noms d’oiseaux | Etymologie-occitane https://www.etymologie-occitane.fr Dictionnaire étymologique de l'Occitan Tue, 14 Dec 2021 15:10:06 +0000 fr-FR hourly 1 Rit, tir ‘canard’ https://www.etymologie-occitane.fr/2021/12/rit-tir-canard/ https://www.etymologie-occitane.fr/2021/12/rit-tir-canard/#comments Tue, 14 Dec 2021 15:10:04 +0000 https://www.etymologie-occitane.fr/?p=17121 rits et ritas du Quercy

Rits, ritas et ritous du Quercy et quelquees tirs du Tarn.

Un habitant du Quercy me signale que dans sa région le canard c’est le rit, accompagné de la rite et du ritou..

Je me suis laissé dire que l’origine provenait du gaulois RITU – le gué- les canards sont les animaux du gué. RITONA est la déesse des gués pour les gaulois. Que pensez vous de cette hypothèse.

J’ai vérifié dans ma source principale , le FEW, que tout étymologiste devait connaître, et le mot s’y trouve dans la catégorie des mots d’origine inconnue, FEW  XXII,2 p.18. Si vous suivez ce lien vous verrez sur la droite de la page : canard et au avant dernier paragraphe  ; Tarn rit m. « canard » (p.744)  , ce qui veut dire que dans le village numéro 744 de l » Atlas linguistique  de la France, le mot est attesté.  Ensuite également dans le Tarn et Garonne dans les villages n° 731 et n°733; dans le département du Lot  et de l’Aveyron selon les sources du FEW’ que je peux vous donner si cela vous intéresse!).

Dans le paragraphe suivant vous verrez : Apr. rita f. « cane »  Tarnet Garonne 1480, ce qui veut dire « attesté en 1480″( source:  « Bibliothèque méridionale II/19, page 480°probablement 2e Série volume 19;  et c’est ici que Google intervient pour vous la trouver. (J’ai essayé et trouvé la Bibliothèque méridionale, mais pas le volume exact.

Pour le Quercy est attesté  ritou !  ritou ! ritou ! pour appeler les canards., ce qui nous donne probablement  l’origine du mot  rirt   onomatopée pour appeler les canards.  D’ailleurs dans la même région on les appelle aussi avec  « ilou, ilou, ilou » » (voir la p. 19 du FEW cité ci-dessus).

Dans plusieurs villages  est attesté la forme  « miroir » si on peut dire cela:

FEW XXII 2 p18

Étymologie identique , onomatopée.

 

 

 

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Tourdre ‘grive’ https://www.etymologie-occitane.fr/2021/03/tourdre-grive/ https://www.etymologie-occitane.fr/2021/03/tourdre-grive/#respond Thu, 04 Mar 2021 16:52:19 +0000 https://www.etymologie-occitane.fr/?p=16995 Tourdre (des vignes) « grive » vient du latin turdus « grive »ou pour être plus précis d’un dérivé diminutif *turdulus, turdula » qu’on retrouve en Ligurie et les Abruzzes italiennes.

Voici une image de l’académie du goût. C’est la tradition ! On les chasse et les mange. et s’il n’y en a plus , on tire sur les merles.

:

La première attestation en occitan tortre date du XVe siècle et vient de Montagnac. En occitan tourdre  est vivant spécialement dans le milieu des chasseurs.

Tourdre a été emprunté par quelques savants au XVIe siècle et des auteurs  français comme par exemple Stendhal. Ensuite il apparaît dans des dictionnaires de Trévoux, mais a disparu depuis.Curieusement il réapparaît dans le Trésor de la langue française TLF du XXe siècle.

