
Allemand revier « quartier », basque erribera. Anglais riverain, espagnol ribereño « riverain »; néerlandais rivier « rivière, fleuve ».
Je voudrais vous soumettre une toute autre origine du mot Ribiere. J’ai plusieurs exemples dans le Var de lieux appelés Ribat, Riba, Ribiere à mettre en correspondance avec le mot Provençal « ribe » qui signifie exactement « bordure surélevée d’un champ ou d’une plaine de culture ». Le mot ribe qui n’a pas de racine latine proviendrait dans la zone occupée par les sarrasins au 9 et 10 ème siècle, le Fraxinet, du mot arabe « rîbat » qui signifie couvent (religieux et fortifié) situé en surélévation. Il est plus que probable que les lieudits Ribat, Ribière etc au Moyen Age final étaient des lieux où les sarrasins avaient construit de telles fortifications. Au Canet des Maures, il n’y a pas de rivière auprès du Grand et du Petit Ribat. À Néoules, le quartier Ribière est situé sur une hauteur assez loin du ruisseau dont les rives s’appellent « le naï » ce qui est là tout-à-fait conforme à la présence de l’eau.
Le problème avec votre étymologie est le fait que ripa est vivant dans presque toutes les langues romanes, souvent avec un sens légèrement évolué comme dans le sud de l’Italie
ripa « rocher », portugais riba « rive », mais aussi « hauteur », roumain ripa « gorge » et que les Berbères ont emprunté le mot ripa devenu rīf « rocher, etc. » . Dans les parlers galloromans le sens est devenu assez tôt « bord » en général, pour se spécialiser ensuite en « bord du champ, bord de la forêt, mur de soutènement » etc.
D’accord avec vos remarque, mais il faut alors accepter l’évolution ripa – riba – riva alors que dans ma proposition il n’y a pas d’évolution de la consonne. Mais la chose qui me gêne le plus dans l’explication que vous donnez, c’est qu’il n’y a pas de rivière auprès de mes sites « riba-ribiere » ! Et pourquoi exclure cet apport de l’arabe sachant que cette langue a été utilisée pendant un siècle et demi dans la région ?