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Escambarlat

Escambarlat « qui a un pied dans chaque camp ». est un mot utilisé par René Merle dans sa conférence donnée à la Société d’histoire moderne et contemporaine de Nîmes et du Gard, le 19 octobre 1991, intitulée Nimes et la langue d’Oc. Voilà un mot qui serait bien utile dans les discussions politiques, mais qui n’existe pas en français. En France il faut choisir, (jambe) gauche ou droite. Le sens figuré que lui donne René Merle est déjà attesté en béarnais au XVIe siècle : escarlambat « celui qui, pendant les guerres de religion, marchait avec les deux parties ».

Escambarlat est dérivé du latin camba, gamba « articulation entre le sabot et la jambe du cheval » qui a remplacé le latin classique crus dans presque toutes les langues romanes, à l’exclusion des langues ibéro-romanes et une partie du gascon qui l’ont remplacé par le type perna « cuisse des animaux, jambon », espagnol pierna ‘jambe’. Camba a été emprunté au grec kampè ‘articulation’ d’abord par les vétérinaires. Ce mot montre clairement que le latin que nous parlons est une langue populaire.

    
Une analogie ?

Escambarla « enjamber » s’escambarla « se mettre à califourchon, écarter les jambes », est limité à l’occitan et au franco-provençal; il est peut-être composé avec ou influencé par cabal ‘cheval’. L’abbé de Sauvagesajoute qu’il est « indécent d’écarquiller les jambes en compagnie » et il ajoute l’adjectif escambarla ‘libertin, celui qui est libre dans ses propos’.

Tiré du livre de André BERNARDY «Les sobriquets collectifs (Gard et pays de langue d’Oc)» – AHP – Uzès. Et Jean-Marie Chauvet – Historique de la commune de Rodilhan.Lenga de Pelha.

« A Bouillargues, les gens avaient tendance à marcher les jambes écartées. Est-ce la pratique du cheval qui avait provoqué cette déformation générale, propre aux cavaliers, et cela parce qu’ils utilisaient leurs chevaux de labour pour aller à la rencontre des taureaux lors des «abrivados» ? Ou bien, au temps des guerres de religion, jouaient-ils le double-jeu et avaient-ils un pied dans chaque camp ? Ou bien leur déformation était-elle congénitale ? Ou bien encore était-elle sortie de l’imagination de leurs voisins ? Qu’importe, ils furent bel et bien «lis escambarla» ou jambes arquées. »  Voir le site généalogique de Rodilhan.

    
deux escambarlats

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