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Bacelá

Bacélá, « battre », dérivé de bacél.  ( Camargue), baceler « donner des coups de tête »; un taureau peut être un bacelaire c’est-à-dire un taureau qui secoue la tête sur place cherchant à bousculer un congénère.  Pour voir les détails sur un bacelaire, voir Domergue.

Dans son nouveau livre sur le jeu de la pétanque René Domergue donne une nouvelle application de ces mots: Bacéler : frapper avec vigueur. Bacélaïre (10) : »tireur émérite »

Clap, clapàs

Clap « pierre » s.m. clapa « éclat de pierre » s.f., clapàs « tas de pierres ». Ces mots  font partie d’une famille  dont la racine pré-romane klappa est répandue dans le Sud de la France,  le Nord de l’Italie et en Catalogne.  Clapa désigne en général  « une pierre plate». Clap a pris un sens spécifique  dans les Alpes-Maritimes (Thesoc). »auge des porcs ».

Labbé de Sauvages donne aussi le mot clap « pierre » et les proverbes: Las peiros van as clapas « le bien cherche le bien, la balle va au joueur » et Aco’s pourta las peiros as clapas « c’est porter de l’eau à la mer » .

Les dérivés. Clapás (+ –aciu) est provençal et languedocien. Un lecteur me signale que le nom traditionnel  de Montpellier  est masculin : lo Clapás (= le tas de pierres) et non las Clàpas (= les pierres) ».

Clapier est plutôt  provençal.  En ancien provençal un clapier est « l’ensemble des trous où les lapins se retirent; garenne à lapins », prêté au français au XIVe –XVe siècle.

Autres dérivés : languedocien aclapár « couvrir de pierraille; ensevelir »; occitan aclapo-mort « fossoyeur ». a Mende clapisino « terre rocailleuse »,

Un clapas de la Couvertoirade

En ancien occitan a existé  aclapar v. tr.  « couvrir de pierres, ensevelir »  Et an ben conegut vivatz / Que laintz ac home cassat, / Que las peyras an aclapat. Source: Dictionnaire de l’ancien Occitan. (lien direct). Ce sens est conservé dans  aclapo-mort « fossoyeur ».

En français régional aclaper « ensevelir » est utilisé dans la pétanque. Voir René Domergue.

Il n’est pas toujours facile de distinguer la famille  clap « pierre » de le famille  klapp « coup »,  ine onomatopée, comme par exemple claparda « sonnaille »

Agantar

Agantar v.tr. « saisir, empoigner » , en fr.rég. aganter (Lhubac). Cette forme est limitée en occitan à la région à l’est du Rhône et au languedocien, mais il existe aussi en italien agguantare, en espagnol, en portugais aguantar « prendre »  et en catalan agontar « supporter ; durer ».

L’origine d’ agantar est le  préfixe latin ad + le francique want « gant ». Les Romains  ont emprunté le mot avec la chose aux Francs. Ils ne connaissaient pas cette forme de gant qui couvre la main et chacun des doigts séparément,  Il faut pourtant remarquer que les plus anciennes attestations du germanique want désigne des gants sans doigts, comme encore de nos jours en allemand Want et le néerlandais wanten.

Plus tard, au moyen âge, le gant jouait un rôle symbolique important dans la transmission du droit de propriété et les pleins pouvoirs.

A Pézenas le sens de aganta s’est spécialisé :  » recevoir une gifle » . Dans le jeu de la pétanque anganter  = « attraper »; pour le sens précis voir René Domergue.

La forme agansa attestée à Colognac, est née sous l’influence du verbe gansar « faire un nud de ruban ; saisir, empoigner »  qui vient du grec gampsos.

Le mot occitan gan comme l’italien guanto, le cat. guant, esp. et pg. guante ont été empruntés au français. L’impératif occitan agante ! « prends, attrape ! » en parlant du cordage d’un bateau,  a été introduit en français au 18e siècle comme terme de matelot . 

Pas mal de noms de plantes font référence à la forme du gant ou les 5 doigts :

agant-minous silene armeria

gantelet campanule  .

Sur l’histoire et l’évolution du gant au sens propre comme au fig., voir Larousse 1866s.v. gant et aganter.