L’abbé de Sauvages explique que certains Français l’utilisent par pédanterie, croyant parler latin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

FEW XIII/2, 429 et commentauire p.430

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Coulabio ‘traquet motteux’ https://www.etymologie-occitane.fr/2018/03/coulabio-traquet-motteux/ https://www.etymologie-occitane.fr/2018/03/coulabio-traquet-motteux/#respond Fri, 02 Mar 2018 19:41:28 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=16260 Coulabio, aubicou « Traquet motteux. »  Dans le lexique établi par GérardJourdan qui accompagne les précieux  cahiers autobiographiques de Raymond. Jourdan de Montagnac (34) se trouve le nom d’oiseau; Coulayo « Queue-blanche »  Oiseau passereau à bec fin et allongé qui nichait dans les talus. Surnom d’une guérisseuse.  « Traquet motteux. » Orthographié « coulàbio » par F. Mistral.

Composé cūlus « cul » avec albus « blanc » ou dans l’ordre inversé.  FEW XXIV, 308

Coulabio_FEW

FEW II,1507 le même oiseau s’appelle e.a. en moyen français « cul blanc ».

Coulabio_Oenanthe_oenanthe_01_II

Voir  traquet motteux de Wikipedia.

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bouyé, boier ‘bouvier; escargot’ https://www.etymologie-occitane.fr/2018/02/bouye-boier-escargot/ https://www.etymologie-occitane.fr/2018/02/bouye-boier-escargot/#respond Sun, 04 Feb 2018 10:08:19 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=16242 bouyé « escargot » . Raymond Jourdan utilise ce mot dans  Culture de la Vigne en Languedoc. Voir le lexique1.

Je le retrouvé chez Mistral :
bouieMistral

et avec plus de peine chez Alibert qui a adopté la graphie médiévale boier .

Le premier sens du bouyé, boier est « bouvier » (dérivé du  , latin bos, bovis + -arius), tandis que bouyé, boier vient du latin boarius  un type que nous retrouvons sans toutes les langues romanes. Dans les parlers galloromans remplacé souvent par un dérivé de bœuf.
FEW I,416.[/button apps.atilf.fr/lecteurFEW/lire/10/416

Il y a pas mal de familles Boyer:

Boyer_Famille

J’avais seulement un petit problème avec l’évolution sémantique : « bouvier » > « escargot », mais Mistral l’explique « parce qu’il trace un sillon de bave ».

Le FEW ne mentionne pas ce sens. Qui dit mieux ?

  1. Montagnac dans la page Sources, liens
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Tort, tourdre ‘grive’ https://www.etymologie-occitane.fr/2016/10/tort-tourdre-grive/ https://www.etymologie-occitane.fr/2016/10/tort-tourdre-grive/#respond Sat, 15 Oct 2016 17:18:55 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=15764 Tort et le dérivé tordre, tourdre  ‘ »grive » viennent du latin tŭrdus « grive ». Tort est attesté en Rouergue depuis le début du XIIIe siècle. Pour la répartition et les formes voir le Thesoc s.v. grive. Nous le retrouvons dans les parlers italiens AIS 494 (Ce lien vous mène à la page d’accueil de l’Atlas, tapez le chiffre 494 dans la case à droite de LOAD  MAP).

grive mauvisgrive mauvis

Pour écouter le chant de la grive musicienne trida suivez le lien.

En provençal plusieurs verbes ont été formés à partir du nom de l’oiseau,  comme tourdoulià, tourdoulear  « voltiger; roder; muser »; un tourdouloun est quelqu’un qui rode: un importun qui cherche l’occasion d’accrocher un repas ».  Dans le Gard et l’Hérault le dérivé torier ou  toro désigne  le ‘sorbier des oiseleurs1 ‘ appelé ainsi parce que les oiseleurs s’en servent pour appâter les oiseaux ( d’après l’abbé de Sauvages) . Le Thesoc fournit le type tourier ( tòrièr)  pour ARDECHE, HAUTE-LOIRE, LOZERE. Je pense que tourier a été formé par analogie aux autres noms d’arbres.

Sorbus_aucuparia0Le diminutif tŭrdulus  a abouti à la forme tortre  attesté au XVe siècle à Montagnac,  tordre  et plus tard  tourdre qui est même passé au Québec. Tourdre se trouve dans les parlers provençaux,  languedociens et limousins.

