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Robert Geuljans le 21 Juil 2011 dans
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Besal « canal, rigole, bief d’un moulin » est un dérivé en –ale d’une racine celtique *bedu « canal, fossé ». *Bedu est un des nombreux mots celtiques dans le domaine de l’agriculture que les Galloromains ont repris aux Gaulois. Gallois (pays de Galles) bedd « tombe », breton bez « tombe » appartiennent à la même famille. En plus on le retrouve en Piémont et en Ligurie des régions autrefois habitées par les Celtes.
Si vous voulez tout savoir sur les formes piémontaises et ligures il faudra aller à Toronto, Canada,
ce qui ne pose plus de problèmes grâce à internet, pour consulter l’Archivio glottologico italiano, vol 14(1898), page 358 où Nigra discute l’étymologie de béal.
D’après les données du Thesoc, le mot besal a pratiquement disparu de l’occitan actuel : 2 attestations dans l’Ariège (« fossé; rigole ») et une dans la Creuse (« rigole »).
Deux visiteurs me renseignent : 1) « Bésal = canal d’arrosage était (est ?) le mot utilisé pour désigner les canaux situés dans la partie haute des près servant à les arroser dans la région de Brassac (Tarn). Le mot y a pris un sens spécifique. 2) besal: il y a à Siran-34 un tènement « le Béal » sur la rive gauche de l’Ognon le long d’un ancien « besal » qui alimentait un antique moulin à eau devenu tannerie au XIXe siècle. Ce moulin est porté sur la carte de Cassini sous le nom de « Mn Siran ». Voir aussi un site Le Béal concernant la commune d’Ollioules ( Var) : « 1825 : Le Béal n’est pas à la charge de la Commune , mais à celle des arrosants et des usiniers . »
Un troisième visiteur me renvoie vers Frank R. HAMLIN, Toponymie de l’Hérault Dictionnaire Topographique et Etymologique, éd. du Beffroi, Etudes Héraultaises, 2000, XLII + 449 pages, qui donne plusieurs toponymes héraultais. Lui-même a entendu le mot « béal » utilisé pour un petit canal parallèle à un ruisseau au domaine de Saint-Ferréol (commune de Nizas), ce canal alimente une « pansièira« , une réserve d’eau. Il devait y avoir là un moulin.
Pourtant d’après le FEW il y a de nombreuses attestations dans les dictionnaires dialectaux anciens, surtout pour les parlers franco-provençaux et occitans, et cela depuis le Moyen Age : ancien lyonnais: bessal « canal, endroit creux », ancien occitan bezal ‘bief d’un moulin; rigole ». Dans certains dialectes provençaux et surtout en franco-provençal, le -z- intervocalique est tombé (comme dans asinus> ase > ay ) et le résultat a été une triphtongue: Marseille byóu « fossé d’écoulement ». Presque partout et cela depuis les copains d’Astérix le sens est resté « rigole ou canal d’arrosage ».
L’abbé de Sauvages écrit : bezaou ou boutado, le bief d’un moulin et non pas béal qui est un barbarisme.
Une page poétique est consacrée au Béal du moulin de Mirepoix (Ariège), dans le blogue de la dormeuse: « Du Contirou au pont de Raillette » et avec beaucoup de photos prises pendant une promenade Du Pont de Raillette au moulin.
Dans une nouvelle promenade au chateau de Bonrepos à Bonrepos-Riquet, elle raconte que Pierre Pol Riquet, …Instruit par l’observation du Béal à Mirepoix, ….il conçoit le projet d’utiliser les eaux de ruissellement pour assurer par dérivation l’alimentation de son futur Canal [du Midi].
Canal du Midi