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Anca

Anca s.f. « hanche; fesses ». J’étais étonné que l’informateur pour Manduel de l’Atlas linguistique avait traduit ‘fesse’ par anca qui normalement signifie « hanche », mais anca, anco « fesse » est assez fréquent en languedocien. Alibert donne aussi ce sens, ainsi que les dérivés ancal, ancada « fessée » (déja chez l’abbé de Sauvages : ancado), ancalhar « fesser; marcher avec peine » et l’adjectif anquier« qui joue des hanches » au figuré: « débauché »! A Montagnac on connaît le dicton :Tala testo, talas ancas. « Telle tête, telles fesses. »  ( ce qui signifie ??)

L’origine est le mot germanique *hanka « hanche », qu’on peut déduire d’un moyen néerlandais hanke et de l’allemand Hanke « hanche; croupe du cheval ». Le mot a été introduit en latin à une époque ancienne. Les étymologistes se sont demandés POURQUOI? puisque le latin avait le mot coxa pour désigner la « hanche ».

Ils ont trouvé l’explication suivante:

Dans la prononciation populaire  fimus « fumier ». était devenu femus, dans l’accusatif  femor et devenu homonyme de femor « cuisse ». Une phrase comme « Oh, euax, bella femora ! » pouvait signifier  » Oh la la, les belles cuisses » ou  » Oh la la, les jolis tas de fumier ». Dans certaines situations cela résultait dans une gifle. Pour l’éviter on se servait du mot coxa pour désigner aussi bien la hanche que la cuisse, mais ce n’était pas une solution satisfaisante dans d’autres situations. Or les soldats romains qui s’étaient battus contre les Germains distinguaient bien les blessures de la hanche de celles des cuisses et ils connaissaient le mot germanique hanka « hanche » qu’ils ont introduit  auprès des médecins et dans la langue populaire.


Les mots qui désignent les parties du corps n’ont pas toujours un sens bien précis, par exemple gorge dans soutien-gorge. Dans le TLF je trouve une vingtaine de synonymes pour « fesses » : derrière, fessier, cul, postérieur, croupe, etc. dont hanche. Par pudeur? en français peut-être, mais d’après le Thesoc c’est le mot courant dans les départements du Gard, de l’Hérault, de l’Aude et de l’Aveyron, avec quelques attestations ailleurs. Il faut noter que dans l’Aveyron et la Lozère on a maintenu le représentant de coxa ou s’agit-il d’un gallicisme ou l’utilisent-ils par pudeur?

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