Batuda,batudo « demi-journée de travail ». En provençal « séance de travail entre deux repas », ce qui revient au même. D’après l‘abbé de Sauvagesbatudo est un terme de tireur ou fileur de soie « la quantité de cocons mise en une fois dans le bassin et remuée avec le balais à battre ». Une spécialisation sémantique.
Dérivé du part. passébattuta du verbe latin battuere, « battre ». L’idée de base doit être « le travail qui est fait d’un seul trait ».
Une évolution sémantique comparable a eu lieu dans le mot français coup dans des locutions comme être dans le coup, d’un seul coup, etc.
Basseler « chauffer, surtout un lit » fr.rég.(And) est un dérivé du latin*baccinum« bassin », dont le sens s’est spécifié en « bassin pour chauffer le lit ».
Barrica,barriquo « espèce de tonneau » Dans les parlers occitans (et pas seulement en gascon comme prétend Mme H.Walter) il y a eu un autre dérivé de la même racine *barr-, le type *barrikka toujours avec le sens « espèce de tonneau », ancien occitan barrica, Alès bariquo. Dérivé d’une racine barr* voir baraou. Le mot avec la chose ont été empruntés par le français barrique.
Comme on pouvait s’y attendre, les Français du nord en ont fait un tout autre usage. A partir du XVIe siècle ils remplissent les barriques de terre ou de matières combustibles pour se mettre à couvert et se battre contre l’ennemi ou pour incendier les vaisseaux ennemis ». Cette utilisation des barriques est devenu tellement populaire qu’on en faisait des rangées, desbarricades. La « Journée des Barricades de 1588. »
Les barricades à Paris en 1853
Les révolutions françaises de 1830 et de 1848 ont rendu le mot et la chose populaire dans le monde entier : anglais, allemand Barrikade, néerlandais barricade, italien, espagnol etc.
Posaraca « puits à roue »(XIIIe s.) posaranca, posalanca etc. A Arles le fameux arpenteur Bertrand Boysset a noté la forme poaraqua en 1395, d’après un article dans la revue Romania21(1892)p.540 :
D’après de nombreux dictionnaires occitans il s’agit d’un puits à roue et non pas d’un puits à bascule comme l’indique Alibert.
Un visiteur me signale que je n’ai pas donné l’étymologie de ce composé posaraca, posaranca, pouzaranco, etc. Je rattrape cet oubli.L’abbé de Sauvages a eu une idée:
Mais il n’est pas suivi par Mistralqui donne 6 variantes pouseraco, pousaraco, pousaranco, pousalanco, pousolonco, pousolongo, et propose de l’expliquer comme un mot composé de posar (puiser) +– racar (vomir, rendre).FEW X,35 Cette étymologie est aussi donnée par le FEW : (il) posa + (il) raca « il puise et il crache ».
La première attestation occitane date de 1200. Pour l’étymologie de racarcliquez.
Les formes avec l’insertion d’un -n- sont dues à une étymologie populaire qui a assimilé la terminaison -aca au suffixe -enco, -anco très fréquent en occitan.
Le commentaire d’olive34 ci_dessous m’a incité à mettre une petite vidéo sur Youtube
Une deuxième video, cette fois avec un cheval faite par un ami à Manduel le 2012-10-09
Barrar, barrà, “fermer” de *barra « barre » probablement d’origine celtique ”. Voir TLF s.v. barre. En français barrer signifie ‘fermer à l’aide d’une barre’. En occitan le sens est « fermer » en général.