La grive passe pour être un oiseau lourdaud et maladroit.  A Barcelonnette tourdre  signifie aussi « nigaud », comme l’italien tordo.  Tourdre fait donc partie des noms d’oiseaux que l’on peut donner à quelqu’un.

Cette évolution sémantique explique aussi le sens du verbe  estourdir, étourdir, plus spécialement de étourdi « qui n’a plus l’usage de ses sens ». Voir le FEW XIII/2, 428-429 pour plus d’exemples.

C’est le nom de Impasse des Tourdres à Nîmes (Aimé Serre) qui m’a incité à cette recherche.

Tourdres Impasse

Tourd, tourde, tourdre a été introduit en français au XVIe siècle, mais il n’est vivant que dans le Midi. Voir le TLF

  1. sorbus aucuparia
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Bouscarlo ‘fauvette’ https://www.etymologie-occitane.fr/2016/01/bouscarlo-fauvette/ https://www.etymologie-occitane.fr/2016/01/bouscarlo-fauvette/#respond Thu, 14 Jan 2016 11:22:41 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=15309 Bouscarlo ‘fauvette’ . Etymologie : dérivé de *bosc « bois ».  Mot formé dans le domaine franco-provençal et occitan. Nombreuses formes dans  FEW XV/1, 200   Dans  le  commentaire p.208 l’auteur explique :  Le point de départ est manifestement un type *boscarula. Le suffixe a ensuite été remplacé par –arde.  En occitan quelqques autres suffixes.  Egalement en catalan  boscarla, boscaler, bosquata.   Bolleti de dialectologia catalana 1922, p.62

Bouscarla FEW15_1_208

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Caüs ‘hibou, chouette’ https://www.etymologie-occitane.fr/2015/07/caus-hibou-chouette/ https://www.etymologie-occitane.fr/2015/07/caus-hibou-chouette/#respond Sat, 11 Jul 2015 10:34:42 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=14570 Caüs, gaüs « chouette, chat huant; hibou; effraie »  suivant la localisation, est d’après le FEW XX, 181 un mot d’origine basque dérivé de gau « nuit ». Le mot basque pour hibou est gauonts, composé de gau « nuit » et hunts  « hibou ».  Le mot n’est connu que dans les parlers de l’ouest-occitan, à partir de Carcassonne.

Dans un « post » récent intitulé « Un sonnet de Goudouli »  de Christine Belcikowski,  je trouve une très belle aquarelle d’une chouette et d’un hibou, suivi d’un sonnet de Pèire Godolin, dont le nom est le plus souvent francisé en Pierre Goudouli, ou encore Pierre Goudelin, né en 1580 à Toulouse où il est mort le est un des plus grands poètes occitans. Il écrivait en  toulousain. (Wikipedia). Voici le début:

Le Caüs, le Chot é la Cabéco

Hiér tant que le Caüs, le Chot é la Cabéco
Trataon à l’escur de lours menuts afas,
É que la tristo néyt per moustra sous lugeras
Del gran calel del Cél amagabo la méco2

cavec

cavec

 Chouette Chevêche ou Chevêche d’Athéna (Wikipedia).

Pour l’étymologie de Cabéco voir  FEW II,549cavannus

 

  1. Cette attestation de caüs est bien antérieure à celle mentionnée par le FEW
  2. Hier, pendant que le Chat-huant, le Hibou et la Chevêche traitaient, dans l’obscurité de la nuit, de leurs menues affaires, et que la triste nuit, pour montrer ses étoiles, du grand calel du Ciel mouchait la mèche,
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calandreto https://www.etymologie-occitane.fr/2015/01/calandreto/ https://www.etymologie-occitane.fr/2015/01/calandreto/#respond Sun, 04 Jan 2015 15:38:05 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=14220 calandreto      « alouette à doigts courts »  et  calandreta « école bilingue franco-occitane 1 « . Etymologie: diminutif du latin calandra emprunté au grec κ α ́ λ α ν δ ρ ο ς « alouette » . FEW II, 56 .  Mistral  donne trois diminutifs différents, sans les localiser.

