3 réponses

  1. Laurent Longre
    juin 7, 2020

    Bonjour,

    Ce mot est un déverbal de « mener » dans l’expression « mener le but », c’est à dire lancer le but et pointer la première boule, au début de la partie et de chaque manche ultérieure, quand les joueurs ont épuisé toutes leurs boules. Cette expression est encore utilisée à la pétanque : « mener le bouchon, le cochonnet ».

    L’usage de ce verbe dans ce sens particulier est d’origine lyonnaise.

    Voici quelques citations anciennes :

    – « Puis, le but à la main, jeté par Bien-Approche, / Ce célèbre pointeur que jamais rien accroche, / Du courageux Bayard, imitant les vertus, / Sans peur et sans reproche quand il mène le but […] » (« Pochade sur une partie de boules dite grattée », L. Bourgeon, Lyon, 1874)
    – « Pointeur excellent, il mène généralement le but, en d’autres termes joue le premier ; bien rare est-il si ses deux boules n’en font pas passer 4 à 5 de celles de ses adversaires. » (idem, 13 août 1893)

    Le premier pointeur, à Lyon, était appelé « meneur de but » quand on mettait l’accent sur cette responsabilité importante pour le déroulement de la partie (choix d’un jeu plus ou moins long selon les qualités des joueurs en présence) :
    – « Les meneurs de but s’appliquaient généralement à faire des jeux longs ou courts, suivant les instructions de leur tireur. S’ils manquaient leurs combinaisons dès le premier lancement, ils avaient six chances sur dix de la réussir au deuxième jet de but. » (« Chronique des boules », Le Progrès Illustré, Lyon, 31 mars 1901)

    Le déverbal « mène », en revanche, n’est pas d’origine lyonnaise mais provençale et plus précisément varoise ; à Lyon, les manches étaient appelées « jet (de but) » ou « jetée (de but) » : « à la troisième jetée de but… », « partie gagnée en 5 jets », etc.

    L’attestation la plus ancienne du substantif que j’aie retrouvée est toulonnaise et remonte à 1906. L’emprunt de ce verbe peut s’expliquer par la participation précoce de quadrettes toulonnaises, dont celle des célèbres Prébois et Parpelet, à certains grands concours de boule lyonnaise à partir de l’extrême fin des années 1890.

    Les manches étaient appelées « menées » ou, beaucoup plus souvent, « mènes » :

    – « Cette partie débute en favorisant la série 19, qui inscrit 3 points, mais cette dernière n’en marquera plus qu’un d’ici à la fin de la partie, car la série 12 a un tireur remarquable qui se joue du but et qui en cinq « menées » seulement triomphera rapidement de ses adversaires. » (« Notre concours de boules », La République du Var, Toulon, 10 septembre 1906)
    – « A la 8e « mène », la quadrette Prébois termine brillamment la partie du matin par un coup de but qui lui vaut 3 points. » (idem, 10 septembre 1906).

    L’introduction du mot à Marseille s’est effectuée aux environs de 1912, date apparente de sa première attestation dans la presse phocéenne :
    – « Après avoir marqué à la première « mène » six points, les redoutables Toulonnais l’emportaient facilement à la septième partie, laissant leurs adversaires à deux points. » (« Notre concours de boules », Le Petit Provençal, 10 septembre 1912)

    Ce n’est pas le seul exemple d’emprunt ou dérivation réciproque dans le vocabulaire technique et jargonnesque ancien du jeu de boules entre le Lyonnais, la Provence et aussi le Dauphiné, certains emprunts d’origine majoritairement provençale remontant même à la deuxième moitié du XIXème siècle. Par exemple les mots « donnée » (« dounado »), « demi-donnée », « refente », « téter (le but, le petit) » au XIXème siècle, « boulodrome », « quadrette / triplette / doublette », « carreau », « gratton » etc. (Lyon et région lyonnaise, années 1890) au XXème.

    Laurent

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  2. Denis MOLARD
    août 31, 2020

    BONNE EXPLICATION!!!
    RESPECT!!!
    ci joint UN NOUVEAU JEU LA PORTANQUE!!!!

    n’hésitez pas à me rappeler au 07 87 41 64 66.
    pour plus d’informations

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  3. Céline MAGRINI
    janvier 11, 2021

    A propos de l’origine du mot « manche » : elle est médiévale. Au moyen âge les dames portaient des manches amovibles sur leurs robes. Lors des tournois, les chevaliers recevaient une manchede la dame dont ils défendaient les couleurs. Une manche correspondait à une série d’affrontements.

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