Lagramuso est le nom du « lézard gris » dans une zone compacte à l’est du Rhône jusque dans les Alpes, en franco-provençal (à l’exception de la Suisse et du département de l’Ain) et dans la région de Mâcon. En Italie du Nord, nous le retrouvons en Vallée d’Aoste et dans le Piemont.
La forme franco-provençale est entrée dans le TLF s.v. larmuse grâce Marcel Pagnol qui utilise larmeuse dans La gloire de mon père (1957). Cotgrave mentionne larmuse en 1611 comme dauphinois:
Lacrimusa se trouve pour la première fois chez l’auteur gaulois Polemius Silvius, Ve siècle. Polemius a vécu à Lyon et il a dédié son œuvre à l’évêque Eucher de Lyon [± 450]. Les formes franco-provençales reposent sur une variante *lacrimusia.
Il s’agit probablement d’un mot pré-latin, peut-être ligure, qui par étymologie populaire a été interprété comme un dérivé de lacrima « larme » (FEW). En Italie du Nord lagramusa est mis en relation avec la légende des « larmes de crocodile. Voir aussi langrola ci-dessous.!
Il faut noter qu’on trouve le même mot dans le sud de l’Italie par exemple à Potenza laramusa. G.Rohlfs a démontré que cela est lié à l’immigration de colons galloromans, probablement des Vaudois, qui voulaient fuir la persécution. (Romanische Forschungen 60, p.103). Au XIIe siècle l’Église vaudoise est issue de la prédication du lyonnais Pierre Valdo (Wikipedia).
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