. calandrello, calandreto Mistral       calandreto

Avec ce lien vous pouvez écouter le chant de l’ alauda brachydactyla , enregistré en Kazakhstan.  Dans le site il y a d’autres enregistrements. Plus sur les noms de l’oiseau.

Calandreto est le diminutif de calandro « Alouette méditerranéenne à gros bec jaune, à calotte rousse et sourcil beige«  (Burn. 1970) » CNRTL.

Calandra dans Raynouard

Calandra dans Raynouard

Les poésies de Peire Raimon de Tolosa (1180-1220)  ont été publiés et traduits par J.Anglade dans les Annales du Midi 1919-1920 et sont  téléchargeables ici. en PDF  ou avec le projet Gutenberg  en différents formats, html, epub,  avec des commentaires, etc.

PeireRamonde Toolosa

Le mot français calandre  a été emprunté à l’ancien provençal. En français calandre appartient à la langue poétique; c’est ce qui explique que ce nom a été emprunté par l’allemand Kalenderlerche  et le néerlandais Kalanderleeuwerik.

  1. Vous pouvez écouter les petits de Gaillac chanter ici.
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Fricaud ‘éveillé’ https://www.etymologie-occitane.fr/2014/07/fricaud-eveille/ https://www.etymologie-occitane.fr/2014/07/fricaud-eveille/#respond Mon, 21 Jul 2014 12:37:16 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=8630 Fricaud « qui a le teint frais » M vient du germanique friks friks« avare; vif, hardi ».   FEW XV/2, 171b : ( reprise de l’article publié dans le vol.  FEW III, 803 b)

Appartiennent à la même famille:

Barcelonnette : fric « coquet, pimpant »;

languedocien fricaud, fricáu « éveillé, gentil »

languedocien fricaudéto « moineau »,

Castres fricaudèl « amoureux éveillé, intelligent ».

moineau

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Lagagno ‘euphorbe’ https://www.etymologie-occitane.fr/2014/03/lagagno-euphorbe/ Mon, 31 Mar 2014 16:48:03 +0000 http://www.etymologie-occitane.fr/?p=13398 Lagagno « euphorbe »  est attesté dans les B.d.Rhône, à Puisserguier et à Pézenas et dans 5 autres villages dans l’Hérault ( Thesoc). Le sens le plus répandu et attesté en ancien occitan de laganhalagagna, lagagnes  est  « chassie1« . Le dérivé lagan  signifie « goutte qui découle des yeux  chassieux »,  laganhos, lagagnous  « chassieux »2

   

Il y quelques dérivés dont le lien sémantique avec « chassie » ne m’est pas clair, mais qu’un ornithologue pourra certainement expliquer: dans la Drôme lagagnousa « fauvette », à Marseille lagagnoua « roitelet » et à Teste lagagnoun « sorte de coquillage ».

En provençal existent des dérivés  comme lagagnoro « pluie soudaine et de peu de durée » qui ont un lien sémantique avec la notion « goutte, larme ».  Le  sens « euphorbe » a le même lien sémantique, comme le sens « pissenlit » , par exemple à Toulouse lagaigno,  et lagaino « renoncule » dans le Gard.

L’étymologie d’après le FEW IV,130  est le latin lagănum « gâteau fait de plusieurs couches de pâte, genre de feuilletée3 » emprunté au grec  λαγανων « gateau ». Pour les formes occitanes le FEW écrit qu’il faut supposer un dérivé ancien *laganea, mais il y a en grec déjà un dérivé qui les explique:

λαγανιον « petit gâteau ».  Le lien sémantique serait la comparaison de la chassie à un petit gâteau à l’huile; comme en allemand la chassie s’appellle Augenbutter littéralement « beurre des yeux »; ik y a aussi l’anglais eye booger littéralement « crotte des yeux » ou crusty  qui sont plus proches du sens « petit gâteau ».  En occitan c’est la notion « goutte » qui a été retenue. Voir ci-dessus.

