Majofa, majossa, majofra « fraise (des bois) », majoufièr « fraisier » continue les formes de l’ancien occitan majossa (Albi 1320) et majoffa (Cahors 1274), mos (Indre), maous (Charente) Thesoc, amaousso, amours, maiousso (Mistral).
L’étymologie est probablement une racine *mag- proto-indo-européenne, c’est-à-dire qui date d’avant l’arrivée des Celtes en Gaule vers 500 avnt J.-C. et empruntée par eux à ce peuple inconnu. En Gaule nous trouvons les formes majossa , majoffa principalement dans l’occitan, mais également en poitevin et dans le domaine franco-provençal. En dehors de la Gaule, nous trouvons le même type dans le nord de l’Italie.
La plupart des formes romanes font supposer une base *magiusta, qui ont suivi l’évolution des dialectes gaulois et a abouti à *magiussa ou *magiuffa. Pour ceux qui s’intéressent au proto-indo-européen, je ne peux que les renvoyer à l’article du FEW VI, 19b-22a *mag qui donne aussi une revue des différentes propositions, e.a. Jud dans Romania 48(1922)607-608 que vous pouvez consulter grâce à Gallica.
Une visiteuse me fait la remarque suivante : « Concernant occ. majufa « fraise des bois » et la racine *mag- en effet très ancienne je ne peux que vous signaler l’existence en basque du terme maguri « fraise » et de ses variantes maidubi, marabio, marauri « id. » presque toutes en dialecte haut-navarrais. »
L’abbé de Sauvages (S2) ajoute que les majhoufos, majhofos infusées dans le vin sont un bon remède contre les engelures. Au singulier Qinto majhofo veut dire « quel coup, quelle bosse ».
La culture de la fraise qui se développe à partir du XVIIIe siècle après la découverte des grandes fraises sauvages de Chili et de l’Amérique du Nord, a eu comme conséquence que la majofa désigne comme avant la fraise des bois et que le mot frago, fraga est réservé à la fraise de jardin.
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