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Estirgonhá, estrigoussá.

Estirgonhá et estrigoussá « tirailler, étirer » . Une étymologie assez compliquée.

D’après le FEW il s’agit d’un mot composé de es- + tir- + gonhá. Il est attesté en languedocien, en gascon ainsi qu’en catalan: estireganyar « déformer quelque chose en l’étirant » . L’abbé de Sauvage donne en plus les formes estrigoussa ou trigoussa et les sens « traîner; tirer par les habits ou par les bras ».

L’élément es- de estirgonha ou estrigongha a été ajouté par un croisement avec le verbe trigoussá, estrigoussá « tirailler quelqu’un, secouer avec violence » un dérivé du latin tricare « susciter des embarras, créer des difficultés » d’un latin classique tricari qui est conservé  en occitan trigar « tarder, se faire attendre ». En catalan exiqte le verbe  estiregassar « estirar violentament alguna cosa per fer-la seguir, allangar-la, arrencar-la » (DE).

L’élément tir- vient de tirá « tirer » un mot dont l’étymologie a été longuement discutée et qui semble venir du latin martyrium « tombeau d’un saint,  mort ou tourments endurés pour la religion chrétienne ». La torture la plus courante au moyen âge était justement d’étirer le condamné. Le bourreau s’appelait en ancien fr. tirant du latin tyrannus. Le verbe tirá doit être très ancien parce qu’on le trouve dans toutes les langues romanes.

L’élément gonhá se retrouve dans les patois suisses et les régions voisines : vougni « tirer par les cheveux » et le mot tirvougné « tirailler » également. A cause de la forme et de la répartition géographique, von Wartburg propose une origine gotique *wunnjan « blesser, faire souffrir », dérivé de wunds « blessure », Wunde en allemand, néerlandais wond, anglais wound.

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