Le Diccionari etimologic  du catalan propose une origine protohispanique, le basque  lakaiña, mais je n’ai pas réussi à en savoir plus.

Dans l’article Lachusclo j’ai déjà parlé de la pêche à l’aide de l’euphorbe la lachusclada  interdite au XVe siècle à Remoulins. La lecture de cette histoire a incité Gérard Jourdan à m’envoyer un extrait des mémoires de son père, Raymond Jourdan, ouvrier agricole à, Montagnac (34), dont je le remercie cordialement! Le voici:

Mon grand-père paternel (Milou del Cougun) m’avait enseigné un moyen facile et peu onéreux de prendre du poisson. C’était la « lagagno facile et peu onéreux de prendre du poisson. C’était la « lagagno(1)  » et un jour, j’avais 9 ou 10 ans, et avais une confiante infinie en mon grand-père, je me décidai à tenter le coup. La  « lagagno » ce n’est pas ce qui manquait à Montagnac. J’en cueillis un « fai » un fagot, que je plaçai sur un sac et avec le battoir de lavandière de ma mère, j’écrasai les plantes, faisant exsuder le latex. Repliant ensuite le sac, je liai le tout et j’allai jeter l’ensemble dans un gourg de Poudérous(2) où j’avais vu pas mal de poissons : sofis (hotus) en majorité. J’étais avec Marcel Dores et Eugène Nozeran, mes amis d’enfance, et le résultat dépassa nos espérances. Je pense que la totalité des poissons se retrouva le ventre en l’air et nous revînmes triomphants et joyeux à la maison. Mais nos mères respectives soupçonneuses (à juste titre, nous n’étions pas de petits saints), demandèrent l’origine et tout fiers, nous expliquâmes notre truc, et suprême affront pour moi, nous nous fîmes engueuler car, paraît-il, les poissons empoisonnés par le latex des euphorbes étaient immangeables et dangereux à consommer. Je fus extrêmement déçu mais n’ai jamais su si vraiment les poissons étaient dangereux à manger. Je pense qu’ils l’étaient et que le latex tuait les sofis (hotus) mais n’était pas nocif pour l’homme(3). Je n’ai jamais plus expérimenté ce procédé, peut-être aussi mon grand-père s’était-il moqué de moi ? Je ne le crois pas, sûrement qu’il avait ainsi péché dans sa jeunesse et mangé sans inconvénient le poisson.

1 Lagagno : occitan, l’euphorbe. Plante secrétant un latex, lait, « lach » en occitan, d’où son nom et ce latex est, paraît-il, toxique et ce fut vrai pour les poissons.
2 Poudérous : rivière affluent de Hérault, née à Sept-Fonts, de 8 ou 15 km de long et qui garde l’été venu de grands gourgs qui ne tarissent jamais. Le poisson remonte en hiver et au printemps de l’Hérault et restaient parfois prisonniers dans les gourgs.
3 Dans certains pays africains, le latex d’euphorbe est utilisé pour la pêche (NdG)

Cette méthode de pêche s’appelait lachusclada  à Remoulins au XVe siècle. Voir mon article  lachusclo.

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  1. voir Thesoc s.v. chassie.
  2. Gérard Jourdan m’écrit à propos de la marrana : « J’ai souvenir que nous traitions cette maladie de l’oïdium avec du soufre qu’il fallait projeter sur le cep de vigne avec une soufrette (tu dois avoir le schéma dans le document de mon père) ce qui projetait du soufre un peu partout (y compris sur le visage (surtout s’il y avait un peu de vent) et nous rentrions à la maison (le traitement se faisait tôt le matin, justement pour éviter le vent) avec des yeux « lagagnous » et gonflés.
  3. voir Zeitschrift 41,690 . Le FEW écrit que lagagno ne vient certainement pas du gaulois láginon « euphorbe » comme propose Bertoldi Zeitschrift 44,112
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